Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Important avis. La Paix Dimanche, 5 Septembre 1905. 65e année. 50. C esl la Paix Le budget extraordinaire. Une éphéméride peu glorieuse pour les cléricaux. l'union fait la force. Ê*araiHH<ini te ÉÀimunche. Vires acqlihit ei.ndo. PRIX DE L'ABONNEMENT: pour la ville Par an -4 francs, p' la province Par an -4 fr. 5() Pour les annonces on traite forfait. Les listes électorales pour 1900-1907 sont soumises l'inspection du public jusqu'au 31 Octobre, dernier délai utile pour les réclamations formuler. li est du devoir de tout libéral de vérifier si son nom figure sur cette liste avec le nombre de voix auquel il a droit et de signaler éventuellement toute erreur au Comité de l'Association libérale, rue du Séminaire Une dépêche de New-York est venue pleinement confirmer les dernières prévisions. Elle annonçait que dans sa réunion de Mardi, la conférence de la paix est arrivée un accord complet sur toutes les questions il a été décide de procéder l'élaboration d'un traité de paix définitif. New-York, 8 h. soir. LES CONDITIONS. Les Japonais out cédé en substance sur tous les points controversés. Ils ont accepté l'ultimatum russe. Pas d'indemnité et partage de Sakhali- ne sans payement de rachat eu argent. Ils ont aussi cédé sur la question des vaisseaux de guerre russes internés et sur la limitation de la puissance navale de la Russie eu Extrême-Orient. Voici donc quelles seront les gran des lignes du traité de paix 1° Reconnaissance par la Russie de la prépondérance japonaise eu Corée 2° Reconnaissance de l'intégrité de la Chine maudchourienne 3° Evacuation de la .Mandchoui îe par l'armée russe, avec évacuation simul tanée par l'armée japonaise 4° Abandon au Japon de Port-Ar thur, Dalny, les îles Bloudee et Elliott et de la presqu'île de Liao-Tung, c'est- à-dire des baux de 99 ans de la Russie l'égard de ces territoires, ce qui veut dire mstallation éternelle du Japon sur cette acquisition russe 5° Retour la Chine du chemin de fer de l'Est-Chinois et du Transmaud- chourien de Port Arthur Dalny-Niuch Wang Karbin 6° Droit de pêche pour les Japonais dans les eaux russes au nord de Vladi- vostock, jusqu'au Kamtchatka. Les amis de la Russie craignaient qu'elle eût abandonner beaucoup plus. Les amis du Japon comptaient que celui ci tirerait de bien plus grauds avantages de ses superbes vic toires. Le jeune et brillant empire du Soleil-Levant a-t-il été contraint la modération par le mauvais état de ses finances et la crainte d'être usé la longue par la supériorité numérique de la Russie Ou a-t-il spontanément voulu donner un exemple de sagesse et d'humanité Un prochain avenir nous fixera. Dans tous les cas, le Japon sort dé mesurément grandi de la guerre, et la Russie gravement amoindrie, en dépit du succès diplomatique la dernière heure. L'empire russe n'a qu'un moyen de se relever purifier son administra tion corrompue, affranchir sa popula tion opprimée.S'il ne s'y applique pas, la guerre d'Extrême-Orient n'aura été que le.commencement de sa ruine. Parlant des Rosses et des Japonais, nous posions l'aDgoissante interroga tion est-ce la Paix Nous pouvoLS répondre par l'affirmative. On s'abonne au bureau du journal, rue ne divers et les réclames sont reçus pour l'arrondi du Progrès Pour la publicité en dehors d Comptoir de Publicité Van Godtsenhoven et téléphone 5230 Dixmuoe, 53, Ypres. Les annonces, les faits ssement d'Ypres et les deux Flandres au bureau es deux Flandres, s'adresser exclusivement au Thibesard, 14, Place de Brouckère, Bruxelles, ANNONCES: Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. Ce n'est pas la paix revêtue des der nières signatures du traité, sau^ doute, mais c'est bien la paix virtuellement scellée entre les belligérants. On a vu, plus haut, quelles condi tions, quelles concessions extiêmes le Japon a cru devoir faire son colos sal adversaire, ce vaincu sur terre et but mer, mais qui déclarait irréducti bles ses déclarations sur Sakhaline et l'indemnité de guerre. Nous avouons franchement avoir été, bui- la cession de Sakhaline, trompé dans nos prévisions nous avions cru que l'abandon par le Japon de cette clause de l'indemnité lui eut fait exi ger, comme compensation, la rétro cession entière de Sakhaline. Nous disons rétrocession car nul n'ignore que l'île, en des temps quel que peu lointains, appartenait intégra lement au Japon, avant que l'ours russe, qui eut toujours grand appétit, n'en fit qu'une bouchée. Le Japon, qui, cependant, vient de la reconquérir entièrement, se conten terait, d'après les nouvelles stipula tions, de la rétrocession do la partie méridionale de Sakhaline, la partie septentrionale restant la Russie. Nous trouvons que le Japon se mon tre ici très généreux ou très pré voyant. Pourtant et sans vouloir grimper au trépied de la pythonme antique n'y aurait-il pas aussi quelque impré voyance en l'espèce du côté russe et aussi du côté japonais ce partage de l'Ile en deux, n'est-ce pas co qu'on pourrait appeler une cote mal taillée Ils vont se trouver là, les deux antago nistes momentanément d'accord •en contact permanent ils y vivront dans une atmosphère de défiance et sur le qui vive Ils auront y élever for- titicatious contre fortifications ce se ront deux poudrières rapprochées sur le même plan une étincelle, un prétexteet voilà la guerre rallumée Sans doute, nous n'en sommes pas là nous pouvons et devons mémo es pérer que les idées pacifistes n du moment et qui font leur tour du mon de en une marche ininterrompue, em pêcheront ultérieurement tonte nou velle guerre en Extrême-Orient et ailleurs. Mais les faits ont si souvent déçu les théoriciens humanitaires Il n'en est pas moins vrai que la Russie et le Japon sont enfin tombés d'accord sur tous les points contestés hier encore, et que la conscience uni verselle soulagée peut désormais bat tre plus légère eu la prévision certaine de la cessation des massacres en ces horribles champs de bataille de Mand- chourie. Si chaque jour suffit sa peine, chaque jour aussi suffit son espoir et sa joie le monde civilisé, par tous les organes de publicité, peut fêter cette heure la cessation de cette guerre, déjà si longue, et dont le seul souvenir et les détails font frissonner la pensée. o—<^0 »- Le rapport de M. Helleputte sur le budget extraordinaire vient d'être im primé Aucun travail nouveau de gran de importance ne figure au budget pour 1905. Des projets spéciaux ont été déposés pour la ligne vers Aix par Tongres et Visé et pour l'extemson du système défensif et des installations maritimes d'Anvers. Le rapporteur critique le gouverne ment qui se refuse-à annexer la note préliminaire du budget un tableau des travaux en cours, indiquant la date laquelle Us out été entamés, l'esti mation de la dépense, le degré d'avan cement, le moutaut des sommes dépeu- séejçsfe moutaut des sommes nécessai res l'achèvement et la date probable de cet achèvement. La Chambre connaîtrait ainsi très exactement la situation des travaux entrepris et le total des engagements financiers auxquels il y a heu de faire face. Un tableau semblable devrait être dressé pour les routes Des récrimina tions aussi vives que justifiées B'élèvent sur tous les points du pays contre l'ab sence d'activité dans la construction des routes Le rapporteur s'élève aussi contre la lenteur avec laquelle certains travaux se poursuivent. Il est quelques rares travaux auxquels on consacre une activité extrême et des fonds en abondance. Les autres sont poursuivis avec une lenteur telle que l'un se demande si l'on en verra jamais la fin. Eu attendant, les capitaux que l'on a consacrés sont improductifs et les popula tions sont amèrement déçues dans leur at tente. Il serait plus logique de procéder autrement. Mieux vaut finir les travaux entamés que d'entamer des travaux que L'on ne saura pas finir. Voilà comment un député catholique par le de la manière de gérer un gouvernement catholique. Le montant des crédits sollicités s'é lève 123,023,160 fr. 27. 11 restait dis ponible au l*r Janvier dernier sur les crédits votés précédemment 111,916,301 fr. 98. Les crédits mis la disposition du gouvernement s'élèveront après le vote du budget 234,939,463 fr. 27. La nouvelle école militaire coûtera 3 millions 590.000 francs, le Mont des Arts (expropriation et travaux) 5 mil lions 311,008 fr. 22, le palais de Bru xelles et l'aménagement de la place des Palais, 4,252,108 fr. 26. L'école vétérinaire coûtera 1 mil lion 250,000 fr., le port d'CLtende 7,000,000 francs, le port de Blanken- berghe 1,663,052 fr. 60, le port d'es cale de Heyst 13,078,179 fr. 40, le canal de Bruxelles au Ruppel (trans- form 6,129,823 fr. 06 Pour l'achèvement du canal de la Lys l'Y perlée il ne figure pas un liard ce budget extraordinaire Depuis des années les études sont terminées les capitaux dépensés pour ce travail m urgent demeurent impro ductifs C'est un scandale, une criante injus tice qui révolte tout le monde. Mais que fout donc nos députés et nos sénateurs cléricaux Que font doue nos autorités commu nales et provinciales Et entretemps voici ce que l'on fiait ailleurs Les travaux du port d'Ostende ont coûté ce jour 23 millions 278.900 fr. La dépense restant faire est esti mée 9 millions. Pour le port de Blankeuberghe, le crédit demandé pour 1905 est de 1 mil lion 500,000 fr., il prévoit l'améliora tion de l'entrée du port. La dépense effectuée jusqu'ici pour le port de Znebrugge s'élève 34 mil lions 266.500 francs, celle qui reste faire est évaluée 11 millions 498,000 francs. Pour le canal de Bruxellesau Ruppel, les dépenses sont évaluées 13 mil lions 915,000 fr., abstraction faite des annuités payera la société du canal et des installations maritimes. On a dépensé déjà 8,937,000 fraucs. Le supplément de dépenses mis charge de l'Etat par suite des modifi cations au projet sera de 6,900,000 fr. Nous n'allons plus parler de la Saint- Barthélemy. Il s'agit d'un drame poi gnant qui se déroula Anvers vers la fiu du mois d'Août 1867, que le Nou veau Précurseur vient de rappeler et qu'il est bon de rappeler après lui. Le 21 Août 1867, on lisait dans le Précurseur On se souvient que M. le député Delaet a obtenu, il y a quelques mois, contre M. Jean Van Ryswyck un juge ment par lequei M. Vau Ryswyck était condamné payer cinq mille francs de dommages-intérêts. M. Van Ryswyck n'est pas riche, chacun le sait il a deux enfants -outenir, il a perdu trois enfants et sa femme, il y a peu de temps, aprè9 de longues maladies. M. Delaet a vivement combattu, la Chambre et dans sou journal, la con trainte par corps dont il disait, avec raison, que c'est un moyen barbare mis le plus souvent, par la loi, an service des haines particulières et d'intérêts peu avouables On pouvait donc sup poser que M. Delaet ne ferait pas exé cuter sur la personne même de M. Van Ryswyck le jugement dans sa rigueur et qu'il se contenterait de l'effet moral produit par la condamnation. Il n'en a rien été. Hier, M. Van Ryswyck se promenait, vers cinq heures de l'après- midi, au port, avec son fils âgé de huit ans,- lorsque l'huissier De Koninck, ac- compague de deux recors, l'a appré hendé pour le conduire en prison. L'en fant, abandonné sur la voie publique, a été reconduit, par des passants, la maison paternelle vide. Ces faits se passent de commentaires. M. Delaet est dans son strict droit, mais qu'il no parle plus, l'avenir, de ce qu'il y de barbare dans la contrainte par corps en matière de presse, b Cette arrestation du père du bourg mestre actuel de notre métropole, en vertu d'une décision de justice obtenue par Delaet, évoque un des épisodes les plus tristes du règne des cléricaux l'hôtel de ville d'Anvers. La Ville était en pourparlers avec plusieurs financiers pour la cession des terrains de l'ancienne enceinte. Le dé pute clérical Delaet intervint dans les pourparlers, en apparence pour défen dre les intérêts de la Ville. Mais son mobile était moins désintéressé. Van Ryswyck, dans son journal, insinua que Delaet avait reçu un pot-de-vin. Il fut poursuivi et condamné payer des dommages-intérêts, récupérables par la contrainte par corps. C'est l'exécution de cette décision que le Précurseur b mentionnait le 24 Août 1867. Quelques années plus tard, on dé couvrit qu'en réalité uue attribution de 100.000 francs avait été faite Delaet par les financiers traitant avec ia ville d'Anvers. Plusieurs arrêts proclamè rent l'existence du pot-de-vin, affirmée par Jean Van Ryswyck. La sentence condamnant ce dernier fut réformée Delaet fut condamné restituer la somme qu'il avait reçue et payer une indemnité aux orphaiina de celui contre qui il avait exécuté un jugement injuste.

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Le Progrès (1841-1914) | 1905 | | pagina 1