Le parti de l Ordre.
M. Lemire Nous attendons l'ordre de
notre cons ience, monsieur S'myan, et notre
respect pour le pape nous regarde. Je ne
voudrais pas dire un seul mot qui fût de na
ture désobliger un collègue mais je ne
vous demande pas de me l'air i savoir qui
vous respectez vou' pouvez r xpecter qui il
vous plaira moi je respecte mon supérieur
Nous croyons bien faire en mettant
sous les yeux de nos lecteurs la rela
tion que donne le Nieuwsblad
organe da parti catholique d'Ypres,
des faits qui se sont passés «1 Abeele»
le Vendredi 9 Mars, jour où les auto
rités françaises devaient faire l'inven
taire de l'église.
Cet article constitue un véritable
appel l'insurrection contre les lois
d'une nation voisine.
Il est vraiment inouï que l'autorité
belge ait pu tolérer sur notre terri
toire de pareilles manifestations.
L'article mentionne, en effet, que
l'émeute était organisée en règle. Ah!
si les socialistes se permettaient la
centième partie de ce qui s'est passé
là
Quand les journaux cléricaux nous
chanteront encore, que leur parti est
un parti d'ordre, nous n'aurons pas
chercher loin pour leur répondre.
NOG DE 1NVENTARISSEN
LAATSTE TIJDINGEN.
op den Abeele
gendarme l'imite; plusieurs coups sont tirés,
les uns blanc les autres balle.
Tout coup on voit chanceler un homme
dans la foule il est atteint d'un projectile
au cœur. On se jette sur lui. Il était mort
sur le coup. C'était Gery Ghysel, cabaretier
boucher, âgé d'une trentaine d années, ori
ginaire du pays, marié a une honorable fa
mille de cultivateurs, et père de trois enfants
en bas âge.
Dans la bagarre, il y avait d autres bles
sés parmi lesquels le percepteur et le curé
Mais devant le cadavre, la colère fait place
la stupeur.
La population consternée est depuis ce
moment-là, dan# le deuil le plus poignant.
Et maintenant je demande M. le minis
tre de l'intérieur Qu'allez vous faire Vous
allez évidemment provoquer une enquête.
M. Fernand Dubiefministre de inté
rieur. C'est fait.
M. Lemire. L'enquête va établir si le
commissaire et le gendarme étaient dans le
cas de légitime défense. Evidemment, vous
allez chercher les responsabilités. ous ferez
votre devoir.
J'ai vu moi-même, hier soir, dans votre
cabinet, combien votre émotion était pro
fonde. Rumeurs droite Applaudis
sements gauche et Vextrême gauche
Où en sommes-nous donc avec nos agi
tations politiques et nos querelles de partis
que je ne puisse pas êtrejuste l'égard de
qui que ce soit [Applaudissements gau
che. Bruit droite
Et qui, dans cette salle, pourrait, en face
d'un cadavre, n'être pas ému [Nouveaux
applaudissements au centregauche et
l'extrême gauche.)
M Petitjean. Tous ceux qui, pour mieux
surexciter les passions, ne négligent pas de
s'en servir.
Af. Lemire. Monsieur le ministre, hier
soir, alors que le fait n'était pas encore cer
tain, je vous ai entendu dire avec stupeur
Ce n'est pas possible, Monsieur Lemire
cela ne peut pas être. [Bruit droite.)
Oui, je suis sur que s'il y a quelqu'un
de profondément ému dans cette enceinte,
c'est le ministre de l'intérieur. Applaudis
sements au centregauche et l'extrême
gauche). Ceux qui étaient là-bas sont ses
agents ils ont exécuté tant bien que mal,
leurs risques et périls, des ordres géné
raux qn'il leur avait envoyés. Ces hommes
ont été peut-être terrorisés parce qu'ils
ont lu dans les journaux que les inventaires
devaient être finis pour le 15 Mars Ils ont
réfléchi qu'il est dangereux pour un fonc
tionnaire de tergiverser, d'hésiter en face
d'un devoir. Alors Ils se sont répandus dans
le pays avec une nervosité fébrile ils ont
perdu le sens de la mesure qu'il faut avoir
dans cescirconstances si pénibles ils ont été
envahis par une espèce d'inquiétude qui est
mauvaise conseillère.
On a fixéun délai pouren finir. Pourquoi,
Monsieur le ministre, l'avez-vous fixé avec
cette rigueur impitoyable, quand vous sa
vez que ces inventaires doivent encore se
faire, précisément dans les oentres où il
aera le plus difficile d'y procéder, là les
consciences sont l'abri des excitations po
litiques, mais restent très susceptibles au
point ds vue religieux Pourquoi avez-vous
fixé cette date
M. deVEstourbeillon. Par peur des élec
tions
M. Lemire Pourquoi, monsieur le minis
tre, avez-vous voulu qu'il y ait de la violence
dans l'application de la loi [Exclamations
gauche.)
M le ministre de l'intérieur. Je n'ai ja
mais voulu qu'il y ait de la violence dins
l'application de la loi si j'ai fixé une date
c'est parce qu'il faut en finir avec cet état
d'insurrection et cette agitation. Très bien,
très bien gauche et l'extrême gauche.)
M Maurice-Binder. Alors vous êtes
disposé continuer les fusillades Bruit
gauche.)
M Lemire. Pourquoi cette rigueur, je
vous en supplie, puisqu'il s'agit ici de senti
ments respectables dont M. Briandlui-même
vous a dit qu'il comprenait, tout ce qu'ils ont
de noble et de sincère
Pourquoi surtout n'avez-vous pas attendu
que le conseil d'Etat nous fasse connaître
son règlement, et* nous pourrons, oui ou
non, constituer des associations cultuslles
(Appl'iudisssemenls droite et au centre
M. le ministre de l'intérieur Parce que
a loi nous en faisait un devoir.
MSimyan. Us at'endent, eux, l'ordre
du pape
religieux, qui est le pa; e Applaudisse
ments droite et au centre
M. Simyan La loi ne doit pus attendre
1 ordre du pape.
M. Lemire. Monsieur Simyan. je ue vou
drais pas dire un seul mot qui fût de na
tore désobliger un collègue mais je ne
suis pas forcé d'avoir, sur le caractère futur
de ces associations cultuelles, la conviction
que vous avez vous-même.
Je puis, personellement, croire que ces
associations se constitueront librement mais
tout le monde ue partage pas ma confiance..
A gauche Alors que voulez-vous
M. Lemire Alors,me dit-on, que voulez-
vous Ce que je veux, c'est qu'on tienne
compte de ces variétés d'opinions, de ces
appréhensions plus ou moins justifiéss. S'il
ne fallait pas tenir compte de la variété des
opinions, où serait donc l'art de gouverner
[Applaudissements droite et au centre.)
Vous admirez, messieurs, le doigté de M
le président du conseil. Je lui demande d'en
avoir un peu, lui et son entourage, pour ces
choses délicates qui touchent la conscience
Pourquoi ne pas attendre que les catholi
ques sachent quoi s'en tenir sur le règle
ment d'administration publique Pourquoi
surtout, monsieur le ministre, oublier que,
par les journaux, tout ce qui se dit ici a du
retentissement dans tout le pays
Nul n'ignore que, derrière cette agitation
religieuse, il y a un stock de haines. [Très
bien très bien droite Vous savez très
bien qu'à l'occasion des inventaires tcus les
mécontents, tous ceux qui ont souffert d'un
déni de justice (Mouvments divers gau
che) je ne nomme personne et, d'ail
leurs, tous mes collègues de la Chambre,
quelque parti qu'ils appartiennent, ne man
quent point, quand ils remarquent une in
justice, de s'en plaindre - toutes les victi
mes et tous les disgraciés se mettent derrière
les barricades qu'on dresse El un Gouver
nement digne de ce nom comprendra qu'il
convenait d'y prendre garde.
Je demande alors, M. le président du
conseil et M le ministre de l'intérieur ce
qu'ils comptent faire. Il y a un cadavre sur
le pavé d'une église Derrière ce cadavre, il
y a des gens qui sont debout, la colère au
cœur Celui qui est tombé n'est pas un
étranger, oe n'est pas un politicien, ce n'est
pas un faiseur de coups comme il y en a
parfois dans ceséchauffourrées tumultueuses
Vifs applaudissements l'extrême gauche
et gauche
M. Plichon. Je ne puis laisser passer les
paroles qne vous venez de prononcer sans
proteste'Je suis convaincu qu'elles ont
dépassé votre pensé) et qu'elles constituent
une xagérntinn de langage
M le comte Ginoux-Defermon Regardez
donc. Monsieur l'abbé, qui vous applaudit
M Lemire Je ne demande les applaudis-
s- ments de personne et vous n'êtés pas
chargé de jauger ma conscience. [Applau
dissements gauche et au centre.) M. Pli
chon, mon collègue et voisin, faisait une
réserv*. Je le rassure d'un mo<. Il n'y a
dans mes paroles aucune allusion locale. Il
y a seulement un fait trop connu et trop
regrettable
Je maintiens que lorsqu'il y a quelque
part de la violence, il est rraindie que
tous les violents n'y accourent Vous savez
aussi bieq que moi qu'il y a danger public
créer une agitation violente. [Nouveaux
applaudissements l'extrême gauche
gauche et au centre
M. de Gailhard-Bancel Ce sont les cou
pables qui vous applaudissent.
M. Groussau La vio'ence vient de l'in
justice.
M Lemire. Monsieur Groussau, dussiez-
vo is mettre mes paroles sur le compte de
l'habit que je porte, dussiez-vous en faire
remonter plus haut la responsabilité jusqu'à
celui qui est le chef des catholiques et qui
leur a dit N opposez que la douceur la
violence [Applaudissements l'extrême
gauchegauche et au centre. Interrup
tions droite.)
M. cfAubigny. Nous constatons que la
majorité applaudit l'encyclique
M. Albert-Poulain Le langage de M.
Lemire ést celui d'un honnête homme.
M Lemire je n'en regrette aucune
Et dût-on. Monsieur de Gailhard-Bancel, me
dire demain ou tout l'heure dans les cou
loirs, que ma robe est un obstacle l'éuer-
gie (Ds revendications ,'o!itique->, et que ma
qualité de prêtre met sur mes lèvres des
paroles trop modérées en face d'excès trop
blâmables, dût-on me dire, comme on l'a fait
quelquefois, que je devra's laisser d'au
tres le soin de faire de la politique dans la
circonstance présente, je ne proteste point,
je ne réc.imiue point Oui. je vous laisse le
soin d fai e de la politique. [Applaudisse
ments l'extrême gauchegauche et au
centre. Réclamations dro'le.)
M Chaigne Voilà la différence entre les
religieux et les politiciens de la religion
M. Lemire Encore une fois, je reven
dique ma liberté complè I ifs applau
dissements l'extrême gauche et a gauche.)
M Raoul Péret. Vous avez du courage
c'est très bien
M Lemire. Je dis que devant le cadavre
de cet homme, que je connaistais...
M .Groussau. Vous le defendez bien mal
(Exclamations l'extrême gauche et a
gauche
MJules-Louis Breton. M. Lemire ne
veut pas exploiter son cadavre, comme
vous, voilà tout.
M Lemire. Devant le cadavre de cet
homme que je connaissais, monsieur Gruiis-
seau. dont je connais la famille, dont je sais
qu'en 1793 ses ancêtres et d'autres se sont
mis a dix pour racheter leur église, qu'ils
croyaient bien leur appartenir, je puis affir
mer que lui et ceux qui l'entourent n'ont pas
cède des préoccupations politiques....
M Groussau. Eh bien, alors
M Lemire... qu'ils n'ont eu qu un but,
revendiquer la liberté de leur foi et le libre
exercice de le r culte. Exclamations
droite. Mouvements divers.)
Cet homme était venu défendra son église
poussé par un sentiment chrétien il n'était
pas un dévot, non plus que beaucoup d'au
tres, il n'était assurément pas un clérical
il n'y en a d'ailleurs pas beaucoup chez
nous, où l'on veut que chacun soit sa
place, le curé dans sou église et le maire
dans sa mairie. (Applaudissements gauche
et àV extrême gauche. Mouvements divers
Il était venu, cet homme, non pas seu
lement pour défendre sa liberté person
nelle et la jouissance des choses de son
culte, mai« pour représenter et défendre les
siens
Lui et ses concitoyens, qui sont des gens
de cœur, savent que leur vieille mère bran-
1 .nte se traîne devant cet autel, que leur
femme enceinte va prier devant cette ma-
done, que leur petite fille, bhnche comme un
lys, communie dans cette église, et qu'elle
veut y aller toujours et ils deviennent en
ce moment-ci, farouches, sombres, irréduc
tibles. parce qu'ils défendent des humbles
et des f iibles. Applaudissements sur divers
bancs au centre et droite.)
O sont des sent m°nts auxquels tout le
monde rend hommage et je puis dire que
Jaurès, hier, Ronbaix opposait notre vieil
idéal chrétien je no sais quelle organi
sation étroite et matérielle.
Il éiait en compagnie de Guesde, qui a
dit ausb plus d'une fois Je respecte la
croyance religieuse je m'incline devant
une conscience sincère dans laquelle il y a
on noble idéal.
M. le président du conseil Je pense de
même
M. Lemire. Eh bien Monsieur le prési
dent du conseil, si vous pen>ez de même,
si vous comprenez ces nobles sentiments,
est-ce que vous n'allez pas trouver un moyen
pour qu'ils soient respectés et pour que la
violence cesse (Applaudissements au cen
tre et droite Interruptions l'extrême
gauche).
M. Féron La loi doit être appliquée.
M. Lemire Comment Monsieur Féron,
c'est vous qui m'opposez des scrupules juri
diques Sommes-nous faits pour les textes
ou les textes sont-ils faits pour nous
MFéron. Je vous dis La loi doit être
appliquée
M Lemire. Je ne demande pas qu'on
transgresse la loi, je demande qu'on mette
du tact l'appliquer. (Applaudissements au
centre et droite.)
Je demande qu'on se souvienne qu'après
le vote, qui est commode, surgissent les dif
ficultés d'exécution.
Et alors, me tournant vers le Gouverne
ment responsable de l'ordre public, je dis
M. le président du conseil, et M. le minis
tre de l'intérieur Vous ne voulez pas de la
guerre de religion, n'est-ce pas
Nous non plus, nous n'en voulons pas.
Nous sommes prêts, mes chers collègues,
faire de douloureux sacrifices pour ne pas
manquer nos devoirs envers la France et
envers la République. (Applaudissements
gauchel'extrême gauche et sur divers
bancs au centre.)
Nous ne mêlerons nos revendications
de conscience et de religion rien qui puisse
faire soupçonner que nous ne respecterions
pas la Constitution, que nous ne respecte
rions pas l'autorité. (Nouveaux applaudis
sements sur les mêmes bancs), depuis la plus
humble agent qui exécute une consigne, le
cœur serré et les larmes dans les yeux, jus
qu'à celui qui est au sommet même de la
hiérarchie nationale
Nons ne voulons pas qu'on dise qne nous
ne respectons pas les lois Nous savons que
la loi de séparation consacre des injustices,
car edo nous dépouille de ce qui nous reve
nait. On aurait pu s arranger mieux, vous
le savez aussi bien que moi, Dius la rupture
du traite qni liait la France l'Eglise, y
a eu un manque de respect une des partit
contractantes a repris sa liberté sans faire a
l'autre partie l'honneur de lui rendre ia
sienne. (Très bien Iris bien au centre.
Dans ce divorce, l'un des deux, le plus f,,Pt
a rompu le pacte, et il n'a pas dit l'autre
Tu es libre.» (Très bien! très bien! sur Ut
mêmes bancs.)
Nous trouvons, nous, que cette façon de
faire n'est pas digne de la courtoisie fran-
çsise et de la haute convenance diplomati
que laquellenousavions habitue le monde.
(Très bien très bien
Et malgré tout, messieurs, maigre toutes
ces choses si pénibles, injustices d'argent
et manquements de respect, nous sommes
disposés aller vers l'avenir, confiants et
courageux, parce que nous savons qu'il y a
dans la loi des promesses de liberté et que
nous avons le cœur assez haut pour payer
ce'te liberté même chèrement.
M. Lasies Nous n'avons pas payer la
liberté
M. Lemire. Nous croyons enfin, Mes
sieurs, que si dans l'ordre de choses nou
veau il y a certains périls pour notre hiérar
chie, il y a moyen de les conjurer, de les
éviter.
Nous espérons que le Gouvernement delà
République ne va pas, de gaieté de cœur,
déchaîner la guerre religieuse travers le
pays et qu'il aura le souci du respect de
notre conscience nous, comme d) toutes
les consciences Vifs applaudissements
l'extrême gauche, gauche et au centre).
Gisteren had het volk van den Abee
le maatregels genomen om den inven-
taria te beletten, die vandage Vrijdag
zou plaats hebben. 't Gouvernement
of 't geen er nog van overblijft, heeft
benauwd gekregen en bevel îs toege-
komen dat men geen inventaris zou
maken.
Gisteren is de heer gouverneur on-
zer provincie te Ypergeweeat om met
de heeren Burgemeeatera van Poperin-
ghe en Watou de noodige schikkingen
te nemen voor aile mogelijke voorval-
len, daar den Abeele voor de drie-vier-
den bestaat uit Watou en Poperinghe.
Soromige oolijke libérale politiekers
zijn verwouderd over den tegenstand
dien de inventariasen overal tegenko-
men. Nochtans dat eu ia zoodamg niet
te verwonderen Wie zou er door ditven
ialen al zijn goed opnemenzeker zijnde
dat die opneming den eeraten atap 19
tôt
Van 07,zen bricfmsselaar
Wij koraen daar toe ten 12 en half-
Nauwelijka bniten de statie, of wij
hooren reeda 't gezang en geroep der
betoogers, die vaste bealoten ziju do
opteekening te beletten
Aan de eerate herberg zien wi,j een
fiental kloeke mannen geivaper.d met
vorken, met stokken, ijzeren barrenstoh-
ken met ketens aan, stokken met sterke na-
gels in den hop. anderen met geschut.
Aan het dorp, die rnaar eene atraa'
uitmaakt, zijn op twee bonderd rnetera
verre de kals'jdesleenen uilgedaan en -lta'
re staken te midden geplant, op een mete
van malkaar.
Wagens, karren. rijtuigen. mei de rçie
len afgedaansleephout, eegdentahkeJ,!i
schcn, geheele boomen zelfs beletten aile