Chronique de la ville.
Propos
de la semaine.
Un nouvel organe clérical
Le dernier
succès ministériel.
Chemin de 1er vicinal
d'Ypres Bailleul.
Le Stand.
Encore le vol
de 50.000 fr.
Notariat.
Ordre de Léopold.
Théâtre d'Ypres.
MM. De Lantsheeve et Hellepntte en
présence de ce résaltat ont retiré leurs
propositions d'enquête.
Avant l'appel nominal, de nombreux
députés ont motivé leur vote. M. Beer-
naert l'a fait avec ironie, if. Vandervtlde
a été cinglant. Il a fait du vote négatif
de la gauche socialiste une protesta
tion contre les violences dont le Parle
ment a été victime et contre l'excès des
dépenses.
if. François a lu une bonne déclara
tion au nom de plusi eurs libéraux La
lin de la séance a été prise par la dis
cussion d'un projet de loi augmentant
le personnel de plusieurs tribunaux.
La Chambre a consacré ses séances
de Jeudi et Vendredi discuter des
projets de loi créant de nouveaux tri
bunaux.
A la séance de Vendredi, M. Nolf a
S usé M. le Ministre des finances et
es travaux publics, la question sui
vante
Est il exact que cinq cantonniers de
l'arrondissement d'Ypres, âgés de 65
ans, viennent d'être congédiés sans pen
sion, alors qu'en 1904 ils ont été obli
gés de renoncer tenir les débits de
boissons qui les aidaient vivre, et se
trouvent sans ressources.
S'il en est ainsi, l'administration ne
pourrait-elle prendre des mesures pour
venir en aide ces agents, qui ont été
régulièrement nommés mais, qui étant
âgés de plus de 50 ans en 1892, u'ont
pu verger la caisse de retraite
Il sera répondu cette question Mar
di prochain.
Le Journal d'Ypresdans son nu
méro de Mercredi, annonce que le
parti clérical Yprois va lancer un
nouveau jourTial, un prix qui le
mettra la portée de toutes les bour
ses.
Ce journal vaudra, sans doute, ce
que valent toutes les feuilles clérica
les, mais il n'en est pas moins inté
ressant de constater que nos adver
saires s'apprêtent la lutte et son
gent l'organiser, en recourant la
diffusion de leur presse locale. De
toutes les propagandes, celle qui se
fait par la voie des journaux, mérite
le plus d'encouragements le journal
pénètre partout il atteint l'électeur
domicile et il l'atteint d'une façon
continue.
Nos amis ne songent pas assez
soutenir nos organes.
L'exemple que leur donnent les
cléricaux secouera-t-il leur inertie.
Espérons-le
Notre presse libérale locale mérite
d'être encouragée plus qu'elle ne
l'est. Beaucoup de nos amis se bor
nent lire nos journaux au café.
Qu'ils s'y abonnent, le prix d'abon
nement est minime. Qu'ils les en
voient en lecture ceux qui n'ont pas
les moyens de se les procurer et ils
feront œuvre utile.
Il ne nous arrive pas souvent de re
lever les affirmations du Nicuivsblad
van Yper. Le niveau intellectuel des
rédacteurs de ce journal est tellement
élevé que nous n'osons presque ja
mais ambitionner l'honneur de trou
ver redire leur prose.
Une fois n'étant pas coutume, nous
prenons la liberté grande de faire re
marquer ces Intellectuels qu'ils
se trompent légèrement, quand ils
s'imaginent, que nous envisageons
le maintien du ministère actuel com
me étant de nature nous affliger.
Nous sommes de l'avis de M. Neu-
j *an, notre vaillant député liégeois.
Rien ne peut, contrairement l'opi
nion du Nieuwsblad, nous causer, pour
le moment, plus de joie que de voir
M. de Smet de Naeyer rester au pou
voir et cela encore grâce l'appui de
nos deux députés cléricaux Yprois
Colaert et Van Merris. Nous espé
rons même qu'il reste au pouvoir
jusqu'aux élections prochaines et que
nos députés cléricaux continuent le
servir le plus servilement possible.
Leur solidarité restera ainsi entière
avec ce ministère qui trouve des cen
taines de millions pour les engloutir
dans le gouffre des dépenses militai
res et qui ne trouve pas un sou pour
les travaux les plus urgents dans no
tre arrondissement.
Cela facilitera singulièrement notre
campagne électorale. La leçon, que
les conservateurs anglais viennent de
recevoir, est là pour nous servir
d'exemple, que cela sera de nature
nous réserver des surprises qui no
pourront manquer de nous être agréa
bles.
Qu'on se rencontre en rue, en visi
te, au café, au théâtre, partout et
toujours c'est la même rengaine Eh
bien et le nouveau Gaz, le bon Gaz
de la Cousine
Parlons-en de l'exploitation nou
velle qui a coûté tant de veilles no
tre cher Bourgmestre
Le fameux Gaz brugeois honoré en
ville de sympathies si ardentes et si
huppées le fameux Gaz brugeois
sur lequel bon nombre de membres
de la célèbre Commission d'éclairage
fondent grand espoir pour voir gros
sir leurs revenus le fameux Gaz
brugeois, qui malgré qu'il ait sa
solde jusqu'à des conseillers commu
naux, ce fameux Gaz catholique ne
satisfait pas les Yprois.
C'est que notre éminent Bourgmes
tre s'est contenté de résoudre le pro
blème extraordinaire que voici
Réduire de 3 centimes le prix au
mètre cube et faire payer comme
conséquence davantage au consom
mateur
Je paye, en effet, 15' centimes au
lieu de 18, je n'utilise pas davantage
de lumière, surtout je n'y vois pas
plus clair et ma note payer est
beaucoup plus forte
Très forts, Messieurs les Gaziers
Pour le kluitegaz populaire, dont
notre Premier a fait état dans son
mémorable discours, c'est bien plus
édifiant encore.
Voici
La ville paye son gaz 1 centime
par bec et par heure, ce qui corres
pond 10 centimes par mètre cube.
Pour 10 centimes 1 bec de la ville
doit donc brûler 10 heures.
Or, il nous revient de tous côtés
qu'avec les compteurs kluitegaz, pour
10 centimes un bec brûle au maxi
mum 31/2 heures. Le Gaz populaire
revient donc en réalité près de 30
centimes le mètre cube.
C'est donc le pauv' peup' qui ali
mentera la caisse des actionnaires de
l'Intercommunale
Voilà de la démocratie bien com
prise, M. Colaert, vous qui affirmiez
solennellement que le prix de revient
du Gaz était de 4 centimes le mètre
cube.
Digne père de la cité, vous ne pou
viez: pas laisser une industrie aussi
lucrative des enfants d'Ypres il
fallait leur arracher cela de force
pour en doter, malgré les protesta-
lions quasi unanimes, des capitalistes
étrangers
- C_^5- --
Les élections approchent. M. Co
laert a daigné entretenir son Con
seil du projet du chemin de fer vicinal
d'Ypres Bailleul, dont il est ques
tion, depuis plus de 15 ans et qui est
toujours a ussi avancé que le premier
jour.
M. Colaert excelle dans l'art de
leurrer le corps électoral.
Au mois de Mai de l'année 1900,
dans une réunion électorale, notre
maïeur se faisait fort d'obtenir immé
diatement cette excellente communi
cation ferrée avec Bailleul par Re-
ninghelst, Westoutre et Locre et le
tronçon de Messines au Bizet. Mal
heureusement, cette promesse a été
protestée comme bien d'autres.
Une fois les élections passées, le
grand prometteur fait le mort.
D'après lui, c'est tantôt la faute
la France, qui empêche la mise en
exécution de ce travail d'utilité pu
blique, parce qu'elle n'a pas encore
donnée son adhésion, tantôt c'est cel
le de la société des chemins de fer
vicinaux, qui s'oppose l'embranche
ment de Poperinghe Kemmel.
Cette balançoire ne dure que trop
longtemps.
Puisque la société des chemins de
fer vicinaux s'oppose au tronçon de
Poperinghe Kemmel, prévoyant
comme tout le monde, qu'il ne pro
duira jamais rien, sauf compromettre
les bénéfices de la ligne principale,
pourquoi ne pas exiger de suite la
construction de celle-ci
Un arrêté royal du 15 Janvier 1906
a accordé la ville d'Ostende, pour
la construction d'un Stand l'usage
de la garde civique et de l'armée, un
subside de 161,46j francs.
Voilà donc encore une administra
tion communale, qui répondant
l'appel de M. de Trooz, a compris le
devoir patriotique qui lui incombe
d'encourager les exercices de tir et
qui s'est remuée pour être largement
subsidée.
Ostende obtient 161,465 francs en
subside gouvernemental, alors qu'à
Ypres 30,000 francs suffiraient pour
payer largement tout le Stand proje
té depuis des années.
Morale.
A Ostende on demande et on ob
tient.
A Ypres on ne demande rien et
naturellement on n'obtient rien.
Cela est d'ailleurs conforme au
précepte de l'Evangile
Frappez et l'on vous ouvrira
Ah nous sommes bien lotis
Ypres nos administrateurs s'éver
tuent bien plus démolir qu'à ériger.
Cette affaire, qui a fait tant de
bruit dans la paisible ville d'Ypres,
a été, de nouveau, appelée, Mardi 23
Janvier dernier, 3 heures de rele
vée, l'audience du tribunal correc
tionnel de cette ville.
Comme précédemment, M. L. Bie-
buyck présidait ayant pour assesseurs
MM. Montens et Veys. Le ministère
public était représenté par M. Van-
dermoeren, substitut du Procureur
du Roi.
Dès l'appel de la cause, la vaste
salle est envahie.
Plusieurs nouveaux témoins sont
entendus entr'autres MM. Van Dae-
le, juge d'instruction et Vanden
Hende, sous-commissaire de police.
Après l'audition des témoins, la
parole est donnée Mtre Lebbe, qui
plaide pour la partie civile. Le dé
fenseur de Mrae Veuve Decoclt, la
victime du vol, fait l'exposé de l'af
faire et conclut la condamnation de
Madeleine Depuydt et d'Arthur De-
laire, les deux prévenus.
M. le substitut Vandermoeren sou
tient l'accusation et requiert le maxi
mum de la peine pour les deux accu
sés. L'honorable organe de la loi de
mande pour Madeleine Depuydt, le
cas échéant l'application de l'art. 26
de la loi sur le vagabondage, (après
l'expiration de sa peine, la mise la
disposition du gouvernement jusqu'à
sa majorité).
Mire Begerem, défenseur de Made
leine Depuydt, soutient qu'il ny a
aucune preuve, dans cette affaire,
contre sa cliente toute l'accusation
repose, dit Mtre Begerem, sur de sim
ples présomptions et, dans ces condi
tions, un acquittement s'impose.
Mtre Sobry présente le premier la
défense de Delaire, qui n'est ni co
auteur, ni complice. Après lui, Mtre
Nolf revient sur les mêmes faits.
L'honorable avocat, s'appuyant sur
la doctrine et la jurisprudence, sou
tient que Delaire ne peut être accu
sé de recel. Ces deux avocats con
cluent donc un acquittement.
Comme il n'y a pas de répliques,
le Tribunal se retire en chambre de
Conseil après un quart d'heure de
délibération il rentre en séance et
prononce les condamnations suivan
tes
Madeleine Depuydt est condamnée
un an de prison et 100 francs d'a
mende. Après l'expiration de sa pei
ne elle sera mise la disposition du
gouvernement jusqu'à sa majorité.
Madeleine Depuydt est aujourd'hui
âgée de 16 ans.
Arthur Delaire est condamné un
emprisonnement de quatre ans, une
amende de 100 fr. et l'interdiction
de ses droits civiques pendant une
durée de cinq ans.
Ils sont, en outre, condamnés soli
dairement payer la somme de fr.
30.000
Le ministère public requiert l'ar
restation immédiate de Madeleine
Depuydt et d'Arthur Delaire.
M. Bossaert, fils de M. l'avocat H.
Bossaert, candidat notaire Courtrai,
est nommé Dotaire cette résidence, en
remplacement de M. Vuylsteke, dé
missionnaire.
Toutes nos félicitations M. le no
taire Boçsaert.
M. Edgard Libotte, frère de notre
concitoyen M. Camille Libotte, chef
de division au ministère de l'intérieur
et de l'instruction publique, est nom
mé chevalier de l'ordre de Léopold.
Nous lui adressons ainsi qu'à son
frère nos meilleures félicitations.
C'est le Vendredi 2 Février qu'aura
heu, sur la scène du Théâtre d'Ypres,
la représentation extraordinaire de
SAPH0, pièce en 5 actes du Maître A.
Daudet, et du Député de Bombignac,
comédie-vaudeville en 3 actes de Bis-
son, que nous avons annoncée nos
lecteurs.
Qui n'a lu Sapho. l'œuvre remarqua
ble de Daudet, dont le retentissement
en France et l'Etranger fut si grand
dans Sapho, l'on retrouve les scènes si
poignantes, si pal liétiques, si vécues,
du Maître de Forges, et l'on peut dire
de ces deux pièces, qu'elles sont les
chefs d'œuvre du genre.
Le programme qui sera distribué en
ville, donnera un aperçu du spectacle.
Nous étendre sur le Dèpulè de Bom
bignac, serait chose absolument inutile.
Ce n'est qu'un éclat de rire, du com
mencement la tin de la pièce. Elle 6st
d'A. Bisson. l'auteur îles Surprises du
Divorce et du Contrôleur des Wagons-
Lits, c'est tout dire. Pour Sapho,
l'on pleure et l'on rit. pour le Député
de Bombignac l'on pleure de rire. M.
Souche, l'imprésario, nous promet une
représentation de tout l«r ordre, tant
au point de vue de l'interprétation, que
des toilettes et décors.
Nous sommes sûrs que ce spectacle
sera comme dans toutes les villes où la
troupe de M. Souché a passé, un très
gros succès. Rien n'a été négligé par
la direction et les deux ouvrages sont
dignement représentés donnant ainsi
pleine et entière satisfaction au public.
Pour le rôle de Sapho, M Souché a
en le bonheur d'avoir le concours de
Mme Arriande Leturc du théâtres na
tional de l'Odéoo qui réunit (chosp rare
au théâtre) la beauté au taleut, et qui
donne au rôle de Sapho qu'elle a joué