Chronique de la ville. Manifestation Nationale en faveur de l'Instruction obligatoire 18 Novembre 1908. Empoisonnement public. Analyse du gaz d'Ypres. Ces M essieu rs Le gaz et le Journal d'Y près. Le gaz d'Yp res et ses abonnés. A propos des funérailles Surmonl de Volsberghe. Le Stand d'Ypres. Théâtre flamand. de démonstration nationale en faveur de l'instruction obligatoire, a décidé de distribuer comme suit les ditiérents groupes de manifestants 1. Ligue de l'Enseignement (mem bres de la Ligue et manifestants ne désirant pas prendre place dans un des groupes ci après) 2. Enseignement primaire (fédération des instituteurs officiels et associations diverses d'instituteurs). 3. Enseignement normal (commis sions administratives, professeurs, nor- m a lis tes). 4 Enseignement moyen (bureaux administratifs, professeurs d'athénées et d'écoles moyennes). 5. Enseignement supérieur (univer sités, écoles spéciales, conseils d'admi nistration, professeurs, étudiants). G. Œuvres scolaires, circumscolaires, pœt scolaires 7 Sociétés de gymnastique 8. Sociétés d'anciens militaires 9. Sociétés littéraires, dramatiques, musicales, etc. 10 Sociétés philanthropiques, con seils des hospices, bureaux de bienfai sance. 11. Sociétés mutualistes (neutres). 12 Unions professionnelles et sociétés diverses (neutres) 13. Sociétés rationalistes. 14. Groupes libéraux (jeunes gardes, associations, cercles ouvriers). 15. Groupes socialistes (ligues, syn dicats, etc.) L'emplacement àoccuper par chacun de ces groupes pour la formation du cortège (boulevard de la Senne, boule vard Baudouin et Allée Verte), sera indiquéexactement toutes les sociétés participantes, qui sont priées d'en voyer leur adhésion au président de la commission organisatrice, rue de l'Ar bre Bénit, 32, Ixelles Bruxelles. A nos Concitoyens Tous les pays civilisés d'Europe ont établi l'obligation pour les parents d'instruire on de faire instruire leurs enfants la Belgique seule constitue une exception. Parmi les jeunes gens de vingt ans, plus de 10 °/0 sont totale ment ILLETTRÉS, et fort peu ont fait des études primaires complètes. C'est un délit que la nation d'aujour d'hui commet l'égard de la nation de demain c'est un formidable déficit in tellectuel et moral c'est une honte pour le pays. Il faut que Vopinion publique rappelle nos gouvernants au respect des droits de l'enfantau souci de 1 ''intérêt et de la dignité de la nation. A cette fin, la Ligue de VEnseignement a pris l'initiative d'un vaste pétitionne ment en faveur de Vinstruction obligatoi re la formule adoptée est empreinte d'un grand esprit de conciliation elle consacre le principe du libre choix de Vécole, et seuls ceux qui sont aveuglés par le fanatisme, ceux qui spéculent sur l'ignorance, ont pu refuser de par ticiper ce mouvement Deux cent mille signatures ont été re cueillies. La pétition sera rpmise l'Hôtel de Ville de Bruxelles, le 18 Novembre prochainaux membres des Uhambre lé gislatives partisans de la réforme sollici tée A cette occasion, la Ligue de VEn seignement organise une grande MANI FESTATION, qui soulignera la portée de la pétition et affirmera énergiqne- ment la volonté nationale. Nous invitons chaleur usempnt tous les bons citoyens, tons les amis de la lu mière et du progrèstous les défenseurs du droit de Venfant, se joindre nous que tons les groupestoutes les associa tions, dont la bannière est un symbole d'aspirations humanitaires viennent Bruxelles le 18 Novembre, et qu'un cortège imposant, défilant travers la Capitale, proclame avec enthousiasme l'inéluctable vœu d'émancipation de la penséel'ardente revendication d'une Belgique plus instruiteplus digne de la civilisation, plus apte féconder par Vinstruction son grand essor industriel et commercial. Cette manifestation unira dans un même élan prolétaires et bourgeois, ouvriers de la plume et du marteau, tous ceux doDt l'activité fait la prospé rité du pays en cette circonstance, qui fera uDe page d'or dans l'histoire intellectuelle et morale de la Belgique, tous oublieront p- ndant quelques heu res leurs divergences politiques ou philosophiques pour acclamer l'vnis son le prochain TRIOM PII E D E L IN STRUCTION OBLIGATOIRE. Pour la commission de propagande Le Secrétaire, Le Président, N S M E L T E N Fernand COLQ LE CONSEIL GÉNÉRAL Le Président, Ch BULS. Le Secrétaire Général. A LEVOZ. Les Membres Fr André, H. Bergé, A. Bogaerts Ad. BuyIF. Cambier.^ E C'antinieaux, P. Cuudde, F Cocq, Th. Daiimers, Delecourt-Wincqz, J. De- moor. H. Denis, J. Destrée, V Devo- gel, L Dollo. H Dupont, P Fredéricq, L. Fnrnémont, Ch. Gheude, Groe- niuckx, G. Herlant, E Hins, A Huis man, H La Fontaine, L. Leclère, A. Ley, A. Mabile, G. Maes, E Mahaim, J Massart, F. Masson, J. Mehauden, V Mirguet. L. Monchar, A. Noël, A. Nijns, J. Nijus Lagije, H Pergaaiéni, L Querton, Ch. Rossignol, A. Sluye, N. Smelten, Spinhayer, H. Speyer, J -B Tensi, H Vander Vin, E Vinck. Notre article de Samedi dernier, dénonçant la présence dans le gaz d'Ypres d'une forte proportion d'hy drogène sulfuré (poison violent), a produit en ville une grande et légiti me émotion. Et cependant nous étions loin de connaître alors la vé rité toute entière, l'analyse du gaz auquel le Progrès avait fait procéder n'étant pas encore en ce fnoment-là complètement achevée. Aujourd'hui cette analyse nous est parvenue. Le résultat en est stupéfiant Nous avions demandé connaître si des éléments étrangers, autres en core que l'hydrogène sulfuré, exis taient aussi dans le gaz. Voici cette recherche, nous appelons sur elle toute l'attention de nos concitoyens. Notre gaz contenait au ir Novem bre, suivant l'analyse de Monsieur le Docteur Teirlinck «niIfnré 31P.26, soit ap proximativement 2litres2 par m. c. Ammoniaque o«r.27, soit approxi mativement 0L3 par m. c. Acide carbonique 2.5 soit ap proximativement 25'- par m. c. Oxygène libre 0.5 °/o, soit approxi mativement 51. par m. c. Azote 2-3 soit approximativement 231. par m. c. <iaz lourd» reconnus mais pas dosés. Cela dépasse toute limite Aucun de ces éléments ne peut se trouver dans le gaz d'éclairage. Cette analyse prouve que l'usine Colaert nous sert le gaz tout bonnement tel qu'il sort des cornues. Or, cela n'est pas encore du gaz d'éclairage, c'est de la saleté, et qui pis est, un terrible toxique. Hydrogène sulfuré, ammonia que, acide carbonique, azote, gaz lourds, tout y est. Notre gaz renferme au moins 10 pour cent de matières étran gères au gaz, et nuisibles la santé des consommateurs. Si notre Maïeur n'était le compère et le prisonnier de Debrouwer, il fermerait l'usine tout de suite, pour cause de salubrité publique, jusqu'à ce que les installations épuratoires fonctionnent. Nous le disons hardiment. Dans aucune autre ville, l'édilité ne tolé rerait une pareille situation. C'est un vrai scandale. Les révélations du Progrès ont mis nos exploiteurs du gaz dans une agitation inénarrable. On dirait un pavé tombant dans une mare gre nouilles. Ah ces beaux Messieurs vivaient dans une si douce quiétude M. le conseiller Vanderghote fabri quait consciencieusement du gaz 4 centimes le mètre cube M. De Brouwer professait la miné ralogie l'Institut de Gembloux, tout en touchant son traitement de directeur Ypres M. le Doyen continuait imposer les allumeurs bien pensants 1 Lsine bénie de son cher neveu MM. les actionnaires de la commis sion du gaz palpaient de jolis divi dendes sur le dos des bons Yprois M. Colaert et son Conseil, con fiants dans la science infuse de leur collègue Vanderghote, vivaient le cœur et la conscience tranquilles, laissant criailler le bon public Le Journal d'Ypres, enfin, dormait toujours du sommeil du juste Mais, hélas le Progrès veillait et découvrant la plus effroyable des fraudes dans l'exécution du contrat d'éclairage, se fit un devoir de révé ler ses concitoyens comment, avec la complicité de nos édiles, le con cessionnaire étranger, imposé aux Yprois, draine leurs écus. La fraude est découverte et tout le clan gazier est aux abois. M. Vanderghote, en vue d'une in terpellation possible au Conseil com munal (où sont les D'Huvettere et Sobry court de maison en maison quémander un satisfecit. Démarche ingénieuse sur laqueHe il tablera des statistiques fantaisistes Cela n'empêchera pas le gaz d'être franchement mauvais et de ne rem plir nullement las conditions impo sées. En l'occurrence, le Bourgmestre appliquera-t-il les amendes, ou bien, serait-il vis-à-vis des concessionnai res dans une situation de dépendance telle qu'il ne lui est pas possible d'appliquer le cahier des charges Eh bien, dans ce cas, qu'il s'en aille P. S. Il paraît qu'on réunira ces jours-ci l'illustre Commission du Gaz, qui aura examiner les mesu res prendre en ces circonstances cruelles. Nous donnerons dans le prochain numéro le compte-rendu de la séance de cette docte assemblée. Très suggestif le Journal d'Ypres de Samedi dernier. Voilà que la question du gaz re vient inopinément au jour il s'agit d'une des choses les plus graves qui se soient passées Ypres, de mémoire d'homme, peut-être. Et le Journal d'Ypres n'a pas un mot dire M. Colaert ne fait rien et la con signe est de se taire Les intérêts et la santé des Yprois, cela n'intéresse-t-il donc pas le Jour nal d'Ypres Cela intéresse cepen dant, si pas ses maîtres, du moins ses lecteurs.... Mais voilà Les chefs catholiques ont tellement bien jeté la poudre aux yeux, tellement bien mêlé la question politique la question du gaz, qu'at taquer l'usine gaz c'est porter at teinte la Religion et Notre Mère la Sainte Eglise.... Alors, comme en somme, M. Co laert et son gaz ne sont plus défen dables, le Journal préfère ignorer tout. Comme Ponce Pilate, il s'en lave les mains. De divers côtés, il a été demandé cette semaine au Progrès si les abon nes du gaz sont désarmés vis-à-vis de la Société Debrouwer. Il nous est avis que non. L'analyse publiée en ce numér établit que notre gaz comprend plu° sieurs éléments qu'il n'est pas perm~ au gazier d'y laisser L'acide carbonique et l'azote SOnt nuisibles la lumière; et l'hydrovèn sulfuré, l'ammoniaque et les lourds sont en même temps nuisibles, ils empoisonnent les personnes, atta quent les peintures et les tentures, et encrassent et détruisent les bec/ les manchons. Notre gaz renferme avec ses gaz lourds au moins 10 pour cent de ces matières prohibées. Or, tout cela marque au compteur et se paie donc iy centimes le mètre cube l Nous payons de ce chef déjà 10 pour cent de trop. Mais il y a plus. Ces mêmes ma tières, la science gazière nous l'ap prend, dans la proportion où nous les rencontrons, diminuent le pouvoir éclairant de 55 pour cent environ soit de plus de moitié. Comme nous le disions la semaine dernière, cette di minution du pouvoir éclairant est compensée par une pression formida ble (1) qui surélève la quantité de mètres cubes consommée. De ce fait, nous consommons énormément de gaz de trop. Pour rester beaucoup en dessous du chiffre réel, disons que nous en consommons ainsi 25 pour cent de plus que si le gaz était épuré. Les Yprois ont donc le droit de réclamer. Cela n'est pas sérieusement con testable. L'usine, en effet, est obligée d'épu rer son gaz. Elle est en faute si elle ne le fait pas, et il n'est pas admissi ble qu'elle s'enrichisse par la viola tion de ses obligations. C'est abso lument comme si un marchand de guano mettait 35 pour cent de terre dans sa marchandise. <J«3 Monsieur La ville a pris le deuil l'occasion des funérailles de Monsieur Surmonl de Vokberghe. Elle a bien fait et nous ne songeons nullement l'en critiquer. Les réverbères sur tout le parcours du cortège avaient été en deuillés. N'eut-il pas été convenable et lo gique de ne point faire jouer le caril lon durant le service funèbre. C'est, nous le voulons bien, par in advertance le fait n'en a pas moins produit une singulière impression. Extrait du discours prononcé, Di manche dernier, par M. le ministre de l'Intérieur la distribution des prix du concours de Tir de 1906 M. de Trooz remémore les résul tats brillants du concours de l'année 1905, anniversaire de l'Indépendance. Ceux de 1906 sont également supé rieurs, 1180 tireurs de plus qu'en 1904 se sont présentés aux épreuves qui en ont réuni 4585. Le ministre termine en disant Plusieurs administrations communa les ont compris l'utilité des Stands. C'est ainsi qu'Alost a construit un tir perfectionnéOstende, Namur et Spa suivent cet exemple. Comment expliquer que le Minis tre ait négligé de citer Ypres Notre bourgmestre n'aurait-il p^s même encore communiqué ses ex cellentes intentions M. de Trooz, alors que depuis dix ans il berne les Yprois. Ou bien le Ministre n'accorde-t-il pas plus de crédit que nous aux pr°" messes de M. Colaert Mystère La parole est au Jour nal. Notre vaillante société dramatiq0® De Vlaamsche Ster a donné Dimao che dernier au théâtre communal un représentation dont le progratn (1) Sauf dans certaines rues de la viUe la pression est nulle.

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Le Progrès (1841-1914) | 1906 | | pagina 2