Chroniquedela ville. Aux habitants de la ville d'Ypres. Commenl on ngil ailleurs. Lu Chambre. Encore la question du gaz au Conseil communal. Assez riche. Toule la vérité. L'A ssociation libérale cantonale. Théàlre d'Ypres. LA FEMME Les Crochets du père Martin. M. Colaert rend publiquement hom mage aux membres de la Commission et il est convaincu que tous les Con seillers se joindront lui pour les re mercier et pour exprimer l'espoir que si des difficulté? venaient encore sur gir ils seraient toujours avec 1 admi nistration communale pour 1 aider les résoudre Le séance est levée 9 heures 50 mi nutes. Nous lisons dans l'Etoile Belge ce qui suit On sait qu'il y a deux ans, l'administra tion communale de Louvain sur le remar quable rapport de M. l'echevin Léon Colins, a décidé d'exploiter en régie le service de l'éclairage pub icet prive par le gaz. En exé cution de cette décision, la ville a acquis, sur la rive droite du canal de Lciuvaie Ma tines, un immense terrain admirablement bien situé et a procédé sans retard l'adju dication des différents travaux de terrasse ment et d'édification de la nouvelle usine gaz communale. Celle-ci est presque entièrement terminée, tout le gros œuvre sera achevé pour la fin de l'année courante, il ne restera plus alors qu'à faire là toilette de l'usine et compléter I'ensembl6 par l'installation de quelques ap pareils destinés des services accessoires, ce qui prendra deux ou trois mois. bref, les travaux ont été mpués si activement que l'on sera prêt bieit avant la date fixée pour l'en trée en activité. Le contrat de la Société actuellement ex ploitante devait expirer le 31 Décemlre pro chain mais il a été C1 intentionnellement prolongé de six moisde sorte qu'il prendra fin le î6r Juillet 1905. date laquelle le ser vice sera repris par la ville, la plus grande satisfaction de tous les intéressés Car on nous promet non seulement une notable ré duction du prix du mètre cube (de 18 centi mes qu'il coûte actuellement ce prix t> mite ra 14 centimes pour l'eclairage et 11 cen times pour l'usage industriel) mais on nous garantit un gaz bien plus pur et supérieur comme qualité celui que nous sommes obli gés de consommer actuellement. Le coût total de la nouvelle usine s'élève ra environ 1,500,000 fran-s II est vrai que toutes les installations ont établies d'après l->s derniers progrès de la science et en vue de permettre largement les agrandis sements évenlu-ls qu'entrainera nécessaire ment l'extension du service dans l'avenir. Nous reviendrons sur tout cela lors de l'inauguration de l'usine. 11 est vrai qu'à Louvain le Collège échevinal est libéral et que le Conseil communal compte des mandataires de tous les partis Contestera t-ou encore les bienfaits de la R P. que le gouvernement cléri cal persiste nous refuser sur le ter rain communal Séance du 14 Décembre 1904. La Chambre a consacré sa séance la loi fiscale. Décidément l'escamotage du débat qui avait été rêvé au début par M. De Smet, n'aura pus heu Le budget des voies et moyens fai sant partie également de la discussion, M M lloyoïs, Maenbaut et A. Daeus ont pu iéclamer la suppression du droit de licence. De plus M. Maenhaut s'est dé claré satisfait du projet du gouverne ment parce qu'il est favorable aux pe tites communes. Comment la filouterie d'une somme de 3.250,000 fraDes peut elle profiter celles ci, puisque tout l'argent de cet acte de spoliation est versé dans les caisses de l'Etat M. De Smet de Naeyer, dans un très long discours, a détendu sa loi, préten dant qu'elfe n'avait pas la portée qu'on lui prêtait. Il a surtout insisté sur la garantie qu'il donnait aux communes (elle sera prise dans la réserve du fon ls commun sur l'importance du taux de l'amortissement, 30 p. c. de la dette publique, et sur la nécessité de main tenir l'impôt sur le sucre 20 fiancs Ce prix n'influera nullement sur la consommation qui restera considéra ble. Mais s'il avait été diminué de 5 francs, n'aurait-elle pas été plusgrande encore Les arguments de M De iSmet n'ont convaincu personne Au cours de la séance, M Bertrand a déposé snr le bureau de la Chambre une proposition portant ajournement des projets relatifs l'amortissement de la i ette publique, au fonds com mun et aux droits sur les sucres, pro position signée par MM. Bertrand, Braun, Lepage, Pépin, Destrée es Ter- wagne Dans un incident qui s'est produit entre MM. Giroul et Dallemagne, le député de Huy a prouvé qu'à la veille des élections, dans un meeting tenu Liège, le rapporteur, jouant la comé die, s'était dit partisan de la diminu tion du droit sur les sucres, réduction qu'il condamne aujourd'hui Ce n'est pas le premier député catho lique qui proteste ses promesses élec torales Lundi 12 Décembre dernier, nos honorables étaient, de nouveau, con voqués en séance publique du Con seil pour trancher définitivement la question du gaz. Nous disons définitivement parce que nous savions que le siège était fait sur cette importante question et que le groupe Yprois n'avait nulle chance d'obtenir un semblant de sa tisfaction. A 4 h. 20 m. la séance est ouverte en présence d'une foule considéra ble la salle des délibérations est littéralement envahie. Décidément cette question du gaz passionne vivement l'opinion publi que tout le monde est anxieux de savoir si le groupe Yprois sera sacri fié, comme l'a été M. Valcke, au pro fit d'une firme étrangère. Après une motion de AI Vander- ghote, une autre de M. Sobry et une troisième de AI. D'Huvettere, aux quelles M. le Président répond, on passe l'ordre du jour. Al. Colaert est tellement pressé d'en arriver la suite de la discus sion sur l'éclairage public qu'il oublie le premier objet l'ordre du jour. La fourniture de charbons pour le service de la distribution d'eau est donnée M. A. Latour, étant le plus bas soumissionnaire. Le compte 1903 et le budget 1905 du bureau de Bienfaisance sont dépo sés sur le bureau. Finalement le conseil passe la suite de la discussion sur l'éclairage public. Avant d'aborder cette discussion, AI. Canepeel tient dire qu'il n'est pour rien dans le bruit circulant en ville que c'est lui qui a communiqué le projet annexe au groupe Yprois. Ce groupe ne lui a rien demandé. AI. Colaert répond qu'il n'a incri miné personne. Quoi qu'il en soit, le projet annexe a été communiqué au groupe Yprois. Ceci dit, M. le Président examine les propositions faites par le groupe \prois. D'après AI. Colaert ces pro positions, semblent être avantageuses mais le sont moins que celles faites par M. De Brouwer. Je comprends très bien, dit M. Colaert, que ces Messieurs deman dent certains égards pour les Yprois, mais dans toute cette question c'est l'intérêt financier de la ville qui doit avoir le pas, par conséquent il lui est absolument impossible d'entrer dans les vues de ces Messieurs. Le groupe Yprois nous demande un délai de deux mois mais après ce délai on pourrait r.e pas tomber d'accord, on perdrait, peut-être, M. de Brouwer et le tout serait recommencer. (On le voit, notre Premier tient mordicus M. De Brouwer.) AI. le Bourgmestre trouve parfai tement inutile que le groupe Yprois s'abouche avec les villes de Warnêton et de Poperinghe, puisque, par lettre dont il donne lecture, M. De Brouwer a acquis le monopole du gaz dans ces deux localités. On parle de donner le gaz gratuit la ville mais c'est un leurre, un trompe-l'œil, une farce. Donner le gaz gratuit et laisser charge de la ville l'allumage, l'entretien et les autres accessoires, tout cela nous entraînerait une dépense annuelle de 7,500 fr. M. Colaert a beau soutenir que la ville payerait, de ce chef, 7>5°° ^r- annuellement, nous n'en croyons pas un mot nous serions en droit de lui retourner ses paroles et de lui dire que, de son côté, c'est un leurre, un trompe-l'œil pour enlever les ba dauds. AI. Struye vient la rescousse de notre Premier pour raconter des ba livernes qui mettent le public en bonne humeur. D'après les calculs du grave M. Struye, ce n'est pas 7,500 fr. mais plus de 15,000 fr. qu'il faudrait pour subvenir ces besoins. Oyez-moi ça Il faudrait, indépendamment des allumeurs et des éteigneurs, un di recteur un sous-directeur un ou deux commis un vérificateur des fuites un inspecteur des courants d'air un préposé la peinture un contrôleur un sous-contrôleur (ces deux derniers seraient les plus indispensables) des surveillants, etc. N'est-ce pas pouffer de rire Et M. le maïeur se fâche tout rouge, et menace les rieurs de les faire expulser. Quelle comédie AI. le Bourgmestre entre dans de longues considérations au sujet du projet De Brouwer et s'efforce de faire miroiter aux yeux du public tous les avantages résultant de ce contrat. (C'est extraordinaire comme M. le maïeur tient cette firme étrangère.) Dans le public on fait des signes de dénégation. AI. Colaert, visiblement vexé, ri poste et affirme qu'il est là pour dire toute la vérité et rien que la vérité. (En disant la vérité, M. le maïeur, vous ne faites que votre devoir et rien de plus.) AI. Colaert propose de mettre aux voix le délai de deux mois accorder au groupe Yprois. Ceux qui ne sont pas pour le délai voteront non, ceux qui sont pour le délai voteront oui. MM. Vanderghote et D'Huvettere n'en voient pas la nécessité puisque Poperinghe et Warnêton sont liées. M. Colaert insiste. L'on passe au vote, tous les con seillers votent non. Par suite de ce vote le groupe Yprois est écarté. Nous aurons donc un maître en fait d'éclairage au gaz et le nec plus ultra des bons contrats. C'est AI. le Alaïeur qui le prétend et /'on doit ajouter foi ses affirma tions pnisqic'il dit toujours la vérité. Immédiatement après, on passe la discussion des articles du projet annexe. Notre Premier triomphe donc. L'opinion publique jugera sévère ment l'acte posé par notre édilité. C'est vraiment une honte d'écarter les Yproisau profit d'une firmeétran- gère. M. Valcke est assez riche C'est l'excuse que se donnent nos cléricaux pour tâcher de justifier leur révoltante décision. Assez riche Mais la firme De Brouwer serait-elle pauvre, par ha sard Nul n'ignore que notre futur gazier dispose de capitaux considé rables Mais comment trouve-t-on l'argu ment employé par nos conservateurs Les socialistes, ennemis de la pro priété privée, trouvent aussi que les industriels sont trop riches Quel accord Le public se rappellera qu'à la séance du Conseil communal du 12 Décembre dernier, notre Premier, daus un œ0. ment de rare éloquence, s'est écrié qu'il était là pour dire toute la vérité Qu'il nous soit permis de lai rafraî chir la mémoire Pour que la vérité fut entière et complète. M. Colaert, vous auriez dû faire connaître au public que M. De Brouwer était présenta la réii- nion des sections du Samedi 10 Décem bre et qu'il était de votre devoir d'y convoquer M. Valcke et lo groupe Yprois. De cette manière, le public eera com plètement édifié sur la question de l'é clairage public, question qui vient d'être tranchée au profit d'un étranger au détriment d'un groupe de contii- buables Yprois et la stupéfaction de tous ceux qui sont profondément atta chés leur ville natale Le Uon&oil communal vient d'accor der pour 30 ans la concession de l'éclai rage de la ville un étranger. M De Brouwer. M Valcke se trouve par le fait même exproprié d'uue industrie qui fut in troduite Ypres par feu son père et continué par lui la satisfaction géné rale. Le Conseil s'est montré tout aussi impitoyable pour d'autres de nos con citoyens, MM. Butaye, Froidure, La- piere, Vandoorne et Vermeulen Henri, qui, se prévalant de leur qualité de contribuables Yprois, demandaient soumissionner au même titre que l'é tranger. Le Conseil, sous la présidence de notre Maïeur Poperinghois, a écarté leurs propositions comme il a rejeté celle» de M. Valcke, préféiant livrer la concession du gaz un clérical bru- geoisdes conditions beaucoup plus onéreuses pour la ville et pour les particuliers. Nous protestons, avec la dernière énergie, contre ce scandale politique véritable acte de trahison envers nos concitoyens. A bas les étrangers qui siègent l'Hôtel de Ville. On annonce pour le Jeudi 22 Décem bre une représentation offerte au Thé âtre d'Ypres par la Tournée parisien ne E. Claudiac. Le spectacle se compose de Conférence comique en 1 acte de Grenat- Dancourt. Drame en 3 actes de E. Crornou et E. Grangé. Tous les amateurs de théâtre, profi teront certainement de-cette aubaine, et se donneront rendez-vons ce spec tacle de bon goût et de famille. La représentation donnée, Lundi 12 Décembre dernier, a obtenu beaucoup de succès. C'est devant un public peu nom breux mais choisi que la Tournée Li- ten a donné Polyphème et le Fli bustier. Les absents ont eu tort car de l'aveu de tous les spectateurs Polyphème qui est une œuvre qui instruit a été très bien rendu M. Liten s'e?t fait vi vement applaudir dans le rôle écrasant de Polyphème qu'il joue avec une vail lance et une puissance remarquables. Les autres interprètes M W. Ghilain M me» Beaufre et Giraud ont été la hauteur de leur-tâche Le Flibustier a été supérieure ment jo ié par les excellents comédie"8 MM Laffeuilade, W Ghilain Bender, M""* Beaufre et Giraud.

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Le Progrès (1841-1914) | 1904 | | pagina 2