Chronique dda ville. •- Le gouvernement contre les écoles publiques. Séance communale. Xos eaux alimentaires. droite surtout, de très vives critiques. Plusieurs de nos amis, parmi ceux qui ont donné un vote approbatif, ont lait de très expresses réserves. Ne faudra-t-il pas augmenter les ef fectifs de notre armée Que coûteront les nouveaux forts? Pourquoi le projet ne contient-il pas une estimation dé taillée Et propos de la Grande-Cou pure, a-t-on étudié soigneusement les difficultés techniques de l'entreprise A-t-on prévu toutes les dépenses Commencera t-on par faire les expé riences dont on a tant parlé et que M le ministre des'fravaux publics promit, il y a quelque temps, la Chambre, de faire exécuter sans retard. Ces questions qui ont été adressées au gouvernement au cours de la réunion de la droite et dans les sections, ont fait l'objet, Vendredi après midi, dans les couloirs de la Chambre, de toutes le6 conversations Ajoutons que M Pirmez, la réunion de la droite, a re proché au gouvernement de dépenser sans compter, quand il s'agit des gran des villes et de laisser en souffrance, dans les provinces, toutes sortes de tra vaux importants. Toujours les incertitudes et l'obscu rité voulues sur des questions d'impor tance capitale, on conçoit que cola ne donne confiance personne En ce qui concerne les travaux mili taires d'Anvers, l'embarras du gouver nement est double, et cause de la question de chiffres, par l'importance de la dépense d'abord, et cause de la question de principe, par les engage ments pris et régulièrement violés, d'ailleurs, de réduire les charges mili taires. Le voici encore en passe de se don ner un formidable démenti lui-même et d'inscrire la forte somme au budget des dépenses tout en créant par là mê me la nécessité d'augmenter aussi l'ef fectif de l'artillerie indispensable pour garnir dè défenseurs les nouveaux tra vaux de fortification. La situation est excessivement faus se et on ne peut plus fragile, châtiment dû une politique de gaspillage et le duplicité. L'hostilité du gouvernement pour tout ce qui n'est pas clérical en matière scolaire et sa partialité system.tique et scandaleuse pour tous les établisse ments du cierge ou portant l'emprein te ultramontaine, a encore éle prise Mardi sur le vif la Chambre Il s'agissait des écoles profession nelles et, propos de difficultés pen dantes entre le gouvernement et la ville de Gand, M Cambier a fait un historique et cite des chiffres qui at testent une situation réellement in croyable. Ce conflit, a-t-il dit, qui date du mois d'Avril 1901, intéresse toutes les villes et communes qui ont organisé semblable enseignement. 11 y a dix huit ans que la ville de Gand a donné la première impulsion l'enseiguement professionnel. Jusqu'en 1901, toutes les écoles y ont été toujours créées et dirigées par la ville, et le gouvernement s'est borné les sub.-i- dier mais, partir de cette époque, la ville ayant sollicité des subsides pour une écolo do typngraphin nouvelle, l'Etat fit savoir qu'il subordonnerait désormais ses subsides une série do conditions et, depuis lors, l'Etat renou vela ses exigeuces diverses reprises La ville de Gand n'a pas consenti passer par celles ci aussi, depuis qua tre ans, n'a-t-el!e plus touché aucun subside pour certaines écoles profes siontielles De nombreuses démarches ont été faites moi même j'ai insisté auprès de l'honorable M. Surmont de Volsberghe et j'avais pour ainsi dire obtenu gain de cause, loreque son dé part du ministère est venu remettre tout en question Cependant, le 18 Mars dernier, le gouvernement a eDfin renoncé quel ques-unes de ses prétentions les plus injustifiables mais il veut garder sa part dans l'administration de façon que la ville ne serait plus représentée que pour la moitié dans la composition des conseils d'administration. D'autre part, il veut avoir son mot dire, notam ment sur le règlement et sur les nomi nations du personnel. La ville ayant, il y a quelque quinze ans, accepte les conditions de M. de Moreau, il ne peut, me semble-1 il, être question d'exiger davantage, alors surtout que le gouvernement reconnaît que les écoles ont continuellement prospéré Mais si les prétention du gouverne ment sont exorbitantes vis-à-vis des établissements officiels, elles sont d autant plus humbles vis-à-vis des institutions cléricales qui reçoivent ses subsides. Le gouvernement, continue M. Cam bier, accorde une liberté complète aux écoles professionnelles libres, alors qu'il veut mettre de» entraves aux écoles professionnelles communales Cette contradiction a soulevé de6 pro testations au Conseil communal de Gand, même sur les bancs catholiques. Aux écoles professionnelles libres qu'il subsidie, le gouvernement se borne envoyer un délégué qui fait partie du Comité directeur de ces écoles. D'autre part, il subsidie beaucoup plus large ment les écoles libres que les écoles officielles. Je citerai quelques exemples qui frapperont ceux d'entre vous qui s'oc cupent de la gestion de leur commune et qui savent avec quelle peine les Ad ministrations communales obtiennent des augmentations de subside, avec quel soin médiculeux les bureaux mi nistériels épluchent les comptes. 11 y a Gand une école professionnel le libre pour jeunes filles l'école de Notre-Dame Son subside, qui était de 2,77tTfrancs en 1900, se monte 6,424 francs en 1903. 11 est plus que doublé. Dans la même ville, l'école profes sionnelle libre de métiers et d'industrie de la rue de la Caverne, qui recevait 2.470 francs en 1900, en touche 10.320 en 1903." Il est plus que quadruplé. (Interruptions). A Ostende, un abbé, directeur de l'école libre de pêche, touchait 5 873 francs en 1900, il en reçoit 12.961 en 1903. Nouvelles interruptions gauche). M. Hymans. Ud cours de pêche... aux subsides (Rires). M .CambierA Pierrard lez Virton, un autre abbé qui n'émargeait pas au budget do 1900, reçoit en 1903 près de 30.000 francs pour une école d'arts et métiers. Exclamations A Saint-Josse teu Noode, une école professionnelle libre pour jeunes filTes, établie rue Traversière, obtenait 2,148 francs en 1900 el le en a touché 14,774 eu 1903. (Bruit.) Je ne multiplierai pas ces citations. On pourrait croire qu'il ne s'agit que de cas particuliers, que j'ai recherchés dessein. Les chiffres globaux sont beaucoup plus probants. Voici ce qu'ils nous di sent Dans l'enseignement commercial, le nombre des écoles libres subsidiées, qui était de 22 en 1900, passe 28 en 1903 mais le subside accordé ces écoles, qui s'élevait 48,500 francs en 1900, est de 86.500 francs en 1903. Il a donc presque doublé En ce qui concerne les écoles profes sionnelles, en 1900, le subside aux insti tutions officielles et le subside aux éco les libres étaient peu près les mêmes 165,000fraucs d'un côté, 155,000 francs de l'autre en 1903, le subside aux écoles libres dépasse de plus de 90,000 francs celui des écoles officielles. Les écoles officielles ont obtenu une majoration de 35,000 francs, soit 21 p. c. les écoles libres ont eu 136,000 francs en plus qu'en 1900, c'est dire que leur subside a été majoré de près de 88 p c soit daus une proportion quatre fois plus grandes que celui aux écoles officielles Aux ateliers d'ap, rentissage, sur l'ensemble des sibsides, l'enseignement libre avait déjà, en 1900, les deux tiers; en 1903, il obtient lbs cinq sixièmes Enfin, dans l'enseignement profes sionnel ménager, où le nombre des écoles est resté peu près stationnaire, de 1900 1903, la majoration est de 2,300 francs pour les écoles officielles et de 22,140 francs, soit presque le dé çu pie, pour les écoles libres. En résumé si l'on réunit ces quatre catégories d'écoles, on trouve que les écoles libres, qui avaient 48,000 francs de plus que les écoles officielles en 1900, ont 228.000 francs de plus que celles- ci en 1903. De la majoration de crédit de 258.000, un septième est allé aux écoles officielles et six septièmes aux écoles libres. Ainsi donc, pour le cierge argent en abondance el liberté. Pour les ecoles officielles, portion congrue des deniers publics, rigo risme réglementaire et subordination complété. L'Etat marquesa méfiance aux pou voirs publics Les communes sont tenues en lais se, mises en tutelle étroite, placées sous un régime de suspects, et elles sont suspectes, en effet, parce qu elles ne créent pas des écoles confession nelles, tandis que lesceoles du clergé jouissent d'une liberté qui est l'indice de la pleine confiance du gouverne ment. Cest une manière éloquente de montrer qu'il faut démolir l'enseigne ment officiel et c'est môme la plus élo quente de toutes les manières, puis- quelle consiste mettre soi-même la main l œuvre I La séance de notre Conseil com munal du io Juin dernier, nous a révélé des choses très intéressantes. Nous avons surtout remarqué de quelle façon les travaux publics sont manigancés. Quand il a été question des trottoirs rue du Château d'eau, notre échevin semblait tomber des nues il croyait rêver lorsque notre aimable et charmant Bourgmestre a déclaré que les frais allaient attein dre la somme de fr. 3,741-48, dont le tiers incomberait aux riverains. M. Vandenboogaerde n'était au courant de rien il n'avait pas eu connaissance du devis. Dans cette affaire, notre Maïeur a prouvé, une fois de plus, qu'il arrange tout sa mode et qu'il se fiche de son échevin des travaux publics comme d'une guigne. Cela ne vaut vraiment pas la peine de faire mettre sur ses cartes de vi site Négociant en liqueurs et échevin des travaux publics Ypres quand on est réduit jouer un rôle aussi effacé et aussi ridicule. Ce n'est pas pour être le jouet des volontés et des caprices de notre Premier, trop épris de sa personne et qui se croit tout permis, qu'on porte le chapeau-claque et l'habit brodé. M. le Conseiller D'Huvettere, dans cette même séance, a posé une ques tion très sensée. Puisque la ville s'engage, dit-il, dépenser qiifi- tr*e mille francs pour la fête pa triotique laquelle l'armée participe ra, il serait nécessaire que la ligne d'Ypres Gheluwe fut exploitée pour cette date. Comme d'habitude, quand une question intéressante voit le jour et qu'elle n'émane pas de la bosse de notre Maïeur, il la trouve mauvaise. C'est ainsi que cette question a été accueillie par M. Colaert qui l'a com battue en disant qu'on s'écartait de l'objet de la question. Comme si dans toute questionj il n'y avait pas l'objet principal et les détails. C'est une belle chose que de dé penser de l'argent pour une fête pa triotique, mais c'est une chose encore plus jolie que d'attirer le plus de monde possible en facilitant surtout les communications. En agissant de la sorte, on est pré voyant et on travaille surtout dans l'intérêt des contribuables. En votant le crédit de 4,000francs, M. Colaert a déclaré que la ville devra être sobre dans les dépenses pour les fêtes de la Tuindag. Cela est devenu une habitude. Il y a long temps que nos fêtes communales sont insignifiantes et que nous suivons les traces de certaines localités de notre arrondissement où tout est défendu sinon la permission de dormir. Du temps de l'administration libé rale, les festivités de la Tuindag atti raient beaucoup de monde dans nos murs aujourd'hui la plupart des Yprois profitent de ces jours de repos forcé pour se permettre un voyage dans le pays ou l'étranger. Que la bonne ville d'Ypres est changée depuis que les cléricaux y régnent en maîtres par les pièces de cent sous Et dire qu'il y a encore des Yprois qui ne rougissent pas de cette domi nation démoralisante et ruineuse pour la ville Ils sont tombés bien bas L'expérience de plusieurs années a prouvé que notre nouvelle distribution d'eau potable est défectueuse, et que l'ancien système n'était pas aussi mau vais qu'on a bien voulu le prétendre. En effet, le Château d'eau avec ses machines, ses bassins de décantation et ses filtres, qui a coûté un demi mil lion, ne rend pas les services qu'on était eu droit d'en attendre. Ces coûteuses installations n'ont rien amélioré sauf qu'elles nous donnent la pression. Au lieu de nous fournir une eau pu re, claire et same comme n03 édiles clé ricaux nous l'avaient promis lorsqu'ils contractaient leur emprunt de 850.000 fr., nous n'avons encore aujourd'hui malheureusement qu'une eau jeaunâ- tre, chargée de rouille, puante et ayant un goût de marais ou de matiè res en décomposition. En ce moment surtout et comme toujours en été, les plaintes sont générales sous ce rapport. Et dire, que pour nous débiter une eau aussi insalubre, dangereuse même eu ce qu'elle contient peut-être, les germes de maladies, cela nous coûte £,500 11*, par an Heureux ceuxqui ontune citerne aux eaux pluviales et qui ne sont pas obli gés de boire 1 eau de la ville même fil trée Nous recevons de M. le Conseiller Sobry la lettre suivante Ypres, 21 Juin 1905. Monsieur le réiacteur du Progrès, Vous me reprochez mon inconséquence, parce qu'après avoir proposé l'adjudication publique pour le gaz et les charbons, j'ai de mandé que la ville fasse empierrer la Belle- waertstraat par ses ouvriers. Je n'ai cherché en faisant ces proposi tions, que le plus grand profit de la ville, qui doit être, ce me semble, notre souci com mun. Je crois que l'adjudication publique a fait payer 6345 fr. de trop a la ville pour l'em pierrement des Wieltje et Wulvestraten. Le davis de l'« ntreprise des travaux d'em pierrement de ces deux chemins d'une lon gueur totale de 2090 mètres, était de 13090 fr. 55. Le 28 Juillet 190? il fut procédé pu bliquement l'ouverture des soumissions dé posées avaient soumissionné M. Bataille, entrepreneur Poperinghe, pour la somme de 15750 fr. M. Atigillis-Ghyselen, entre preneur Ypres, pour la somme de 16500 fr. et M™" V° Roose-Dael et fils, entrepre neurs Ypres, pour la somme de 16850 fr. M. Bataille, ayant déposé la soumission la plus avantageuse, fut déclaré adjudicataire. Ce travail fut donc entrepris raison de 7 fr. 58 le métro courait ou 7580 fr. par kilo mètre Or, quelques semaines avant cette adjudi cation. M. Bataille avait offert d'exécuter l'empierrement de la Pdnnenhiiisstraat raison de 5 fr. 25 le mètre courant ou 5250 fr. par kilomètre Je note, en passant, que malgré l'absence d'adjudication, vous n'avez pas protesté contre i'agréation qui fut faite de celte of fre. (1) Depu's lors j'appris que la commune de B esinghe avait fait empierrer quelques-uns de ses chemins vicinaux par quatre de ses propres ouvrie-s. et que ce travail, qui fut fait l'entière satisfaction des autrritéscom pétentes et mérite les suffrages du public, n avait coûté que 4 fr. 50 le mètre courant ou 4500 fr. par kilomètre, y compris, comme Ypres, le creusement de. fossés et les ter rassements nécessaires (2) voilà une diffe- (1) Parce que Voormezeele et d'autres com munes ont accepté ce prix 11e pouvant exécuter le travail moins, par économie. (N. d. I. K (2j Certaines communes rurales bien gérées peuvent empierrer leurs chemins vicinaux dans de bonnes conditions el un prix réduit parce qu'elles sont sures de leurs ouvriers et que le travail se fait sous la surveillance permanente d'un des membres du Conseil communal, gé néralement un fermier qui est plus compétent qu'un citadin tandis que malheureusement d n'en est point ainsi pour la ville. Celle-ci a la

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Le Progrès (1841-1914) | 1905 | | pagina 2