Chronique de la ville.
Ce qu'ils devraient faire.
Itcl igion et Politique.
Une nouvelle
victoire libérale.
L'Internationale noire.
Le Père de la Cité.
Un
gaspillage de 2,000 fr.
pins sincère aux saines traditions de
travail et d'oubli de soi qui reportèrent
les catholiques au pouvoir en 1884.
De celles ci eout encore emplies, gar
dons-nous bieu de le passer sous silen
ce, beaucoup d'âmes vaillautes parmi
les catholiques du pays de Nainur.
Mais que nous sommes loin cependant
des enthousiasmes irrésistibles d'autre
fois.
Le parti catholique namurois, me
disait un vieux lutteur,s'est singulière-
mant amolli depuis notre temps.
Les germes de désagrégation se multi
plient dans son organisme et s'il n'y
prend garde il va droit, non pas la
défaite, mais l'écrasement. (Je qu'il
lui faut, c'est une solide socousse qui
en refasse un parti jeune et démocrati
que, où le vrai mérite davantage aura
ses droits.
A côté des querelles coupables, il y
aies paresses invétérées des catholiques
notables, propriétaires cossus qui, bien
que réclamant les premières places en
toutes choses et infiniment intéressés
au triomphe du parti de l'ordre, se
sont, c^tte année de lutte ardente s'il
en fût, prélassés douillettement dans
les plaisirs de la capitale jusqu'à la
veilleou jusqu'au lendemain même des
élections. Leur main s'ouvre toute gé
néreuse au club bruxellois, mais se fer
me pour la caisse du parti de la pro
vince où se trouve leur campagne
et où ils absorbent les mandats de
bourgmestre.
Au plein de la campagne du 27 Mai,
ils ne ruminaient, eux, que toilette et
dadas du concours hippique, tandis
que de pauvres diables de catholiques,
qui on ne laisse que des rogatons,
bataillaient d'estoc et de taille autour
du drapeau catholique qu'ils défen
daient, eux, non pas en égoïstes, mais
en chrétiens dévoués et généreux.
Il faut le dire bien haut avec un Tu-
rinaz, «ce sont-là des paresseB et de-
prodigalités d'hommes du monde qui
irisent la lâcheté et la trahison.
Tout cela est bien loin du dévoue
ment et du désintéressement et cepen
dant jamais le clergé et les congréga
tions de toutes sortes ne furent plus
nombreux.
Mais où sont les neiges d'antan
Si le parti clérical était doué de quel
que clairvoyance ou d'un peu de géné
rosité, il pourrait jouer un rôle bien
dangereux au point de vue des espé
rances et des prétentions du parti libé
ral.
Il pourrait reprendre pour son com
pte et exécuter loyalement les réfor
mes portées au programme de ce parti
le suffrage universel, l'instruction obli
gatoire et le service personnel.
L'impossibilité d'une rés.stance ces
réformes se manifeste chaque jour de
la manière la plus éclatante cette ré
sistance affecte le parti clérical d'uue
tare réactionnaire et anti-patriotique
bien périlleuse pour son maintien au
pouvoir or, il est de toute évidence
que s'il venait le perdre, ce serait
pour toujours Les progrès du parti li-
bérul sont certains Ils sont lents, pa
tients et méthodiques et les conquêtes
en sont rendues plus fermes et plus ir
révocables.
Si le parti clérical, portant un géné
reux déti au parti rival, s'attachait
accomplir les trois réformesessentielles
portées au programme de celui-ci, il
restaurerait ainsi sou prestige compro
mis, et b'il devait même tomber du
pouvoir par l'effet de ces réformes, il
succomberait du moins avec assez
d'honneur pour lui permettre l'espé
rance de ressaisir sa puissance après un
temps d'épreuve
Il n'est d'ailleurs pas démontré que
l'accomplissement de ces réformes doi
ve être le signal de sa chute il se pré
tend appuyé sur la majorité du pays
ilès lors, pourquoi ne consentirait il
pas expurger du vote plural le suffra
ge universel Appuyé sur le suffrage
universel opéré de cette tumeur mali
gne qui permet de contester la légitimi
té de tons ses triomphes, il serait bien
puissant. Le même, on réalisant l'in
struction obligatoire que l'état du pays
réclame d'uue manière si pressante, il
vaincrait l'opinion qui le représente
comme étaut le parti de l'ignorance et
comme ne prenant sa force que des suf
frages inconscients do populations es
claves de l'obscurantisme. Enfin, en
accomplissant, contrôles ré-Ltances du
pa.lli Woeste, la réforme militaire et
en satisfaisant aux exigences de la dé
fense nationale, il s'arrogerait tin pres
tige de patriotisme et de dévouement
aux intérêts nationaux qui lui est com
plètement et juoteuieutrefusé aujourd'
bui.
Certes, il affaiblirait ainsi le parti li
béral eu lui prenant son programme,
m lis ce parti dont le désintéressement
est la caractéristique, se consolerait
aisément d'être écarté du pouvoir en
voyant s'accomplir sous les auspices du
parti rival, les réformes auxquelles il
a attaché son honneur.
Ainsi le parti clérical aurait préparé
l'œuvre de la paix publique, et aurait
basé son existence sur les principes mê
mes qu'il dispute aujourd'hui l'op
position serait en quelque sorte désar
mée et réduite une guerre de chi
cane sur des questions d'applications
et d'administration.
Tel est le lôleque la sagesse politi
que dicterait au parti conservateur.
Mais ce rôle, il est incapable de le sai
sir. Pourquoi Parce qu'il est non pas
le parti conservateur mais le parti clé
ricalcomplètement subordonné aux in
térêts égoïstes du cléricalisme et ne
pouvant avoir d'autre politique que de
servir ses intérêts peine d'être aban
donné par l'épiscopat et le clergé, dont
l'actif et frauduleux concours est la ga
rantie de 6a domination. Il ne peut re
noncer au vote plural parce qu'il aper
çoit clairement que cette combinaison,
favorisant les fraudes les pluséhontées
dans la confection des listes électorales,
est la seule base do sa puissance, et que
le suffrage universel rendu sa sincéri
té l'aurait promptemrut abattu 11 ne
peut admettre l'instruction obligatoire
parce que la science, même distribuée
faibles doses, aurait rapidement ba
layé les superstitions moyennageuses
qui lui attachent les masses rurales. Il
ne peut eufin entrer dans les voies de
la réforme militaire, raison de l'im
popularité passagère mais énorme que
cette réforme jetterait sur lui dans les
campagnes flamandes bassement atta
chées la prime des miliciens.
Donc le parti clérical, esclave des in
térêts de ses séides, n'entrera pas dans
les voies réformatrices. Il continuera
végéter, vivoter la faveur de la
fraude et de la corruption. Il n'accom
plira ni les vœux de son programme ni
ceux du programme libéral, et il lais
sera ce dernier parti la charge et le
devoir de le détruire pièce pièce par
le travail lent et pénible mais sûr, de la
représentation proportionnelle. C'est,
tu somme, ce qu'il faut désirer tant au
point de vue du parti qu'au point de
vue de l'avenir du pays.
Qu'un ouvrier de chemin de fer, un
facteur des postes ou bien encore un
modeste douanier pousse la naïveté
jusqu'à vouloir suivre le conseil que
lui donne notre devise nationale L'U
nion fait la force qu'il veuille, en un
mot, s'unir ses frères de travail pour
essayer de défendre son salaire et ses
droits, et il verra s'accumuler sur sa
tête l'orage menaçant de toutes les fou
dres ministérielles.
Qu'un fonctionnaire libéral se per
mette de recommander ses proches
voisins, dans la discrétionde l'intimité,
la liste de son parti, toute la presse clé
ricale criera au scandale et le gouver
nement brandira la fameuse circulaire
sur la mêlée des partis
Mais qu'un autre fonctionnaire, aus
si commissaire d'arrondissement que
son cofègue d'Y près, aille an Cun-
grèi eucharistique prononcer des ha
rangues d'un cléricalisme échevelé, et,
du coup, le roud-de-ciur grandiloquent
se trouvera haussé au niveau des génies
contemporains. La presse bien pensan
te le portera aux unes, et Ron puissant
chef, M. de Trooz, guettera l'occasion
propice pour lui donner de l'avance
ment
C'est dans l'ordre des choses naturel
le. Le Bien Public tente tout d'abord
de soutenir que le fonctionnaire en
cause, en pérorant dans cette pieuse
parlotte, où M. Woeste l'exécuteur
îles œuvres politique? de l'Eglise, a in
diqué la meilleure façon de fabriquer
les électeurs cléricaux, faisait de la re
ligion et non pas de la p ilitiqne Mais,
comprenant que cette fumisterie est
Uu peu forte de café comme on dit
l'Académie de Belgique, il s'empresse
de se contredire et de plaider pour son
protégé les circonstances atténuantes
Que disous nous, c'est pour toute l'E
glise qu'il prononce des plaidoyers. A
l'en croire, si les politiciens ne s'occu
paient pasde l'Eglise,l'Eglisenes'occu-
perait pas des politiciens
Mais alors, si l'Eglise ne veut rien
devoir aux politiciens, la politique
et, par conséquent, aux pouvoirs pu
blic*, il y a moyen de s'entendre.
Qj't Ile renonce aux allocations budgé
taires qu'elle cesse de faire payer par
les contribuables, pratiquants ou non,
l'entretien de ses locaux, de ses clubs
religieux Qu'elle fasse disparaître des
écoles publiques et des casernes les au-
môuiers, abbés et vicaires, qui ne sont
pas plus en place que les caporaux de
l'Armée du Salut. Qu'en un mot, elle
se libère de l'Etat. Toutes les voies de
la liberté des cultes, de la liberté d'as
sociation, de la liberté de la presse et
de la parole lui sont largement ouver
tes.
Il y a cent parier que le Bien pu
blic ne l'entend pas de cette oreille il
vent, avec ses pareils, tous les droits
et toutes les libertés pour les seuls clé
ricaux.
Et son plaidoyer pour le fonction
naire cierico politicien de Tournai,
vient ajouter une démonstration nou
velle au faisceau de preuves qui crève
les yeux.
Une élection provinciale partielle a eu lieu
Dimanche dans le canton de F'orenville par
mite de la mort du docteur Jacques, conseil
ler clérical, qui seul parvint se faire élire
il y a deux ans, les deux autres sièges allant
aux libéraux.
N"S amis viennent de remporter une
nouvelle victoire leur candidat, M. le
docteur Goffinet, est élu par 2,455 voix
le candidat cléricil, M Henrotte, ancien
député permanent, qui resta déjà sur le
carreau au dernier scrutin, n'en obtient que
2,076 et son suppléant. M. Sironval, 1,985.
La majorité cléricale du Conseil provincial
de notre province s'émiette ainsi petit
petit, et dais deux ans les cléricaux pour
raient avoir de désagréables surprises
L'élection provinciale qui vient d'avoir
lieu Florenville est une grande victoire
libérale, non seulement parce qu'elle s'affir
me dans un Conseil des plus elé> ira .x, mais
encore parce qu'elle amène dans p reille
assemble?, un homme de va'eur et d'énergie,
qui gênera considérablement ses collègues
cléricaux dans leurs décisions lorsquecelles-ci
seront contraires au bon droit.
Le D' E'iiest Goffinet est un an ien élève
de l'Université libre de Bruxelles. Ardent
démocratp, il i-st ainsi un homme généreux,
qui cherchera avant tout rendre service
ses mandants.
Tous ceux qui le connaissent et qui, par
tant, l'ont en vive sympathie, ne dou'ent
pas de son dévouement.
Aux félicitations que M Goffinet mérite
pour son beau succès, il convient d'as ocier
les électeurs qui l'ont choisi pour leur man
dataire.
Le Courrier de Bruxelles fournit une
plaisante explication de l'immixtion du
clergé belge dans les affaires de France,
sous forme de l'adresse des Belges du
Congrès eucharistique au clergé fran
çais révolté.
La religion catholique, dit le pieux
orgaue. n'est pas UN BIEN NATIO
NAL MAIS INTERNATIONAL en
proscrire le libre examen dans un pays,
c'est froisser le sentiment, et dans ce
qu'il a de plus élevé, le droit de tous
les catholiques.
On ne s'attendait pas voir la pres
se catholique se lancer dans 1' inter
nationalisme d Elle a eu tellement
d'invectives contre l'Internationale
rouge qu'on était, peu préparé la voir
p.ôner l'Internationale noire (Jette
Internationale couleur aile de corbeau
existe, pourtant, et s'est affirmée au
Congrès île Tournai,avant de s'affirmer
dans les colonnes sacrées du Courier de
Bruxelles Dont acte.
Ce qui dépasse les bornes de l'auda
ce, c'est de prétendre que la France
proscrit le libre exercice du culte. Il
faut vraiment avoir sucé le lait de la
morale cléricale pour en arriver tra
vestir ainsi la vérité. Parce que le
l'api pourra désormais nommer les
évêques, sans l'agrément de l'Etat
français, et qu'en revanche le budget
de l'Etat cessera de nourrirdes milliers
de prêtres qui tirent leur subsistance
de leur sacerdoce, on ne sera plus li
bre de prier ou d'aller la messe en
France?. Nous défions l'organe cléri
cal de prouver ce qu'il avance
Mais il faut encore Hgna'er cette
perle du Courrier: Sera-i il dit. lors
que nous (Belges), nous mettrons ie
pied sur le sol français, que toute ma
nifestation publique de notre foi nous
sera défendue et que les églises catho
liques nous Beront fermées
Eucore une fois, il n'est question ni
de défendre la manifestation de la
foi ni de fermer les églises catholi-
ques Mais en supposant que cela fut
de quel droit les catholiques belges y
trouveraient ils redire Prétendent-
ils vraiment, au nom de leur Interna
tionale noire, dicter leurs lois la
France Un peu plus et ils revendu
queront le droit de mettre leur Emi-
nence Verte (M. Woeste) 1 Elysée,
la place de M. Fallières.
Si nous ne nous trompons, les prêtres
français défroqués qui viennent en
Belgique manifester publiquement
leur nouvelle foi., libre-penseuse,
sontgénéralement reconduits la Iron-
tière en deux temps et trois mouve
ments, l'instigation de cette même
preste catholique, qui prétend être li
bre de manifester autant qu'il lui plaît
l'etranger. Depuis Tartufe, décidé
ment, l'aplomb de nos pauvres saints
hommes n'est pas encore en décrois
sance Il s'en faut. (Je n'est plus la
maison d'autrui qu'il leur faut, c'est
tout son pays.
Dimanche dernier, 19 Août, a eu
lieu la distribution des prix aux élè
ves de l'Ecole communale de garçons
de notre ville. Le Bourgmestre, M.
Colaert présidait cette cérémonie.
Cruelle ironie Pendant qu'il adres
sait aux lauréats ses félicitations et
ses plus beaux sourires, il devait se
rappeler qu'il venait de refuser ces
jeunes gens la meilleure des récom
penses l'autorisation demandée, en
faveur des élèves primés de notre
école communale, d'une excursion
scolaire pour laquelle, le Comité du
Denier des Ecoles avait offert un
subside de 250 fr.
Voilà comment agit M. Colaert au
moment où tous les efforts des amis
du peuple tendent améliorer son
sort, l'instruire et le moraliser
Or, tout le monde sait que rien n'est
plus instructif et attrayant pour la
jeunesse que ces excursions scolaires
sous la conduite de dévoués profes
seurs. Notre maïeur seul semble l'i
gnorer, ou, plutôt, ne veut pas de ces
plaisirs pour les enfants du peuple.
Relisez le programme des fêtes de
la Tuindag, et vous verrez ce qu'il
préfère leur donner. La série com
mence par un concours de chant pour
les pinsons, plaisir barbare puisqu'on
prive ces pauvres oiseaux de la vue
pour rendre leur chant plus mélo
dieux, ou pour les faire répéter un
plus grand nombre de trilles jusqu'à
extinction de voix. (Notons que, par
tout ailleurs, ce divertissement cruel
est interdit l'égal des combats de
coqs).
Fuis encore des jeux variés au
Zaalhof, pour la plupart abrutissants,
et qui finissent par des soulaugra-
phies et parfois par des disputes et
des rixes.
Voilà quoi servent quelques uns
des subsides accordés généreuse
ment par M. Colaert, et il refuse net
son appui une chose bonne et utile
telle qu'une excursion scolaire.
0 Un Yprois.
Dans la dernière séance du Conseil
communal, un crédit de 2,000 francs
a été demandé par M. Colaert pour
désinfecter et combler la pièce d'eau
de l'ex-Jardin de la Gare, avec la
promesse qu'il sera suffisant, et cela
malgré les protestations de M. an"
denboogaerde, l'échevin des travaux