Appel patriotique. Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Chronique Agricole. Dimanche, 16 Juillet 1905. 65e année. l'union fait la force. PRIX DE L'ABONNEMENT pour la ville Par an -4 francs. pr la province Par an 4 fr. 50 Pour les annonces on traite forfait. Le devoir des libéraux. 29. fptii'aiK*anl le MïintttHche. Vires acqcirit eindo. Nous engageons vivement et dès présent tous nos amis politiques arborer leurs drapeaux pour les Fêtes Nationales du 21 au 23 Juillet prochain. Patriotes avant tout, et quel que soit le gouvernement qui nous régisse, montrons que, plus pa triotes que ne le furent les cléri caux en 1880, nous avons cœur de fêter d'une façon éclatante et unani me le soixante-quinzième anniversai re de notre indépendance Nous sommes des Belges, et, ce titre, nous voudrons, en ces jours mémo rables, n'être préoccupés que d'une seule pensée, d'un seul souci fêter la gloire et la prospérité de notre chère Belgique. La discussion du projet d'Anvers est engagée fond. Le bouleversement complet d'un espace grand comme une province, des dépenses que les plus optimistes évaluent 300 millions, l'exécution de la grande coupure envisagée par des sommités techniques comme une entreprise pleine d'aléa, tout cela donne au projet en discussion une colossale envergure. Est-ce étonnant dès lors que les gauches aient demandé la remise jus qu'en Novembre Est-il raisonnable de demander la discussion immédia te, d'obliger les députés se faire en quinze jours une opinion qui soit la résultante de leur labeur et de leurs réflexions Qu'importe De Smet de Naeyer a brusqué les choses la droite l'a suivi, pour le motif très simple de faire durer le moins possible les dis sensions intestines déjà si vives. Les débats sont donc ouverts. Malgré toute son arrogance, nous espérons que notre grand duc De Smet écoutera les adversaires du projet maritime et donnera suite leurs justes observations. Ainsi amendé, l'aléa étant réduit au minimum, cette partie-là ralliera tous les suffrages. Il est donc du devoir des libéraux de demander la disjonction et d'assu rer ainsi le succès de la partie mari time du projet. La partie militaire soulèvera de violentes tempêtes. D'aucuns deman deront la reddition pure et simple de la place. C'est brutal et franc. Mais Anvers doit rester centre militaire. C'est ce que, dit-on, commande la situation délicate de notre neutrali té il suffit de relire ce sujet la discussion qui précéda le vote du projet des forts de la Meuse. Bref, Anvers est choisi comme cul- de-sac où nos armées se retranche ront en temps de guerre. Les libé raux en désaccord sur ce point sont plutôt rares. Mais il y a fortifier et fortifier. Pourquoi affligerait-on Anvers d'une double en monstrueuse encein te, celle l'extérieur étant longue d'Ostende Bruxelles presque Pourquoi ne pas se suffire d'une seule On s'abonne au bureau du journal, rue de Uixhlde, 53, Ypres Les annonces, les fails divers ei les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau du Progrès Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au Comptoir de Publicité Van Godtsenhoven et Thibesard, 14, Place de Brouckère, Bruxelles, téléphone 5330 ANNONCES: Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr la ligne. ligne de forts comme Liège et Namur Là, l'enceinte est unique et efficace ou elle ne l'est pas. Si elle ne l'est pas, les forts de la Meuse sont un gaspillage, et une sottise si elle l'est, c'est qu'une enceinte suffit qu'on n'en fasse dès lors qu'une Anvers non plus. Il n'est pas dit qu'en cas d'un se cond 1870, les ennemis nous enva hiraient il n'est pas dit qu'ils réus siraient franchir la Meuse et il n'est pas dit non plus qu'ils atteindraient Anvers. Si par malheur toutes ces prévi sions tombent l'eau, Anvers restera comme asile nos soldats déjà éprou vés. Dès lors pas de forteresse cyclo- péenne où nos soldats auraient l'air de Liliputtiens. Mais nous serons bons patriotes si nous défendons le projet de l'encein te unique de 34 km., redoutablement armée, comme nous avons été bons patriotes en votant le même système Liège et Namur. Les tirs contre la grêle. Evaluation des récoltes de céréales en France. Les tirs contre la grêle ont été installés et fonelionnent d-puis plusieurs années dans diverses régions de la France mais le prin cipal foyer de défense de l'arrondissement de Vi'lëfranche (Rhône), où le syndicat agri cole a organi-é vingt-huit sociétés disposant ensemble de 462 canons. A la fin de chaque campagne, les commissions administratives de ces sociétés se réunis.-ent en assemblée générale pour examiner les résultats consta tés et prendre des conclusions. Voici les principales conclusions adoptées par la der nière assemblée, qui s'est tenue le 10 Octo bre 1904 et qui comprenait plus de 200 membres elles ont été communiquées par M. Cbeyson la Société nationale d'agricul ture de France t L'expérience de 1904 démontre une fois de plus que pour conjurer tout danger, principalement dans les orages généraux, il est nécessaire que la zone protégée repré sente une surface continue d'une notable étendue De plus, il serait opportun d'établir une ou deux lignes de défense en avant d.s terrains qu'on veut préserver. Comme les années précédentes, maintes fois on a constaté, après le tir, des chutes de grêlons mous, du grésils inoffensifs ou Isrges gouttes d'eau blanchâtre ressemb'ant do la grêle fondue. 9 II a été de nouveau observé que le tir arrêtait le vent ou diminuait considérable ment sa force, principalement dans les so ciétés les mieux protégées, c'est-à-dire couvertes par d'autres sociétés du côté de l'arrivée des orages. L'effet ordinaire du tir paraittoujoursêtre de trouer et d'eclaircir les nuages oui parfois semblent fuir et se porter plus loin. Pendant le tir, les décharges électriques paraissent supprimées en totalité ou en grande partie au-dessus de la zone défendue, et généralement les éclairs et le tonnerre ne font rage qu'en dehors de cette zone. El résumé, les résultats obtenus au cours de cette campagne sont, comme ceux des années précédentes, très encourageants. Presque tout le monde est convaincu que, grâce aux canons, on a plusieurs fois échap pé des désastres certiins Plus que jamais, les expériences do tir contre la grêle méri tent d'être continuées avec le plus grand soin. La commission de Villefranche recom mande du ne pas espacer de plus de 500 600 mètres les appareils de tir places du côte de l'arrivee des orages de 11'eiu; loyer qu, 1la» appareils puissants, spécialement en bordure, avec des charges de poudre de 150 grammes au moins, et d'observer une disci pline rigoureuse pourj assurer l'opportunité et lu régularité du tir. Avant l'organisation de la défense, les pm tes causées par la grêle dans seize com munes, pendant une pei iode de dix ans, se sout élevées a plus de 16 millions. Ce u est qu'au bout de dix nouvelles années qu'on pourra faire une comparaison utile et in structive mais d'ores et déjà, dit M Cheys- ton, pour les quatre années où l'on a tait usage de canons, la comparaison est toute l'avantage du tir, car les pertes ont été huit fois moindres. Avec M. Alfred Angot, professeur de physique et de météorologie a l'Institut agronomique, la Société nationale d'agri culture de France a entendu une note bien différente M. Augot a donné un aperçu des rapports du prolesseur Palazzo, directeur du bureau central météorologique d'Italie, qui contrôle toutes les expériences, et de M. Pochetfino, directeur de la station modèle de tir installée en Italie Casielfranco-Ve- i.eto par le bureau central météorologique, station où l'on observe avec les instruments les plus perfectionnées tous les phénomènes qui se manifestent pendant les orages. Re lativement l'effet des tirs, a dit M. Angot, on peut diviser les chutes de grêle en trois catégories 1° Cas où il a grêlé autant sur les champs de tir que dans les environs, malgré un tir rapide et régulier ce sont des cas nette ment défavorables l'hypothèse de l'efficaci té du tir 2° Cas où il a grêlé autant sur les champs de tir que dans les environs, mais où l'on peut invoquer que le tir a été insuffisant, tardif ou mal dirigé 3° Cas où il n'a pas grêler sur les champs de tir, tandis que la giêle est tombée dans les environs ce sont les seuls que l'on puis se compter eu faveur des tirs, bien qu'ils ne soient pas scientifiquement démontrés. On sait, en effet, que la grêle est un phéno mène très irrégulier elle ne tombe souvent que par place et, si elle ne Irappe pas un endroit où on tire, rien ne prouve que ce soit précisément cause du tir. La répartition entre ces trois catégories de tous les cas de grêle observés-dans la Haute-Italie en 1900 et 1901 est la sui vante 1900 1901 lr# catégorie 68 77 2« 37 34 3* 47-23 En laissant de côté la deuxième catégo rie, on voit que le nombre des cas certaine ment défavorables l'hypothèse de l'effica cité des tirs l'emporte de beaucoup sur celui des cas que l'on peut supposer favora bles. M Angot ne croit pas mieux fondée l'opinion que le tir empêcherait- les chutes de foudre, et il cite ce sujet les faits sui vants puisés dans les volumineux documents qui lui ont été envoyés d'Italie. Le 26 Juin 1900, la foudre est tombée sur un bâtiment pendant le tir et moins de 100 mètres d'un canon le 6 Septembre de la même année, deux chutes de foudre ont eu lieu dans le voisinage immédiat du même canon. En 1901, on n'a pas constaté moins de vingt- deux cas de chute de foudre dans le rayon des champs de tir quatre personnes ont été frappées, dont deux sont mortes deux bœufs ont également été tués. La station d'étude de Castelfranco-Veneto fonctionne depuis 1903 elle rayonne sur 10 communes et possède 202 canous poudre, 20 canons acétylène et des installations spéciales pour le tir des fusées et des bom bes. De tous les orages observés en 1903 par cette station, 9 seulement ont donné de la grêle sur la province de Trévise malgré le tir, la-grêle est tombée quatre fois Castel- franco-Y'eneto, trois fois sans dégâts, une fois avec do petits dégâts. Les cinq autres cas ne peuvent pas être considérés, selon M. Pochettino, comme favorables au tir, car la chute de grêle n'a été observée qu'en des points éloignés de 8, 10 et 25 kilomètres de la dernière ligne des 'canons, dont l'action n'a pu s'étendre une aussi longue distance. M. Pochettino n'a jamais constaté après quatre ans d'études les phénomènes acces soires dont parle la commission de Ville- franche il n'y a eu ni grêle molle, ni dimi nution" des décharges électriques, ni nuages éventrés ou dispersés, ni diminution du vent dans la zone protégée. Les instruments les plus sensibles n'ont montré aucune différen ce litre les orages pendant I squels 011 tire et ceux pendant lesquels on ne tire pis Le directeur de la station d'étude de Cas- teltranco-V»neto n'a qu'une médiocre con fiance dans l'efficacité des tirs il estime ce pendant que les résultats négatifs ne sont pas suffisamment probants pour entraîner toutes les convictions et que les expériences doivent être continuées et soumises un contrôle scientifique rigoureux. M. Angot approuve cette réserve du sa vant météorologiste italien. Il ne met pas en doute un seul instant la bonne foi des per.-onnes qui ont cru remarquer que le ca non éloignait les orages mais, dit-il, la distribution de la grêle est des plus irr.igu- lières il ne faut pas observer seulement ce qui se pppduit dans les régions de tir, mais aussi ce qui se passe dans la contrée envi ronnante. Si l'on se bornait aux seuls ren seignements obtenus dans les régions dt tir, il faudrait poursuivre les observations pen dant une vingtaine d'années au moins pour se faire une idée précise des changements que le tir a pu produire dans la fréquence de la gré e et pour que les résultats soient indépendants de la variabilité du phénomè ne. Pour montrer combien on peut se laisser aller des illusions, M. Angot a rappelé les expériences de Lapostolle qui, en 1820, s'avisa de garnir les champs protéger de perches de 15 20 pieds de hauteur munies de cordes de paille. L'usage de ces paragrê- les se répandit rapidement en France, en Suisse et dans la Haute-Italie pendant six ans, on les considéra comme absolument ef ficaces, jusqu'en Juillet 1826 où, dans le canton de Vaud, la grêle détruisit la récolte des champs munis de ces perches, laissant indemnes ceux qui en étaient dépourvus. Depuis lors, on n'a plus employé ces para- grèles. Le mémo sort pourrait bien être réservé aux tirs contre la grêle. Ce qui le donne penser, c'est qu'ils ont été en faveur pendant quelque temps, il y a plus d'un siècle. Si on y a renoncé, c'est probablement parce qu'on a fini par s'apercevoir qu'ils ne donnaient pas les résultats attendus. Suivant la tradition, le ministère de l'agriculture a publié une statistique des ensemencements de céréales en France, ac compagnée de notes sur l'état des cultures la date du 15 Mai. Il résulte de celte statistique que la su perficie occupée par le froment, évaluée 6,497,000 hectares, a diminué de 77,000 hectares par rapport l'année dernière. Les blés ont la cote 80 99 qui signifie bon sur plus de la moitié de cette surface le reste est considéré comme a-sez bon 11 faut re marquer que la situation soit très sensible ment améliorée depuis le 15 Mai, malgré les orag-'s qui ont couché les céréales dans un assez grand nombre de champs, et moins d'accidents imprévus qui empêchent le dé veloppement normal des grains, on peut compter sur une bonne récolte. Une longue période de chaleurs intenses n'aurait pas l'effet nuisible qui a été constaté I an dernier, parce que cette année, contrairement 1901, la terre est convenablement pourvue d'humidité.

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Le Progrès (1841-1914) | 1905 | | pagina 1