Chronique de la ville. Les protestants ei la séparation de l'Eglise et de l'Etat. La réforme de l'orthographe. Chemin de fer vicinal d'Y près Bailleul. L'herbe en marche. Bande de malfaiteurs Aurons-nous beaucoup de fruils Bévision des listes électorales. POPERINGHE. Cercle Musical La Philharmonie dit-on, ponr enlever l'opposition en 1908 le* sièges de MM. Perscons, S'- Nicolas, Van Datnme, Ternaonde et Peten, Hasselt. Mais, il y a plus fort que cela, com me plusieurs sénateurs et députés lont déclaré une intéressante séance te nue il y quelques jours Bruxelles, par la Ligue Nationale de Propagande Libérale Certains collèges religieux délivrent leurs anciens élèves des diplômes fantaisistes. Pour en avoir la preuve, des libé raux, qui avaient fréquenté jadis ces établissements, ont écrit aux supé rieurs pour leur rappeler que de telle telle année ils avaient suivi les cours jusqu'en 4me ou en 3m*, mais leur de mandant de leur délivrer un certificat d'humanités complètes, afin de pou voir utiliser leurs 3 voix pour Bauver le ministère et la religion Les diplômes ne se sont pas fait at tendre Nos amis les ont fait entériner et s'ils n'avaient déjà eu leurs 3 voix raison de leurs propriétés ou de leurs fonctions, ils les auraient obtenues, grâce leurs faux diplômes Un régime électoral, qui donne lieu de telles fraudes matériellement im possibles dans les établissements offi ciels mais pratiquées sur une grande échelle par plusieurs instituts reli gieux, doit être condamné par tous les honnêtes gens. Ce n'est que grâce ces tripatouilla ges inouïs des listes électorales que nos adversaires se maintiennent au pou voir. 11 est plus que temps d'y mettre un terme et il est espérer que les libé raux, même les plus modérés, finiront par le comprendre avec nous. En dehors du suffrage universel pur et simple, il n'y a plus de salut Le synode national protestant, réuni Montpellier, a télégraphié M Fal- lièressa joie de s'être constitué en as sociation cultuelle selon la loi de sépa ration et de pouvoir poursuivre,dans la liberté et la paix, sous ce régime de liberté et d'ordre, son œuvre de religion (Voilà nue jolie leçon l'a dresse de l'église catholique, qui pré tend que le nouveau régime est un régime «l'effroyable persé cution.) [Le Petit Bleu, Dimanche 10 Juin 1906, édition B, n° 161). Un gros événement grammatical se prépare pour la fin de l'année scolaire la réforme de l'orthographe. On la croyait oubliée, enterrée mê me. Elle ressuscite. Ou se rappelle que deux commissions depuis trois ans. ont eu l'examiner successivement l'une nommée par le ministre de l'instruction publique, M. Cbaumié. le 11 Février 1903, et qui a eu pour rapporteur M Paul Meyer, a réclamé un assez grand nombre de changements orthographiques, un chambardemeut a dit M François Coppée l'autre, nommée par l'Acadé mie française, qui a eu pour rapporteur M. Emile Faqoet - personnellement favorables la réforme a tout reje té ou peu piès. Pour trancher le débat, M. Bienve nu-Martin, successeur de M. Chaumié, institua, au mois de Juillet dernier, une troisième commission, dont les conclu sions, celles-là, seront définitives. Cette commission vient de terminer Bas travaux et de désigner comme rap porteur M. F. Bruuot, professeur d'his toire de la langue française la Sor- bonne. D'après les déclarations qu'a faites celui-ci un interviewer, les réformes préconisées par la commission sont les suivantes I. VOYELLES. y grec ayant le son de i simple est supprimé par tout. On écrira analisecriple, comme asile et cristal. Mais y ayant le son de deux t subsiste pays, essayer. II - CONSONNES. 1° s final remplace partout x (sauf dans les cas où Vx se prononce, comme dans borax, silex. Par suite, et cette simplifies tion est capitale s seul sera employé comme marque uniforme du pluriel dans les nom" e< les adjectifs (plusd'ex ceptions en ou. en au, eD eau, en eu, etc des genous, des cheveus, des épous heureus. 2° h est supprimée dans les groupes grecsrh et th. On écrira ritorique comme rapsodie, téatre, comme trésor. 3°ph grec est remplacé partout par f on écrira frénologie comme frénésie. 4° g doux (devant e et i) est remplacé partout par jpionjon comme donjon, ga- jure comme injuremanjernous manjons. 5° Les CONSONNES DOUBLES (sauf ss) disparaissent peu près par tout où elles se prononcent comme une consonne simple on écrira apauvrir, agraver, gibelote, paysaneetc comme apaiser, agrégré, matelote, courtisaneetc. En un mot, plus de consonnes inutile ment redoublées. La nouvelle orthographe sera obliga toire dans les écoles et aux examens. A lire le compte-rendu de la séance du Conseil communal du g Juin der nier, on dirait que la question du chemin de fer vicinal d'Ypres Bail leul a fait du chemin l'exécution de cette ligne serait décidée et la ville interviendrait pour une somme de 64,000 francs payables par annuités de 2,240 francs. Dans toute question sérieuse, il y a un côté qui prête rire. C'est ainsi que dans l'exposé des motifs en fa veur de la reprise par l'Etat du tron çon Kemmel-Warnêton, Mons Co- laert qui ne se doute jamais de rien, voyant tout au beau, capable, en vue de s'assurer un peu de popularité, d'engager les finances de la ville dans une entreprise peu sérieuse, affirme que cette reprise constituera une excellente affaire, puisque ce tronçon joint l'embranchement de Poperinghe Kemmel ouvrira une voie directe entre la Lys et l'Yser. Comme le bourgmestre de la ville d'Ypres a déjà affirmé tant de choses qui ne se sont pas réalisées (le ren versement de M. Nolf, avec une grande majorité, prédit en 1902 et en 1906, escompté même pour 191 o il est donc, de toute prudence, d'ac cepter ses prophéties sous bénéfice d'inventaire. Quand notre Premier parle des re lations commerciales entre Poperin ghe et Warnêton, avec son emphase habituelle, il y a de quoi pouffer de rire. Le monde commercial sait que le grand chiffre d'affaires entre ces deux localités se borne quelques balles de houblon et une vingtaine de wagons de chaux vive. On voit donc, avec quelle désin volture, notre Maïeur se permet de faire gober ses naïfs conseillers les bourdes les plus grossières. Et dire que parmi ces intellectuels il ne s'en trouve jamais un qui ait le courage de relever les bêtises de notre féministe et de le mettre au pied du mur. Chacun sait que le terrain acciden té parcourir par la ligne de Pope ringhe Kemmel offre de grandes difficultés cette ligne coûterait les yeux de la tête et ne produirait ja mais assez pour pouvoir couvrir ses frais d'exploitation. Vraiment, ce serait une folie de persister vouloir cette ligne, car elle ne pourra servir qu'à compro mettre les recettes futures de la ligne d'Ypres Bailleul qui sera réelle ment une ligne d'avenir. En voyant avec quelle légèreté nos édiles engagent les finances de la ville, on dirait franchement que l'ar gent du contribuable n'a aucune va leur. Ah si c'était le leur, nos aigles réfléchiraient bien Quels administrateurs Sous l'influence de la température humide, l'herbe folle pousse dans cer taines de nos rues avec une abondance que l'on peut comparer la multiplica tion parasite des nouvelles écoles poli- tico-philosophico-socialeuses de l'heure présente. Nous aimons l'herbe 60us tous ses as pects elle est la parure des sentiers rustiques elle est mêmetolérabledans ces ruelles urbaines, étroites et compo sées de vénérables façades enfumées il y a accord alors entre cette végétation insouciante et l'abandon solitaire de ces quartiers oubliés mais là seulement elle est sa place elle semble y avoir uue missiou Amortir le bruit soulevé sur le pavé raboteux par les rares pas sants. Mais ailleurs, dans nos rues moder nes fréquentées, au pavé plus uni, au trottoir mieux équilibré, l'herbe qui pousse vousades allures insolites d'en vahisseur sauvage elle apporte avec eile des signes de ruine et de délabre ment elle se fait accusatrice toute molle et îuoffensive qu'elle soit; elle dénonce la négligence des mortels char gés pour le voxpopuli de l'entretien de la voie publique. Si elle pouvait parler, elle dirait Nous sommes ici, nous ne savons comment au hasard du vent qui sème les gerbes l'aventure nous de mandons retourner dans nos ruelles obsouies, entre des pavés plus acciden tés et pittoresques, parmi nos vieilles façades débonnaires, nos pignons ver moulus dont l'ombrenousest indispen sable. Voilà qui est parler. Et c'est Cloître S' Martin que nous avons ouï, entre deux rafales, ces paroles sensées car nous les avons entendues, quoique nous disions plus haut une voix fluette, une voix de brise, une voix de confidence. Et promenant nos regards aux alen tours, nous avons vu que le Cloître S' Martin était tout verdoyant, tout fris sonnant de verdure une nappe ondu lante dont les petits flots allaient se briser aux trottoirs comme sur des écueils. Eh bien vrai, l'herbe a raison, il faut la renvoyer ailleurs, la rendre son antique décor. Le Cloître S' Martin est une place quasi moderne où la circula tion est gr ande. Et il faut agir d'autant plus vite que la place voisine est elle- même menacée d'être submergée jus- qu'aux pieds de l'illustre homme d'état; que dirait ou si, un jour, l'imposante statue disparaissait sous un linceul de gourmandes moisissures Les assassins d'Hazebrouck, qui se sont rendus coupables de plusieurs cri mes en Belgique, sont détenus, comme on sait, la prison de Béthune. L'un d'eux, Abel Follet, vient de fai re d'intéressantes révélations. Il a re connu avoir commis, avec un sieur Guyar dit Lapar, actuellement détenu la prison d'Ypres, et deux autres Belges, dont il ne peut donner le signa lement, un assassinat dans le Pas-de- Calais. Muni de ces renseignements, le juge d'instruction de Béthune, M. Boudry, s'est rendu Courtrai avec M. Deran- sart, procureur de la République. Les deux Belges inconnus ont après quelques recherches été découverts Wevelghem Ce sont les sieurs Dekim- pie, Henri, 38 ans et Alphonse Verbec- que, cabaretier, marchand d'étoupes et de chevaux, titulaire de 21 condam nations. Us ont été écroués la prison de Courtrai Abel Follet a reconnu que le lieu où les membres de sa bande écoulaient le produit de leurs crimes était Foperin- ghe. Avec l'aide du parquet d'Ypres, M. le juge d'instruction de Béthune a pu retrouver chez une femme Forret, ca- baratièra Poperinghe, une broche, un bracelet et uue chaîne. La femme Forret a prétendu avoir acheté ces bijoux. Ajoutons que les deux Belges arrê tés Courtrai ont leur actif, d'après les récentes découvertes de l'instruc tion. un acte de brigandage commis Neuf-Berquin. Malgré le printemps froid et humide que nous venons de subir, les céréales et les fruits s'annoncent bien. Le colla borateur agricole et horticole de Chas se et Pêche le constate ainsi Le foin est magnifique cette année, dit il il est espérer que la fenaison ne sera pa3 contrariée par le mauvais temps. Les céréales ont bonne apparence, mais, comme les autres produits de la terre, elles sont en retard. Il est peu près certain que le ren dement des pommes de terre hâtives sera maigre, puisqu'elles n'ont eu que du mauvais temps peadant la durée de leur croissance quant aux pommes de terre pour la provision, bien cultivées s'entend, leur apparence est très belle; viennent la cessation des pluies et le retour de la chaleur, les tubercules se ront très abondants. Les produits des fruits pépin, poires et pommes, seront cette année, d'une abondance extraordinaire il eu est de même des prunes et des cerises les abricotiers ont un peu souffert quant au raisin cultivé en plein air, moins d'un été torride, il ne mûrira pas. VILLE D'YPRES. 1907-1908, Le Collège des Bourgmestre et Eche- vins de la ville d'Ypres porte la con naissance du public, qu'en conformité de l'articlo 55 du code électoral, il sera procédé, du lr Juillet au 31 Août pro chain, la révision des listes des ci toyens appelés participer l'élection des membres des Chambres législati ves, du Conseil provincial et du Con seil communal, du lr Mai 1907 au 30 Avril 190b. Suivant l'article 54 de la même loi, tout citoyen est invité produire, avant le lr «Tuillet au Secré- tariatcommunal, les titres de ceux qui, n'étant pas inscrits sur les listes en vigueur, ont droit 1 electorat, ainsi que de ceux qui, ne figurant sur ces listes que pour un nombre insuffisant de votes, ont droit des votes supplé mentaires. Les citoyens ont intérêt observer cette recommandation, afin d'éviter, autant que possible, les réclamations devant le collège et devant la cour d'appel. Ypres, le lr Jui^k0$6. Les Bourgmestre et échevins, R Colaert. Le secrétaire ff. N. Boudry Sérénade au Président d'Honneur >1. E. Valclce, DIMANCHE 24 JUIN 1 906, 11 heures du matin. PROGRAMME 1. 75ma Anniversaire, marche militaire avec trompettes et tambours. EVan Elslande. 2. Cavalerie légère, ouverture de Suppe. 3. Molern-Scotlisch. Arr. Van Elslande 4 Les Mousquetaires au Couventfantai sie. Varney. 5 La Maltchichemarche Espagnole Bortl. 6. Ronde des Elfessuite de valses. Gung'l. A 4 h Promenade et Tir la Cible chinoise. A 8 h Souper offert par M. R- Yalcke, Président d'honueur.

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Le Progrès (1841-1914) | 1906 | | pagina 2