Le songe de Colaert.
Lu question du gaz.
Théâtre d'Ypres.
Société
t les Infatigables
En tablant donc sur la vente actuelle la
caisse communale n'encaissera rien mais
nous aurons amorti,par an tl2 420 fr.
Examinons mainte- ant la seconde hypo
thèse, prévoyait une vente de 3 000 000
m. c. aux particuliers dont 2 500 000 pour
l'éclairage et 500 000 pour le chauffage
DÉPENSES.
Amortissement de l'usine fr. 112 420
comme ci-dessus
400.000 m. c. voirie
150.000 m. c. bâtiments communaux
2.500.000 m. c. aux particuliers pour l'é
clairage
500.000 m. c. idem pour le chauffage.
3.550 000 m. c. 0.0020 prix de revient
220.100
Total 332 520
RECETTES.
400.000 m. c. voirie
0.04. fr. 10 000
150 000 m. c. bâtiments communaux
0.10. 15 000
2.500.000 m. c. éclairage
0.13. 325 000
500.000 m. c. chauffage
0.10. 50.000
Total 406 000
soit un bénéfice net pour la ville de 73.480
fr après avoir amorti, 12.4 20 fr.
Ces estimations, établies sur des données
certaine*, dépourvues de tout optimisme,
nous menaient en bonne situation pour dis
cuter utilement les intérêts de- nos adminis
trés auprès de la Compagnie gazière actuel
le, la seule dont les offres fussent de nature
faire espérer un accord.
En nous basant donc sur nos calculs et en
considérant que les installations actuelles de
la Compagnie doivent être amorties, deouis
longtemps, par suite d'une double ot fruc
tueuse concession de 60 ans et tout en tenant
compte de ce que, pour faire droit l'aug
mentation inévitable de consommation, des
installations nouvelles s'imposeraient la
Compagnie, nous avons cru pouvoir sans
exagération aucune, exiger d'elle une rede
vance annuelle au profit te la Ville, calculée
sur la base de 1 1/2 centimes par m. c. sur
toute la production, exception faite pour le
gaz livré pour le service de la voirie, et ce
jusqu'à concurrence de 4.000 000 m. c. Au-
delà de ce chiffre la -redevance devait être
portée 2 1/2 centimes.
Nos prétentions n'étaient certtro pao eue
faites ca--, au moment de les formuler nous
avons appris que la ville de Charleroi dont
le contrat est également sur le point d'expi
rer venait d'arrêter un cahier des charges
portant le prix de vente aux particuliers
0.15 avec obligation pour la ville de payer
son éclairage public au prix fort exigé de
tous, mais avec abandon son profit de 30°/0
de la recette brute
Après de longues et laborieuses négocia
tions, la société concessionnaire a déclaré
qu'elle ne pouvait souscrire nos exigences
et elle a répondu par l'offre de l'abandon au
profit de la caisse communale d'un pourcen
tage que ni us avons considéré comme abso
lument insuffisant, voire même dérisoire.
Nous nous trouvions donc dans l'obligation,
ou de nous lier pour une nouvelle période
de 30 ans. moyennant l'octroi au profit de
la Ville d'ur e somme insignifiante ou de cou
rir les chances de la régie, laquelle en pre
nant les choses au pis ne nous donnerait
peut-être pour le moment pas plus que la
ristourne offerte par la Compagnie mais qui.
au point de vue de l'avenir, créerait cette
situation si éminemment favorable de laisser
ceux qui nous suivront, un instrument ne
leur coûtant plus rien, et qui leur permettra
de réaliser au moyen du gaz, a 0 062, de
plantureux bénéfices.
La ques'io ainsi posee l'hésitation n'é
tait plus possible et âpre - mûre délibération,
votre commission vient vous proposer de
monopoliser antre les mains de l'Administra
tion communale le service du gaz.
Ce n'est cependant pas saris appréhen
sion que nous avons ri» cette grav - resolu
tion qui sera grosse de responsabilités pour
le Collège lequel aura défendre journelle
ment les intérêts publics contre les revendi
cations particulières, qui trop souvent trou
vent dos défenseurs dans le- assemblées dé
libérantes. Et si le Conseil n'a pas la force
de résister ces sollicitations souvent plus
intéressées qu'intéressantes, de graves mé
comptes sont craindre. Si tous, nous ne
prenons pas l'engagement de ne voir dans la
régie du gaz qu'un service public qui, tout
en respectant les intérêts des consomma
teurs, doit rapporter non-seulement de quoi
rémunérer largement les capitaux engagés
mais encore de quoi constituer une réserve
destinée faire face aux imprévus, mijyix
vaut alors abandonner une entr^pi ise qui se
rait pour la commune une source de dé
boires et de déficits.
Dans ces conditions, on peut affirmer que
la régie vaudra ce que vaudra la sage.-se de
ses administrateurs. Et comme première
preuve de cette sagesse, nous vous propo
sons de décider dès présent, si le Conseil
adopte nos conclusions, que ptur éviter la
caisse communale les aléas et les pertes qui
sont la conséquence inévitable d'une mise en
marche, le Collège sera autorisé porter,
jusqu'à ce que la fabrication soit devenue
normale et régulière, les prix de 0.13 et de
0 10 0.14 et 0.11
S'-GiIles, qui vient de créer une usine, en
a décidé également ainsi. Ce sont encore là
les prix payés par les habitants du populeux
faubourg d Ixelles.
L'adoption de cette proposition constitue
ra une inesureile prévoyanteadministration.
Et maintenant attendons les critiques
les adversaires de la régie ne manqueront
pas de dire que les municipalités sortent de
leur rôle en faisant de l'industrie qu'elles
sont mal outillées pour cela et qu'elfes expo
sent l'argent dos contribuables On nous di
ra qu'une hausse anormale sur les charbons
peut nous occasionner des pertes sérieuses.
Certes cela est possible, et la Ville pas plus
qu'un concess'onnaire n'est l'abri de ces
fluctuations de cours, mais, .si ce fait, devait
prendre les proportions d'un desa-tre, la
V'i le qui n'est liée par aucun contrat, peut
parer le coup en haussant ses prix, alors
qu'une compagnie qui est tenue par son en
gagement, si elle n'a pas derrière elle une
réseï ve férieuse, devra déposer son bilan.
E< alors comme il s'agit d'un service pub'ie,
qui ne peut chômer, la Ville bon gré, mal
gré, serait obligée de reprendre l'exploita
tion abandonnée par le concessionnaire et de
faiie forcément de la régie. Alors pourquoi
ne pas y aller de suite
Au surplus que l'on ne se méprenne pas
sur l'importance, que peut exercer sur les
prix de revient, une hausse des charbons
même inconsidérée. Celle-ci ne pourra jamais
porter que sur 30 de la quantité de char
bon utilisé, puisqu'une tonne de houille dis
tillée produit 700 k de coke, dont le couis
suit généralement celui d-s charbons sans
qu'il y ait cepen tant corrélation absolue.
Notre,tàche est terminée. Au Conseil de
dire si nous avons vu juste, et si abandon
nant de vieux errements et nous inspirant
de principes nouveaux adoptés et pratiqués
ailleurs avec succès, une orientation nou-'
velle ne doit pas s'imposer.
Un songe, me devrais-je m'inquiéter d'un songe,
Entretient dans mon coeur un chagrin qui le ronge.
Je l'évite partout, partout il me poursuit.
C'était pendant l'horreur d'une profonde nuit
L'image du Baron devant moi s'est montrée,
Comme aux jours de splendeurs pompeusement parée,
Son exil n'avait point abattu sa fierté,
Même il avait encor cet éclat envié,
Des ministres du Roi, imposant apanage
Qu'en vain, hélas, pour moi, j'espère avec courage.
Tremble, dit le Baron, maire indigne de moi
Tes ennemis bientôt l'emporteront sur toi
Tu jettes le Parti dans leurs mains redoutables,
Colaert En achevant ces mots épouvantables,
Son ombre menaçante a paru s'avancer,
Moi j'étendis les mains pour loin la repousser
Mais je me réveillai, troublé du noir présage,
De la réalité, hélas, fidèle image
Oui je vois les Yprois, me retirer leurs vœux,
Maudire ma gestion et quereller entr'eux
Nous lisons dans le Journal de Rou-
baix
Les projets d'usine municipale. Et les
particuliers Deux intérêts en pré
sence. La qualité du Gaz. Trois
conditions réaliser. Les difficultés ré
soudre
Un de nos lecteurs nous adresse la
1-ttre suivante concernant la question
du gaz
Ronbaix, le 20 Février 1905.
Monsieur le Directeur du Journal de
Roubaix.
Dans un article récent du Journal de
Roubaix, vous invitiez vos lecteurs
vous exposer leurs idées sur le projet
qu'avait l'Administration Municipale
de créer une usine gaz.
J'espère donc que vous consentirez
faire bon accueil aux observations sui
vantes.
Parlons d'abord de la question de
principe Que l'Administration éclaire
ses rues et immeuble*, on n'y peut trop
rien dire Mais qu'elle s'adjuge le droit
et le privilège d'éclairer les particu
liers, n'est-ce pas trop arbitraire Et
Comme les deux éclairages ne peuvent
aller l'un sans l'autre, il faudra bien
que les particuliers acceptent l'éclaira
ge par la Ville.
Nous allons au monopole.
Or, qui dit monopole dit en général
fourniture défectueuse avec des contrats
léonins, quand cette fourniture n'est
pas dolosive comme dans certains mo
nopoles de l'Etat.
Si le principe du monopole munici
pal est bon, pourquoi n'a-t-il pas été
appliqué lors du renouvellement des
conventions avec la Compagnie des
tramways de Roubaix-Tourcoing Si,
au contraire, on a estimé ce principe
mauvais l'époque eu question, pour
quoi l'eslime-t-on bon aujourd'hui
Sans doute, au point de vue budgé
taire, ce serait un grand avantage pé
cuniaire pour la Ville de faire le gaz,
tant celui de sa consommation propre
que celui des particuliers. Mais il n'y
a pas que l'intérêt de la Caisse Munici
pale qui est en jeu, il y a aussi l'intérêt
du particulier en tant que paiement
LA 11 p. la un uuwav -A -"'.uni vj U O
satisfaction sur les qualités de Véclairage.
Il y a donc deux intérêts en présence,
celui de la Caisse Municipale et celui
des particuliers.
Or, il semble qu'il n'y a que le pre
mier de ces intérêts qui attire l'atten
tion, en juger par l'étalage complai
sant qu'on lait du bilan de certaines
usines gaz.
On néglige, on perd de vue un des
éléments principaux de la question la
qualité du gaz. On semble procéder
comme il y a quelque 40 ou 50 ans où
tout était prévu dans lecahier des char
ges, sauf le point le plus important
les qualités techniques du gaz Sans vou
loir incriminer les actes administratifs
des anciennes Municipalités, ou s'éton
ne que tout dans le cahier des charges
était prévu, nombre de lanternes, hau
teur des becs, question de peinture,
etc., tout, dis-je, saut la qualité du
gaz Pas d'étalon d'éclairage, pas de
coutrôle On procédait cette épo
que comme un acheteur imprévoyant
qui aurait commandé 100 bouteilles de
vin un prix de., sans spécifier le cru
et la qualité
Si l'Administration n'a en vue que le
côté budgétaire, elle peut, être tentée
pour gagner de Vargent de fabriquer un
gaz inférieur. Si elle veut au contraire
donner satisfaction sa clientèle, elle
devra lui donner un gaz de bonne qua
lité dont le prix vase relever
En résumé, deux intérêts en présen
ce, mais deux intérêts contraires
Tous ceux qui ont discuté cette Ques
tion du Gaz la tribune... du Journal
de Roubaix, ont présenté diverses consi
dérations extrêmement intéressantes.
Mais tous ont laissé dans l'ombre cette
question palpitante de la qualité du
gaz.
Si nous étions moins vieux de vingt
ans, l'idéal serait un gaz grand pou
voir éclairant sous faible pression.
Mais des inventions nouvelles ont
surgi qui changent la face des choses.
L'emploi des manchons incandes
cents s'est presque généralisé, et les
moteurs gaz sont venus prendre une
place importante dans L'industrie.
Or, le manchon incandescent Déces-
I site un gaz avec assez de pression, cette
pression étant, autant que possible,
constante.
Le moteur gaz se trouve bien d'un
gaz riche en calories.
Nous voilà en face de trois besoins
différents, pour ne pas dire contradic
toires Gaz éclairant avec faible pres
sion gaz avec pression gaz riche en
calories.
A ne considérer que la question du
gaz pour manchons incandescents, vu
l'importance que ce mode d'éclairage
a prise, l'A lministration se doute-t-e||e
que c'est une très grosse difficulté d'a
voir, a n'importe quelle heure de la jour
née, fine pression constante toujours
égale dans tous les points du réseau Se
doute-t elle que cette obligation va
l'astreindre une réfection assez dis
pendieuse de la canalisation, des re-
nivellements onéreux, des installa
tions d'appareils automatiques de ré
glage de la pression
Si la Ville veut fournir le gaz,
combien de réclamations, de récrimi
nations peut-elle être exposée?... Qui
les jugera la Ville Allons donc
Que la Ville s'adresse donc une So
ciété concessionnaire qu'elle exige
d'elle une redevance, comme de la
Compagnie des Tramways, un caution
nement comme garantie de l'exécution
des engagements pris qu'elle-lui im
pose un cahier des charges très étudié,
fait par des hommes compétents
qu'elle l'oblige des tarifs notable
ment réduits qu'elle obtienne des
prix de faveur pour l'éclairage muni
cipal qu'elle ait la Mairie un cabi
net de contrôle pour constater tout
instant la constance de la pression, le
pouvoir éclairant et la richesse en ca
lories qu'elle ait un contrôleur ambu
lant chargé de surveiller la pression
tous les points du réseau.
Du fait des obligations formulées
sommairement, découlera, pour la
Compagnie concessionnaire, l'obliga
tion de rectifier sa canalisation, ce pour
quoi un délai lui sera imparti avec
sanction prévoir.
Voilà, suivant moi, la voie suivre.
Veuillez agréer, Monsieur le Direc
teur, mee saluts empressés.
Un lecteur.
Nous lisons daus le Ralliement
m m -kx vr v.1
Le record de la brièveté en matiè
re de rappoit sur le budget de l'inté
rieur et de l'instruction publique est
détenu"désormais par M. Colaert, dé
puté d'Ypres, l'ami des femmes et le
rapporteur qui rapporte si peu
Son rapport vient d'être distribué
Le document a en tout quatre pages.
Il débute, d'ailleurs, par cette
ébouriffante déclaration que la Cham
bre, ayant discuté ce budget l'an der
nier, ne tient sans doute pas le discu
ter cette année-ci.
Le Ralliement eût pu ajouter que le
rapport fait par M. Colaert, l'année
passée, était plus court encore.
Quelques jours seulement nous sépa
rent de la représentation annoncée du
DOMINO NOIR.
Applaudir Me"« Berthe Mendès de
l'opéra, la jeune étoile, M. Villate, le
ténor la voix charmeuse et vibrante,
lequel après avoir débuté l'opéra,
nous revient de l'étranger où il a rem
porté d'éclatantssuccès MBourgeois,
l'excellente Basse Bouffe qui fit Paris
de nombreuses créations et nous arrive
de Bruxelles où il vient de passer qua
tre années consécutives; enfin une pha
lange d'autres artistes réputés voilà
unesoiréecomme il nous sera rarement
donné d'en avoir de semblables. La
salle, croyons-nous, sera trop petite,
un spectacle aussi artistique et d'aussi
bon goût ne pouvant manquer d'attirer
les familles.
Le grand BAL paré, masqué et tra
vesti que la Commission offre annuelle
ment ses membres, aura lieu le Mar
di, 7 Mars, 1905, 9 heures du soir.
Comme ses devancières, cette tête
dansante promet un succès complu
car les membres de la commission des
Infatigables ont l'habitude de ne rien
négliger pour procurer aux sociétaires
le plus d'agrément possible.