1908.
UNE GUERRE HUMANITAIRE.
Journal de l'Alliance libérale d Ypres et de l'Arrondissement.
Nos vœux
et nos souhaits.
Dimanche, 7 Janvier 1906.
66e année.
1.
t*ai'uixxfint U' iïitnttHche.
Vires acqlirit eundo
PRIX DE L'ABONNEMENT:
podr la ville Par an 4 francs.
pr la province Par an 4 fr. £50
Pour les annonces on traite forfait.
L'affolement des cléricaux
L'inquiétude qui s'est, depuis près
de deux ans, erapareedu parti cléri
cal, se manifeste présent par des
signes qui attestent un véritable dé
sarroi. Rarement on a vu parti politi
que en proie un tel affolement. Six
mois nous séparent des prochaines
élections et déjà les journaux bien pen
sants sont entrés en campagne.
A la façon dont ils manœuvrent, on
voit nettement avec quels arguments
les cléricaux se présenteront devant le
corps électoral.
Jadis ils agitaient le spectre rouge
du socialisme, I hydre de l'anarchie
ils montraient le pays la merci des
pires facteurs de désordres et. au len
demain de certaines maladresses du
parti socialiste, eurent l'occasion de
faire croire beaucoup d'électeurs
que le seul parti clérical était le plus
solide rempart contre les révolution
naires. A la faveur de ces assertions
faciles, et auxquelles 1 altitude des so
cialistes donnait les apparences de la
vraisemblance, les catholiques béné
ficièrent de la panique irraisonnée
d une part'e du corps électoral.
Seulement, pour l'heure, la mèche
est eventée. Le corps électoral s'est
ressaisi elles cléricaux se rendent par
faitement compte que le iruc r.e
prendra plus.
Ils jouent donc d une autre guitare,
et celte guitare, c'est le eombisme.
El les voila partis en guerre, cla-"
mant aux neuf provinces que l'avène
ment du parti libéral consacrerait I in
stauration en Belgique du eombisme
Le eombisme, ce sera la tarte la
crème si on ose ainsi qualifier celte
horreur, des propagandistes cléricaux
Apres le spectre rouge du socialis
me et I hyène de I anarchie, les cléri
caux vont exploiter cet épouvaniail
moinea ux.
Seulement, le corps électoral, qui
est maintenant averti accueillera leurs
belles phrases par des éclats de rue
et renverra la plupart de ces politi
ciens aux douceurs de la vie privée
Ils sentent du reste le péril, et voi
ci quà l aide de chiffres, ils s'efforcent
de vouloir démontrer que le gouver
nement n'est nullement en péril. Ils
daignent accorder tout au plus trois
sièges l opposition, et encore Pour
cela, ils se basent sur des chiffres
bruts, sans tenir aucun compte de
l'augmentation proportionnelle des
voix gagnées par l'opposition, ni du
progrès considérable réalisé tous les
jours par les idees libérales. Bien
mieux, ils se fout forts de remporter
Bruxelles un dixième, et mémo un
onzième siège Excusez du peu Et
ils ne disent pas un mol desdémocra-
tes-chrétiensqui, dans lepaysflamand
et dans 1 arrondissement de Bruxelles,
mènent une campagne très active et
eqierenl bien enlever leurs frères
cléricaux un nombre très important
de voix.
11 faut lire les laborieux calculs
échafaudés co sujet par les journaux
bien pensants.
Maiscnfin, si ça anflise lesdirigeanls
du parti catholique, nous n'y voyons
pas d'inconvénient. Ils s'illusionnent
tant mieux pour eux... jusqu'au jour
deléchéance.
Toutefois, dans leur for inléiieur,
ils s'aperçoivent parfaitement qu'ils
sont irrémédiablement condamnés.
Ils bluffent, ils veulent bluffer. C'est
un petit jeu inoffensif, et voilà laut.
La lullc contre la phtisie.
La Morale du Congrès international
de la tuberculose.
Conclusions.
Mauvaise foi cléricale.
Sous le dernier gouvernement libé
ral nAre armée comptait 8 classes,
donnant sur pied de guerre un effectif
de 100,000 hommes, et le budget de
la guerre s'elevait 48 raillions.
Les cléricaux renversèrent en 1884
le gouvernement libéral aux cris de
pas un homme, pas un sou, pas un
canon de plus, ol actuellement notre
armée compte 13 classes, donnanl un
effectif de 180,000 hommes, et le bud
get de la guerre s'elève 98 millions.
Ils ont donc considérablement aug-»
mente le budget de la guerre, ainsi
que le nombre de classes et d hom
mes.
Nous pouvons diro,.que le-cléri
caux ont dans la question militaire,
scandaleusement trompé le pays.
Décidément ça va bien.
La dette- publique, de la Belgique
était au lre J«fhvfcr190i de 2 milliards
988.681 francs.
Au Ier Janvier 1905, elle s'elevait
3 milliards 117.038 francs
En une annee s'est donc augmentée
de près de 129 millions.
N'est-ce pas ça va bien, et que nos
ministres sont d habiles financiers
Fraternité chrétienne.
deux principaux organes du
•Le? o
parti calholiquo bruxellois sont aux
prises le Courrier de Bruxelles et le
XX' Siècle s'envoient du papier tim
bre et vont se chamailler devant la
justice I Quel scandale I
La cause de ce chambard
Voici: le Courrier a accusé le XX'
Siècle de faire de la reclame en faveur
des petits théâtres licencieux et de re
commander ses lecteurs des scènes
où l'on joue des pièces pornographi
ques. Il s'agissait en lespèce de la
Robinière et des Arènes Liegeoises,
où fut représente le Sanglier des Ar~
demies, de M. Jules Sauvenière, qui
attaque, paralt-il, l'autorité de la reli
gion et de 1 Eglise.
Le XX' Siècle se rebiffe et il assi
gne son pieux confrère en paiement
de dommages-intérêts.
O charité chrétienne I
Enscigncmcnt libre.
l)e Express
An concours specal d'agriculture
qui a eu lieu celte année, dans la pro-
vince* de Liege, entre instituteurs
communaux et aJoptes et subsi lies,
un seul de ces derniers a obtenu une
L UNION FAIT LA FORCE.
On s'abonne au bureau du journal, rue de ilixmuiie, 53. Y pues. Les annonces, les faits
divers et les réclames sont reçus pouç l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau
du Progrès Pour la publicité en dehors des deux. Flandres, s'adresser exclusivement au
Comptoir de Publicité 0. Vau Godtsenhoven et Thibesard, 14, Place de Brouckère, Bruxelles,
téléphone 5:230
Nous avons quelques vœux et
souhaits faire qui nous tiennent
fort cœur et nous profiterons du
renouvellement de l'année pour leur
donner la volée.
A notre cher pays, nous souhaitons
comme corollaire, en quelque sorte,
des fêtes nationales récemment célé
brées, de pouvoir, dans un quart de
siècle, fêter avec plus d'éclat encore,
le centenaire de la fondation de
son indépendance.
Encore un souhait et le plus impor
tant que cette année 1906 voie le
renversement du gouvernement clé
rical, gouvernement qui conduit di
rectement notre chère Belgique la
ruine Qu'aux 20 années d'exclusivis
me dans tous les domaines suive une
ère d'égalité et de justice pour tous
A nos abonnés et collaborateurs qui
nous sont restés, depuis de longues
années, les uns et les autres si fidèles
et si dévoués la cause que nous dé
fendons, nous leur souhaitons bon
heur santé et prospérité.
Nous souhaitons et le passé nous
est garant de la réalisation de ce sou
hait qu'ils continuent dans ces
mêmes sentiments de solidarité
soutenir le Progrès d'Ypresqui est
arrivé sa soixante-sixième année
d'existence, ce qui le fait presque
contemporain de la grande époque où
s'ébauchèrent les premières assises
de notre nationalité
De cet événement désormais historique,
de cet universel élan pour une même ac
tion de fraternité et de solidarité, de cet
inoubliable spectacle des deux mondes re
présentés par leurs génies essentiels, de
tant d'efforts, de tant de labeur accomp'is,
quelles traces vont survivre La preuve
inéluctable de la marche ascendante, irrésis
tible de l'idée antituberculeuse, la démon
stration décisive de la nécessité d'une défen
se sanitaire internationale et de la force de
l'union des races humaines en face du péril
commun.
Au point de vue social, quelles notions
nouvelles, quelle valeur, quelle portée pra
tiques se dégagent du Congrès
Nous devons examiner deux points la
défense sociale et la défense individu-vie.
I. Défense sociale. Jusqu'aujourd'hui,
deux écoles se sont disputé l'hégémonie
l'école allemande quj> considère le sanato
rium populaire comme la pierre angulaire de
^lict antituberculeux et l'école ftançaise
ou la conception de la préservation domine
l'idée de cure, qui s'attache la prophyla
xie plutôt qu'au traitement, qui s'applique
dépister le mal dès son apparition, préser
ver l'enfance, assainir l'habitation, di
minuer l'exode rural, désencombrer, la
grande ville, orienter la mutualité et l'hy
giène publique vers la prévention, eufin,
sauvegarder l'avêair.
Des remarquables communications et dis
cussions du Congrès, il résulte que, certes,
le sanatorium populaire est un merveilleux
instrument de cure, niais que, si son déve
loppement est possible en Allemagne, où
existe l'assurance obligatoire ouvrière con
tre la maladie, il serait dangereux d'enga
ger, de pousser les pouvoirs publics des
autres pays dans cette voie de dépenses
énormes et colossales il résulte encore que
le dispensaire 011 'préventorium, type Câl-
inette, l'œuvre de préservation de l'enfance,
l'extension des hôpitaux marins et des co
lonies de vacances, la multiplication des
maisons salubres et bon marché, sont les
idées qui prévalent l'heure actuelle. Dans
cette lutte ardente, mais courtoise, il n'y a
eirni vainqueur ni vaincu, et aucune nation
n'a du baisser pavillon seulement, la pro
phylaxie a paru une tactique, une stratégie
plus applicables, plus pratiques. Cette sage
décision, la neutralisation du terrain de
Faction bienfaisante de tous les dévoue
ments, de toutes les initiatives est due a
^autorité, la fermeté, l'énergie, au talent
nu Pr Landouzy qui dirigeait les débats
(main de fer dans un gant de velours), et a
l'intervention propice, efficace, du délégué
officiel de ia Belgique, M. Beco, dont le rap
port si apprécie a été le pivot de la magis-
tra e discussion sur le rôle des dispensaires
et des sanatoriums dans la lutte contre la
tuberculose.
II. Défense individuelle Les communiea-
li in» soumises au Congrès par d'éminents
spécialistes ont démontré que. si la conta
gion de la tuberculose par inhalationest fré
quente, la contagion par ingestion est loin
d'être rare et qu'il importe de prendie les
plus minutieuses précautions au sujet de
l'alimentation de l'enfant et de son hygiène
(lait, propreté des mains, soins des dents,
des amygdales, du nez, de l'arrière bouche);
que la tuberculose envahi! beaucoup moins
l'adulte que l'enfant, que la contamination
se fait dans le tout jeune âge, pour demeu
rer longtemps latente et se réveiller dans
l'adolescence que le P1' Grancher a raison
quand il soutient>,qu'il faut préserver le
jeune âge et que la vraie solution du problè
me tuberculeux se trouve dans les œuvres
protectrices de l'enfance et dans le diagnos
tic précoce de la tuberculose chez les petits
et qu'enfin, il est nécessaire de dis enser
largement l'enfant l'air, la lumière, le
soleil qui augmentent sa somme de résistan
ce l'infection.
Mais toutes ces idées nouvelles, peu con
nues et si intéressantes, doivent, pour être
réellement utiles, tomber dans le domaine
public il faut, par la vulgarisation, par
l'éducation, jeter pleines mains dans les
sillons populaires ces semences fécondes des
prochaines et riches moissons il faut, en
propageant ces vérités, en les révélant et en
lés énseignant aux masses, éclairer de lueurs
vives le chemin qui conduit au triomphe
définitif de l'hygiène sociale. A l'accomplis
sement de cette salutaire mission, nous
continuerons notre active collaboration.
Pour résumer nos impressions sur ces
mémorables assises qui ont attiré, retenu, ab
sorbé, pendant la grande semaine antituber
culeuse, l'atttention du nionde*civilisé, qui
marquent la date faste du plus gigantesque
effort Noté jusqu'aujourd'hui p ur aff'-aii-
c'-ir l'humanité du mal qui l'étreinf, nous
dirons qu'il convieut de féliciter hautement
et sans réserve le Comité organisateur son
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Aunonces judiciaires 1 fr. la ligne.
labeur, son activité, son (aient ont été una
nimement admirés c'était justice la co
lossale t;l'Ue eutr.eprise a été accomplie avec
une surprenante maîtrise et contre les ar
tisans de cette œuvre vaste, aucune critique
ne s'est élevée.
Fidèle ses vieilles et chevaleresques tra
ditions, Paris a acru ifli les étrangers avec
cette courtoisie exquise, cette affabilité gra
cieuse*, cette cordialité primesautière qui
caractérisent sa légendaire hospitalité et qui
laissent au cœur de ses hôtes un souvenir
d'une intime, pénétrante et charmante émo
tion. Dr Bernard Lefbvre