Chronique de la ville.
MEETINGS.
Journal de F Alliance libérale dYpres et de l'Arrondissement.
Le silence prudent
est rompu.
Dimanche, 7 .liai 1905.
année.
N° 19.
Vires acqiirit elndo.
MESSINES.
M. Paul LIPPENS, de Gand.
WERVICQ.
M. Maurice DEWEERT, avocat,
conseiller communal Gand
YPKES.
M. Camille L1EFMANS, député
libéral d'Audenaerde.
A propos de l'incident
du Théâtre Renouprez
Poperinghe.
63<
ROG
l'IJ.nio.m pait la force.
tl If /Miimtiwhe.
PRIX DE L'ABONNEMENT:
pour la ville Par an -4 francs.
pr la province Par an -4 fr. 50
Pour les annonces on traite forfait.
On s'abonne au bureau du journal, hue de Dixmcde, 53, Ypkes Les annonces, les faits
divers et les réclames sonl reçus pour l'arrondi-seraent d'Ypres et les deux Flandres au bureau
du Progrès Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au
Comptoir de Publicité Van Godtsenhoven et Thibesard, 14, Place de Brouckère, Bruxelles,
téléphone 5230.
Les meetings suivants sont dès main
tenant arrêtés pour le 7 Mai prochain:
2 1/2 h, en la salle de l'Hôtel de Ville
Orateur
5 1/2 h, en la salle du Cercle Musical
Orateur
3 h, eu la salle des Anciens Pompiers.
Orateur
Dès le début de la campagne ga-
zière, le Journal d'Ypres avait solen
nellement fait serment de ne pas dis
cuter avec Le L3rogrès il avait pris
comme prétexte son mutisme pru
dent et courageux, un mot blessant,
paraît-il, pour le Maïeur, cueilli par
Le Progrès dans le mémorable dis
cours de M. Bouquet.
Depuis le mois de Janvier, le Jour
nal a évité aussi avec soin et évite
encore aujourd'hui, dans sa tardive
polémique, de citer le Groupe Yprois.
Il se rappelle trop bien, en effet, les
vertes ripostes que plusieurs mem
bres du Groupe lui ont ménagées et
que d'ailleurs il n'a pas eu le coura
ge de publier toutes, quoique la loy
auté la plus élémentaire l'exigeait au
moins, après ses attaques injustifiées.
Il a préféré depuis observer de
Conrard le silence prudent.
Maintenant que tout est bâclé, le
courageux défenseur de De Brouwer,
Colaert et Cie se sent le besoin de di
re aux Yprois que la Députation
Permanente a approuvé le contrat
de concession et que MM. De Brou
wer et consorts sont déclarés adjudi
cataires. Il parle ensuite de certains
intéressés ignorants qui font courir le
bruit qu'il y aura recours du Roi.
Certains intéressésil s'agit du
Groupe Yprois, mais le terme est
prudent et ne donnera pas matière
un droit de réponse
Après ce courageux effort, le Jour
nal s enhardit et oubliant ses serments
d'hier, il attaque Le Progrès qui en
somme, se dit-il, ne répondra que
dans son propre organe
Il essaye donc bravement relever
deux des multiples mensonges offi
ciels que nous nous sommes permis
d epingler.
Mais encore une fois le Journal a
le triomphe facile et force nous est
de modérer ses transports.
Nous avions relevé l'affirmation
de M. Colaert que Warnêton et Pope
ringhe ne voulaient traiter qu'avec
M- De Brouwer.
Il a dit cela le io Décembre alors
que ce n'est que le io Janvier que ces
deux villes se sont engagées vls-'à
vis de M. De Brouwer.
Le Journal répond Dans la
séance du io Décembre, M. le
Bourgmestre a lu les délibérations
de Warnêton et de Poperinghe,
prises l'unanimité en Octobre-No-
vembre Aurait-il fait usage d'un
faux
Tout d'abord ne parlons pas de
corde dans la maison d'un pendu
car nous serions en droit de rappeler
la fameuse phrase de M. Colaert, re
ligieusement cueillie par la sténogra
phie nous nous sommes engagés vis-
à-vis de M. De Brouwer phrase qui,
dans la brochure officielle est deve
nue, par un prodige de prestidigita
tion nous avons entendu M. De
Brouwer.
Non, ne parlez pas de faux, cher
Journal, soyez calme et modeste dans
le silence en attendant que le voile du
temps, votre unique espoir, finisse
par couvrir le scandaleux tripotage
du Gaz.
Mais revenons aux démentis du
Journal.
Comme la déclaration de M. Co
laert avait été rencontrée dans une
des lettres du Groupe Yprois, nous
nous sommes permis de demander
ces Messieurs s'ils maintenaient leur
déclaration
Voici leur réponse très nette
Nous maintenons absolument que
Warnêton et Poperinghe se sont
engagés vis-à-vis de M. De Brou-
wer et consorts, au mois de Janvier
et nullement en Octobre-Novembre.
M. Colaert fait état d'une délibé-
ration du Conseil communal de ces
Villes, où il est question des propo-
sitions De Brouwer, mais où il n'y
a là nul engagement de la part des
Villes vis-à-vis de cet entrepreneur
qui est cité titre de renseigne
nt ment défaut d'autre soumission-
naire. Ces villes acceptent en prin-
cipe d'entrer en négociation avec
M. De Brouwer s'il enlève la con-
cession d'Ypres, tout comme on
nous y promettait également d'en-
trer en négociation avec le Groupe
Yprois, si celui-ci n'avait pas subi
l'affront d'être repoussé par les
Ediles de sa propre ville.
Disons plus nous avons eu la
déclaration formelle des autorités
notamment de Warnêton qu'on y
aurait traité de préférence avec le
Groupe Yprois.
La réplique du Journal ne tient
donc pas le mensonge reste debout.
La seconde affirmation du Journal
ne vaut guère davantage.
Nous maintenons que M. DTIuvet-
tere a fait M. Valcke une proposi
tion d'exploitation en participation
avec la ville M. Valcke a déclaré
l'accepter et a versé personnellement
la proposition au dossier provincial,
quoiqu'en dise le Journal.
Continuez vos démentis Journal,
mais nous reconnaissons que la be
sogne est rude vous avez blanchir
un nègre
Comme bouquet, le Journal termi-
nesonarticleparunephrased'ane mo
destie parfaite et d'un cynisme ren
versant
La Députation serait convaincue
"que le contrat cf Ypres pourra servir
aetvfe crttx conventions de l'espère que
pourrait faire, l'avenir, d'autres vil
les et centres du pays.
Peut-on mieuxse ficher des Yprois
Pauvre Ypres, qu'as-tu fait pour
mériter tant d'outrages
lie Journal d'Ypres consacre deux
colonnes de son numéro du 3 Mai
l'incident du théâtre Renouprez, Po
peringhe incident qui a entraîné des
conséquences fâcheuses pour ceux qui
y ont été mêlés. On parle, en effet, de
pénalités sévères infligées par le minis
Ire une quinzaine d'officiers et non
des 80us officiers, comme l'affirme le
Journalqui parait décidément très au
courant des faits.
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
Ne connaissant pas les conclusions de
l'enquête que nous supposons avoir été
loyalement faite, nous n'émettrons pas
d'appréciation au sujet des responsabi
lités engagées. Si l'instruction n'a re
lavé charge des officiers qu'une pec-
cadile, comme le dit le Journal, nous
sommes les premiers reconnaître que
les peines infligées sont excessives.
Nous estimons, au surplus, qu'il con
vient de se montrer généreux l'égard
de jeunes gens qui s'amusent et que
s'il n'y a au fond de toute cette affaire
qu'uue question de zwanze ou de rigo
lade, l'autorité militaire eut mieux fait
de la classer purement et simplement
et personne n'eut protesté Mais encore
une fois, nous ne nous prononçons pas,
ne connaissant pas suffisamment les
faits pour émettre un jugement.
Ou nous rendra du reste cette justice,
que lorsque les laits qui ont fait l'ob
jet de l'enquête ordonnée par le minis
tre ont été portés notre connaissan
ce, comme ils ont été signalés la plu
part de nos concitoyens par un écrit,
anonyme, nous le voulons bien, mais
certifié exact et il faut supposer qu'il
l'était puisque les suites données
l'affaire en attestent, nous nous som
mes abstenus de tout commentaire.
Nous avons simplement reproduit
l'imprimé qui nous avait été adressé
comme il avait été adressé la plupart
de nos concitoyens et toutes les nota
bilités de la province n'ajoutant donc
rien ou peu de chose la publicité qui
Im avait été donnée.
Il faut donc toute la mauvaise foi du
Journalqui en l'occurrence agit dans
un but facile comprendre, pour cher
cher nous endosser la responsabilité
des conséquences fâcheuses que l'inci
dent a entraînées
S'il y a en des poursuites pour les
faits de Poperinghe, c'est parce que le
département a été saisi directement
d'une plainte, c'est parce que le Pa
triote. journal ami de notre confrère
clérical et le Réveil de Bruges ont signa
lé les faits de Poperinghe en les com
mentant sévèrement.
Quant nous, nous nous eommes
abstenus de le faire, tout comme nous
nous abstenons aujourd'hui de com
menter les suites de l'affaire, n'hésitant
t;as toutefois déclarer, que s il ne
«'agit que d'une zwanze, nous sommes
les premiers reconnaître qu'on est
allé trop loin.
Mais ce qui exact, c'est que nous
avons affirmé que dans la nuit où les
•faits se sont passé» Poperinghe, on a
fait dans les nies d'Ypres un tapage
assourdissant que beaucoup de per
sonnes ont été réveillées en sursaut
croyant entendre les clairons des Pom
piers, annonçant an incendie que
seule la Police d'Ypres n'a rien enten
du.
Eh bien Gela nous tenions le si
gnaler; et en le faisant nous avons rem
pli notre devoir, rien que notre devoir.
Il ne faut pas que dans une ville la po
lice ait deux poids et deux mesures
Si, aux yeux de l'autorité, le tapage
nocturne même commis dans une nuit
de réveillon, constitue un forfait, il
faut que la même jurisprudence soit
appliquée tous les habitants fussent-
ils officiers. Nous no voulons pas que
nos concitoyens soient livrés aux fan
taisies de la police et de son chef Noua
nevoulons pas que l'on se montra d'une
sévérité ridicule pour les uns, d'une in
dulgence poussée jusqu'à la platitude
pour les autres.
Le Journal d'Ypresqui aujourd'hui
se lamente en deux colonnes, a-t-il en
la même commisération lorsque la po
lice instiguée par son chef, faisait
traîner, avec lin acharnement féroce,
devant deux tribunaux successifs, sept
de nos jeunes concitoyens appartenant
la bonne bourgeoisie de notre ville,
parce qu'ils s'étaient permis de chanter
une nuit de réveillon Le Journal d'Y-
pres a-t-il eu un mot de pitié pour eux,
s'est-il seulement demandé si parmi
ces jeunes gens il n'en était pas pour
lesquels unecondamnation eut pu avoir
également de fâcheuses conséquences
Non, n'est ce pas Le Journal d'Y-
près n'a eu garde de souffler mot, en
cette circonstance, car celui qui l'iuspi-
re n'entendait pas donner un camouflet
celui qui dirigeait les poursuites
N'en déplaise donc au Journalcha
que fois que nous aurons l'occation de
prendre la police en défaut, nous lofe
rons.
Que l'on ferme les yeux sur les faits
de minime importance, que la police
soit large, tolérante, noua ne deman
dons pas mieux. Mais tant que la règle
ne sera pas la même pour tons, nous
ne râterons pas une occasion de signa
ler la partialité de nos policiers ou de
leur chef et de les rappeler au respect
de leur devoir.
Pour terminer, constatons que les
faits qui ont entraîné des conséquences
fâcheuses pour les officiers et leur iu-
strneteur sont ceux qui se sont passés
Poperinghe que ces faits là nous ne
les avons pas commentés.
Que les seuls faits que nous avons
relevés sont ceux qui se sont passés
dans les rues d'Ypres; que ceux-ci
n'ont pas fait l'objet da poursuites.
Quant l'accusation de vilénie que
nous adresse le Journalnotre réponse
sera brève.
Le Journal accusé un fonctionnaire
public faussement en lui impu
tant d'être l'auteur du fameux ta
bleau du grand procès il ne s'est pas
retracté jusqu'ici c'est sa vilénie.
La nôtre consiste, d'après lui, en ce
que uous avoDs reproduit sans com
mentaires un imprimé relatant des
faits, qui, après enquête, ont dû être
reconnus exacts, piusqn ils ont été
suivis de pénalités infligées par le Mi
nistre de la Guerre.
Entre Ie3 deux vilénies, que nos con
citoyens choisissent