Chronique de la ville. Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. CERCLE D'ÉTUDES D'EXTENSION UNIVERSITAIRE Chambre des Représentants. Deux de ses actes. Dimanche, 5 Février 1905. 05e année. X° 0. Les Dimanches 5,13 Février, Cours «le M. l'elrucci HISTOIRE GENERALE DE L'ART. La Lulte. Deux Maires. PRIX DE L'ABONNEMENT pour la ville Par an 4 francs. pr la province Par an 4 fr. oO Pour les annonces on traite forfait. On s abonne au bureau du journal, rue oe Uixmude, 53, Ypres Les annonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau du Progrès Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au Comptoir de Publicité Van Godtsenhoven et Thibesard, 14, Place de Brouckère, Bruxelles, éléphone 5230 ANNONCES Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. l'union fait la force. lparaiHttfrHl le MMintunche. Vires acquirit eundo. et V 1 I i ES. 15 heures, Les conférences se donnent Salle de la Bourserue Carton. Voici la réponse de M. le Ministre la question posée par MM. Nolf et Buyl. au sujet de l'utilité qu'il y au rait dédoubler la ligne d'Ostende Armentières i La double voie est déjà établie sur la section d'Ostende Thourout (24 ki lomètres) La section de Thourout la frontiè re française vers Armentières (environ 56 kilomètres), est primée raison du trafic et des nécessités de service, par un assez grand nombre d'autres lignes II est remarquer, au surplus, qu'une partie de cette section, Ypres Comines (13 kilomètres environ), est comprise dans les concessions accor dées la Société anonyme des chemins de fer de la Flandre occidentale. La question n'intéresse donc pas uniquement l'administration des che mins de fer de l'Etat. Les discussions qui ont eu lien la Chambre, au sujet des deux projets sur le divorce, ont été assez confuses, et le public ne se retrouve guère dans cet enchevêtrement juridique. Il faut un peu de lumière... La première loi modifie la procédure actuellement suivie et innove en deux mesures. Elle force tout d'abord le tri bunal de suspendre pendant six mois l'autorisation de citer qu'il doit donner pour que la procédure suive son cours légal. Dans les circonstances graves et exceptionnelles que la loi no détermi ne pas autrement, le délai pourra être réduit deux mois. Ensuite, la loi dé cide que l'enquête qui, jusqu'à pré sentée faisait devant trois juges, ne se tiendra plus que devant un seul magis trat, lequel pourra confronter les té moins Cette confrontation devrait être permise dans toute enquête judiciaire, même civile. La seconde loi, suivant l'exemple donné par le législateur français, per met aux époux divorcés de se réunir en faisant célébrer nouveau leur maria ge Sauf en cas ou la séparation des biens a été prononcée par un jugement, anté rieur au divorce, les époux remariés devront rétablir les conventions ma trimoniales qu'ils avaient choisies pour leur premier mariage. Dans l >s grandes villes, où la lutte pobtique prend un caractère plus ou moins g -néral, ou ne connaît pas les mille tracasseries, les vexations et les hnmiliuti'ins dont ont a souffrir nos amis 1h pr .viace. Il est tel trou perdu d pay flanian 1 où ceux qui se récla- m ut lu iibér l i-ine apprennent leurs déplus jusqu'où peut aller la haine cléricale Dernièrement les journaux ont raconté comment, Thieit, le bourgmestre avait trouvé moyen de rendre impossible en fait la distribu tion gratuite d'un journal libéral. C'est de cette même ville encore que l'on signale au Ralliement une série de faits qu'il est utile de faire connaître afin que le grand public puisse apprécier les procédés des cléricaux. Dans cette heureuse petite cité, les sociétés de mu sique qui appartiennent au parti libé ral sont poursuivies par la police pour faire de la musique en rue après le coucher du soleil Nos amis ne trouvent même pas un vendeur pour leur organe De Thieltsche Werkman ils en eurent trois, mais les deux premiers cédèrent la pression du clergé, de leurs propriétaires, le troisième fat détourné de son travail par les édiles cléricaux de Pitthem On le voit, tous les petits moyens de pres sion sont bous pour uos adversaires, mais il y a mieux encore. A l'occasion de la Noël, quelques dames charitables organisent chaque anDée un arbre de Ncël pour les enfants des écoles com munales. Dans les écoles catholique* adoptées, on a prévenu les enfants que, s'ils assistaient cette fête, ils seraient chassés de l'école. Et de fait, les bon nés sœurs t ont chassé pour ce grand crime cinq enfants ayant do 3 6 ans et elles ont privé d'une récompense promise d'autres enfants dont les sœurs et les frères avaient assisté la fête de Noël organisée pour les enfants de l'é cole communale. Comme tout cela ne suffisait pas pour tuer les sociétés libérales, le doyen de Thieit a lu en chaire, le Dimanche l!r Janvier, une proclamation mettant le peuple en garde contre la société iibé- rale qui a résolu de propager de nou velles gazettes impies pour empoison ner notre pieuse cité Le bon doyen a ajouté qu'un chrétien qui obéit la Sainte Eglise et ses croyances ne peut lire ces gazettes, assister ces fê tes. soutenir cette société nonamii amicitià - ni en faire partie car ces gazettes sont sans Dieu, et cette socié té est une officine du libéralisme qui rêve plus que jamais la guerre scolaire et la persécution do l'Eglise comme chez nos voisins de France. N'est-ce pas édifiant et les journaux cléricaux n'ont-ils pas raison d'affir mer constamment que le clergé ne se mêle pas de politique et qu'il reste en dehors de la lutte des partis IndépBelge.) L'étrange attitude de notre maïeur dans la question du gaz nous remet en mémoire celle qu'il prit jadis dans l'affaire Godtschalck. C'était en 1894. M. Colaert était alors échevin de la ville et, comme mandataire communal, avait pour devoir de défendre les intérêts de nos institutions charitables c'est-à- dire ceux des pauvres de la ville. M. Charles Godtschalck venait de mourir laissant aux Hospices sa for tune évaluée près de six millions. Sous le futile et vain prétexte qu'un des témoins ayant concouru la con fection du testament ne possédait pas la qualité de belge, les héritiers de M. Godtschalck ne tardèrent pas contester la validité de ce testament et en poursuivre l'annulation. Ils intentèrent un procès, qui, de l'avis de jurisconsultes autorisés, n'a^ aA guère de chance d'aboutir. Ce fut Me Colaert, échevin de la ville et député, qui se chargea de leurs intérêts. On ne sait trop la suite de quelles démarches et de quelles intrigues, le gouvernement, qui devait autoriser les Hospices accepter le legs qui leur était fait, ne leur accorda son approbation que sous déduction d'une somme de deux millions, sur laquelle il serait statué ultérieurement. C'est pour le partage de ces deux millions, qu'intervint le singulier ar rangement que voici Les deux millions sur lesquels le gouvernement n'avait pas statué fu rent partagés entre les Hospices ci vils d'Ypres, les héritiers et l'Etat de la manière suivante Les héritiers recueillirent la som me de 1,700,000 francs sur lesquels ils firent immédiatement abandon en faveur de l'Etat belge de 700,000 fr. de telle manière qu'il leur restait net un million de fr., les 300,000 francs restant devenant la propriété des Hospices. D'où il résulte que grâce l'inter vention deMons Colaert, les Hospices d'Ypres perdirent 1,700,000 francs. Tout ce qu'il y avait dire au su jet de l'attitude prise par Mons Co laert en cette affaire fut dit. Ses amis l'excusèrent en alléguant que M. Colaert étant avocat, il était compré hensible qu'il se fut accroché une affaire qui était alléchante. Nous comprenons la portée de l'ar gument sans l'admettre. N'est-ce pas dans des circonstances comme celles- là que les caractères se révèlent Qui n'eut applaudi si, en l'occurrence, l'échèvin, comprenant tout son devoir, avait pris fait et cause pour les Hos pices dont le patrimoine était menacé. Mais non, Me Colaert laissa passer l'occasion de s'honorer d'un beau geste. Il préféra plaider contre les pauvres de la ville oubliant que, comme échevin, il leur devait aide et protection Son attitude fut sévèrement appré ciée au Conseil d'alors par nos amis, MM. Brunfaut et Vermeulen. Il nous revient qu'au cours de la discussion qui eut lieu ce sujet, le bourgmestre, pour justifier son échevin, crut pou- voirinvoquer l'exemple de M. Demot, bourgmestre de la ville de Bruxelles, alors échevin. Mais le démenti ne se fit pas attendre, et, dans une lettre qu'il adressa au bourgmestre d'Ypres, M. Demot fit savoir, que non seule ment, depuis les treize ans qu'il sié geait l'Hôtel de Ville de Bruxelles, il n'avait jamais accepté de conseiller ou de plaider contre une administra tion subordonnée, mais qu'il avait, plusieurs reprises, émis publique ment l'avis que de tels agissements étaient contraires la loi. Me Colaert empocha la leçon et le public in a-parte fit ses réflexions. Dans la question du gaz, M. Colaert ne s'est-il pas montré, une fois de plus, en-dessous de tout. N avait-il pas, en sa qualité de bourg mestre, pour devoir de prendre en mains la défense de ses concitoyens contre les convoitises intéressées de l'étranger De Brouwer Il ne l'a pas fait. Les exaltés de son parti craignaient l'adjudication publique ils voulaient livrer l'affaire un clérical bon teint, sacrifiant ainsi les intérêts d'une bonne admi nistration de vulgaires considéra tions politiques. M. Colaert n'av eu garde de leur résister. L'occasion n'était-elle pas belle, entre toutes, pour lui, de reconquérir des sympa thies, qui jadis allaient au baron Surmont de Volsberghe M. Colaert, qui est un habile, n'a pas hésité et, en maïeur souple, il s'est soumis aux caprices de la clique, qui, pour prix de tant de condescendance, consentit adorer ce qu'elle con spuait jadis. C'est ainsi que, pour la seconde fois, M. Colaert s'est révélé aux Yprois, incapable d'honorer le siège qu'il occupe. En 1894, il prit posi tion contre les pauvres de la ville Aujourd'hui, il vient de tendre la main l'étranger de sacrifier ses concitoyens et les intérêts de la ville pour plaire quelques gros capitalis tes dont l'amitié, en ces derniers temps, lui avait échappé. L'ère des grands bourgmestres est décidément close. Si l'honorable baron Surmont de Volsberghe, ancien Bourgmestre d'Y pres, avait encore dirigé la ville au moment de renouveler le contrat de concession du gaz, sans nul doute qu'il aurait marché droit au but. Sans sombres, ni mystérieuses arriè re-pensées, il aurait appelé le conces sionnaire actuel, M. Alfred Valcke, et lui aurait parlé avec franchise, c'était dans son caractère. Gageons qu'il lui aurait peu près tenu ce langage Monsieur Valcke, votre contrat ex- pire fin 1905. Toutes les villes qui renouvellent leurs conventions obtiennent des concessions. Je no suis pas intention- né d'entamer du marchandage je compte faire appel l'adjudication publique. A prix égal, vous aurez le pas sur vos concurrents, en raison du droit acquis et en votre qualité d'Y- prois. Monsieur Valcke n'aurait pu qu'ap prouver une décision guidée par le souci d'une bonne administration. Sous l'administration Colaert, autre régime. Il appelle M. Valcke et voici le dialogue qui s'engage M. Gulaert —Eh! bonjour, Monsieur Vaicke et la musique on en fait toujours M. Valcke. Fort peu, Monsieur le Bourgmestre, j'ai d'autres soucis pour le moment M. Colaert. Ah précisément, j'ai une petite question vous poser, vous me répondrez carrément oui ou non, n'est-ce pas Voici je ne cherche nullement vous déloger, mais seriez vous disposé, Monsieur Valcke, dans l'éventualité où un membre distingué du Parlement Belge userait certain jouf de son initia tive parlementaire pour déposer dans les caitons de la Chambre un projet de ioi autorisant les communes s'associer entr'elles et s'entendre avec des en-

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Le Progrès (1841-1914) | 1905 | | pagina 1