Chronique de la ville. Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. L'emprunt. Dimanche, 24 Février 1907. 67e année. H. l'union fait la force. i*arai**ani le Hïimmwhe. Vires acquirit eundo. L'aveu d'une comédie. Lelravail dans les couvents La Chambre. Le Journal d'Ypres nous reproche de ne pas donner notre avis au sujet de l'emprunt et de ne pas publier le rapport de notre maïeur, dont un ex emplaire nous a été remis. Ce rapport a été publié par le Jour nal d'Y près, pourquoi devrions-nous en donner une nouvelle édition Mais le Journaldl Ypres feint d'igno rer quand il soutient que nous n'avons pas donné notre avis au sujet de l'emprunt. Nous le renvoyons notre numéro du 23 Décembre écoulé et aux questions que nous avons posées alors et auxquelles il n'a pas répondu jusqu'ici. Depuis lors nous n'avons fait que revenir sur le même sujet, mais tout aussi inutilement. A combien s'élèvera le service de l'emprunt? Avec quoi le paiera-t-on? Le Journal cP Ypres n'aime pas qu'on lui parle de la question du gaz. Et cependant l'une est intimement liée l'autre. Si notre administration n'avait pas commis la colossale stupidité de faire cadeau des amis politiques d'une source de bénéfices, que la ville au rait dû exploiter son profit soit di rectement, soit en participation (pro position Valcke), n'aurions-nous pas trouvé là de quoi faire face au service de l'emprunt Que le Journal réponde cela, ce sera plus intéressant que de nous On s'aboiiue au bureau du journal, rue de Dixuude, 53, Ypres. Les annonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flaudres, s'adresser exclusivement au Comptoir de Publicité JACQUES THIBESARD. 14, Place de Brouekère, Bruxelles, téléphone 5230. Pour les annouces on traite forfait. iwrirr- mm mu 11 m ii nmmm mua ma iwimib i mnm i mi i m i i PRIX DE L'ABONNEMENT: pour la ville: Par ait 4L francs, p' la province Par an 4L fr 50 pr létranger Par an 6 fr. 60 On a beaucoup écrit sur les élections allemandes et sur le scrutin de ballot tage qui a terminé cette lutte mémora ble et jusqu'à présent, nous avons vai nement cherché dans nos journaux du clergé, les seuls défenseurs de la socié té, commeon sait, le moindre auathème contre l'alliance des cléricaux alle mands avec les socialistes. La phraséologie indignée que nous avons entendue cent fois débiter avec des trémolos d'horreur dans la voix contre les libéraux suspects de coali tion anti-cléricale a subitement été re léguée au magasin d'accessoires et l'al liance avec le diable abominable et crime de lèse-patriotisme chez les uns, est devenue permise et légitime chez les antres Cela dépend des cas. Que disons-nous permise et légiti me C'est le plus saint des devoirs pour les cléricaux quand ils y ont intérêt et Grosjean lui même se sent en droit d'en remontrer non pas sou curé, mais son évêque et même son archevêque, coupable d'y avoir manqué. Les archevêques bavarois ayant pro testé contre les traités de mutuel sou tien conclus en différentes circonscrip tions entre les gens du Centre et les so- omlistes. le XXe Siècle en donne sur les doigts aux prélats et se réjouit de ce que leurs admonestations soient restées sans effet ce dont ils étaient, d'ail leurs, eux mêmes peut-être assurés d'avance. Voici comment s'exprime l'organe de MM Helleputte et consorts La situation créé-; de la sorte aux catholi ques bavarois est profondément déplorable. Notons, en présence de ces faits, qu'aux ballottages d'hier l'effet des manifestes ar chiépiscopaux sur les électeurs catholiques a été nul ou presque. Dans les sept circon scriptions où l'un a voté, 1er électeurs du Centre e' les socialistes se sont donné l'ap pui mutuel convenu. Ils ont réussi de la sorte maintenir tous leurs mandats et en enlever deux aux libéraux. Et aujourd'hui ce sera sans doute de même. Quant au parti du Centre, quelque pénible que soit pour lui la démarche des archevê ques bavarois, il saura en prévenir les fâ cheuses conséquences et faire respecter son entière liberté et autonomie dans les af faires politiques. Soulignons d'abord la revendication d'autonomie, grotesque dans l'organe d'un parti qui, en Belgique, marche au doigt et l'œil du clergé, grotesque deux fois chez Ie3 prétendus démocra tes qui, naguère, placés dans l'alterna tive de se soumettre aux ordres des chefs du clergé ou de revendiquer l'indépendance politique de parti, ont lâché l'abbé Daens et l'ont laissé seul, lui prêtre, et jusqu'à extinction de ses forces physiques et morales, combattre pour la liberté et l'autonomie, Tirons ensuite les conclusions qui résultent des récriminations du XXe S'èclesavoir que pour eux l'intérêt électoral est, la règle des attitudes prendre, qu'il est permis pour gagner des sièges, ou pour éviter d'en perdre, de se liguer avec n'importe qui, fût-ce avec les socialistes, et que quand les cléricaux couvrent d'injures les libé raux réunis ces mêmes socialistes con- tre lo8 ultramontaiDs, ils jouent, nous un tenons l'aveu renouvelé, une hypo crite et jésuitique comédie justiciable du sifflet et des pommes cuites La concurrence désastreuse que les couvents font aux travailleurs libres vient d'être mise une fois de plus en évidence dans une publication de noire clérical gouvernement. Dans le tome VIII des monographies, les Industries domicile en Belgi que que vient de faire paraître le mi nistère de l'industrie et du travail, fi gure une étude très documentée de M. Robert Vermant, consacrée la brode rie sur linge et l'industrie du col, du corset, de la cravate, de la chemise. Nous y trouvons ces deux passages Installées dans une chambre de la rue Haute, Bruxelles, et pour iaquel le elles payent 12 francs par mois, deux vieilles filles de 45 et GO aus fau filent des chemises communes, de cou leur et en coton. Elles reçoivent du magasin ies différentes pièces coupées: le devant, le pan de devant, le dos, les épauiière8, la patte et la bande du cou. Le prix habituel est de fr. 1.20 ia douzaine. Il y a aussi des chemises d'une qualué plus relevée, 1 fr 60 et 1 fr. 80 la douzaine, mais il s'en pré sente assez rarement. Travaillant pour la confection, el les sont régulièrement occupées. L'ou vrage qu'elles exécutent pour le ma gasin leur rapporte de 8 12 francs par semaine. A côté de cela, elles tra vaillent pour des clients quand l'occa sion B'en présente. Lors d'une seconde visite, elles dé clarent que le magasin leur a retiré tout travail depuis qu'un couvent s'est offert confectionner ces chemises pourtr. 0 25 au lieu de fr. 0 30, prix payé antérieurement, dont fr. 0.10 pour le fautiiage et fr 0.20 pour le finissage. Maintenant, elles s'occupent de travaux de couture et de raccommoda ge ou B'engagent la journée. N'est-ce pas navrant? L'Alliance des cléricaux et des socialistes aux ballottages allemands. Les élections allemandes, comme l'é lection partielle d'Octobre dernier Leyde, nous ont permis d'assister une alliance fort intéressante. C'est l'alliance entre les cléricaux du centre et les socialistes qui, presque partout, aux ballottages, ont voté les uns pour les autres. Ce sont les votes des cléricaux bavarois et wurtember- geois qui ont conservé quelques sièges aux socialistes et réciproquement ce sont les votes des socialistes de ces pays qui ont fait triompher aux ballottages quelques candidats cléricaux. Et remarquez que les hauts person nages ecclésiastiques catholiques se 6ont ouvertement prononcés pour cette alliance. Et, quand en Belgique, dans les élec tions communales, pour arriver une loi électorale j uste, libéraux ot socialis tes concluent un cartel, les cléricaux belges crient l'abominatiou. Mais ils n'ont pas un mot dé blâme pour le car tel noir et rouge fait en Allemagne. Vous êtes réellement, Messieurs les cléricaux, les plus grands comédiens de la terre. En Hollande, vous vous alliez aux protestants, vos ennemis séculai res, et en Allemagne aux socialistes Quand c'est votre parti qui fait cette alliance, c'est trè9 bien, cela vous sem ble presque naturel mais quand c'est un autre parti, et que l'alliance se fait contre vous c'est très mal, c'est un pa-te. honteux, c'est monstrueux. Nous nous souviendrons de vos car tels et saurons vous les rappeler au bon moment. Frise de bec. A la dernière réunion de la droite, dit la ChroniqueMM. Schollaert et Verhaegen ont échangé quelques mots qui n'étaient pas aigres doux ils étaient purement aigres, de la nature du jus de citron avant la maturité. Si je ne puis parler, je m'en vais p, a dit M. Verhaegen. Allez-vous-en, aurait répondu M. Schollaert, non seulement de cette sal le, mais de notre parti, p Cependant, une observation. M. Verhaegen a pour ascendant un fianc-maçon, libre penseur, créateur de l'Université de Bruxelles. Il coule donc dans ses veines du sang libéral. N'est-ce pas ce diable de saug qui l'in cite ainsi, de temps en temps, de pe tites révoltes C'était vif et pourtaut, tout s'est arrangé: M. Verhaegen s'est docile ment rassis. Ne fait-il pas parti du clan politique qui présente l'autre joue Séance du Mercredi 20 Février. Toujours la discussion de l'amende ment Helleputte concernant les huit heures de travail daus les mines du Limbourg M. Helleputte a longuement défendu sa proposition. Il a soutenu qu'il n'adhérait nulle ment au programme socialiste en se ralliant aux huit heures, cette réforme ressortant de la pure doctriue catholi que elle-même Après avoir reproché M. Woeste d'avoir abau.ionnéj4pn an cien programme de réformes sociales, il a dit imiter le centre allemand qui va vers la démocratie. Puis H a parlé de la nécessité delà rétorme, de la maturité de la question qui a été posée par M Janson il y a plus de seize ans. Cette réforme est demandée par M. Dumout qui a découvert le bassin cam- piuois. Et les ouvriers des autres bas sins que fera-t-on en leur faveur Que le gouvernement légifère leur propos et nous acclamerons son projet, a ajou té M. Helleputte En terminant, après avoir fait appel l'esprit humanitaire de l'assemblée il a invité la droite ne pas abandonner le Limbourg qui a payé la rançon de notre indépendance en 1830. Ici se place ce dialogue amusant. M. Woeste. Et les douze erreurs que vous devez découvrir dans mon discours M. Helleputte. Celle-ci ne vous suf fit-elle pas M. Demblon. M. Woeste n'a pas écouté M. Heileputte. Pendant tout le discours de celui ci, M. Woeste a fait sa correspondance. M Woeste. J'écris do la main et j'écoute... M Deslrèe... de l'autre M. Woeste... de mes oreilles Quand l'hilarité eut pris fin, M. Ver- steylen rapporteur, répondit M. Hel leputte avec des argumeuts déjà em ployés par M. Francotte. Pas une idée nouvelle. ANNONCES: Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. On commence s'apercevoir que la discussion se prolonge. M. Denis est venu argumenter son tour en faveur de la limitation du tra vail en rappelant les débats du Congrès de Genève. Question posée par M. Nolf M. le ministre de l'agriculture Dans unerequête qu'ils viennentd'a- dresser l'honorable ministre de l'agri culture, des cultivateurs et berbagers de la Flandre occidentale se plaignent de la difficulté qu'ils éprouvent de trouver dans le pays le bétail maigre qui leur est nécessaire pour garnir leurs pâturages, ce qui crée pour eux une situation très préjudiciable. Ils de mandent A. Que l'entrée du bétail français soit autorisée et font observer que les départements de la Meuse, de la Sar- the, de la Mayenne et du Maine-et-Loi re sont restés indemnes de toutes mala dies contagieuses B. Que cette autorisation ne soit accordée que sous toutes garanties, en exigeant au besoin pour chaque tête de bétail un certificat d'origine G. Que cette autorisation s'étende aux bœufs maigres, vaches et génisses maigres ayant plus de deux ans D. Qu'à l'occasion des grandes foi res au bétail qui auront lieu prochai nement en France, l'autorisation soit accordée pour trois entrées par mois, les 1er, 11 et 21 de chaque mois. Quelle suite l'honorable ministre compte-t-il donner cette demande Il sera répondu cette question dans la séance de Mardi prochain.

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Le Progrès (1841-1914) | 1907 | | pagina 1