Chronique de la ville.
65e année. X° 50.
Journal de F Alliance libérale dYpres et de F Arrondissement.
La Patrie.
Les trottoirs.
Nos égouts.
Examens.
Dimanche, 25 Juillet 1905.
l'arainminl le if im anche.
Le jubilé Libéral.
Les Travaux d'Anvers.
Le tlébal parlementaire.
Concours provincial de tir
l'union fait la force.
Vires aoqihrit eundo.
PRIX DE L'ABONNEMENT
pour la ville Par an 4 francs.
pr la provimce Par an 4 fr. 50
Pour les annonces on traite forfait.
Les sceptiques avaient beau dire iro
niquement que c'était là un mot démo
dé, il a suffi de l'anniversaire de
l'indépendance pour les faire taire En
face des progrès réalisés, du dévelop
pement immense de notre puissance
commerciale et industrielle, du rôle
que la petite Belgique joue dans le
monde après 75 ans de liberté, chaque
Beige s'est mieux rendu compte de la
grandeur de ce symbole, la patrie
Elle ost l'incarnation de toutes nos
aspirations, le résultat de tous nos ef
forts. Si chaque peuple a son indivi
dualité, c'est l'idée de patrie qu'il la
doit. Aussi, le nôtre, reconnaissant,
célèbre-t-il par des fêtes splendides le
jubilé national, le jour où, après tant
de vicissitudes, après avoir appartenu
l'Espagne, l'Autriche, la France,
la Hollande, elle parvint conquérir
Bon indépendance. Depuis lors, elle n'a
cessé de grandir et de prospérer Si l'on
compare le présent au passé de nos pro
vinces aux XVIe, XVIIe et XXIIIe siè
cles, quel contraste...
Ce ne sont que révoltes, agitations,
guerres de tous genres, oppressions, et
travers les troubles de tous genres
qui appauvrissent le pays, la popula
tion n'augmente guère. Des villes com
me Bruges et Anvers déclinent, mar
chent vers la décadence.
Arrive la révolution et une période
nouvelle s'ouvre, période de grandeur
et d'éclat. Pendant 75 ans la paix fé
conde la terre et permet aux Belges de
se consacrer uniquement tout ce qui
peut donner plus d'essor leur pays. A
peine quelques petites tourmentes po
litiques. orages tôt dissipés. C'est pen
dant trois quarts de siècle la sérénité
d'un ciel admirable
Quel Belge ne se réjouirait d'un tel
passé et ne souhaiterait la patrie un
avenir aussi heureux, aussi rayonnant.
Le jubilé de la patrie est un peu,
beaucoup celui du paiti libéral qui a si
bien contribué la prospérité du pays,
tant par une opposition éclairée que
par sa participation aux affaires publi
ques. Les divers cabinets libéraux de
1857 1870 et de 1878 1884 ont large
ment coopéré au développement delà
Belgique tant dans le domaine intellec
tuel que dans le domaine matériel.
Trois hommes, trois anciens minis
tres, que le bronze et le marbre ont
déjà immortalisés, ont ersonnifié au
pouvoir le libéralisme Rogier, Frère-
Orban, Bara, trois hautes et nobles
tigures, qu'il est bon de se rappeler en
ces jours fertiles en souvenirs.
Tous trois ont légiféré non seulement
au profit de la liberté, mais encore
pour développer les forces économi
ques du pays Que d'actes leur actif,
que d'initiatives nobles, grandes et
henreures Certes la politique qu'ils
ont défendue et appliquée n'est pas la
politique du jour. Qui aurait la mau
vaise foi de leur eu faire un grief
Leur méthode gouvernementale a ré
pondu l'esprit de leur époque.
Issus des rangs de la bourgeoisie, ils
ont cependant en répandant l'instruc
tion, en défendant le libre-échange,
tenté, par tous les moyens de la rap
procher du peuple. Leur mission a été
conciliatrice et fraternelle.
Rogier, Frère Orban, Bara, planent
au dessus des pygmées du cléricalisme
gouvernemental et par la place qu'ils
ont occupée dans l'organisation du
royaume, ils resteront jamais dans
On s'abonne au bureau du journal, rie de Dixscde, 53, Ypres. Les annonces, les faits
divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau
du Progrès Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au
Comptoir de Publicité Van Godtsenhoven et Thibesard, 14, Place de Brouekère, Bruxelles,
téléphone 5230.
l'histoire de notre pays, encourageant
de leur exemple les jeunes lutter
contrb la réaction.
Les huit jours de congé que la
Chambre s'est octroyés et que ie Gou
vernement s'était promis de bien em
ployer pour conclure quelques nou
veaux marchés et gagner quelques-uns
des irréductibles ne semblent pas
lui être profitables.
Au contraire, le pénible effet que
produit sur les masses, cette discus
sion si importante, d'un projet de loi
devant entraîner une majoration de
près d'un milliard de notre dette pu
blique, menée par bribes et morceaux
par une Chambre désemparée, cette
faillite désastreuse du régime parle
mentaire par suite du mauvais vouloir
des Ministres, ne peut qu'être un nou
vel et important argument pour ceux
qui, avec la remise, espèrent arriver
l'enterrement du malencontreux pro
jet.
De toutes parts, les protestations vé
hémentes s'élèvent. A Gand, M. de
Smet de Naeyer est désavoué par ses
propres électeurs, et cela daus des
termes suffisamment formels pour
qu'ils justifieraient la démission de
tout homme moins enclin que M. le
comte de Smet recevoir les camou
flets avec grâce et désinvolture.
Le Comité central de l'Association
Catholique et constitutionnelle de
Gand a voté l'ordre du jour suivant
Fidèle son programme, répudie
toute aggravation de charges et de dé
penses militaires, le Comité émet le
vœu de voir rejeter la partie militaire
du projet déposé relatif aux travaux
maritimes et militaires d'Anvers, ce
projet étant en opposition directe avec
son programme.
Le Comité félicite la presse de l'at
titude énergique qu'elle a prise pour
la défense du programme de l'Asso
ciation.
Et comme le président de l'assem
blée, M. le sénateur délia Faille de
mandait de donner plus de forme
l'ordre du jour, il rencontra une oppo
sition acharnée de la part des aigles
d'Olsene, de Knesselaere et d'autres
lieux
L'ordre du jour fut adopté l'unani
mité sauf une abstention Il serait in
téressant de savoir ce que notre Pre
mier pense de cette manifestation.
La mésaventure pour M. de Smet
de Naeyer s'est d'ailleurs renouvelée
Dimanche Roulers où après une con
férence donuée par M. Verhaegen de
vant un millier de personnes disent
nos confrères bienpensants M Del-
beke, députe clérical, a également
combattu le projet aux acclamations
des auditeurs.
M De Smet doit se dire que ça se
gâte, vraiment, et ne voyant pas le
moyen d'en sortir, il se décidera pro
bablement ajourner son projet jus
qu'à des temps meilleurs, qui pour
raient bien se faire attendre.
Le débat parlementaire sur les tra
vaux d'Anvers a prouvé de suite com
bien la question passionnait laChambre
Depuis longtemps elle n'avait montré
autant d'animation, de mouvement et
de vie.
L'opposition tout entière a été écœu
rée en constatant les conséquences des
marchandages du gouvernement et de
la droite. Comment, de suite, dès le
premier mot, le ministre de la guerre
- cite obligé de confesser qu'il allait re
manier ses plans pour donner satisfac
tion aux intérêts locaux C'est inouï
Et le génie en bâte a été condamné
reculer de plusieurs kilomètres vers
Anvers la ligne de forts de la rive gau
che parce qu'elle pourrait être désa
gréable Saint-Nicolas. De plus, d'un
trait il a biffé les forts de Termonde
considérés cependant comme nécersai-
res et il a déclassé définitivement la
place de Diest.
Il a même fallu un nouveau plan
pour mettre les députés au courant de
ces modifications si importantes. Un
tel remaniement, dû aux exigences des
députés cléricaux, a totalement dis
qualifié le projet militaire. Tous les
opposants, dès maintenant, sont déci
dés 1e repousser, le trouvant sans va
leur, comme l'a déclaré M. Hymans
dans une virile interruption.
Ce débat parlementaire parait devoir
tourner la confusion absolue du gou
vernement et de la droite et préparer
admirablement les élections du soula
gement universel.
On nous rapporte que quatre élé-
ves-musiciens des Anciens-Pompiers,
fils de musiciens des Anciens Pom
piers et qui fréquentent notre école
communale La Looie ont été
punis Jeudi dernier et retenus
l'école de midi une heure pour être
allés Bruxelles Dimanche dernier
avec la musique dont ils font partie.
En outre, il paraît que les parents
auraient été avisés, de la part lie M.
le Bourgmestre, que ces élèves, pour
pouvoir rester l'école communale,
devraient quitter la musique des
Anciens Pompiers. Ce qui fait que,
dorénavant, les fils des musiciens
des Anciens Pompiers, jouant eux-
mêmes la musique des Anciens
Pompiers, seraient exclus de notre
école communale par ordre de M. le
Bourgmestre
Il faut avouer que cela est tout
bonnement scandaleux
Mais cela ne se passera pas ainsi.
—THXWe-.;
Quand on désire rire un brin, on n'a
qu assister une séance communale
les énormités, qui s'y débitent, sont
tellement grandes, qu'il y a de quoi
épanouir la râte la plus récalcitrante.
Un exemple
Les habitants de la rue Fiers se plai
gnent et avec raison de ne pas obtenir
des trottoirs pavés, alors que la rue est
complètement achevée et habitée.
Quel peut être le motif d'être traités
de la sorte Nos braves le connaissent
maintenant M. le Bourgmestre, avec
son flegme imperturbable, l'a donné
dans la séance du lr Juillet.
Ayant demandé, dit-il, un habitant
de la rue Fiers, s'il désirait un trottoir
pavé, il a obtenu pour réponse Oh
Monsieur le Maire, ne vous inquiétez
pas de nous, nous pouvons facilement
nous contenter de la rue pavée et du
trottoir cendré.
M. ljp maire, sachant la caisse com
munal bien malade, trouve au mo
ment opportun son homme sauver la
situation. Ne doit-il pas employer un
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
expédient quelconque pour pouvoir,
comme d'habitude, laisser protester 6es
promesses électorales 11 croit réussir
quelquefois, mais il se trompe parfois.
L'homme, probablement auquel il
se sera adressé, doit être un proprié
taire, qui habite une autre rue et ayant
devant sa demeure un trottoir pavé et
bien entretenu, mais qui ne veut
pas intervenir pour une part danB la
construction de nouveaux trottoirs,
lesquels pourraient donner satisfaction
ses locataires habitant la rue Fiers
il se sera empressé de donner raison
M. le Maire, qui trouve que c'est inu
tile de construire des trottoirs pavés
dans cette rue, mais que c'est une né
cessité absolue d'en placer dans le pro
longement de la rue de Stuers, où tout
est encore faire.
Quelle administration, mon Dieu
Nos égouts sont une véritable cala
mité, augmentant de jour en jour
En effet, depuis quelque temps, les
orages se sont particulièrement succé
dés et leB pluies abondantes ont rame
né l'attention sur les défauts des égouts
qui, défectueusement construits d'ail
leurs, encrassés en ce moment, ne per
mettent pas un libre écoulement assez
rapide, et les caves s'inondent presque
chaque pluie abondante.
Cette situation doit cesser, car les
dégâts considérables que subissent,
chaque instant, les contribuables, ne
sont pas de nature les satisfaire et
se faire une haute idée de tous ces
g-i*uncls travaux exécutés par nos
maîtres
M. Maurice Reynaert, d'Y-
pres, vient de subir, avec succès,
devant le jury de l'Université de Bru
xelles, son premier examen de doctorat
eu droit.
M. Jules îYolf, ancien élève du
Collège de l'Union, vient rte subir,
avec succès, devant le jury de la
Faculté de Gand, son examen de can
didat en droit.
M. Euiile Vuylsteker, de Ghe-
luvelt, ancien élève du Collège de
l'Union d'Ypres, vient de subir, avec
grande distinction, devant le
jury de l'Université de Gand, son
troisième examen de philologie ger
manique.
M. Itobert Cilorie, de Neuve-
Eglise, vient de subir, avec succès,
devant le jury de l'Université de Gand,
son premier examen de doctorat en
droit.
M. Armand Calorie, de Neuve-
Eglise, vient de subir, avec succès,
devant le jury de l'Université de Gand,
son dernier examen de candidat-no
taire.
M. Max Glorie, deNeuve Eglise,
vientde subir, avec succès, devant
le jury de l'Université rte Gand, son
premier examen de philosophie et let
tres préparatoire au droit.
Nous leur adressons nos plus sincè
res félicitations.
Le grand concours provincial de tir
la cible a été ouvert hier matin 8
heures.