Extension Universitaire Journal de FAlliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Dimanche, 21 Janvier 1906. 66e année. i\° 3 Dimanche 21 Janvier, Conférence de M. le Docteur Querton Le Rendement de la machine humaine, Dimanche 18 Février, Conférence de Ji. James Hocart Les Principes du protestantisme libéral. conférence de MHocart Statistique truquée. La situation. Di visions cléricales, Pour l'instruction obligatoire. La soupe scolaire. PROG l'cnion fait la force. /paraissant te B/imanche. Vires acqcirit ehdo. PRIX DE L'ABONNEMENT pour la ville Par an 4 francs pr la province Par an -4 fr. oO Pour les annonces on traite forfait. 20 heures, avec projections lumineuses 20 heures, IMMÉDIATEMENT APRÈS LA Assemblée générale «les membres du CERCLE D'ÉTUDES*. Ordre du jour 1. Comptes de l'exercice écoulé. 2. Choix du cours de l'exercice pro chain. Sentant venir une débâcle dont les symptômes s'imposent aux moins aver tis, M. Nicolas Ooblet, un des leaders cléricaux liégeois essaie de donner du cœur ses amis, sinon pour triompher l'espoir serait par trop chimérique au moins pour succomber avec bon heur. Et pour cela, il a composé un tract où il s'évertue démontrer que les élections de 1902 et de 1904 com parées celles de 1906 accusent un to tal d'augmentation de 93 806 voix pour les cléricaux et de 41 557 voix seule ment pour les libéraux, radicaux et socialistes réunis. Comment dès lors, dit il, peut on parler d'une défaite cléricale Il y a lieu de se demander plutôt comme: t il se ferait qu'une situation aussi brillante qu'il le dit ne se mani festât pas par une pleine et entière confiance et qu'elle eût besoin d'être défendue en des tract3 réconfortant? par L'habileté et, la subtilité de M. Ni colas Goblet. C'est ce que le Journal de Liège s'est donné pour mission de nous expliquer en peu do ligneset il n'a pour ainsi dire qu'à souffler sur les groupements de chiffres cuisinés par M Goblet pour en dissiper la fantasmagorie et faire ap paraître les incontestables preuves de la décadence cléricale. Voicicette démonstration d'uneclar- té lumineuse En lisant ces lignes, nous nous som mes demandé, dit le Journal de Liège, si, réellement, nous avions eu tous la berlue en 1904, de croire aux progrès des idées libérales, attesté par le gain de neuf sièges la Chambre. Y avait-il là une de ces illusions, due, peut être, au jeu de la II. P. ou quelque mira cle inexpliqué. Nous avons eu la curiosité de revoir les chiffres officielles de élection, pu bliés dans notre numéro du 31 Mai 1904, en regard des résultats non On s'abonne au bureau du journal, hue de Dixmuue, 33, Ypres. Les annonces, les faits divers et les réclames sonl reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau du Progrès Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au Comptoir de Publicité 0. Van Godtsenhoven et Thibesard, 14, Place de Brouckère, Bruxelles, téléphone 3230. moins officiels de 1900 et voici, dans toute leur brutalité, les chiffres com parés des quatre provinces (Liège, Hainaut, Limbourg, Flandre orienta le), où eurent lieu, en 1904, les élec tions pour la Chambre des représen tants Chiffres électoraux. 1900 1904 Cléricaux, 444,945 486,643 Libéraux, 236,829 283,411 Socialistes, 283,388 297,343 Dissidents, 39,701 50,500 1,004,773 1,117,897 S'il est vrai que les cléricauz ont eu un gain apparent de 41,688 voix, les antres partis ont gagné 72,426 voix. Nous voilà déjà bien au-dessus, pour une moitié du pays, des 41,577 voix que M. Goblet veut bien accorder aux listes dissidentes pour le pays entier. Mais les gains cléricaux ne Bont qu'apparents en effet, de 1900 1904, le corps électoral a augmenté de 11 p. c. or, l'accroissement des votes cléri caux n'est que de 9,5 p. c., alors que les libéraux gagnaient 20 p. c., et les socialistes 5 p. c. seulement. Mais pourquoi,pour le reste du pays, M. Goblet oppose-t il les chiffres de 1902 ceux de 1900, alors que les élec tions sénatoriales de 1904 donnent une base de comparaison beaucoup plus récente et beaucoup plus intéressante. Or, pour ces élections sénatoriales, la comparaison s'établit comme suit pour les cinq provinces de Brabant, Anvers, Namur, Luxembourg, Flandre occidentale. Chiffres électoraux. 1900 1904 Cléricaux, 483,175 511,543 Opposition, 347,557 409,595 830,832 921,138 Ici aussi, le corp3 électoral a aug menté de 11 p. c., alors que les bulle tins cléricaux s'accroissaient de 6 p. c. et les bulletins anticléricaux de 18 p. c. Voilà qui est un peu plus intéres sant que de démontrer péniblement qu'avec les chiffres électoraux de 1902 les partis d'opposition n'ont aucune chance de conquérir les 11 sièges qui doivent leur assurer la majorité. Mais n'est-il pas clair que si les libé raux ont gagné neuf sièges dans la petite moitié du pays en 1904, il n'est pas téméraire de supposer que les par tis d'opposition pourront en gagner onze dans la grande moitié, en présence du discrédit croissant du gouverne ment clérical. Et quelle témérité y a-t-il prévoir la chute de ce dernier, alors que l'on constate qu'il y a eu, on 1904, dans les neuf provinces, pour la Chambre d'une part, pour le Séuat de l'autre, 998,000 bulletins ministériels et 1,040,000 bul letins antiministériele, sans compter l'arrondissement sénatorial de Thielt- Roulers, où il n'y avait pas lutte, mais qui ne suffirait pas rétablir l'équili bre. L'erreur de M. Goblet est de tabler sur les chiffres de 1902, moins bons encore pour l'opposition que ceux de 1900, alors que ceux de 1904 accusent, pour les cinq provinces en jeu en 1906, un accroissement des votes anticléri caux triple de celui des bulletins cléri caux. Ce n'est certes pas la politique suivie depuis par le gouvernement qui aura modifié les dispositions du corps élec toral. Libre, cependant, M. Goblet et ses amis de se draper dans les il lusions du triomphe et mémo de pren dre pour des bruits d'ovations les cria de discorde qui s'élèvent du parti cléri cal Le rappel la réalité n'en sera que plus rude. M. llermann Dumont, dans Lt Ral liement, démontre en un tour de main le truquage des statistiques fantaisistes cuisinées par M Nicolas Goblet pour marquer la dégriugolade du parti clé rical. Voilà bien, écrit-il, de ces raissonne- ments de manieurs de chiffres qui se servent de l'arithmétique pour essayer de déguiser le véritable aspect deb choses et sans doute, l'élection de 1902 leur a été favorable Bruxelles comme dans tout le pays, et il a fallu une sorte de hasard pour ne leur faire obtenir qu'un seul des trois sièges nou veaux attribués l'arrondissement de Bruxelles. Mais encore une fois, les chiffres de l'élection sénatoriale sont là les partis d'opposition qui en 1902, avaient conservé leurs chiffres électo raux de 1900 ont en 1904 gagné 25.000 voix les cléricaux, au contraire, ré trogradant sur leur éphémère succès de 1902, soDt retombés aux chiffres de 1900 et si les indépendants ont pu at teindre le quotient et faire élire un sé nateur, c'est grâce l'appui des daen- sistes qu'ils n'auront plus en Mai pro chain. Depuis ce temps, notre propagande s'est développée la campagne où nous a,vous maintenant une organisation sé rieuse et complète et nullepart mieux que dans le vaste arrondissement élec toral de Bruxelles, où il y aura en Mai prochain plus de 250,000suffrages, le mouvement croissant qui ramène l'opinion vers le parti libéral n'aura de facilité s'affirmer. Les cléricaux bruxellois, qui savent bien qu'elle est la véritable situation, ne pourront pas s'empêcher en eux-mê mes de trouver un peu fort qu'on leur prédise une victoire quand ils sont cer tains de perdre un de leurs députés ac tuels et que tous leur efforts tendent ne pas en perdre deux. Et c'est avec de pareilles affirmations qu'on espère ébranler la foi qu'a le pays dansle succès des libéraux Vrai ment, c'est prêter aux gens une trop grande naïveté. L'année 1906 sera, tout l'indique de plus en plus, marquée par la grande débâcle du parti clérical. C'est péremptoire. Du reste, depuis l'apparition de cette statistique, qu'on pourrait double etjuste titre quali fier de tour de Goblet, M. Woeste a parlé, il a fait l'aveu du marasme de son parti et cet aveu concorde singuliè rement avec les indications réelles des chiffres qui accusent un formidable re cul du cléricalisme en 1904. En 1906, ce sera l'effondrement mal gré toutes les fantasmagories d'arith métique imaginables. Voici l'opinion fort juste d'un dépu té libéral de Bruxelles rapportée par un confrère Au point de vue libéral, que vou lez-vous que ça nous fasse, le renverse ment du ministère actuel Je préfère, pour les élections, que M. De Smet res te la tête du cabinet. Car, au moins, sa politique financière et loi sont com plètement discrédités... Mais voyez qu'il arrive un nouveau cabinet, avec un programme tout neuf, un program me d'économies, de réformes sages, peut être cela impressionnerait-il cer tains. Mais enfin, quoi qu'il arrive que les projets d'Anvers, amendés, passent ANNONCES: Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. ou non que M De Smet tombe ou non qu'on abandonne ou non leB pro jota qu'il y ait une dissolution la quelle je ne crois nullement ou non, tout se résume, au point de vue pure ment libéral ceci que décidément le parti clérical déchiré, démonétisé, fatigué, est comme un vaste pan de mur lézardé et dont un vigoureux coup d'épaules fera des ruines A Diuant-Philippeville, une candida ture catholique dissidente est proba ble. M. Jules Camauer, dans une circu laire qu'il adresse aux bourgmestres de cet arrondissement, fustige les diri geants cléricaux et annonce son inten tion de poser éventuellement ga candi dature l'élection de Mai. Avec ou sans dissident, les cléricaux perdront un siège. Nos amis sont entrés en campagne. M. Lepage, échevin de l'instruction publique aprésenté au Conseil commu nal de Bruxelles un vœu en faveur de l'instruction obligatoire. Ce vœu a été adopté l'unanimité des membres pré sents, moins l'abstention de MM. Wau- wermans et De Jaer. MM. Claes, Bra- bandt, Théodor, Pattou et De Locht, cléricaux, ont voté avec la majortité. La discussion sur les cantines scolai res, qui a eu lieu, Mardi la Chambre, a mis clairement en lumière les concep tions des divers partis. Tout le monde a semblé d'accord pour dire que le Bureau de bienfaisan ce, organisme de charité, ne peut faire de distinction entre les secourus. Mais l'opposition estime avec raison que si, dans un milieu déterminé. Il n'existe qu'une seule œuvre privée donnant la soupe aux enfants des éco les communales, comme Tirle- mont, la bienfaisance doit avoir le droit de subsidier cette œuvre unique. Les cléricaux sont d'un autre avis et estiment que cette œuvre privée, due l'initiative libérale, complément de l'école publique, ne peut être subsidiée que s'il existe a côté d'elle une œuvre catholique recevant également des sub sides De telle sorte que dans ce cas, la légalité d'un octroi de subside dépend dedeux con litions 1° que les cléri caux veuillent bien faire preuve d'ini tiative 2° que la bienfaisance publi- quesubsidie également l'œuvre privée catholique. La divergence d'opinion éclate enco re mieux quand il s'agit du pouvoir communal. Les cléricaux veulent que l'adminis tration communale ne puisse favoriser ses écoles et soitcondamnéeàl'inaction, moins qu'elle ne subsidie également l'œuvre catholique destinéeàcombattre les écoles de la commune. L'opposition est d'avis que les ad ministrations communales peuvent ignorer les écoles confessionnelles, soit pour des raisons budgétaires, soit pour des iaisons de principe. Elle ne recon naît pas le droit catholique au subside. Eu d autres termes, les cléricaux dé clarent nettement que si leur imtiative n'est pas subsidiée, le pouvoir commu nal ne peut compléter ses écoles par

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