Chronique de la ville. Coin ment il faut reprendre la lutte. La popularité du parti clérical. Chemins de fer vicinaux. -■ Place de la Gare. Funérailles. On a vu lo 27 Mai dernier quelle est l'intensité du mouvement libéral dans les provinces wallonnes Or, Liège, arrondissement important où l'on peut plus facilement déplacer beaucoup de voix, les anticléricaux ont environ 7,000 voix inutilisées, alors que le quotient répartiteur n est que de 12,154 Huy-Waremme, ils ont déjà 11,300 voix et n'ont pas 3,000 voix gagner pour éliminer un clérical. Dans le Hainaut, la situation n'est pas moins favorable. Si, Mons, il semble difficile de modifier la situation, il y a presque certitude de regagner des sièges Charleroi, Soignies et Tournai. A Charleroi, les catholiques ont fait, il y a deux at s, passer grand peine leur dernier candidat, battant moins de 200 voix M. Furnémont. L'excédent de suffrages de la liste socialiste a été de 14,479 voix, alors que le quotient était de 14,649. A Soignies, la situation était encore plus favorable pour enlever le quo tient 11,318. les libéraux tiennent en réserve 4,673 voix, les socialistes 10,980 en cas de cartel, les cléricaux ne peuvent manquer de perdre un Biége. A Tournai enfin, si les catholiques ont eu un excédent de suffrages de 2,000 voix, les 12,700 voix socialistes ont été entièrement perdues et l'effort faire par les anticléricaux pour at teindre une fois de plus le quotient 13,300 n'est donc pas bien terrible. Ajoutez cela qu'à Tongres, les an ticléricaux ne sont pas encore repré- tés et que dans une grande ville com me Gand, il n'est pas impossible de voir se produire un mouvement sem blable celui qui a mis les cléricaux en recul Bruxelles et Anvers, sur tout si l'union s'établit entre les deux fractions libérales aujourd'hui divisées. On voit qu'il n'est pas téméraire d'es pérer que la désagrégation qui se pro duit dans la majorité continuera en 1908 dans des proportions assez nota bles pour empêcher les cléricaux de continuer gouverner et les acculer la dissolution. Mais il faut pour cela ne rien négli ger et se mettre l'œuvre dès mainte nant. Plus on examine les résultats des dernières élections, plus on se pénètre de cette vérité que très belle est la moisson recueillie par l'idée libérale l'occasion de cette dernière consulta tion nationale. Dès lors, sans songer aux trêves que l'on concluait jadis au lendemain des batailles, il faut que notre parti se préoccupe de continuer la lutte et surtout d'améliorer les moyens qu'il mit en action au cours de celle-ci 11 faut préparer les victoires futures, dès présent, afin qu'aucune heure de la vie politique de la nation ne nous 60it perdue. Les journaux clé ricaux nous raillent volontiers d'avoir annoncé et proclamé le fameux revire ment d'où devait sortir la victoire. Est-ce dire que nous sommes des vaincus Voyons les chiffres ne dé montrent-ils pas toute évidence la fa veur dont a été comblée dans tout le pays l'opinion libérale Le nombre considérable de voix nouvelles acqui ses nos idées est le plus éclatant triomphe dont celles-ci ont pu s'enor gueillir depuis 1884. Il faut qu'en 1908 et en 1910 nous constations la même progression. Pour aider aux efforts des propagandistes, la superbe énergie et l'inlassable dévouement dont ils ont fait preuve et qu'ils sont prêts renou veler, il est nécessaire que partout les organismes du parti libéral se livrent lout d'abord la revision des listes électorales. Sans doute, ce travail est générale ment fait, mais même dans les grandes villes il l'est d'une façon insuffisante. Nous connaissons Bruxelles certains électeurs auxquels il eût suffi, pour donner une voix de plus, de consulter lo taux des«ontribution8 qu'ils paient Certes, il faut que chacun se préoccu pe de sa propre situation électorale, il faut que chacun veille ce qu'il soit régulièrement inscrit sur les listes, mais étant donnée l'indéniable indiffé rence de nombreux électeurs, ne fau- drait-il pas que les bureaux électoraux fissent ce que certains électeurs refu sant de faire la comparaison des listes 11 avec la situation personnelle de chacun d'eux Ah c'est une besogne longue et compliquée, mais il ne faut songer qu'aux résultats obtenir. A Berchem seul, nos amis d'Auvers sont parvenus ainsi faire inscrire sur les listes près de sept cents nouveaux électeurs Mul tiplions une moyenne par le nombre des cantons du pays et nous arriverons un total fantastique. Il est indigne d'un homme de bonne foi de prétendre que lo revirement an noncé ne s'est pas produit en par tie aux élections de 19<)6, si l'on con sidère le gain des voix libérales. Eh bien, combien celui-ci eût-il pu être encore accru, si une bonne revision des listes électorales eût été faite partout Il ne faut pas perdre de vue que tout eu faisant douuer uos amis le nombre de voix auxquels ils ont droit, nous devons aussi nous préoccuper de faire enlever nos adversaires les voix dont ils profitent indûment. Ge sera là le moyen le plus utilo et le plus efficace de lutter contre les cléricaux qui partout, notam ment dans l'arrondissement d'Auvers fabriquent, non pas des électeurs, mais des suffrages, en octroyant des voies supplémentaires. Pour y arriver, ils agissent de façon ce que le plus grand nombre d'entre leurs hommes aient un livret la Caisse d'épargne ou paient le taux nécessaire des contribu tions, ce quoi ils parviennent en ven dant aux paysans des terres sur les quelles ils conservent une forte hypo thèque Les cléricaux ont encore un autre moyen de créer de nouvelles voix c'est l'octroi des diplômes aux quels les titulaires n'ont aucun droit c'est aussi le procédé qui consiste forcer l'âge de certains électeurs et leur donner trente-cinq ans, alors qu'ils n'ont pas encore atteint cette frontière de la vie politique des citoyens. Niera-t-on que la meilleure arme contre les manœuvres de nos adversai res, manœuvres liciteset manœuvres frauduleuses, soit la révision métho dique des listes électorales Personne ne songe le contester, mais cela ne suffit pas. A côté de l'admirable élan des propagandistes, des efforts de la Ligue de propagande libérale qui a mis encirculation pendant lacampagne électorale des affiches, des brochures, des tracts et des cartes postales, pour un total de près de 700,000 exemplai res, côté de tout cela il faut organiser le travail des listes d'une façon spéciale chaque arrondissement, en faisant appel des dévoués qui se charger aient chacun d'un canton dont ils seraient en quelque sorte le tuteur politique. Pour les grandes villes où l'organisation du parti est faite, l'amélioration du travail existant sera facile pour les campa gnes, l'organisation de celui-ci ne sera possible qu'avec l'aide des tuteurs can tonaux qui formeraient un comité d'ar rondissement pour la re vision des listes électorales. Il résulte de ce qui précède que la refonte ou l'amélioration de l'organisa- tiou de la revision des listes là où elle existe et sa création là où elle n'est pas faite sont le moyeu avec lequel il faut commencer la nouvelle campagne qui s'impose, le moyen avec lequel dans maints arrondissements nous eussions pu atteindre le chiffre électoral néces saire, Roulers-Thielt entre autres, où il ne nous manquait que quelques cen taines de voix. La revision des listes électorales tel est donc le tout premier effort réaliser: qu'il soit tenté dès aujour d'hui dans les arrondissements où la lutte sera la plus ardente dans deux ans Saint-Nicolas, Hasaelt, Termonde, Gand, Soignies, Huy, Alost, Alost surtout, le pays des fraudes électorales Après, il convien drait de s'occuperdearaoyens de préve nir celles-ci et de dénoncer toute tenta tive dont on pourrait être l'objet ou le témoin. Le système de la fraude et ce lui de la corruption étantsoudésensem ble, c'est souvent avec les mêmes moyens qu'on pourra connaître l'un et l'autre. Il restera alors la nécessité de combattre l'influence du clergé, dont l'intervention a été, au cours de cette campague, plus ardente, plus cynique et, malheureusement, plus efficace que jamais. Pendant les trois derniers jours qui ont précédé l'élection, les prêtres se sont jetés ouvertement dans la fa meuse mêlé1, d'où ils ne sortent jamais d'ailleurs, et ont usé, au piêche ou do micile, de procédés tellement auda cieux qu'ils n'eussent pu être employés avant sans être aussitôt percés jour. On nous contait, il y a quelques jours, que, dans certain village, le curé avait déposé sur le sol de I église un christ et avait dit ses paroissiens Vous n'o seriez pas marcher sur le Christ, eh bien si vous votez pour leo libéraux vous commettriez un crime bien plua grave On a, d'autre part, cité déjà le cas de ce curé de la Westfiandre, qui monta en chaire avec, sur le bras, un jeune enfant et proclama que l'âme de tons les petits enfants serait perdue si les paysans votaient pour les libéraux. Il importedonc, sans attendre, deprou ver, simplement, mais clairement, et dans leur langue, aux populations des campagnes, que les libéraux n'en veu lent pas la religion et qu'ils sont res pectueux de toutes les croyances. On a répandu, au cours de la dernière pério de, une excellente brochure, Combisme et libéralisme, et certainement les paysans l'ont lue, mais ils ont écouté, 1e lendo- maiu,lecuré, qui est venu leur affirmer que le jour où le libéralisme gouverne rait le pays, les églises seraient fermées et les prêtres expulsés La vérité, il faudra la faire connaître dès demain l'aide non pas d'un journal de propa gande uniforme pour le pays, parti de Bruxelles, imprégné de l'âme de la grande ville, mais l'aide de petits journaux régionaux qui s'expliqueront avec modération et traiteront, avec une connaissance parfaite des besoins locaux, de toutes les questions secon daires auxquelles le paysan, qui est avant tout un utilitaire, accorde une première place Telles sont, en leurs grandes lignes, les causes qui ont amené la déception que nous avons éprouvée le 27 Mai les remèdes préconisés, eux aussi dans leur ensemble, les questions d'applica- tiou et d'exécution étant d'ordre régio nal ou local, amèueront des modifica tions profondes dans la marche du par ti libéral Nos amis s'en préoccupent dès présent et nous les en félicitons. Les progrès acquis en 1906 se tradui ront par un gain plus considérable en 1908 II convient d'y songer dès aujour d'hui et de parfaire l'œuvre de la lutte nouvelle encréint unfonds de résistan ce, le Denier libéral, si nécessaire aux besoins de la propagande. Les journaux catholiques favorisent l'œuvre des Etrennes pontificales les journaux socialistes font appel aux leurs chaque instant pourquoi la presse libérale belge n'aurait-elle pas son Denier de la Lutte HERMAN DONS. M. Woeste a dit au Patriote Etant donnés les effoits énormes faita de toutes parts contre nous, étant donnée la conclusion du cartel dans uu grand nombre d'arrondissements, étant donnée l'explosion de haine con tre les catholiques que nous avons constatée en ces derniers temps, j'esti me que le résultat des élections dépas se toutes les espérances des catholi ques M. Woeste avoue donc qu'il y a dans le pays une explosion de haine contre le parti clérical. En ville on se plaint amèrement de la façon dont sont exploités nos che mins de fer vicinaux. Nous savons que la critique est ai sée et l'art difficile, mais avec un peu de bonne volonté, beaucoup de récri minations cesseraient peut-être. Le service vers La Panne laisse énormément désirer. Déjà le voya ge est long et désagréable cause du grand détour faire par Pollinc- hove, Loo et Alveringhem, il est même fastidieux *avec cela au mo ment ou 1 agrément commence la digue, alors que le monde sort des villas et se promène dans cette petite ville naissante et coquette, l'heure du départ vous appelle et vous fait regretter les frais occasionnés par votre vo'yage La Panne. Des mesu res devraient être prises pour que le touriste puisse y rester jusqu'à huit heures du soir au moins. Il en est de même pour l'excursion au Mont Kemmel. C'est principale ment le Dimanche que les étrangers descendus Ypres et les Yprois mê mes se rendent dans ce beau coin ac cidenté de l'arrondissement retenus Ypres, par le concert donné la Grand'Place et par un bon dîner, ils ne peuvent pas profiter du train d'une heure 23 m., c'est trop tôt. Il est vrai qu'il leur reste celui de 3 h. 58 m., trop tard celui-là. Pour contenter tout le monde, la société devrait créer un train vers 2 1/2 heures ou 3 heures, ceux qui se rendraient au Mont Kemmel pourraient ainsi jouir, toute une belle après-dîner du bon air du plateau. Nous appelons là-dessus la bien veillante attention de M. le Direc teur de la société nationale des chemins de fer vicinaux, toujours disposé accueillir avec empresse ment les observations faites dans l'intérêt du service. Il nons reste dire un mot de l'ex ploitation future de la ligne d'El- verdinghe Dixmude. Pourquoi ne pas s'entendre avec la société des chemins de fer vicinaux qui exploite la ligne d'Ypres Fur- nes, afin que les trains, au lieu de devoir donner la correspondance Elverdinghe, puissent aller jusqu'à Ypres Agir autrement, soit par entête ment ou mauvaise volonté, ne peut provoquer que des désagréments aux voyageurs L'exploitation d'une ligne vicinale ne doit pas seulement donner satis faction quelques intéressés mais tout le monde. La maison du docteur De Roo prend l'allure d'un petit monument elle forme un coin grand effet et fait honneur l'architecte. Le bloc de ces maisons, quoiqu'un peu uniformes, ayant toutes le pi gnon espagnol, produira néanmoins sur les visiteurs de notre ville une impression heureuse. Ce serait un crime de laisser bâtir l'autre coin, qui doit compléter un ensemble si bien compris, une maison d'un style différent et dans un autre ton. Nous comprenons que l'acheteur de ce coin n'ait pas l'intention de construire une maison de maître mais bien une maison de commerce, sous la condition néanmoins de se conformer aux exigences de la ville, c'est à-dire, d'accepter comme faça de le style imposé. Nous espérons bien, puisque les autres propriétaires ont dû se sou mettre, qu'il en sera de même avec celui-là il s'agit avant tout de ne pas laisser gâter ce joli bloc de mai sons par reconnaissance pour services rendus. (Style électoral.) Ce serait déplorable et irréparable. Mercredi dernier ont eu lieu, au milieu d'une grande affluence de monde, les funérailles de notre ami Dedeystere, enlevé si prématurément l'affection des siens. Un long cortège suivait le convoi funèbre. L'Association libérale et la Jeune Garde y étaient représentées avec leurs drapeaux. La musique des Anciens Pompiers ouvrait la marche. Devant le cercueil marchaient de nom breux porteurs de couronnes. Parmi celles-ci signalons celles de l'Associa tion cantonale et de la Jeune Garde Libérale, celles de l'Association des Brasseurs et de la société de jeunes

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Le Progrès (1841-1914) | 1906 | | pagina 2