Extension Universitaire Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Dimanche, 27 Janvier 1007. année. ANNONCES: Frédéric MISTRAL, par MUe Nelly LECRENIER, Dimanche 3 Février 1907, 15 heures Mutualités Maternelles Mutualités maternelles. Les bonis de M. De Smel de iVaeyer. 16,198,925 36,427,477-33. 86 millions 67 4 L'UNION PAIT LA FORCE. i*araintitml le ff)hnanehc. Vires acqiirit eundo. PRIX I)E L'ABONNEMENT pour la ville Par an 4 francs, p' la province Par an 4 fr. 50 Pour les annonces on traite forfait. On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 53, Yprès. Les annonces, les faits divers el les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au Comptoir de Publicité JACQ0Ë3 THIBE8AKD, 14, Place de Brouckère, Bruxelles, téléphone 5230. Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. poète provençal. Conférence femme de lettres. Nous reproduisons ci-dessous un ar ticle paru dans le Journal de Paris, sous la signature de Lucien Descaves, article que nous recommandons latlenlion de tous les hommes de cœur LES Des lectrices du Journal ont bien voulu me rappeler la promesse que je leur ai faite île revenir sur les Mutua lités Maternelles, l'effort persévérant desquelles M. Eugerand a rendu justi ce dans sa proposition de loi relative la protection des tommes avant et après l'accônehement. Rien ne m'eût été plus facile que de puiser les renseignements qu'on me de mande dans le rapport si complet de M. Eugerand mais j'ai eu la curiosité de consulter, par surcroit, l'homme qui la question devait être la plus fa milière, et, ces jours derniers, j'ai ob tenu de M Félix Poussineau l'heure d'entretien que je désirais. M. Poussineau, dont la haute situa tion dans le commerce parisien facili tait naguère les rapports avec les Chambres syndicales de la conture, de la broderie et de la passementerie, est le fondateur des premières Mutualités maternelles de Paris et de Dammarie- les-Lys, en Seine-et-Marne. C'est lui et son ami regretté, M. Brylinski, que cette œuvre excellente doit son existence et eon développement. Ils l'ont définie: Une association de mères pauvres et riches, ayant pour but de donner aux sociétaires, lors qu'elles sont en couches, une indemni té suffisante pour qu'elles puissent s'abstenir de travailler pendant les quatre semaines qui suivent leur déli vrance A ses participantes, et moyennant le versement d'nne cotisation de 0 fr. 25 par mois, soit trois francs par an, la Mutualité maternelle accorde, partir de leur accouchement, douze francs par semaine, pendant un mois,plus une prime de dix francs lorsque la mère nourrit elle-même son entant. La mort de celui-ci n'ôte pas les droits l'in demnité. La fondation, mise bous le patronage, de Mm6 Carnol, remonte an mois de Févrior 1891 Un arrêté du 21 Février 1892 lui donna la consécration officiel le. Réservée d'abord aux ouvrières des Chambres syndicales créatrices, et ne groupant pas plus de 1,700 participan tes, la Mutualité, en 1904, étendit son action l'ensemble des ouvrières et employées du département de la Seine, sans distinction de profession. Ses progrès, alors, furent rapides et décisifs du Congrès international d'as sistance publique et privé qui se tint Milan l'année dernière, M Poussineau eu apportait la preuve. La Mutualité maternelle comptait près do 12,000 so ciétaires,clufl're qu'elle dépasse aujour d'hui. En 1906, grâce la loterie autorisée au bénéfice de l'œuvre, 85,000 francs purentêtre distribués en indemnités de repos, primes d'allaitement, etc Trente-quatre sections nouvelles, sur quarante-quatre, possèdent un dispen saire où les nourrissous amenés la consultation sont peséB. Au dispensaire principal, où on les soigne gratuite ment, 2,300 consultations ont été don nées en 1906. Car la belle idée du doc teur Budiu ne pouvait trouver, pour germer, des sillons plus propices que les sections de la Mutualité, et celle-ci, d'autres part, enrichissait son pro gramme en y ajoutant, pour les mères, pendant dix huit mois après la nais sance de l'entant, les Consultations de nourrissons. Le mouvement avait gagné la pro vince, où, maintenant, plus de ceat cinquante Mutualités fonctionnent. On cite, parmi les plus anciennes et les plus prospères, celles deDammarie les- Lys, de Vienne (Isère) fondée par un industriel philanthrope, M Bonnier; de Saint-Germain-en-Laye, de Lille, de Melun, de Roubaix, Saint Etienne, Evreux, Nantes, Marseille, Toulon, Bé- ziers, etc Quant aux résultats de cette applica tion du principe de solidarité, c'est bien simple partout où des Mutualités ma ternelles ont été créées, l'échelle de la mortalité infantile est renversée. S'il est vrai, en général, comme l'a dit un jour M. Dejeaute la tribune, que la mortalité chez les enfants riches, eu France, est de 6 contre 60 et mê me 70 dans la classe ouvrière, la Mutualité maternelle peut s'enorgueil lir de ses bons offices, car ils permet tent d'affirmer, statistiques sous les yeux, que, grâce son action, la mor talité est moindre dans la classe ou vrière que dans la classe aisée. Un fait indéniable est que la morta lité tombée 3 °/0 dans les sections où fonctionne une consultation de uouris- sous atteint 7 1/2 °/0 là où il n'en existe pas. Et la Mutualité de Paris, agrandis- saut chaque jour son périmètre, se féli cite aujourd'hui de conquêtes si nom breuses dans la banlieue que je dois renoncer, faute de place, les énumé- rer. Disons la vérité la généreuse initia tive prise, il y a seize ans, par MM, Poussineau et Brylinski, aurait eu beaucoup moins de raisons d'être si les mutualistes, comprenant leur devoir, avaient reconnu le droit des accouchées l'indemnité de maladie. Mais, cette époque, la plupart des Sociétés de se cours mutuels se croyaient quittes en vers leurs adhérentes en leur faisant l'aumône d'une vingtaine de francs, ou bien en payant les honoraires de la sage-femme. Quelques unes de ces So ciétés ont depuis, revisé leurs statuts, trop rigoureux cet égard mais il s'en faut de beaucoup que la réforme soit générale le succès des mutualités ma ternelles le témoigne. Chose extraordinaire, cesuccèsfaillit même compromettre leur existence. C'est trèsjoli de prêcher la prévoyan ce aux femmes du peuple, mais c'est souvent prêcher dans le désert. Com ment la misère serait-elle prévoyante On économise sur le superflu, on n'éco nomise pas sur le strict nécessaire. M. Poussineau me permettait, l'autre jour, de parcourir quelques dossiers de candidates l'admission. C'est édifiant et c'est effroyable. Il s'agissait de fem mes ayant déjà sept enfants au moins et douze au plus. Elles en attendent un BQ/iveau. Le mari est homme de peine, veilleur de nuit, que sais-je et gagne cinq francs par jour.Cinq francs pour faire vivre dix personnes L'enquêteur déclare qno le loge ment où tout ce monde s'entasse est propre et que les enfants sont bien te nus. Ajoutez ce détail émouvant le père a été malade, a supporté deux mois de chômage, deux mois pendant lesquels le ménage s'est endetté Mais, présent, l'homme travaille et, force de privations, ou s'acquitte par acomptes envers les créanciers, les fournisseurs Que reste-t-il ces malheureux pour subsister, se vêtir, se loger, se chauf fer, s'éclairer Allez-vous, sous prétexte d'impré voyance, priver la mère du secours de la Mutualité? M.'Piot ne le voudrait pas M. Poussineau ne l'a pas voulu da vantage. 11 jouait l'existence de l'œu vre débordée îi l'a jouée audacieuse- nient, follement, et il a gagné. Il a ad mis, comme participantes extra-statu taires, les femmes qui adhéraient l'œuvre après la connaissance de leur grossesse seulement. A celles-là, moyennant un versement unique de 3 fraucs, il alloue une indemnité léduite de j5 francs, plus la prime d'allaite ment de 10 francs, l'assistance des da mes patronn îssos et la gratuité des consultations de nourrissons. C'était, comme on a dit, accumuler les mauvais risques. Cependant, l'œuvre a vécu, et les ra meaux qu'elle pousse dans tous les sens indiquent le contraire de la débilité. Clest que les extra-statutaires devien nent pour l'œuvre des agents de propa gande incomparables. Elles lui recru tent des participantes, elles sont parti cipantes elles-mêmes, afin d'aider de leur cotisation des sœurs imprévoyan tes, commes elles l'ont été Elles sont raillées au principe de la mutualité C'est de ce côté que l'œuvre a reçu les plus précieux encouragements, car si je vous disais dans quelle mesure l'État la soutient, vous souririez. Sour- riez donc. Il loi alloue,... deux cents francs sur le budget de l'intérieur La Ville de Paris, plus généreuse, en ac corde six mille. Encore une fois, giâceàsa loterie de trois millions, la Mutualité mater nelle ne peut plus se reprocher d'avoir, en 1905, borné son assistance 283 mè res participantes et laissé dans l'aban don 1,163 mères extra statutaires, qu'elle a secourues au mépris de l'or thodoxie mutualiste. L'aunée dernière, dit M. Poussi neau, nous avons étendu les bienfaits de l'œuvre 2,500 mères. Tous les en fants qu'elles ont mis an monde ne se raient pa3 morts sans nous, c'est évi dent, mais il en serait mort mettez, au bas mot, 25 0/0, voilà tout. Le projet de M. Eugerand, qui utili se une organisation existante déjà et ayant fait ses preuves, méritait donc l'approbation que nous lui avons don née. Il met. la charge du budget de l'intérieur une somme de 720,000 fr., destinée subventionner, proportion nellement l'effort fait par elles et aux résultats obtenus, les œuvres d'assis tance maternelle garantissant une aide matérielle la femme pendant sa gros sesse et après ses couches. La même proposition de loi majore de 25 centimes par participante, de 16 ii 45 ans, la subvention actuellement allouée par l'Etat aux Sociétés de se cours mutuels, sous cette condition ex presse que lesditea Sociétés inscriront l'accouchement au nombre des cas donnant droit une indemnité ou assu reront leurs adhérentes une mutualité maternelle. Tout cela est fort bien, et après avoir remarqué que le chiffre de 720.000 fr. additionné avec les 160 000 fr. du cha pitre des secours aux Sociétés de cha rité maternelleet aux crèches,équivaut au crédit alioué par le ministère de l'agriculture eD vue de la mortalité du bétail, comment ne conclurait-on pas, avec M. Engerand Il nous semble que l'Etat ne peut faire moins pour les enfants de France que pour les animaux. Lucien Descaves. Les grandes villes ont donné l'exem ple dans la création de ces institu tions qui doivent arracher la mort des milliers d'enfants du peuple. Monsieur le docteur Miele de Gand, viendra prochainement Y près, ex poser,dans une conférence, l'immense bien que doivent réaliser les œuvres telles que la Goutte de lait, les Mu tualités maternelles, les Consultations de nourrissons. G. J. Les observations de la Cour des comptes viennent de paraître avec le compte définitif de l'année 1904. Constatons d abord qu'il résulte du tableau qui a paru la page 89, que la situation de la Dette publique est la suivante la date du I" Janvier 1906 Cette dette est de 3 milliards, 251,880,323-1 2, soiluneaug- mentalion de 91 mi Il 994,475. Et cela en l'espace d'un an Voilà comment nos maîtres sont de merveilleux financiers 11 suffit d'em prunter tour de bras pour payer toutes les fantaisies gouvernementales et gorger d'or la très sainte Eglise catholique I Arrivons maintenant au compte dé finitif de 1904. On sait que 1 habileté de notre illus tre ministre des finances est d'annon cer chaque année des excédents su perbes. Ella petite note faisant part de ce résultat mirifique fait le tour de la presse cléricale. Mais ce qu'on oublie souvent d'exa miner c'est la clôture des comptes qui paraissent trois ans après dans le cahier de la Cour des comptes. Voici ce que nous y lisons la suite de la staListique détaillée des divers postes et sous la rubrique: «Services des. budgets ordinaires et extraordinaires reunis (p. 68) Partant l'excédent de dépense pour (exercice 1904 est de francs Gomme la clôture de l'exercice 1903,il a été constaté un excédent de dépensés de fr. 70,228,552-63 il s'en suit que le résultat final de l'exercice de 1904 se chiffre par un excédent de dépenses de francs Cest un joli déficit pour un mon sieur qui ne cesse do vanter son habi leté financière.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1907 | | pagina 1