Chronique de la ville.
Deux ans après.
Le Sénat.
Avocat
d une mauvaise cause.
La crise ministérielle.
Une gestion admirable
des deniers publics.
Yp res aux Brugeois.
Le débat sur la loi minière n'a été
marqué que par un débat sur un amen
dement de M. Janson contre les cartels
entre industriels
Tous ceux qui par réunion ou coa
lition des principaux détenteurs du
charbon, tendent ne pas le vendre ou
ne le vendre qu'a un certain prix
au-dessus ou en dessous des prix qu'au
rait déterminés la libre concurrence
du commerce, ser .pt punis d'une
amende de 500 18,000 francs.
M Janson a argumenté en faveur de
sa proposition, qui a été attaquée par
MM. Francotte, VanMarckJFoesle, etc.
Finalement l'amendement a été
repoussé par 77 voix contre 59 et 1
abstention et le débat déclaré clos au
premier vote le second a été tixé
après les vacances de Pâques, au Mar
di 9 Avril.
Sitôt après viendront la loi Core-
mans et la loi électorale communale.
Question posée par M. Nîolf M.
le ministre des travaux publics
Une voie cyclable empierrée est
sollicitée entre domines et Hollebeke
sur la berge du canal de la Lys
l'Yperlée.
L'honorable ministre ne pourrait-
11 pas faire droit cette demande
Séance du Mercredi 20 Mars.
La recherche de la paternité.
On continue l'examen du projet de
loi sur la recherche de la paternité.
M. de Sélys-Longchamps développe
ses amendements disant que s'il est
établi que la mère a eu des relations
avec plusieurs hommes pendant l'épo
que de la conception, les charges d'eu-
tretien seront réparties équitablement
entre ceux-ci.
Le ministre de la justice combat cet
amendement, qui n'est pas adopté.
Un long débat s'engage sur un
amendement de M. Wiener, considé
rant comme un commencement de
preuve par écrit, pour rechercher la
maternité d'un enfant naturel, les
énonciations de l'acte de naissance.
Cet amendement est adopté.
M. Colaert, rapporteur habituel de
la section centrale chargée d'examiner
le budget de l'instruction publique,
essaye de prouver une fois de plus que
l'augmentation constante du nombre
des élèves des diverses écoles primai
res rend inutile l'établissement de
l'instruction obligatoire. Des journaux
cléricaux reproduisent ses chiffres con
amore. Ce faisant, ils ne prouvent que
leur maladresse.
Les écoles cléricales ont tout intérêt
grossir leurs états de population
dans une foule de localités, les chiffres
ne sont pas contrôlés très souvent, les
administrations locales sont de conni
vence avec les instituteurs cléricaux
pour les exagérer Nos lecteurs con
naissent en outre les moyens employés
par les inspecteurs pour amener les
instituteurs officiels maintenir sur
leurs états de population des élèves qui
ne fréquentent plus leur école depuis
des semaines, qui l'ont quittée pour une
autre, et dont les noms font ainsi dou
ble emploi.
Les statistiques officielles ne doivent
donc être acceptées qu'avec les plus
grandes réserves. Elles donnent tort
M. Colaert.
L'honorable rapporteur avoue d'ail
leurs ignorer des chiffres qu'un rappor
teur habituel devrait pourtant connaî
tre. Ainsi, il ne sait pas combien il y a
d'enfants de plus de 12 ans dans les
diverses écoles primaires or, ce ren
seignement figure dans tous les rap
ports triennaux Ainsi, en 1902, il y
avait 120,000 élèves de 9 10 ans.
118,000 de 10 11 ans, 98.000 de 11
12 ans, 07,000 de 12 13 ans et 37,000
de 13 14 ans L'instruction obligatoi
re n'eût-eile pour effet que de retenir
l'école jusqu'à l'âge de 13 ans. tous
les enfants qui l'ont fréquentée jusqu'à
11 ans, elle serait encore un grand
bienfait pour le pays elle ferait bé
néficier plus de 50,000 enfants des
bienfaits de l'instruction primaire pen
dant les deux années, de 11 13 ans,
où elle est particulièrement efficace.
M. Colaert sait peut être que les étu
des primaires sont divisées en trois
degrés comportant chacun deux annçes
d'études or, en 1902, le l,r degré
comptait 392,000 enfants, près de la
moitié de l'effectif total le 2e degré
271,000 enfants et le 3e degré 159,000
seulement D'où il résulte qu'environ
100,000 élèves font des études primai
res fort incomplètes, que des milliers
et des milliers d'autres doublent les
classes inférieures tantla fréquentation
est irrégulière. En effet, les statistiques
officielles elles-mêmes établissent que
les élèves sont absents en moyenne un
jour sur quatre
En présence de pareils faits, il n'est
pas permis de s'étonner qu'un homme
sérieux considère l'établissement de
l'instruction obligatoire comme une
précaution inutile mais on en serait
vraiment ahuri, si l'on n'était blasé sur
l'audace des cléricaux. Soit dit sans
mauvaise humeur, nous finirions par
n'en être pas plus émus que ne le sont
les juges de l'aplomb de certains réci
divistes.
M. Colaert avoue encore Nous ne
connaissons pas davantage le nombre
d'enfants qui fréquentent ou une école
gardienne après leur sixième année ou
une école moyenno ou les écoles pri
maires privées non subsidiées ni co-
lui des élèves des écoles de bienfaisan
ce de l'Etat ou du département de la
guerre, etc... Allons donc M. Co
laert était pourtant déjà député et
peut-être rapporteur du budget de
l'instruction publique, quand, en 1898,
le gouvernement fit une enquête sur le
nombre des élèves de ces diverses caté
gories. Nous allons lui rafraîchir la
mémoire.
Au 31 Décembre 1897, sur 1,053,854
enfants de 6 14 ans, on trouva que
121,072 ne fréquentaient aucune école,
soit 10 5 p. c. Mais, pour arriver ce
chiffre, on fit entrer en ligne de compte
6.800 enfants d'écoles gardiennes,
22,000 élèves d'écoles d'adultes, 62 000
élèves d'écoles primaires catholiques
non inspectées par le gouvernement,
58,000 élèves d'établissements d'in
struction moyenne entièrement libres
et 5,500 élèves d'écoles dentellières
On admit sans contrôle les chiffres
fournis par les divers établissements
libres, primaires ou moyens.
Or, trois ans après, M. Colaert le re
connaît dans son rapport, ce n'est pas
10.5 p c. des enfants de 10 15 ans
qui ne savaient ni lire ni écrire, mais
exactement 11.88 p. c. Les chiffres de
1897 étaient donc trop optimistes et,
en 1900, la situation n'était pas amé
liorée.
Si, depuis, il y a eu un progrès, il a
été bi faible que l'instruction obliga
toire reste une nécessité pressante.
Nous dispensons MColaert de recon
naître qu'il a fait une mauvaise dé
monstration le public n'a pas besoin
de pareil aveu pour être convaincu.
Désaccord entre le Roi et le gouvernement.
Démission du président de la Chambre.
Ainsi que nous le disions avant hier,
la crise est virtuellement ouverte. Elle
a pour cause un dissentiment complet
entre le Roi et les ministres sur la
question du Congo. Le Roi, qui n'a
vait guère été satisfait des commen
taires donnés par le ministro de la
justice la fameuse lettre et au codi
cille du testament royal du 29 Juillet,
se montra, dès la première réunion de
la commission, très froissé de l'attitude
que manifestaient son égard certains
de ses membres et qu'il interpréta
comme une attitude de suspicion.
Cependant, la commission poursui
vait la même voie, et, prévoyant le
moment où, faute de réponse favora
ble ses questions, une interpellation
nouvelle allait surgir devant la Cham
bre, les ministres crurent qu'il fallait,
tout au moins, lui concéder quelque
chose. Et ils se rallièrent la question
Cooreman.
Celle-ci, on s'en souvient, tend
réclamer de l'Etat du Congo un rap
port sur la situation politique, écono
mique, financière et morale, ainsi que
le compte définitif des recettes et dé
penses des trois derniers exercices clô
turés.
La question fut adoptée l'unani
mité
A peine le Roi eut il connaissance de
cette décision qu'il manifesta son mé
contentement. Et c'est alors que le
gouvernement songea lui dépêcher
un haut fonctionnaire, chargé d'expo
ser Sa Majesté que le seul moyen
d'éviter un nouveau et irritant débat
devant les Chambres était d'accepter
la question et d'y répondre.
Ce fonctionnaire fût nous assure-1 ou
son nom était d'ailleurs hier sur
toutes les lèvres dans les couloirs de la
Chambre le chevalier van der Elst,
secrétaire-général du département des
affaires étrangères.
Les détails de l'entrevue que celui-ci
eut avec le Roi ne sont pas précis évi
demment, mais on sait en tout cas que
Léopold II se mit dans une si violente
colère que d'aucuns, en rapportant
l'incident, dirent Le Roi faillit en
attraper une attaque d'où le bruit
de la maladie royale.
Toujours est-il que le souverain
marqua son désaccord absolu avec le
gouvernement et émit le vif regret que
celui-ci eût cru devoir admettre la
thèse de ceux qui, son sens, semblent
se méfier de lui.
Le cabinet juge qu'il est dan9 l'im
possibilité de continuer dans ces con
ditions gérer les affaires du pays, et
nous avons appris de la meilleure
source que l'honorable M. Schollaert,
qui avait collaboré la rédaction de la
questionCooreman,estimant, lui aussi,
qu'il n'y a pas moyen d'eu sortir, au
rait annoncé son intention de donner
sa démission de président de la Cham
bre. Telle est la situation. On le voit,
elle est grave. D'autant plus grave que
le Roi se serait déclaré partisan d'un
cabinet d'affaires composé soit de
personnalités étrangères au Parlement.
Pour le cas assez probable où l'amen
dement Helleputte sur les huit heures
de travail serait adopté en seconde
lecture avant les vacances de Pâques,
le ministère serait immédiatement dé
missionnaire, Binon la crise n'éclatera
qu'en Avril, lors du retour du Roi.
(Le Soir).
S_Jj>
Les observations de la Cour des
comptes viennent de paraître avec le
compte définitif de l'année 1904.
La Flandre Libéralequi les a scru
tées, constate qu'il résulte du tableau
qui a paru la page 69, que la situa
tion de la Dette publique estla suivante
la date du 1er Janvier 1906.
Cette dette est de 3 milliards,
351 millions, 880,333,i 3 soit
une augmentation de 9 4 million*,
994,475.
Et cela en l'espace d'un an
Voilà comment nos maîtres sont de
merveilleux financiers I) suffit d'em
prunter tour de bras pour payer les
fantaisies gouvernementales et gorger
d'or la très sainte Eglise catholique
La Flandre a examiné ensuite le
compte définitif de 1904,
On sait que l'habileté de notre illus
tre ministre des Finances est d'annon
cer chaque année des excédents super
bes. Et la petite note faisant part de ce
résultat mirifique tait le tour de la
presse cléricale.
Mais ce qu'on oublie souvent d'exa
miner, c'est la clôture des comptes qui
paraissent trois ans aprèsde cahier de
la Cour des comptes. Voici ce que nous
y lisons la suite de la statistique dé
taillée des divers postes et sous la ru
brique: t Service des budgets ordinai
res réunis (p. 68)
Partant l'excédent des dépenses
pour l'exercice 1904 est de
fr. 4 0,198,935.
Comme ia clôture de l'exercice
1903, il a été constaté un excédent de
dépense de fr. 70,338,553,05,
il s'en suit que le résultat final de
l'exercice 1904 se chiffre par un excé
dent de dépenses de
fr. 80,437,477,63.
80 million*
Nous espérons sans trop y comp
ter que ce petit relevé fera aussi le
tour de la presse cléricale.
Après deux ans de mutisme, le
Journal d'Ypres risque, de temps en
temps, un petit mot en réponse nos
articles sur la question du gaz.
Il s'est même donné la peine d'in-
tervieuwer le troisième directeur de
la nouvelle usine. Nous disons le
troisième le premier, M. Jean De-
brouwer n'a existé que pour enlever
la concession, le second fut M. Mi
chel Debrouwer, d'éphémère mémoi
re, le troisième est, paraît-il, M.
Lantonnois. Souhaitons-lui une car
rière plus longue que celle de ses
prédécesseurs.
Ce dernier a donc appris au repor
ter du Journal
1) Que ce n'est pas Thielt mais
Dixmude qu'on enverra un des gazo
mètres; la cuve de l'autre sera utilisée
Ypres le troisième sera tenu, tel
quel, en réserve pour les besoins
venir. Nous avions donc raison de
dire que ce n'était pas de la vieille
mitraille, ainsi que le déclarait un de
nos conseillers communaux. Vieille
mitraille sans doute aussi, la canali
sation toute neuve de la rue d'Elver-
dinghe, faite par M. Valcke deux
ans avant l'expiration de son con
trat
2) Que ce ne sont pas les appareils
épuratoires, mais les matières épu
rantes de l'usine Valcke qui ont été
utilisées.
3) Que l'ancienne canalisation de
mande beaucoup de surveillance et
que la nouvelle n'a jamais donné
M. Lantonnois aucun tracas. Soit,
les tracas furent pour le prédécesseur.
Malheureusement, M. le Directeur
nous prévient qu'on éventrera de
nouveau nos rues, dès l'arrivée de la
bonne saison, pour enlever jusqu'au
dernier vieux tuyau de l'ancienne
canalisation. Cette nouvelle réjouira
médiocrement nos concitoyens.
Pendant que le Journal a un bon
mouvement, ne pourrait-il pas com
pléter son intervieuw et demander
encore au complaisant directeur
a) Quand s'élèvera Y usine monu
mentale capable de fabriquer 6000
m. c. de gaz par jour Pet b) comment
il se fait que, le prix du gaz étant ré
duit de 3 c. au m. c., les notes
payer sont partout plus élevées
qu'anciennement
Et tout cela ne nous explique
d'ailleurs pas encore pourquoi les
Yprois étaient incapables de fabri
quer eux-mêmes le gaz, et pourquoi
M. Debrouwer, seul en Belgique,
était même d'éclairer la ville et
d'empocher les bénéfices de 1''exploi
tation.
La parole, en l'occurrence, est spé
cialement M. Colaert.
Bruges la Morte, malgré son port
de mer, reste engourdie dans sa tor
peur. Ses enfants, au lieu de courir
la conquête du monde par travers les
mers, se confinent dans leur petite
Flandre, où ils cherchent enlever
prébendes et sinécures et se caser
dans tous les fromages administra
tifs et politiques.
Ypres se ressent tout spécialement
de cette invasion lente mais tenace.
Nous possédons déjà, au Conseil
communal, aux Hospices, la tête
de la politique locale, un banquier
Brugeois.
Notre clergé local a pour chef un
enfant de la ville épiscopale.
Notre Usine Gaz vient d'être
livrée honteusement, dans l'ombre
et le mystère, un financier Bru
geois.
Au Commissariat d'arrondisse
ment, un Brugeois vient occuper le
poste de chef de bureau qui fut de
tous temps occupé par des Yprois.
Sous peu, nous assure-t-on, un
Brugeois viendra, la barbe de plu
sieurs de nos concitoyens, diriger
notre Ecole de musique.
En effet M. Wittebroodt, directeur
de notre Ecole de musique, étant ar
rivé la limite d'âge, la commission
sera appelée pourvoir son rem
placement.
Plusieurs candidats sont en pré
sence, dont plusieurs Yprois très-ca-