Chronique de la ville.
Deux ans après.
Lois de façade.
Prêlres el
gendarmes.
Luc publication utile.
La succession
de VI. <le Belb une.
un jeu périlleux, et d'autant plus dé
raisonnable, qu'ellen arien y gagner
et que nous y pouvons tout perdre.
Nous, c'est è-dire ld gros du parti ca
tholique, la Vieille Droite gouverne
mentale, qui avons, depuis vingt-trois
ans, fait nos preuves plusieurs
égards.
Certains des nôtres, et des plus
sages, pensent et tout haut que
dans ces conditions, l'opposition systé
matique qui nous est faite par la Jeune
Droite ne peut trouver d'explication
que dans une animosité qui a pour
objet nos personnes. Je ne serai pas
éloigné de l'attribuer eu partie l'im
patience de quelques-uns, parmi les
quels, il faut citer au premier rang M.
Beernaert
M. Beeinaert, que la Jeune Droite
a pris pour chef, est un nomme d'une
très grande valeur, mais c'est un cœur
un peu aigri, et uu esprit parfois in
quiet. Depuis deux ans, nous remar
quions que notre ancien premier, qui
avait paru jusqu'alors pou désireux de
réassumer le pouvoir reparaissait plus
volontiers daus les salons diplomati
ques, et prenait partavicun intérêt
croissant aux controverses de couloirs.
D'aucuns ont cru pouvoir conclure de
ces observations que M. Beernaert,
qui, malgré ses 77 ans, a conserve tou
te sa verdeur, ne dédaignerait pas de
donner sa longue carrière un couron
nement inattendu, en prenant pour sa
part les affaires étraugères dans une
combinaison dont il serait le chef.
On objecte ces conjectures, qui
ne sont que des conjectures, l'i m porta
bilité priori d'un nouveau cabinet
Beernaert Constitutîonnellement,c'est
le roi qui choisit, sinon tous le» minis
tres, au moins le chef du cabinet Or,
le roi, qui, depuis longtemps, est en
grand froid avec M Beernaert. ne sera
vraisemblablement pas disposé l'ap
peler, voire même l'accepter la di
rection des affaires, au moment où M.
Beernaert fait cause commune, ouver
tement, avec uu groupe qui tend ré
duire son minimum l'autorité royale
en matière coloniale. Uar le débat, qui,
selon toute probabilité, décidera la
chute du ministère présent, est le dé
bat sur le Congo, débat où le roi eBt en
cause, bt comme roi, et personnelle
ment.
Supposez donc que la Jeune Droite
mette en minorité le cabinet De Smet
de Naeyer comme il n'y a pas d'ap
parence que le roi appelle au pouvoir,
contre le vœu patent de la majorité,
aucun membre la Jeune Droite, les
ministères qui se succéderont seront
mis en minorité de la même façon et
pour les mêmes raisons - ce qui, tôt
ou tard, conduira la dissolution des
Chambres
Quant ce qui adviendrait dans le
cas d'une dissolution, on n'a pas d'élé
ments suffisamment précis pour en au
gurer coup sûr Presque dans chaque
arrondissement, il y a au moins un
mandat dont le maintien serait dou
teux. Comment prévoir si l'électeur,
dégoûté par l'incohérence de la majo
rité présente, ne serait pas tenté d'es
sayer de l'autre parti
C'est toujours avec le plus grand
plaisir que nous lisons des articles de
ce genre où sont dûment, mis nu les
dissentiments qui tiraillent nos adver
saires et préparent la débâcle.
Que de fois n'avons uoiis pas, en ces
colonnes, mintré que la fameuse légis
lation sociale du gouvernement clérical
ne s'étendait qu'en façade, qu'elle man-
quait de siucénté et que ses auteurs
n'avaient eu d'autro but que se donner
les airs n d'avoir fait quelque chose,
tout en n'octroyaut la classe ouvrière
que le moins possible.
Cela faisait jeter les hauts cris la
presse cléricale qui, surtout la veille
des élections, ne trouvait jamais assez
rteffeurs. ...sous sa plume, pour en tres
ser des couionnes nos maîtres
Aussi quelle n'a pas été notre stupé
faction en voyant, tout récemment, un
des grandsquotidiens catholiques,dans
un mouvement de colère - in ira vtri-
lasouvrir le fond de son cœur, débal
ler ce qu'il avait sur la conscience,
propos de cette politique cléricale qui,
d'ailleurs, selon le mot de M. Woeste,
doit 6e borner conserver et amélio
rer.
Ecoutez cette lamentation du XXe
Siècle
«En dépit du certificat de fantaisie
ou do complaisance délivré notre lé
gislation sociale par M. Edmond Picard,
nous ne pouvons pas ne pas dire que
notre lot sur les unions professionnelles a
avorté que uotre loi sur les.'pensions
de vieillesse, t xcellente pour les paysans
et les petits bourgeois, a manqué
son i>nt primordial, qui e'ait
d'atteindre et de relever les ouvriers
industriels que notre loi sur les acci
dents du travailcorrigée pourtant et
améliorée sur les instances des inter
ventionnistes de la droite, serait
plu-, efficace et d'application plus
facile si la Chambre, effrayée par le
spectre des corporations, que le gou
vernement et M Woeste firent danser
devant ses yeux, n'avait tué les
caisses communes dans le
serine, ce que les patrous et les ou
vriers regrettent vivement aujour
d'hui...
Ainsi donc, la voilà, l'œuvre sociale
du gouvernement clérical lois avor
tées, qui ont manqué leur but primor
dial et qui, malgré les corrections et
améliorations des interventionnistes rie
sont guère efficaces
En d'autres termes lois de façade
comme u'avaient cessé de dire les jour
naux de l'opposition
L'aveu est bon retenir.
Une des premières préoccupations
des libéraux, lorsqu'ils arrivèrent au
pouvoir, en 1879, fut de créer le mi
nistère de l'instruction publique Notre
enseignement national tut modernisé
et développé peu avant la chute du
gouvernement, M. Frère-Orbau dépo
sait même uu projet de loi décrétant
l'instruction obligatoire.
Le 10 Juiu 1884 ramène les cléri
caux le ministère du l'instruction
publique est immédiatement suppri
mé c'est la ruine, dans les communes
d'importance secondaire, de tous les
jardins d'enfants, de toutes les écoles
d'adultes, de toutes les écoles laïques
pour tilles et d'une grande partie d'é
coles communales pour garçons. Dans
les grandes villes libérales seules, on
rencontre actuellement des jardins
d'enfants et des écoles d'adultes. Dans
les petites localités, renseignement des
fillettes est entre les mains de religieu
ses non diplômées celui des gafçons
est laissé aux écoles catholiques admi
nistrées par les prêtres, dévouées sans
restrictions aux dogmes d'une religion
déterminée, mais entretenues par les
deniers de l'Etat, de la provinceet.de
la commune. Ainsi l'argent de tout le
monde est affecté un enseignement
basé sur des principes hostiles notre
charte constitutionnelle
Il n'y a que les pays tristement clé-
ricalisés où pareils abus soient posai
bles.
Les orthodoxes de la droite, il
n'est pas question ici des comédiens
qui se retranchent toujours derrière la
religion lorsqu'il s'agit de défendre
leurs intérêts électoraux et qui ne met
tent jamais un pied l'église, pré
tendent toujours que seule ia morale
catholique est capable d'améliorer les
humains. Il semble donc que la géné
ration actuelle, saturée de principes
religieux, doive donner le spectacle
d'une société modèle, pratiquant tou
ffes les vertus
11 n'en est rien pourtant Le quotient
de la criminalité est le plus élevé daus
nos provinces flamandes, - là précisé
ment le curé règne eu maitre iucon
testé. Et la récidive fait de tels pro
grès que le mini-tre do la justice a
songé commiuer des peines plus gi a-
ves contre les chevaux de retour
La meilleure preuve du recul moral
que la Belgique a subi depuis 1884
consiste dans l'augmentation considé
rable du budget de la gendarmerie.
Au m mieiit de la chute du ministère
libéral, ce budget, se chiffrait par 3
millions et demi. Actuellement, il s'é
lève 8 millions 7G7.000 francs II a
donc été presque triplé sous la domina
tion cléricale.
Uue intéressante revue, dont le suc
cès s'affirmede jour en jour davantage,
est publiée depuis six mois tous le titre
Exportation Belge
Destinée, comme les mots l'indi
quent, favoriser l'exportation des
produits belges l'étranger, elle P6t
envoyée tous nos consuls et agents
consulaires et expédiée gratuitement
aux principales maisons de commerce
étrangères.
Chaque année, deux cent mi i le fasci
cules, contenant des monographies il
lustrées sur l'une ou l'antre de nos
industries, circuleront de par le monde.
Dans le numéro du mois de Mars
figure entre autres une description
intéressante sur la fabrication des pou
dres en Belgique Afin de permettre
aux commerçautsétrangers de liredans
leurs langues naturelles ces descrip
tions ainsi que les annonces qui les
accompagnent, la revue comprend (les
éditions française, espaguule, anglaise
et allemande.
Une édition russe est l'étude.
Un joli tour de force a été résolu
pour cette impression qùadrillingue.
Il paraît d'ailleurs qu'au début ce
la n'a pas été tout seul
L'aspect de la revue est des plus
agréable, sous une forme simple et de
bon goût
Uue bande verticale aux trois cou
leurs nationales, relevée des armes de
Belgique, traverse la couverture et
permet aux étrangers de démêler du
premier coup son origine.
L'utilité d'uo pareil organe est in
contestable et a étéd'ailleurs consacrée
par la faveur qui lui est réservée pur
nos commerçants et uos industriels.
Le succès est complet.
Uette revue comble une lacune en
eff-'t, depuis nombre d'années, l'Alle
magne, l'Anglet"rre et les Etats-Unis
possèdent des publications du même
genre.
Nous ne pouvons que féliciter les
promoteurs do leur heureuse et patrio
tique entreprise, d'autant plus que des
tentatives conjointes ont échoué
L°s appuis dout l'organe peut se te
1 ici ter lui assuroot d'ailleurs une situa
tion hors pair
Il parait aujourd'hui cet tain dit
l'Etoile que c'est M. le baron Ru-
zette, député, fils dr l'ancien gouver
neur de la Flandre occidentale, qui re
cueillera la succession de M. le baron
de Bethune, le gouverneur défunt.
M. Albert Ruzette a été appelé la se
maine dernière au ministère de l'inté
rieur et la place lui a été offerte, mais
le jeune député brugeois a demandé
réfléchir.
Quand il s'est agi de défendre les
intérêts Yprois contre Ja rapacité des
industriels étrangers
Le Journal est resté muet.
Quand il s'est agi de défendre nos
concitoyens qui demandaient gar
der aux Yprois le bénéfice de l'ex
ploitation de leur éclairage
Le Journal est resté muet.
Quand la nouvelle Usine nous li
vrait, l'hiver dernier, un gaz odorant
et délétère
Le Journal est resté muet.
Quand, contrairement au contrat,
des tranchées de centaines de mètres
furent creusées, que nos rues furent
bouleversées, converties en cloaques
et repavées en dépit du bon sens
Le Journal est resté muet.
Quand nous sommions le Journal
de nous dire pourquoi M. Colaert n'a
pas obtenu de son ami Debrouwer
des conditions aussi avantageuses
pour Ypres que celles accordées par
cet industriel aux Malinois
Le Journal est resté muet.
Il lui plaît, deux ans après, de po
lémiquer, d'ergoter, de jouer sur les
mots. Il entreprend des intervieuws,
entraînant maladroitement le Direc
teur N° 3 de l'Usine nouvelle dans
sa polémique ridicule, au risque de
le mettre en mauvaise posture auprès
de ses clients.
Il prend même, dans son dernier
numéro, des airs de Matamore et
fait des sommations
Et tout cela est-ce pour la défense
des intérêts des Yprois Oh non,
c'est uniquement pour la défense des
intérêts de la Sainte Usine
La polémique écœurante du Jour
nal se résume en deux mots
S'acharner sur sa victime, Monsieur
Valcke d'Ypres.
Défendre le financier Debrouwer
de Bruges.
Oh le beau rôle, digne du Jour
nal et de son Rédacteur en chef
Les appareils de M. Valcke
étaient si vieux et si usés que la fa-
brication du gaz ne pouvait se faire
qu'en exposant le personnel ouvrier
aux dangers les plus graves.
Voilà ce qu'imprime le Journal
qui se pique de pratiquer la charité
chrétienne
Or, c'est là de la pure calomnie.
Chacun sait que M. Valcke fut
toujours un père pour ses ouvriers,
qu'il était la prudence même. Or tous
ses fours étaient du système gazo
gènes, devenu d'un emploi général
dans l'industrie du gaz.
M. Valcke n'a jamais eu d'acci
dents son Usine et M. Debrouwer,
pendant l'année qu'il l'a utilisée telle
quelle, n'en a jamais eu davantage.
Pourquoi d'ailleurs le Journal ne
révèle-t-il ce soi-disant danger pu
blic, que deux ans après
Le Journal imprime encore
Le Progrès réclame une usine
capable de fabriquer ô.ooo m3 par
jour. Pour que l'expérience ait lieu
immédiatement il suffit que le Pro-
grès veuille bien s'offrir en payer
les frais.
Toujours le même système
Est-ce au Progrès contrôler offi
ciellement, ses frais, l'observation
du cahier des charges Ou bien est-
ce au Collège échevinal
Est-ce le Progrès qui réclame une
Usine monumentale de 6.000 m3 ou
est-ce le cahier des charges
Le Progrès, suppléant l'insuffi-*.,
sance ou la complaisance aveugle
dudit Collège, a fait naguère, il est
vrai, analyser ses frais, le gaz dé
fectueux qui était servi aux Yprois.
Il a été prouvé que le cahier des
charges n'était pas exécuté.
Quelles garanties avons-nous, pour
l'avenir, en présence de pareilles
complaisances
L'usine de ôooo m3 de production
par jour
L'usine gigantesque avec gazomè
tres, matériel et outillage sur le pied
d'une production annuelle de 2 mil
lions 200.000 m3
L'usine monumentale que M. Co
laert avait fait miroiter aux Yprois
comme devant ajouter une perle au
joyau monumental de la ville
Le Journal nous apprend qu'elle se
trouve chaussée de Dickebusch, où
sous un hangar, on peut découvrir
quatre fours ayant chacun 6 cor-
nues de 5 mètres. Or chaque four
peut produire, dit-il, de 2000
2200 1113 de gaz par jour. Il suffi-
rait donc de mettre 3 fours en acti-
vité pour atteindre ou même dépas-
ser une production de 6000 m3 en
24 heures.
Et voilà
Les Yprois ont tort d'être désillu
sionnés, qu'ils aillent donc contem
pler l'envie ce chef-d'œuvre archi
tectural.
ft
Le Journal dénie enfin que les no
tes payer soient plus élevées qu'an
ciennement.
L'enquête a démontré le contraire,
dit-il.
Ceci dépasse toute permission
Le tollé fut général, il y a quelques
mois, an point qu'une enquête s'est
imposée. Les plaintes recueillies ont
été nettement consignées et l'enquê
teur, personnage la fois officiel et