Avis important.
LE GAZ.
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
Dimanche, 17 Septembre 1905.
65e année. 58.
l'union fait la forlk. l*arai*»atti ie itimanciie. Vires acqcirit eujido.
Les listes électorales
pour 1906-1907 sont
soumises I nspection du
public jusqu'au 51 Octo
bre, dernier délai utile
pour les réclamations
formuler.
Il est du devoir de tout
libéral de vérifier si son
nom ligure sur cette liste
avec le nombre de voix
auquel il a droit et de
signaler éventuellement
toute erreur au Comité de
l'Association libérale, rue
du Séminaire.
Lue manifestation libérale
Le Jubilé de
itl onsieur le Commissaire
d'Arrondissement.
PRIX DE L'ABONNEMENT:
pour la ville Par an -4L franc».
pr la province Par an 4 fr. 5()
Pour les annonces on traite forfait.
On s'abonne au bureau Uu journal, hue de Dixmcde, 53, Ypbes. Les annonces, les faits
divers et les réclames sont reçus pour l'ai rondissenrapl d'Ypres et les deux Flandres au bureau
du Progrès Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au
Comptoir de Publicité Van Godtsenhoven et Thibesard, 14, Place de Brouckère, Bruxelles,
téléphone 5230.
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Kéciames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
Le Dtm.»ucbe 24Septembre prochain,
pour le début de la nouvelle campagne
qui amènera en Mat 1906 la chute dé
finitive du gouvernement clérical, les
libéraux auront l'occasion d'aller rani
mer leur courage et reuouveler leur
enthousiasme, dans une région jus
qu'ici déshéritée au point de vue des
idées de tolérauce et de progrès.
Thielt nous convie aller fêter, en
une grandiose manifestation, la dixiè
me année d'existence du cercle libéral
Amicitia et le dixième anniversaire de
la présidence d'un vaillant lutteur, M.
Richard Denys.
A l'issue du cortège aura lieu un
grand meeting, où prendront la parole
MM. Buyl et Persoous, députés etnotre
excellent .propagandiste et ami, M.
l'avocat Albert Thooris.
Tous les libéraux Yprois entendront
l'appel que leur adressent les amis de
Thielt l'as un ne s'abstiendra d'aug
menter le contingent qui partira d'ici
pouraller féliciteret encourager les lut
teurs de là bas
Nous ne pouvons oublier eu effet,
que l'arrondisBemeut Roulers-Thielt
est le seul de notre province qui n'ait
pas encore de représentant libéral Cet
te regrettable lacune sera comblée
avant quelques mois d'ici, car les in
fatigables lutteurs qui se sont donné
pour tâche de le faire, ne reculeront ni
devant l'arrogance sacerdotale, autre
ment encore déchaînée que chez nous,
ni devant 1er attaques viles et indignes
d'une petite presse ignoble.
A nous de montrer ces dévoués, que
nous nous rendons compte de Tmgrati-,
tude de leur mission et que nous saisis
sons la première occasion, pour venir
leur témoigner toute notre admiration
et toute notre sympathie.
Dans ie canton de Thielt, inféodé au
cléricalisme le plus réactionnaire, le
cercle Amicilia a été pendant deux
lustres ie seul retranchement, pour les
rares forces libérales. Beaucoup de nos
lecteuts se rappellent sans doute les in
cidents qui marquè-ent la fin de l'an
née dernière, une tête de Noël organi
sée par cette société Certains enfants
ayant bénéficié de la distribution de
jouets et de friandises faite par les da
mes libérales, avaient des sœurs ou des
frères qui fréquentaient l'école congré-
ganiste. Ces enfants y furent punis de
ce chef On les exclut d'uue distribu
tion du coucques et les fceurs, ces bi a
ves cœurs, poussèrent le raffinement
dans la cruauté jusqu'à remettre ces
petits malheureux une coucque, pour
la leurarracher violemment au moment
où ils allaient y mordre belles dents,
disant alors Allez chercher des couc
ques Amicitia
Ces faits reconnus vérniiques un
jourual local a publié les noms des en
fants provoquèrent dans le temps
uns légitime iudiguatiou. Si nous les
rapuelous aujourd'hui, c'est parce
qu'us peignent si éloquemment les
mœurs des cléricaux de l'endroit, et
parce qu'ils nous disent combien les
chefs libéraux doivent y être en butte
aux attaques sournoises, déloyales et
haineuses de nos adversaires.
Quelle joie pour eux. do vivre une
journée triomphale de fête libérale et
quel plaisir pour nous d'aller fraterui-
eer avec eux
Allez, libéraux, debout Que notre
cri de ralliement soit Tous Thielt,
le 24 Septembre prochain
C'est tardivement que nous avons
appris la réunion de MM. les Bourg
mestres, tenue le 9 courant, en
vue de se concerter sur une fête
offrir Monsieur Ferdinand Merghe-
lynck pour célébrer les 25 années
révolues d'exercice de ses fonctions
comme Commissaire d'Arrondisse--
ment.
Il va de soi que nous ne pouvons,
comme tout le monde d'ailleurs,
qu'applaudir ce projet.
Par l'intelligence, le dévouement
et la loyauté avec lesquels il a, du
rant plus d'un quart de siècle, rempli
ses délicates fonctions, Monsieur
Merghelynck a grandement mérité
de l'estime et de la reconnaissance
publiques.
L'hommage, consistant en un ban
quet, que MM. les Bourgmestres vont
lui offrir le 15 Octobre prochain, en
dehors de toute préoccupation d'opi
nion ou de parti, sera la digne récom
pense de ses longs et loyaux services.
Cette manifestation honore en même
temps ceux qui en ont conçu l'idée.
Le grand événement de la semaine a
été la séance de la célèbre Commission
du Gaz, tenue Lundi dernier, sous la
présidence de M. Colaert. La réunion
a eu lieu au local habituel de l'Hôtel
de ville, 6 heures du soir. La convoca
tion portait l'ordre du jour que voici
1° Coup-d'œil rétrospectif.
2° Exécution des travaux.
Présents: MM Colaert, Boono,Baus,
D'Huvettere. Fraeys, Fol, Vandenboo-
gaerde et Vanderghote représentant M
De Brouwer empêché. MM. Vande-
voorde, malade et C'oomans, faute de
temps, se font excuser.
AI. Colaert ouvre la séance par le
discours suivant
Je vous ai réunis, Messieurs, pour
jeter un regard rétrospectif sur l œu-
vp: grandiose et hoLuêie que nous
avons accomplie.
Grandiose en juger la cheminée
majestueuse qui domine déjà 1 Usine
monumentale de 6 OOU m.c. que j'avais
rêvée.
Grandiose, Messieurs, parce que la
(Question du Gaz d'Fpres a jeté dans les
hautes sphères provinciales et gouver
nementales un éclat brillant et flatteur
sur ma personnalité.
AI. D'Huvettere. Hum Hum
M. Colaert. Grandiose, parce que
répandant la lumière profusion sur
les centres obscurs et arriérés de Pope-
riughe et de Warnêton, ces localités
me voueront une reconnaissance éter
nelle dont je retirerai tout le bénéfice.
Qu'importe que ce soit la ville que
j'admiuistre qui eu soit lésée l'essen
tiel est que mon mandat de député me
soit assuré ad vitarn œternam
Grandiose, dis-je, puisque la Renom
mée a chaute en tous lieux mou nom et
mes hauts faits sur l'air du Gaz de la
Cousine et de la Colaerdieune.
Grandiose enfin, Messieurs, parce-
qu'elle sera uue source de gros bénéfi
ces pour bon nombre d'entre nous, car
sans faire de personnalités, je puis citer
mes amis Booue, Baus, Vaudevoorde,
Vanderghote qui auront tous le plus
grand îuteiêt aux bouneB affaires que
fera I entrepreueur étranger que j'ai
choisi et que j'ai imposé a mou brave
Conseil.
AI. Jean Fol. Et inoi je n'aurai que
le béuéhce de mes ennuis et de mes re
g rets.
M. Colaert. Voyous, Jeau, comp
tez-vous pour rieu l'houueur d'avoir
figuré dans la Commission du Gaz entre
moi et Ernest Fraeys
AIJean Fol Oh oui, ça me fait
une belle jambe, ajoutez-y l'honneur
d'avoir été conspue et ridiculisé pal
mes amu qui me reprochent avec raison
mon rôle cle figurant bonasse côté des
malins qui ont croqué I«b marrous
AI. D'Huvettere. De slimsle kmezcls
zuipen de beste eieren.
Al. Colaert. Assez, Messieurs j'ai
dit que l'œuvre que nous avons accom
plie était grandiose, j'ajoute qu'elle
est honnête.
Eu effet, depuis 60 aus l'éclairage de
la ville était daus les mains d'adversai
res politiques. Nous avons mis le
holà cette situation anormale nous
sommes restés fidèles pour une fois
nos promesses électorales nous avions
annoncé, en effet, que nous serions bons
avec les bons, impitoyables pour les
mauvais
{MM. Booue, Baus et Vanderghote
applaudis:-ent).
M. Colaert. Je n'ignore pas que
M. Valcke remplissait loyalement tou
tes les clauses de son contrat, qu'il ai
mait le métier auquel l'avait façonné
son digne père, le créateur de l'Usina
d'Ypres, une des plus anciennes du
pays.
Je reconnais aussi que M Valcke a
fait des propositions beaucoup plus
avantageuses pour les finances d'Ypres
et pour les abonnés que celles que
nous obtenons de De Brouwer.
Je n'ignore pas non plus que je brise
la carrière du fils de M Valcke, jeune
homme intelligent et actif qui se pré
parait et escomptait, avec une légitime
fierté, continuer l'exploitation de l'U-
Bine deses ancêtres.
Je suis père de famille et je com
prends ces petits ennuis mais en po
litique on ne fait pas de sentiment.
Aussi, est-ce sans sourciller, qu'en
un temps et trois mouvements, j'ai
croqué Monsieur Valcke en lui disant
Mon cher ami, vous ne voulez pas de
rlutercommunMQj eh bien, faites vos
paquets
C'est joué, hein Eh bien, fran
chement, j'ai cru faire œuvre honnête.
Mais bigre, voilà qu'a surgi alors le
trop fameux Groupe Yprois, lequel ac
ceptait l'Intercommunale et nous arri
vait avec des propositions magnifiques
faisant crouler celles de l'ami De Brou
wer
C'était la mort de nos petites combi
naisons secrètes
Il fallait tout prix écarter ce dan
ger nouveau, de voir l'Industrie Yproi-
se, arrachée de force uu Yprois, tom
ber eu mains d'autres Yprois
C'est cette besogne glorieuse mais
aride que j'ai employé toutes les res
sources de mou talent et de ma rou-
blardiBH.
La partie a été rude, mais vaincre
sans péril on triomphe sans gloire. Au
près des autorités j'ai dû, je dois l'a
vouer, user de mensonges, de suppli
cations, de menaces, mais, helas
j'étais suivi pas pas et contredit par
mes remuants adversaires.
J'ai triomphé enfin, il est vrai, mais
c'est pour des considérations toutes
particulières et politiques que les auto
rités ont ratifié notre tripotage.
Ah je tremble encore l'idée de ce
qui serait advenu si.... mais n'ayons
pas de noires idées réjouiss ms-nous
au contraire, car tout est bien qui finit
bien
Mais j'ai hâte de passer au second
point de notre ordre du jour Exécution
des travaux. Ceci est plutôt de la com
pétence do mou cher écheviri des tra
vaux publics.
M. Baus. Pardon, c'est moi qui
surveille les travaux de l'Usine.
M Boone C'est moi qui embau
che les ouvriers.
M. Colaert M. Vaudenboogaerde,
t'échevm responsable, a la parole.
AI. Vaudenboogaerde. Tout d'abord,
Messieurs, pensez-vous que M. De
Brouwer sera prêt le 31 Décembre pro
chain
M. Vanderghote. Oui
M. Baus. - Eu eftet, pour le mois de
Septembre il y aura du gaz Pope-
ringhe, c'est Jean qui me l'a'dit.
AI. Jean Fol (furieux). Moi Je n'ai
rien dit du tout, car
AI. Baus. Ne vous fâchez pas,
Jean, je parle de mon ami Jean De
Brouwer
AIJean Fol. Ah j'espère, car en
fait de Gaz, moi je ne dis plus rien.
J en ai plein le dos. Même sitôt qu'on
parie gaz au café, je me lève et je m'en
vais on ne me traitera plus, moi,
comme un simple conseiller commu
nal
M. Vaudenboogaerde. Il est donc
acquis que M. De Brouwer sera prêt.
Il est vrai qu'il est très actif, qu'il ne
respecte même pas le repos dominical
ce n'est pas fort beau pourtant pour
un chrétien de travailler le jour de
l'Assomption de la Vierge.
Qu'en pense Monsieur le Doyen
M. Colaert. M. Vandenboogaerde,
je vous prie de n'interroger ni les pré
sents ni les absents
M. Vandenboogaerde. J voudra'-1
pourtant savoir encore si M. Do Brou
wer do reprendra rien de la canalisa
tion Valcke
M Vanderghote Non
M Baus. En effet, Jean m'a dit
qu'il ne
AI. Colaert. Continuez, M. Vanden
boogaerde et n'interrogez plus.