Chronique de la ville. La Chambre. Le Ministère en échec. Proposition de loi. L'impartialité d'autrefois partialité de nos jours. Au public d'en juger. Les travaux. Le Gaz et le don de joyeux avènement. SOCIÉTÉ DES ANCIENS POMPIERS Deux Maires. Le tirage a» sort. Drôle de saison. laiegjfcw Séance du Mercredi 50 Janvier. Séance marquée par un fait person nel. MWarocqué. répondant au discours prononcé la veille par M. Destrée, dit que s'il a apporté au charbonnage de Kessaix, avec MM Coppee et autres, la concession de Genck, c'est parce que ce charbonnage leur appartient. Il a fait entrer dans une poche ce qui était dans une autre. Ce n'est pas là une affaire financière mais une affaire industrielle. L'orateur renouvelle ensuite Ba pro position qui engage lee coopératives socialistes reprendre un charbonnage ou plutôt réclamer une concension minière. M. Vandertelde. Nous refusons, nous ne voulons pas participer la cu rée. M. Warocqué. - Vous ne voulez pas courir l'aléa, voilà la vérité. M. Anseele. La proposition de M. Warocqué est celle d un grand farceur. M. Warocqué. Je vous répondrai sur le mène ton que vous êtes un sinis tre comédien M. Anseele. Vous avez dit que le Vooruit faisait d'énormes bénéfices pourquoi le fisc ne les découvre t il pas M. Warocqué. Vous avez fait 100.000 fr de bénéfices au Vooruit et vous vous en servez pour faire de la politique. M. Masson. - Les socialistes n'cnt- ils pas repris un charbonnage en Fran ce M. Warocqué. Dans tons les cas il n'y a pas de spéculation dans ce que l'on m'a reproché. Le fait est si vrai que depuis les actions de Ileesaix ont baissé M. Destrée blâme de nouveau cette affaire M. Francotle. Elle est parfaite ment légitime. En dehors de ce fait personnel on a discuté la loi sur les mines. A l'article 7, AlFrancotle a réservé un amendement déposé par MDewandre, appuyé par M. Van Marck disant qu'un arrêté royal fixerait l'époque où il. serait fait remise au demandeur en renonciation de la caution exigée en vertu de l'arti cle 3. La question sera examinée en se cond vote. Plusieurs amendements de M. Denis ont été ensuite repoussés. Bien peu intéressant le débat La Chambre était convoquée, hier, en sections pour examiner les divers projets de loi de réforme électorale, consacrant l'appli cation de la R. P. aux élections communa les et provinciales et la suppression du suf frage plural pour les mêmes élections. Tous les droitiers indistinctement ont vo té contre toute réforme électorale et le mi nistre deTroOz interpellé par M. Hymans a déclaré qu'il n'admettrait même pas l'unifi cation de nos lois électorales. La droite est donc décidée refuser toute réforme électorale. La section centrale est composée de trois cléricaux et de trois députés de l'opposition. Si nos amis avaient été présents la I" sec tion, nous aurions en une voix de majorité en section centrale les projets y ayant été rejetés par parité de voix. Il y avait six absents cléricaux et six absences socialistes et libérales. Dans la séance de Vendredi le gouverne ment a été mis en échec sur une question de procédure. Par voie d'amendements l'art. 2o de la loi sur les mines, MM. Helle- putte et consorts, M. Pépin et ses amis, pro posaient d'introduire la journée de huit heures et d'autres dispositions de la plus haute importance. Sans rien préjuger, quant au fond, MM. Hymans, Masson et d'autres leaders de la gauche libérale demandaient ce que ces amendements fussent l'objet d'un examen spécial, voulant, avant de se pro noncer, se livrer un examen consciencieux des conséquences que l'adoption de ces amendements entraîneront au point de vue de notre situation industrielle. La demande était raisonnable, d'autant plus qu'il s'agis sait de réserver tout l'article 2o qu'il n'y avait donc pas lieu de craindre que la Chambre adoptât la loi en discussion sans se prononcer sur ces questions. Les socialistes ont eu tort de suspecter les intentions de nos amis, malgré leurs décla rations très formelles qu'ils n'entendaient pas préjuger le fond. Il s'agissait donc d'une question de pure courtoisie. Un ordre du jour présenté en ce sens par M. Woesteet accepté par M. Hymans a été rejeté par 63 voix contre 52. La Chambre abordera donc immédiate ment la discussion des grosses questions que soulèvent les amendements susdits. Nous eussions préféré en raison de l'im portance des problèmes résoudre passer par la procédure ordinaire et être saisi d'un rapport documenté la Chambre en a déci dé autrement, nous nous inclinons. Question de procédure qui ne préjuge pas le fond. MM. Termotp, Vandewalle, Lepage. Nolf, Dewandreet Lenmnnier viennent de déposer une proposition de loi mo difiant la loi du 25 Novembre 1889, portant réorganisation des traitements des juges de paix et des greffiers, et suppression de leurs émoluments, et établissant des droits de greffe au pro fit de l'Etat. et lu Le Journal d'Ypres, dans son n° du 23 Janvier, nous défie de citer, parmi les contribuables Yprois, deux ou trois catholiques qui fournissaient aux établissements, sous l'adminis tration libérale. Est-ce pour donner le change l'opinion publique ou pour excuser le système révoltant de partialité et de favoritisme de ses amis que le Moni teur de l'Hôtel de Ville, nous jette ce défi Il faut le supposer. Quoiqu'il en soit et pour faire plai sir notre confrère clérical, voici, d'après des renseignements puisés bonne source, les noms de quelques négociants et boutiquiers notoirement connus comme catholiques qui four nissaient aux Hospices sous l'admi nistration libérale MM. BausrRous- sel, Bouquet-Vandromme, Vanderau- wera-Verfaillie, Vanhee, vannier, L. Wemaere, Beele-Wybouw, Vanden Berghe-Messiaen, J. Lermyte, Gilles- Vanleene, Maes-Werbrouck, Castel, meunier (moûture) parmi les bou langers MM. Vanderghote, Ver- haeghe-Caulier, et beaucoup d'autres encore dont les noms nous échappent. Si on compulsait les comptes de la ville et du Bureau de Bienfaisance on y relèverait plus d'un contribuable catholique qui avait sa part de four nitures ou de travaux pour les éta blissements publics, sous l'adminis tration libérale. On aurait ainsi des preuves évi dentes que les libéraux n'étaient pas exclusifs comme les cléricaux de nos jours. Rappelons ce propos que M. Jules Capron a, par testament, légué au Bureau de Bienfaisance, tous ses biens immeubles, sous la charge ex presse que le revenu de ces immeubles (plus de 50,000 frsoit dé- pensé, chaque année, en distributions de pains, charbons, literies et vête- ments, tous les pauvres secourus par cette administration charitable. En outre, il a exprimé le désir que tous les boulangers, marchands de char- bons et boutiquiers de la ville, aient leur part dans la livraison des objets énumérés ci-dessus, abstraction faite de leurs opinions politiques ou reli- gieuses. Eh bien malgré ce vœu si juste du généreux donateur et qui devrait être respecté comme sacré, aucun libéral ou considéré comme tel, ne profite de cette libéralité. Tous en sont systé matiquement exclus par les cléricaux qui composent le Bureau de Bienfai sance. Rappelons encore que sous l'admi nistration libérale la répartition du service médical se faisait entre tous les médecins de la ville, sans distinc tion de leurs opinions politiques, tan dis que, sous l'administration cléri cale que nous subissons, nous avons vu exclure, pendant nombre d'années, un jeune médecin capable et père de famille, sous prétexte qu'il apparte nait l'opinion libérale. Ce n'est que sur les instances de ses collègues du corps médical que l'injustice qui lui était faite pris fin et qu'il fut chargé du service d'une section des pauvres domicile. Il n'y a plus le moindre doute nous aurons prochainement de grands travaux l'emprunt de 850,000 fr. a été voté dans ce but. Nous est-il permis de demander nos édiles si les travaux seront don nés en adjudication publique et si dans le cahier des charges on inscri ra une clause par laquelle les entre preneurs seront tenus de donner du travail aux ouvriers Yprois quelles que puissent être leurs opinions poli tiques Nous avons l'espoir que nos mai- tres comprendront que l'argent des contribuables Yprois ne doit pas avoir de couleur politique et que l'es prit mesquin et sectaire de quelques cléricaux vindicatifs et pointus ne peut pas prévaloir contre le bon sens et l'équité. Nous les attendons l'œuvre Seront-ils impartiaux, pour une fois, ou se laisseront-ils, une fois de plus, dominer par le fanatisme, tou jours si cruel envers les humbles et si rampant devant les forts heures du matin. Elles seront prési dées par M. Ferd. Van Daele, Juge d'Instruction, au Tribunal de ic In stance Ypres. Nous en publierons le résultat dans notre prochain numéro. Nous avions parlé dans un de nos derniers numéros, d'un don de 100,000 fr. de joyeux avènement que la ville de Roubaix allait obtenir du nouveau concessionnaire du Gaz. Nous nous trompions, il s'agit de 350,000 francs qui seront versés la caisse commu nale, outre les 400,000 francs de ris tourne annuelle et autres conditions superbes Nous dédions ces chiffres M. Co- laert, qui a mené la question du Gaz Ypres, avec le brio que tous les Yprois ont admiré. Qu'il se rappelle que nous l'avons conjuré d'accorder au Groupe Yprois le délai que celui-ci lui demandait, étant convaincus, au surplus, que la question de l'éclairage étant ouverte Roubaix, il en sortirait des condi tions magnifiques dont nous aurions pu tirer profit. M. Colaert ne l'a pas voulu, il porte la lourde responsabilité de sa partialité et de sa légèreté. Ypres est livré pour 30 ans aux De Brouwer-Desclée. Roubaix rejette lesDesclée comme gens intraitables DE LA VILLE D'Y PRES L'abondance de matière nous em pêche d'insérerle Rapport très intéres sant de M. Motte, maire de Roubaix, sur la question de l'éclairage. Dans un langage élevé, ferme et digne, le distingué Maire de Roubaix fait l'exposé de la question. Après avoir fait appel la concur rence, il examine consciencieusement et en pleine indépendance toutes les propositions qui lui sont faites et conclut en prenant position en faveur de celle qui est la plus conforme aux intérêts de la ville qu'il administre. Il est heureux de souligner que c'est un enfant de Roubaix qu'il peut dé cerner la palme. Le contrat en cours expire le 31 Décembre 1909. Le langage franc et désintéressé du grand industriel, Maire de Rou baix, contraste singulièrement avec le langage filendreux et partial que M. l'avocat Colaert, Maire d'Ypres, a tenu dans la question du Gaz. Celui-ci, en effet, après des con- conciliabules secrets avec M. De Brouwer de Bruges, vient dire son Conseil qu'il s'est engagé vis-à-vis de cet industriel étranger et qu'il n'y a pas lieu de faire appel la concur rence. Il prie son Conseil de refuser tout délai au Groupe Yprois, qui de mande faire des propositions fer mes pour l'Intercommunale, qu'on impose au détriment des intérêts de la ville. Le Bourgmestre d'Ypres termine sa harangue en conjurant son Conseil de se presser de crainte de perdre M. De Brouwer Il enlève le vote de son Conseil quelques heures avant la dénoncia tion du contrat en cours. CONCLUSION M. Motte travaille au grand jour, attend la concurrence et en obtient des CONDITIONS SUPERBES pour la Ville de Roubaix. M. Colaert travaille dans l'ombre, repousse la concurrence, déniche lui- même un entrepreneur dont il accep te toutes les conditions TRÈS ONÉ REUSES pour la Ville d'YpREs Les opérations du tirage au sort auront lieu pour les conscrits d'Ypres, Mercredi prochain, 6 Février, 8 3/4 Le programme alléchant du concert de Dimanche dernier avait attiré, dans le vaste local de la rue du Séminaire, un public très nombreux. Comme toujours, la partie musicale a été rendue de maîtresse façon, et nos vaillants musiciens ainsi que leur dévoué chef, M. Henri Moerman, ont été chaleureusement applaudis. Il importe de souligner l'exécu tion splendide de Au Drapeau et Mar che Héroïque les deux belles marches composées par M. Moerman lui-même. Les Anciens Pompiers ont consciencedu sens du mot progrès M. Mariën, chanteur de genre, a fait rire jusqu'aux larmes. Messieurs les artistes qui ont exécuté les cinq morceaux de la seconde partie du pro gramme méritent les plus grands éloges. Maître et élèves ont droit tous nos hom mages pour la façon magistrale dont ils se sont acquittés de leur tâche, aussi le public n'a-t-il pas ménagé ses applaudissements. Le Théâtre des Fantoches vivants par M. et Mme Mariën, formant la troisième par tie, a tellement amusé le public qu'on n'en tendait que des éclats de rire du commence ment jusqu'à la fin. Espérons que le Comité, si actif et si sou cieux des intérêts de tous, nous ménagera de temps en temps de pareilles surprises. Le bal, comme d'habitude, a obtenu le plus franc succès. ft.O" Depuis un mois, nous avons été gratifiés tout particulièrement de l'inclémence du temps. En trois semaines nous avons pas sé par des températures supporta bles, des gelées homicides, des jour nées neigeuses et pluvieuses. C'est beaucoup de choses la fois et le patient, qui, sur la terre, doit se débrouiller dans tout ce chaos d'éléments l'envers, peut s'estimer heureux, s'il ensort indemne, c'est-à- dire, s'il peut éviter grippe, influenza et autres pneumonies. Les journaux ont publié la liste de nombreuses personnes, riches ou pauvres, victimes de la soudaineté des perturbations atmosphériques, car le froid tue et il ne suffit pas, pour se défendre contre lui, de s'em mitoufler du mieux qu'on peut de cache-nez ou de foulards, voire mê me de fourrures, il est nécessaire de prendre d'autres précautions. Chacun sait que 1 hiver est la sai son des bals, des spectacles, des con-

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Le Progrès (1841-1914) | 1907 | | pagina 2