Souscription. Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Dimanche, 5 Mai 1907. 67< annee. 18. l union fait la force. tMaraiHKtml Se IPintatteiie. Vires acquirit eundo. PRIX DE L'ABONNEMENT: pour la ville: Par an 4 francs. pr la province Par an 4 fr. 50 e' l'étranger Par an 6 fr. 60 On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 53, Ypres. Les annonces, les faits divers el les réclames sonl reçus pour l'arrondissement d'Ypres el les deux Flandres au bureau du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au Comptoir de Publicité JACQUES THIBESARD, 14, Place de Brouekère, Bruxelles, téléphone 5230. Pour les annonces on traite forfait. ANNONCES: Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. Nous faisons un chaleureux appel tous nos amis et tous nos lecteurs pour qu'ils veuillent déposer leur obole aux bureaux du Progrès en fa veur de notre concitoyen Gustave Mesure. Gustave Mesure est atteint de pa ralysie et se trouve dans l'impossibi- té de faire le moindre travail. Cet accident lui est arrivé, l'hiver dernier, en sauvant un enfant qui était sur le point de se noyer. Cet acte de. courage et de dévoue ment, lui a valu de la part du gou vernement français, une distinction honorifique. Nous ouvrons donc, dès aujour d'hui, dans nos colonnes, une liste de souscription en faveur de notre concitoyen Gustave Mesure. Pour ceux de nos lecteurs qui ne lisent pas les quotidiens, nous croyons leur être agréable en reproduisant le magistral discours prononcé par M Paul Jauson au Meeting d'Anvers La Situation politique. Discours prononcé par M. Paul Janson au meeting organisé par la Ligue de la Jeunesse Libérale d'Anvers, le Mercredi 24 Avril. Quel quesoit le plaisir que j'éprouve prendre la parole devant une assem blée aussi nombreuse et qui, je le sens déjà, est en parfaite communauté de vue avec les orateurs qui m'ont précé dé cette tribune et avec moi-même, je dois vous dire qu'en présence de ia crise si grave que traverse le pays, de l'outrage fait au Parlement et de l'at teinte portée nos institutions mêmes par l'arrêté royal du 11 Avril,c'est ail leurs et autrement qu'il faudrait par ler mais, vous le savez, par suite des manœuvres artificieuses des ministè res et de ce que les ordres du jour des deux gauches de la Chambre et du Sénatet del'ordre du jour de la gauche socialiste appellent un acte de du pli «•ité, la Chambre, jouée et trompée, s'est ajournée indéfiniment. Le Parlement fermé aux députés. Ainsi les ministres, par un véritable dol politique, se sont soustraits piteuse ment et Bans courage la protestation véhémente et violente qui, la chose est certaine, se fût élevée 6ur tous les bancs de la Chambre. Applaudisse ments.)i Jusqu'ores, et c'est vraiment éton nant, le Président de la Chambre n'a pas jugé convenable de convoquer la Chambre pour lui permettre de rap porter une décision surprise sa bonne toi et l'ignorance où le ministère la tenait dessein de la situation réelle. L'accès du Parlement nous est inter dit dès lors, vos députés impuissants exercer leur mandat, ont un double devoir le premier, c'estde prendre la i «solution dès la rentrée de la Cham bre de n'avoir ni trêve ni répit aussi longtemps que lesdroitsdu Parlement, •-a dignité et son honneur u'auront pas été sauvegardés. C'est fait. lis en ont un autre, et c'est celui que mes honorables collègues et moi nous accomplissons aujourd'hui c'est de se m ittre en contact avec le sufirage uni versel encore rudiinentaire et impar fait, qui leur a contéré l'honneur de vous représenter, d'exposer leurs électeurs l'intensité et la gravité de ia crise, sans précédent dans aucun pays parlementaire enfin et surtout, de vous appeler la rescou se pour la délense des droits do laNatiou mécon nus. Le devoir de la Nation. L'offense qui a été faite au Parle ment, c'est vous qu'elle s'adresse, vous dont nous sommes les mandatai res elle vous frappe et elle vous atteint en pleine poitrine et j'imagine que vous la ressentez comme uous la ressen tons nous-mêmes c'est vous de nous donner la force invincible que confère le peuple quand, véritablement con servateur, il demande la pratique loya le, sincère et scrupuleuse de la Consti tution qui le régit. D'autres avant moi vous ont signalé les faits essentiels qui dominent le dé bat et je crois inutile d'y revenir. Mais il y a cependant ceci qui mérite une mention spéciale Le crime du Parlement-.... Une loi démocratique. La loi votée par la Chambre consa crait une série de dispositions relatives la police des mines, l'hygiène, a la sécurité du travail, au droit de contrô le et de surveillance de l'Etat, qui a de grands besoins comme consommateur de charbon, une partie du bassin houil- ler. Enfin, pour montrer la sympathie réelle du Parlement pour les travail leurs de la mine, elle avait prohibé dé finitiveinent le travail des femmes dans les mines, le jugeant incompatible par sa nature même et ses périls avec leur sexe et leur rôle dans la famille. Ceci avait été adopté pour ainsi dire l'unanimité. De même de la disposition qui inter disait de faire travailler dans les mines les enfants au-dessous de 14 ans, me sure préliminaire l'instruction obli gatoire, mesure équitable et humaine, s'il en fut jamais, et qui devait nous préserver de ce spectacle horrible de voir, la suite d'un accident que rien n'a pu conjurer, des enfants ramenés la surface, frappés d'une mort terrible, alors qu'ils n'avaient pas même la for ce physique nécessaire pour se prému nir contre le danger ou lui échapper On avait songé aussi, et c'était bien, garantir aux vieux mineurs exténués par le travail de la mine, une pension suffisante pour leurs vieux jours ou pour le cas où, martyrs du travail, un accident les aurait réduits la misère Toutes ces choses excellentes, sauf les abstentions au banc ministériel, réunirent; pour ainsi dire l'unanimité de la Chambre. Enfin, la question de la réglementa tion du travail des adultes dans les mi nes donna lieu un débat sérieux et approfondi et au vote final, ceux-là mêmes de nos collègues qui, usant de leur droit, avaient combattu théori quement les principes timidement in scrits dans la loi, décidèrent néan moins de voter celle-ci au surplus, pour mieux s'éclairer, ils avaient sol licité une enquête De plus, la suite d'un excellent et patriotique discours de mon ami et collègue M. Franck, la loi consacra sur la question des langues une solution simple et pratique qui garantissait tous leB administrés l'application saine et correcte du principe de l'égalité des langues, De cette oeuvre législative, quia don né lieu de si longs débats et qui réali sait des progrès sociaux considérables, de gette œuvre législative, qui attes tait la volonté du Parlement de tenir compte dos vœux et revendications et des espérances de la classe ouvrière, de pur l'arrêté royal du 11 Avril, il ne reste rien Les droits du Roi. Que le Roi puisse demander sou ministère de combattre au Sénat une loi votée par la Chambre, c'est son droit. Que si elle est votée par le Sénat, son droit est sous la responsabilité des mi nistres de ne pas la sanctionner, mesu re d'une gravité exceptionnelle, si exceptionnelle qu'il n'eu existe pour ainsi dire pas d'exemple depuis 1830. Une comédie parlementaire. Mais que les ministres du Roi démis sionnaires, puissent d'un trait de plu me anéantir une œuvre législative aussi considérable, eu destituant le Sénat du droit d'en délibérer et en laissant la Chambre continuer des débats, dont ils ont su d'avance assurer l'inefficacité et transformer ainsi la discussion en une véritable comédie parlementaire que cela fait, ils aient caché leur jeu pour échapper la responsabilité mi nistérielle, voilà ce qui, toute évideu- ce, fausse, altère le régime parlemen taire d'une manière vraiment intoléra ble et révoltante. Messieurs, lemarquez que l'arrêté royal du 11 Avril n'est même pas mo tivé c'est qu'en réalité il était injus tifiable. Pitoyable apologie. Mais l'organe officieux du ministère a essayé après coup d'en donner les motifs voyons cette pitoyable apolo gie Un des motifs imaginés pour justifier cet arrêté attentatoire au droit du Parlement, ce serait que le Sénat au rait rejeté la loi ainsi voilà le gou vernement qui, destituant la Haute Assemblée du droit qu'elle a de délibé rer sur la loi votée par la Chambre, se permet, suprême îucoovenance, de préjuger sa décision et de lui prêter d'avance la résolution sur laquelle elle n'a pas pu même délibérer. Il y a un second motif inventé par le journal officieux, non moins extraordi naire l'arrêté royal avait pour but de faire une situation nette et do faciliter la constitution d'un ministère nou veau. L'événement a prouvé qu'une pa reille opinion ne relève que de la cécité politique. Mais elle atteste la volonté d'user d'un moyen inconstitutionnel pour tenter de conserver le pouvoir au parti clérical. Enfin, l'organe officieux, interprète des ministres déchus, a osé écrire ceci Les concessions sont accordées, donc les intérêts économiques 6ont satis faits. N'est-ce pas vraiment le comble de l'audace et de l'impudeur politiques Gomment,alorsque le gouvernement et le Parlement ont reconnu l'impé rieuse nécessité d'une nouvelle loi sur les mines, le gouvernement, profitant de ce que les Chambres 6e sont réunies, alors que la loi nouvelle est en discus sion, concède, ce qui est un véritable scandale, ses amis et connaissances, la plus grande partie du nouveau bas sin minier, et on voit au Moniteur des actes de société qui constatent la valeur énorme de celle-ci et voici que, pour tenter une apol -gie impossible de l'ar rêté royal, ses auteurs trouvent dans ce scandale même un prétendu moyen d'expliquer l'ottense faite la Chambre au mépris de toutes les règles parle mentaires. Les intérêts économiques sont satis faits Est-ce que par hasard les intérêts du travail ne comptent pour rien, au mo ment où les efforts des hommes politi ques dans le monde entier s'efforcent de concilier les intérêts du travail et du capital, au moment où le devoir de tous les bons citoyens est de conjurer la lutte des classes et de réaliser la so lidarité sociale N'est-ce pas une véritable aberra tion politique que de lancer ainsi systé matiquement et froidement comme un défi et une provocation aux travail leurs de la min9 Ceci me remet en mémoire une scène du drame admirable de Victor Hugo uu moment donné, Ruy-Blas, le la quais devenu le ministre d'un jour, pénètre dans la salle où les grands d'Espagne indifférents aux malheurs de la Patrie, sont assemblés pour se par tager le profit du pouvoir, les charges, les honneurs, les sinécures, et surtout les avantages et les profits du pouvoir, et alors, révolté, indigné, il leur lance co mot superbe Bon appétit, Mes sieurs Vifs applaudissements.) Les gouvernements néfastes. Au reste, ce qui arrive n'est pas pour nous surprendre ni pour nous étonner, si nous nous remémorons les faits et gestes des gouvernements cléricaux. Chose singulière et bien remarqua ble, sous le gouvernement libéral, ja mais le pays n'a connu de troubles ni d'émeutes. Alors qu'en 1848 un vent.révolution naire soufflait sur toute l'Europe et que les plus vieilles monarchies en étaient ébranlées, notre pays a traversé paisiblement cette crise et gardé intac tes ses libres institutions. Qu'avons-uous vu depuis? En 1857, le gouvernement d'alors, fort d'une majorité considérable, adopte cette politique néfaste qui con siste prendre toujours comme règle de conduite l'intérêt do l'Eglise, au dé triment des intérêts réels et véritables de la Nation. 11 présente le projet de loi sur la chanté, qui ne tentait rien moins qu'à accorder la personnification civile aux corporations religieuses; l'opinion se soulève, s'indigne et se révolte l'é meute commence, mais le Roi d'alors, sagement- inspiré, invite son ministère ajourner la discussion, preuve mani feste et évidente que le Roi, en pareil le circonstance, est tenu d'aviser rai- sou du droit qu'il possèie de révoquer ses ministres. Bientôt après, ia suite des élections communales, le ministère clérical, quoiqu'ayant conservé la majorité, donne sa démission Le Roi nomme un ministère libéral chargé de faire la dissolution et celle-ci constate que le pays répudie la politi que cléricale et approuve la constitu tion d'un ministère libéral. En 1871, après le scandale deB affai res Laugraod, dans lequel les hommes les plus considérables du parti catho lique s'étaient compromis dans des opérations financières malpropres, le gouvernement lance un nouveau défia la Nation il brave l'honnêteté publi que, en appelant aux fonctions de gou verneur du Limbourg un homme d'Etat qui, ce moment même, était l'objet de poursuites criminelles, rai- sou des opérations financières auxquel les il avait pris une part active. Cette fois encore, il était flagellé en pleine Chambre par M. Bara dans Messieurs,

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Le Progrès (1841-1914) | 1907 | | pagina 1