Chronique de la ville. Le repos dominical. L'instruction du peuple. La naissance d'une Princesse. Le Houblon belge. La Tuindag. Aujourd'hui et jadis. m a', heureuse, est de 3.662 unités par jour elle a plus que doublé. En 23 ans, la criminalité a augmenté de 37 la mendicité et le vagabondage de 130 °/0. Vive la calotte Le Journal de Mons critique sod tour le Repos Dominical Le gouvernement, comme M. de Smet de Naeyer l a reconnu, a fait fausse route en décrétant le Repos do minical Les protesta'ions provoquées par l'applicatiou de la loi sont peu près générales et les protestataires espè rent que les pouvoirs publics rentreront dans la bonne voie en substituant plus tard le repos hebdomadaire au repos dominical. Dans plusieurs villes, les patrons, avec le concours de leort employés, ont gardé leurs magasins ouverts dans l'après-midi pour ne pas perdre des recettes importantes. L'un d'eux disait unconfrère que s'il avait obéi àla loi, ses affaires se fussent chiffrées par une perte importante. Cependant, après une première, après une seconde amende, il devra bien se soumettre comme ses collègues tout en constatant que la loi lui cause un préjudice énorme. Le plus typique, c'est que les pa trons récalcitrants sont appuyés par leurs employés des deux sexes, qui re çoivent un salaire extraordinaire et obtiennent dans la semaine leur coDgé. Pourquoi la loi est-elle intervenue pour protéger des citoyens qui répu dient son intervention Tout simplement pour faire triom pher un principe confessionnel. La liberté du travail est offensée par une législation de ce genre qui se trom pe en croyant améliorer le sort des tra vailleurs Elle leur supprime certaines ressources pour leur assurer un repos qui leur était acquis hebdomadaire ment. Fausse route Lob orateurs libéraux l'ont montrée pendant la discussion de la loi et bien tôt chacun, reconnaissant qu'ils avaient raison, parfaitement raison, l'opinion publique demandera que l'on assure le repos hebdomadaire eu faisant dispa raître la législation défectueuse et ty- rannique du repos dominical. Du Matin d'Anvers Certains journaux voudraient impo ser cette conclusion que seule la reli gion peut enrayer la criminalité. Nous n'avons jamais contesté l'influence morale de la religion mais nous avons démontré vingt fois que la religion sans instruction n'est nullement une garan tie. Nous pourrions en trouver une preuve dans le fait que la criminalité ne cesse do croître en Belgique, en dé pit du gouvernement catholique, qui, depuis vingt-deux ans, favorise la reli gion do toutes ses forces. Mais une autre preuve nous en est fournie par la statistique de M Henry Joly. Cecriminaliste s'étounede la pro pensionparticulièrede lafemme belgeà commettre les délits les plus caractéri sés, et il écrit En France, la propor tion des femmes dans la criminalité totale est de 13 p c En Belgique, elle est de 23 26 p. c. pour les crimes de 12 p. c pour les délits, de 36 37 p c. pour les contraventions Ce phénomène est caractéristique, car la femme belge est en général reli gieuse, bien plus religieuse que la fem me française. Commentexpliquerait-on sa criminalité supérieure morns de s'en prendre la religion, ce qui serait absurde si l'on ne tenait pas compta de son ignorance qui, en effet, est la mentable Nous connaissons quantité de ménages ouvriers où, tandis que les garçons vont l'école, on retient les fil lettes la maison pour aider au ména ge ou pour soigner de6 bébés de quel ques mois. Parcourez les quartiers pauvres, je tez un coup d'œil dans les 350 impasses qui existent encore Anvers et vous serez confondu du nombre de u petitès mères de sept huit ans que vou9 y verrez Pauvres petites, dont la place serait l'ccole, qui sont dans l'âge où les autres enfants lisent les contes de fées, et que l'on éciase sous les charges maternelles, en leur enlevaut toute illusion, en désenchantant leur jeune âme, comme on creuse leur front ingé nu d'une ride prématurée L'instruction obligatoire n'aurait pas seulement pour effet de faire aller l'école les petits malheureux qui ne re çoivent aucune instruction en rete nant tous les enfants l'école jusqu'à 14 ans, elle substituerait une solide instruction primaire une instruction qui, dans les conditions actuelles, est vraiment dérisoire. Au Moniteur d'hier matin figure l'a vis suivant Le prince et la princesse Albert de Belgique ont été profondément tou chés des nombreuses marques de sym pathie qu'ils ont reçues l'occasion de la naissance de S A. R. la princesse Marie, leur fille bien aimée Leurs Altesses royales auraient été heureuses de pouvoir remercier indivi duellement tous ceux qui ont témoigné de la part qu'ils prenaient l'heureux événement qui vient de s'accomplir. Ne pouvant, leur grand regret, réaliser ce désir, Monseigneur le Prince et Madame la Princesse ont voulu, au moins que le Journal officiel portât au public l'expression.de leur vive recon naissance. La nécessité de perfectionner les procédés de culture et de préparation. M d'Huart, en son rapport paru aux Documents parlementairesexpose que cette culture traverse, depuis quelques années, une crise grave. On a allégué pour l'expliquer de multiples raisons, écrit-il, mais la cau se principale semble être la surproduc tion amenant l'âpre concurrence que se font sur les marchés du monde les pro ducteurs de houblon Le seul remède efficace apporter cette situation, c'est le perfectionne ment des procédés de culture et de préparation du houblon. L'honorable ministre de l'agriculture a été bien inspiré en encourageant d'une part l'initiative privée, en prenant d'autre part des mesures administrati ves dans l'intérêt de la culture du hou blon. Il existe actuellement quarante asso ciations houblonnières, organisées sous forme d'unions professionnelles, dans toutes les régions houblonnières du pays, qui s'occupent do réaliser les ré formes et les perfectionnements préco nisés par la commission extra parle mentaire des conférences nombreuses sout données au sein de tous ces grou pements, par des spécialistes. Chaque hopboud possède un ou plusieurs champs d'expériences et de démonstrations relatives la sélection des variétés, la fumure rationnelle, la conduite des plantes sur fil de fer, etc. Il a été organisé, au cours de 1905 et dans les pays de la petite culture seul, dix-huit essais sur fil de fer; ceux-ci outobtenn un succès marquant Les frais d'installation des houblon nières sur fil de fer ne sont guère plus élevés que ceux occasionnés par l'éta- b isseineut de houblonnières sur per ches par contre, l'usure est beaucoup moins prononcée dans le premier cas, de même qu'il y a moins de dégâts craiudre des coups de vent, moins d'at teintes de maladies chryptogamiques et autres. Le rendemeut est de 10 30 p. c. plus élevé et la quantité semble préférable II y a donc lieu de conti nuer développer ces essais, qui de vraient être tentés dans chacune des associations houblounièies. De tous temps, ce sont les procédés de préparation du houblon, plus enco re que les méthodes de production, qui ont laissé désirer. C'est donc juste titre que dans ces derniers temps les efforts se sont portés principalement de ce côté En vue d'amener les planteurs améliorer leurs séchoirs, il a été pro cédé dans chaque commune la trans formation d'une ou de plusieurs tou- railles qui sont devenues autant de mo dèles destinés guider les membres du syndicat Un concours de séchoirs a été ouvert, et c'est par centaines que les planteurs se sont fait inscrire Cela prouve tout la fois les bonnes dispo sitions qui animent les houblonuiers et l'opportunité qu'il y a pour les pou voirs publics subsidier cette heureuse initiative, car le séchage semble être le côté faible pour le houblon belge. Tout en stimulant par ces moyens et par des expositions les planteurs de houblon perfectionner 13 culture et la préparation de leurs produits, les unions houblonnières ont eu l'heureu se idée de faire participer les brasseurs et les négociants ses expositions non seulement ils peuvent aider les plan teurs de leurs conseils, mai9 il était utile qu'ils pussent juger des efforts faits et des améliorations réalisées. Ces expositions, qui sont très suivies, ont att iré l'attention des acheteurs sur les houblons belges, et déjà plusieurs plan teurs qui avaient amélioré leurs pro duits les ont vendus des prix de 5 et 10 francs au dessus du cours normal. C'est de bon augure pour l'avenir. Il est permis d'espérer que la vente et l'achat du houblon d'après la quali té et la variété se généraliseront lors que le brasseur belge sera mieux fami liarisé avec nos produits nationaux, c'est à-dire lorsqu'il les connaîtra da vantage et sera complètement même de les apprécier en connaissance de cause. M le ministre de l'agriculture a donc bien tait de subsidier les exposi tions nationales qui ont été tenues ré cemment Liège, Bruxelles et Garni, et où chacune d'elles ont participé plus de trois cents exposants. Les mar chés d'Alost et d'Assche obtiennent aussi un succès grandissant. Les bras seurs y viennent nombreux et commen cent apprécier la valeur des houblons belges améliorés. Le jour où cette pra tique se réalisera, le planteur aura in térêt immédiat, cause du prix supé rieur qu'il obtiendra, améliorer la qualité de ses produits. La section cen trale engage le département de l'agri culture persévérer dans la voie qu'il s'est tracée elle croit qu'il y aurait lieu de compléter par quelques tracts l'enseigm ment donné par les exposi tions et les conférences. Un membre de la section, considé rant que le meilleur moyen d'améliorer la situation matérielle des planteurs serait d'introduire des variétés de hou blon de qualité supérieure celle actuellement cullivée, a préconisé l'at tribution de subsides accorder pen dant la période improductive aux cul tivateurs qui consentiraient renouve ler leurs plantations Mais la section n'a pu se rallier cette manière de voir en raison des difficultés d'application et du précédent qui serait posé pro pos des autres produits agricoles. (Ze Malin de Bruxelles o Les fêtes de la Tuindag sont ter minées; favorisées par le beau temps, il y a eu beaucoup de monde, les deux Dimanches. Il serait oiseux de parler longue ment des festivités, et ce serait peu régalant pour le public puisqu'il a pu les apprécier de visu. Nous serons donc bref. Le concours pour pinsons n'ayant pas été inquiété par le Parquet, s'est passé sans le moindre accident la procession de N. D. de Tuine a fait sa sortie traditionnelle, la grande joie des parents, qui avaient un en fant costumé pour la circonstance. N'hésitons pas dire que les con certs ont réussi et qu'ils ont rendu de bonne humeur, les musiciens de l'harmonie communale. Ces braves musiciens comptent, avec ce qu'ils ont touché, faire un petit voyage aux bords de la mer, pour se reposer de leur surmenage. La distribution des prix aux élèves de l'Ecole Moyenne s'est faite dans la plus grande simplicité les mem bres du Bureau administratif, pres que tous hostiles aux écoles officiel les, y ont brillé par leur absence et M. le Bourgmestre, si loquace en temps d'élections, pour calomnier ses adversaires politiques, a été muet comme une carpe. Les concours de chèvres et de chiens, grâce la compétence des membres de la Commission, ont pu se terminer, la satisfaction géné rale, la police n'a pas dû intervenir et aucun procès-verbal n'a dû être dressé. Le ballon, aux sons de l'air de N. D. de Tuine, est monté dans les airs sans accident les voyageurs- amateurs ont eu au commencement la frousse, heureusement pour eux, l'aéronaute avait tout prévu, il s'était muni chez Callewaert d'un gros bal lot d'imprimés au moment, où le ballon avait péniblement atteint une certaine hauteur, il a jeté par dessus bord des milliers de pamphlets n'ayant pu être distribués avant les dernières élections dès que le bal lon fut délesté, il prit la direction de Courtrai, ville également administrée par les cléricaux. Ces Messieurs n'ont eu rien de plus empressé et, cela uniquement pour embêter leurs amis politiques Yprois, de donner leurs fêtes le même jour fixé pour celles d'Ypres. Comme les cléricaux s'aiment en- tr'eux ils sont vraiment charmants. Le festival a été, malgré les qua tre mille francs de primes, très mé diocre, non sous le rapport de la quantité, mais sbus celui de la qua lité abstraction faite de cinq socié tés convenables, le restant était digne de figurer dans un festival Zoute- naye. La musique actuelle de Warnêton ne vaut pas celle qui fut dirigée par M. Wittebroodt les bleus de Co nfines, la musique de l'opposition, les vrais catholiques (oh ma tête) est très nombreuse. Elle pourra plus tard se produire en public avec quel ques succès, mais pour cela il lui faudra encore beaucoup de répéti tions. Nous avons aussi entendu la musique des Pompiers de Poperin- ghe, elle a exécuté passablement deux morceaux de son riche réper toire, les mêmes qu'elle avait donnés ici au dernier festival elle n'aime pas changer de morceaux, elle vise les jouer la perfection. Puis la musique de Loo, quoique très modeste, a épaté le public en donnant deux morceaux choisis et étudiés. Elle a été particulièrement applaudie avec le morceau intitulé la Douma arrangé par M. Mieroo- kiski. Le piston, un premier prix du Conservatoire, s'est distingué par son souffle puissant et la finesse de son jeu. A entendre cette musique entraînante et nourrie on se serait cru au milieu de cette nouvelle as semblée, où tant de défenseurs de toutes les libertés se sont révélés comme orateurs distingués il y a dans cette musique de la fougue et de la rudesse orientales. Enfin la palme revient la musi que de Voormezeele le solo pour grosse-caisse a occasionné la fuite de tous les auditeurs au grand mécon tentement des cabaretiers. Il serait superflu de parler du feu d'artifice, il a fait, comme les an nées précédentes, un fiasco complet. Beaucoup de bruit et de fumée. Lorsque, en 1890, lors du Festival qui attira, en notre cité, au delà de 90 musiques étrangères, M. Bossaert, faisant, cette époque, fonctions de Bourgmestre, remerciant et compli mentant les musiques de Bergues et de S1 Orner, dit, entre autres, que, si la Marseillaise était le chant natio nal de la France, la France était la Marseillaise des Nations, la rédac tion du Journal, se voilant la figure la façon de Tartufe, s'indigna froid et s'écria, avec une feinte hor reur, que le magistrat avait glorifié une époque néfaste, et ce au mépris du sentiment de la majorité des Yprois qui ne voulaient avoir rien d* commun avec la France de la Marseil laise Moins de trois mois après, et par une de ces cinglantes ironies du sort, la Patrie de Bruges annonçait que> l'occasion d'un déjeûner offert chez

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1906 | | pagina 2