Chronique de la ville. Association libérale. Aleelingdu 22 Avril 1906 La Propagande Libéiale. A l'heure où toutes les forces du parti libéral se concentrent pour marcher au combat, on ne saurait trop insister sur l'importance de la campagne électorale qui vient de s'ouvrir. M auvaise foi cléricale. Toujours slocffér. L'enseignement officiel jugé par le Standaard Notre réponse au Journal d'Y près. La nouvelle gendarmerie. Vous voyez donc, vous tous qui nous lisez, que les cléricaux vous in duisent sciemment en erreur car il serait impossible de trouver au sein des Chambres législatives le nombre des voix requises, moins, toutefois que les cléricaux eux-mêmes ne soient daccord pour supprimer ou restreindre ces libertés lit en celte occurrence nous ne nous trouverions pas leurs côtes. Le grand meeting organisé par l'As sociation libérale avait attiré un audi toire nombreux. La grande salle des Anciens Pompiers était bondée d'une foule enthousiaste qui a tait aux deux orateurs le plus chaleureux accueil. M. l'avocat Bossaert préside Il est entouré de MM. Mechelynck, Brunfaut, V. Masschelein, Dechièvre, Dalmote, Maleveys. Wydooghe, Léon Vermeulen, Léon Nolf et Ch. Vermeu- len. M Bossaert ouvre la séance. Il excuse MM. Ern. Nolf et Eud. Victoor qui donnent un meeting Warnêton. L'orateur fait une brève allusion la situation actuelle du parti libéral et, nous dit tout l'espoir qui anime lee libéraux de notre arrondissement. Il assure M Ern. Nolf une forte majo rité malgré tous les racontars des ca tholiques Tonnerre d'appl.) Le vénérable président remercie les assistants et présente le premier ora teur M. le député Mechelynck de Gand. Appl M Mechelynck, salue avec fierté le réveil général et la bonne entente des partis anti cléricaux, qui assureront en Mai prochain la défaite du ministè re. ApplIl se dit heureux de consta ter que la West-Flandre, en particu lier, se distingue dans la lutte actuelle dont dépendra l'avenir de notre pays. L'orateur s'interrompt pour saluer M. le docteur Persoons, député de S1 Nicolas, qui fait son entrée dans la salle, M. Persoons, dit-ille zélé propa gandiste flamand, qui représente la Chambre un arrondissement où depuis des années les cléricaux s'étaient im plantés en maîtres. {Appt.) Il propose un hurrah en l'honneur du sympathi que propagandiste. Acclamations cris: vive Persoons) M. Mechelynckd'une voix chaude et convaincante, dit que le ministère ac- x tuel sera renversé eu Mai prochain, grâce aux sièges que les libéraux fla mands emporteront Osteude, Rou lera, Bruges et Courtrai. Le scrutin nous délivrera donc enfin de ce gouvernement qui nous oppresse les partis coalisés le réduiront en pous sière et il subira son tour la loi du vaincu. Longs applaudissements Il suc combera inévitablement, malgré tous les moyens qu'il emploie pour se maintenir, pour se cramponner au pouvoir. (Toiin. d'applA preuve s'écrie-t-il, rappelez-vous ce que fit faire cette semaine, le doux pasteur d'Elverdinghe {Applaudissements pro longés). L'orateur adresse un chaleureux hommage ce vieux lutteur, au véné ré chef des libéraux Yprois, Monsieur l'avocat Bossaert, symbole vivant do l'union qui règne entre tous les libé raux Tonnerre d'appl.) M. Mechelynck s'occupe ensuite du système financier, du gouvernement clérical qui conduit le pays la ruine. Nous vivons avec l'argent emprunté. En termes très clairs, il nous donne un aperçu comparatif de l'accroissement de la dette publique la Belgique, avec un ministre des finances comme De Smet de Nayer, court la ruine Les sommes empruntées augmentent annuellement depuis 22 ans l'accrois sement est de 130 °/0 Mais heureusement la majorité cléri cale s'est effritée des hommes comme MM. Beernaert et Delantsheere ont critiqué, juste titre, la gestion de ce fameux prince de la finance. Il est donc grandement temps d'y remédier (frén. appl.) Libéraux. 1883 Recettes fr. 156,000-000 ou 27,50 par tête. Intérêts emprunt 1883 fr. 80,000 000 avec taux qui était alors de i °j0 au lieu de 3 Impôts iudirects fr. 56,500-000 10,20 par tête. Catholiques. 1905 Recettes fr. 252,(XX),000 36 fr. par tête (8 fr. en plus ou 30 Intérêts emprunt fr. 102,000-000 Impôts indirects fr. 127,500,000 soit 18 fr. par tête ou 80 0/° d'augmen tation. L'orateur aborde la question de6 in ventaires en Frauce, dont les cléricaux Yprois, en particulier 6e sont accapa rés pour servir de base leur stupide polémique Il donne uu aperçu de cette loi et nous démontre clairement que ce sont de fanatiques catholiques» qui s'in surgent contre nne mesure préservatri ce qu'ils avaient réclamée eux-mêmes, {approbations M. Mechelynck blâme énergiquement le Journal d'î'pres et ses fameux rédac teurs. 11 ne peut s'empêcher derappeier le discours prononcé par M. Colaert, Zuydschote et il espère que ce dernier se justifiera quand il sera mis en de meure de le faire. {appl. frén et prolon gés.) Et maintenant que les cléricaux di sent que les libéraux, une fois au pou voir, s'empresseront d introduire la po litique Combiste, ils n'ajoutent pas les malheureux, qu'il faudrait pour cela une révision de la Constitution et plus des deux tiers des voix, que par consé quent cela ne serait possible que si les catholiques eux-mêmes devenaient des Combistes [rires) et en ce cas nous ne serions pas avec eux. (applaud.) L'orateur termine par une admirable péroraison et la salle enthousiaste l'acclame énergiquement. M. le président donne ensuite la pa role M. Persoons, le député de S1 Nicolas. M. Persoonsqui s'exprime en un flamand très pur, commence par ren dre hommage aux libéraux flamands dont le zèle infatigable aidera puis samment renverser le gouvernement clérical qui nous opprime depuis vingt-deux ans. Il salue les nombreux auditeurs présents et les encourage lutter sans trêve. [Appl.) L'orateur examine ensuite les causes qui amèneront inévitablement la chute du gouvernement et développe claire ment les quatre grands points du pro gramme du parti libéral le suffrage universel pur et simple, la représenta tion proportionnelle, le service person nel et i'iD8truction obligatoire La pre mière et la plus salutaire amélioration est l'int roduction du suffrage universel pur et simple. M. Persoons nous donne les explications sur l'adoption par la gauche du S U. et s'étend sur la for mule adoptée. Appl frén L'orateur s'occupe de la politique gouvernementale qui s'en est pris lâ chement l'enseignement II nous montre l'injustice avtclaquelle les no minations des professeurs sont faites, les plus intelligents sont fréquemment remplacés par des instituteurs incapa bles. Le gouvernement préféré gaspil ler inutilement l'argent des contri buables et remplacer les écoles par des gendarmeries. (Appl. prolongés M. Persoons démontre qu'il est temps de renverser le gouvernement. Et ceci n'est pas une phrase vaine de propa gandiste Il parle par expérience personnelle Partout, dans tous les villages la haine contre ce gouvernement catholique, si néfaste, se manifeste et partout l'on aspire voir les rênes du gouverne ment dans les maius d'un ministère anti clérical (Longs appl.) L'orateur nous montre que le parti libéral est basésur la liberté etla justi ce. Nous voulons la liberté avant tout et dans tous les domaines. Quant la pension dénsoire, 18 centimes par jour, que le gouvernement clérical accorde aux malheureux ouvriers, nous pouvous certifier qu'arrivé au pouvoir, tout ouvrier parvenu l'âge de 60 ans jouira, saus devoir répondre aux conditions actuelles si onéreuses, d'une pension de 1 fr par jour. (Ap plaud. frén. et prolongés) M. Bos.-aort. président, remercie les orateurs et l'asemblée se sépare au milieu du plus grand enthousiasme. Excellente journée et tous nos re merciements MM. Mechelynck et Persoons que nous espérons bien tevoir parmi nous. De toutes parts on signale un véri table réveil d'idées dans les campa gnes et surtout dans la West-Flan dre. On lit partout nos journaux et nos manifestes. On discute nos idées et là, où le clergé n'étant pas le maître absolu, nous pouvons encore trouver des locaux pour nos meetings, un pu blic nombreux et sympathique vient écouter nos orateurs. Parmi les principaux facteurs qui ont contribué amener cette émanci pation, on peut citer le développe ment des moyens de communication. Les contacts incessants qu'ont maintenant entre-elles les populations des villes et les habitants de la cam pagne ont fait tomber bien des pré ventions. De nombreux ouvriers des campagnes vont travailler en ville. Au contact des ouvriers citadins, plus émancipés, ces rudes campagnards finissent par s'apercevoir que, som me toute, elles ont du bon, les idées de ces citadins, qu'on leur avait dé peintes comme si subversives et ils ne tardent pas acquérir, eux aussi, des idées plus nettes, plus larges et plus modernes. Tout comme le peuple des villes, celui des campagnes commence avoir conscience de sa force et nous pouvons donc espérer que bientôt l'électeur campagnard secouera son tour le joug de la domination clérica le. l—WC<r-. Le Standaard, organe de M. Co laert, par ses inepties, ses calomnies, ses exagérations et ses mensonges continue faire de l'excellente pro pagande pour nos amis. La semaine passée nous avons re pris un extrait dans lequel il décri vait la façon dont les libéraux orga niseraient le partage des biens dès leur arrivée au pouvoir. Dans son dernier numéro, l'organe de M. Colaert prétend prédire ce que nos amis feront dans le domaine reli gieux. Les religieux seront bannis. Les maladesles vieillards et les or phelins seront impitoyablement jetés la rue. Les couvents et les 'chapelles seront fermés. Les écoles libres seront supprimées. Les églises seront profanées. Les tabernacles seront ouverts par ef fraction et on y mettra des chiens ou pis encore. Les prêtres seront affamés, les servi ces religieux supprimés. Les églises seront fermées ou trans formées en théâtres et salles de danse. Tous les biens des églises seront con fisqués. Les vases sacrés, les calices, les ciboi res, les ostensoirs seront jetées dans la bouc et peut-être le Saint-Sacrement se- ra-t-il jeté dans le bac ordures ou don né aux chiens Les reliquaires des saints profanés et vendus au plus offrant. L'organe de M. Colaert prétend que tout cela se passe déjà en France et que nous nous empresserons de faire la même chose ici. Quand on doit avoir recours pa reils arguments pour faire triompher son parti, il faut que ce parti soit tom bé bien bas Cette façon de polémiquer indigne beaucoup de catholiques qui expri ment ouvertement leur façon de pen ser ce sujet. Journellement nous en avons des témoignages. Le tort qUe M. Colaert fait son parti en écrivant ou en faisant écrire pareilles stupidi. tés est considérable. La dignité de notre attitude, l'hon nêteté de notre polémique impres sionne d'autant plus les électeurs que la mauvaise foi et la grossièreté du Standaard sont grandes. Standaard continuez M. Colaert renouvelant ses exerci ces de 1902 s'en va partout, en che min de fer, Bruxelles, la Cham bre raconter que M. Nolf ne sera pas réélu. On se rappelle le succès qu'eurent ses prédictions d'il y a 4 ans et le ridi cule qui couvrit leur auteur. Il est vrai que le ridicule ne tue plus, sans cela Ce qui amène M. Colaert jouer ainsi l'augure c'est probablement le succès qu'il rencontre dans tous les meetings qu'il donne dans l'arron dissement. Il y a des communes où ce succès est particulièrement brillant, notam ment Poelcapelleet Proven, n'est- ce pas M. Colaert Voici comment le Standaard juge l'enseignement officiel et cela en vers encore. Ons kind'ren in geen scholen Waar 't Crucifix niet blinkt Ons kind'ren in geen Moordkuil Waar 't woord van God niet klinkt. Moordkuil Repaire d'assassins N. B. Le ministre de l'instruction publique en Belgique est M. deTrooz, député clérical de Louvain. Ne désirant pas être missnr le même pied des organes du parti clérical onze Standaard, het Nieuwsblad et le Journal d'Fpres, dont la réputation dans tout l'arrondissement est pitoya ble, nous tenons avouer que nous avons été induits en erreur quand nous avons dit que la sortie véhémente contre le Progrès et autres journaux li béraux s'était faite sur notre forum. Nod, ce n'est pas sur la Grand'Place que ces propos ont été tenus, mais là où la parole seule du Seigneur devrait être entendue. Le Journal d'Ypres aura-t-il l'audace de soutenir le contraire Osera-t-il démentir ce que des cen taines de personnes ont entendu Ce n'était vraiment pas la peine de se mettre en colère et d'étaler tous les gros mots de son vocabulaire Quant au reste de notre article, nous le maintenons. Pour terminer, nous disons que ce n'est pas aux cléricaux traiter leurs adversaires politiques de menteurs, alors que dans leurs meetings, huis- clos, ils n'ont en bouche que menson ges et calomnies. lis sont très courageux, mais dis tance. Nous apprenons l'instant la déci sion prise, de construire la nouvelle gendarmerie l'Esplanade. Elle est bien regrettable, car elle pourrait, un moment donné, être la cause de la suppression d'une partie de notre gar* mson. En effet, l'infanterie n'aurait p'°s de plaine pour l'instruction des re' crues elle serait obligée de faire usage de la Plaine d'Amour, dont dispos® l'Ecole d'Equitation ce qui pourrait provoquer entre les deux armes des rivalités de nature supprimer l'uD0 ou l'autre. Que la ville réfléchisse une bonne foi cette éventualité, dont pourrai dépendre l'avenir de la ville. Coron1

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Le Progrès (1841-1914) | 1906 | | pagina 2