Chronique de la ville.
La Réunion
des Gauches libérales.
Le nouveau ministère.
Couvocalion
de la Chambre.
Le coup de pied
de l'àne.
et là.
on de ses plus beaux discours l'émo
tion sort du Parlement et gagne la rue
on voit les gardes civiques eux-mêmes
sommer le Roi d'intervenir et êner en
plein Bruxelles a A bas le roi de car
ton
Sous le coup de l'indignation publi
que, deux des ministres sont obligés de
donner leur démission et la nomination
de M. Dedecker est rapportée.
Lorsque, en 1884, le parti clérical
revient au pouvoir, M. Woeste, minis-
tiodu la Justice, par ses discours et
par ses actes, soulève cette protesta
tion dans le pays, que le Roi est obli
gé de lui redemander son porteieuille
Plus récemment, sous prétexte d'or
ganiser la représentation proportion
nelle, le ministère clérical, M. Vanden
peereboom, imagine, concerte et combi
ne avec les politiciens de la droite un
système électoral, ayant pour but es
sentiel d'assurer définitivement et irré
vocablement le maintien du parti
clérical au pouvoir
L'idée juste de la représentation pro
portionnelle n'était que le prétexte de
la loi.
Son but vrai et réel était de nous
vouer au cléricalisme perpétuité,
c'est-à-dire de substituer en réalité la
souveraineté de lTlglise celle de la
Mat ion.
Vous savez le reste.
Ce projet a suscité cette fois encore
une émeute qui a failli dégénérer en
révolution
Nous avons vu ce spectacle de minis
tres conspués dans le Parlement, iner-
tes et immobiles leur banc, abandon
nés par leur majorité même, qui apiès
avoir été complice du projet, ne trouva
pas un de ses membres pour le défen
dre.
Les cléricaux
sont les véritables révolutionnaires.
Telle est, en résumé, l'histoire du
parti clérical voilà les hommes qui
s'intitulaient naguère conservateurs
voilà les hommes qui se prétendent
nécessaires au maintien de l'ordre et
de la tranquillité publiques ils ont
bien fait de ne plus se parer de ce titre
et de s'appeler désormais catholiques,
en attendant qu'ils s'avouent purement
et simplement cléricaux.
En réalité, ces prétendus conserva
teurs sont des révolutionnaires mar
qués. Acclamations
La déchéance du cléricalisme.
L'heure de leur chute définitive a
sonné le parti tout entier, divisé, ti
raillé, désorganisé par des dissensious
intestines, a prononcé lui-même sa
propre déchéance.
A la recherche d'une majorité.
M de Trooz est la recherche d'une
majorité cette majorité n'existe pas
elle n'est plus qu'un fantôme et elle ne
pourrait se reconstituer que par je ne
sais quolle combinaison louche et hy
bride, scellée par des palinodies aux
quelles je veux croire encore que des
hommes politiques dignes de ce nom
refusent se prêter (Mouvements
divers.)
La mesure est comble.
Messieurs, la mesure est comble, et
après ces deux semaines de crise,
l'heure est venue, non plus de consul
ter les hommes politique de la droite,
mais de faire appel la Nation tout
entière, pour qu'elle ressaisisse sa sou
veraineté et maintienne intacte et res
pectée la constitution qui nous a pro
curé trois quarts de siècle de prospéri
té matérielle et de pratique saine et
loyale des instit titionsqu'elle consacre.
(Applaudissements prolongés.)
Je dis que la mesure est comble.
Intolérable outrecuidance
En effet, il ne suffisait pas que, con
trairement ses engagements, le gou
vernement eût dessaisi le Sénat du pro
jet de loi sur lesmines, ce qui provoqua
juste titre les protestations de la
Haute Assemblée et de son Président
11 ne suffisait pas qu'ayant reconnu la
nécessité impérieuse d'une loi nouvel
le, il concédât, sous l'empire de l'an
cienne, la plus grande partie du bassin
houiller. affichaut ainsi d'avance son
désir d'obéir aux appétits et aux con
voitises des demandeurs en concession
et, d'autre part, son mépris du Parle
ment occupé faire la loi nouvelle.
11 ne suffisait pas qu'au moment où
les questions ouvrières sollicité ent
l'intervention de la Chambre, il s'op-
poȉt la discussion de celle-ci. sous
prétexte qu'elles étaient étrangères
l'objet en délibération.
Il ne suffisait paa, qu'après avoir suc
combé une forte majorité dans c^tte
tentative, il restât au pouvoir pour
essayer par tous les moyens possibles
d'empêcher la Chambre de voter les
amen lements relatifs au travail dans
les mines dont elle était saisie.
Il fallait encore, qu'après avoir
échoué, lors d'un premier vote, il ten
tât, lors du second, d'entraver les lé-
formes ouvrières.
Il fallait encore que, dès le 11 Avril,
U fît signer par le roi l'arrêté qui ren
dait vaine et inutile la délibération de
la Chambre, sans -1 contrairement au
texte expiés decet arrêté lecommu-
niquer en temps utile au Parlement.
Il fallait encore, qu'étant démission
naires et par suite sans qualité et sans
pouvoirs, après n'avoir pas communi
qué cet arrêté aux Chambres en temps
utile, ils osassent encore le publier an
Moniteur
Il fallait que, par un véritable acte
de duplicité politique, cet arrêté in
justifiable, attentatoire au droit du
Parlement, fût caché la Chambre,
dans le but calculé d'échapper la
responsabilité ministérielle et d'empê
cher la protestation véhémente et indi
gnée qui se fût élevée sur tous les bancs
de l'assemblée
Un nouvel outrage.
Il fallait enfin, et en vérité c'est
n'y pas croire, que sur les conseils des
cléricaux, le Roi, pour réparer l'offen
se faite au Parlement, confiât le soin
de former un nouveau ministère l'un
des membres du cabinet défunt, en
s'associant ainsi l'outrage fait au Par
lement et la méconnaissance de ton
tes los traditions du régime parlemen
taire
En vérité, c'en est assez, c'eu est
trop Acclamations
Ce qu'exige l'honneur du pays.
L'honneur du Parlement, qui est
l'honneur du pays même, exige que
l'arrêté royal du 11 Avril soit purement
et simplement rétracté II s'oppose ce
qu'aucun des ministres démissionnai
res reparaisse au banc ministériel.
Il exige que le Sénat soit saisi de la
loi votée par la Chambre et puisse en
tonte indépendance l'adopter, la reje
ter ou l'amender.
Le sentiment le plus vulgaire d'équi
té envers les classes laborieuses com
mande impérieusement que les dispo
sitions de la loi édictéesen leur faveur,
ne leur soient pas ravies d'un trait de
plume.
Eufin, en présence d'un ministre la
recherche d'une majorité, majorité qui
en réalité s'est dissociée et désagrégée
de ses propres mains, l'appel au pays
apparaît comme la solution inévitable
et c'est la Nation l'imposer par son
attitude ferme, énergique et sa résis
tance intraitable aux empiétements
commis sur sa souveraineté.
Non, Messieurs, il ne sera pas dit
que nous sommes dégénérés ce point
de pouvoir supporter encore plus long
temps le maintien au pouvoir d'un par
ti qui, du reste, fidèle son passé que
je vous ai rappelé, a osé ce point
fausser la pratique loyale et correcte de
nos libres institutions. {Mouvement
Ne sommes- nous plus les descendants
de c. s nobles d'autrefois qui firent ce
compromis glorieux pour défendre le
privilège de nos provinces
Ne sommes nous plus les fils de ces
gueux dont nous honorons la mémoire?
Ne sommes-nous plus les fils de révo
lutionuaires de 1830, dont beaucoup
payèrent de leur vie la conquête de
notre indépendance et de notre liber
té (Sensation prolongée.)
Messieurs, la Nation saura s'inspirer
des plus grands et des plus beaux sou
venirs de son histoire notre tâche est
plus aisée et plus facile que celle de
nos aïeux ils ont risqué leur vie pour
faire co sacrer les libertés et les droits
qui sont aujourd'hui la garantie certai
ne et intangible de la souveraineté de
la Nation il suffit qu'avec fermeté et
une indomptable énergie, elle se serve
des armes qu'ils nous ont forgées pour
réduire l'impuissance ceux qui, dans
un aveuglement incroyable, voudraient
entreprendre sans sa souveraineté
(Interminable ovation. Cris enthousiastes
de Vhe Janson Cive la Constitution
La réunion des Gauches libérales de la
Chambre et du Sénat, qui s'est tenue hier
après-midi dans la grande salle de lecture
du Palais de la Nation, était très nombreu
se. La plupart des députés et sénateurs libé
raux y assistaient.
MM. Dupont, Neujean et Janson prési
daient la séance, qui s'est prolongée depuis
deux heures jusque cinq heures.
11 s'agissait, on lésait, de se concerter sur
la tactique suivre dans les présentes cir
constances.
Constatons d'abord que la plus grande
cordialité a marqué le débat, ainsi qu'une
unité absolue de vues.
Il n'a été question ni de grève de parle
mentaires, ni d'obstruction.
M. Janson a prononcé d'abord un dis
cours fort énergique on connaît l'opinion
de M. Janson.
M. Neujean a développé ensuite la thèse
qu'il avait résumée. Et après lui MM. De
Mot et Wiener, ainsi que M. Van Marck,
sénateur pour Liège, et d'autres ont été
unanimes pour protester contre ce qu'ils ont
appelé un attentat la souveraineté natio
nale.
On s'est mis ensuite d'accord sur les ter
mes d'un ordre du jour qui sera présenté
simultanément la Chambre et au Sénat
par MM. Neujean et Dupont.
Cet ordre du jour, inspiré par MM. De
Mot et Wiener, a été amendé après une
nouvelle discussion. Il porte uniquement
sur le retrait du projet de loi.
On a envisagé la question de savoir si le
Sénat était bien dessaisi du projet de loi sur
les mines.
On a examiné aussi cette objection que
l'on pourrait faire, propos du retrait du
projet de loi le gouvernement nouveau
peut-il en être déclaré responsable
Or, de deux choses l'une Ou le nouveau
gouvernement maintient le retrait du pro
jet, et alors il en porte la responsabilité. Ou
bien, il s'en désintéresse. Mais alors, les
deux ministres De Trooz et Liebaert peu
vent être interpellés directement.
Enfin, il a été question aussi du Congo.
Il y aura une nouvelle réunion Mercredi
matin, pour examiner l'attitude prendre
après la déclaration du gouvernement.
Il se peut que l'on y décide de provoquer
un débat sur la politique générale du gou
vernement.
Le Moniteur du 4 Mai publie
1° Un arrêté royal contresigné par M. de
Smet de Naeyer refusant la démission de
M. de Trooz, ministre de l'Intérieur.
2° Un arrêté royal, contresigné par M. de
Trooz acceptant la démission de M. de Smet
de Naeyer.
3° Un arrêté royal contresigné par M. de
Trooz, acceptant les démissions de MM.
Van den Heuvel, baron de Favereau, Van
der Bruggen, Francotte, Liebaert et Couse-
bant d'Alkemade de leurs fonctions respec
tives de ministres de la justice, des affaires
étrangères, de l'agriculture, de l'industrie
et du travail, des chemins de fer et de la
guerre.
40 Un arrêté royal créant
A) Un ministère des sciences et des arts.
B) Un ministère des travaux publics.
5° Des arrêtés royaux nommant
M. Renkin, ministre de la justice.
M. Davignon, ministre des affaires étran
gères.
M. Liebaert, ministre des finances.
M. le baron Descamps, ministre des
sciences et des arts.
M. Armand Hubert, ministre de l'indus
trie et du travail.
M. Aug. Delbeke ministre des travaux
publics.
M. G. Helleputte, ministre des chemins
de fer.
M. Général Hellebaut ministre de la
guerre.
La Chambre est convoquée pour Mardi.
En tête de son ordre du jour figure
Communication du gouvernement.
Nous écrivions dans notre dernier
numéro, qu'avant de quitter le minis
tère, M. le comte de Smet de Naeyer
avait eu la délicate attention de plan
ter des ormes le long du canal de la
Lys l'Yperlée. Les Yprois, disions-
nous, pourront, sous leur frais om
brage, pleurer l'aise la chute du
grand ministre et y attendre, sous
l'orme, l'achèvement du mémorable
canal, régulièrement promis la veil
le de chaque élection.
Voilà ce qu'avec nous tous les
Yprois ont pensé.
Messieurs Fraeys, Struye, et Cie,
au nom de l'Association catholique
de l'arrondi§sement, se sont permis
de le dire l'ex-ministre lui-même,
dans un langage où perce l'ironie et
le persifflage
Pour l'amusement de nos lecteurs,
nous ne résistons pas l'envie de
leur soumettre ce petit chef-d'œuvre
de littérature amusante.
Le voici
Monsieur le ministre,
y
Le comité de l'Association catholique et
conservatrice de l'arrondissement d'Ypres
vient de décider, dans sa réunion plénière
de ce jour, de vous exprimer l'immense re
gret que lui inspire la retraite du cabinet
que vous présidez.
Cette décision, prise l'unanimité de ses
membres, sera approuvée sans aucun doute
par notre assemblée générale, qui se tien
dra prochainement, et accueillie favorable
ment par l'opinion catholique de l'arrondis
sement.
Le comité se fait, en même temps, un de
voir de rendre hommage nos députés qui
ont constamment soutenu ungouvernement
digne de notre confiance et de celle du pays
entier.
Nous n'oublierons jamais les immenses
services rendus par le ministère de Smet d«
Naeyer la chose publique, spécialement
dans des périodes agitées où l'ordre était
menacé. C'est en grande partie ses initia
tives et ses efforts que nous devons la
paix sociale et la prospérité dont jouit le
pays.
Nous tenons vous témoigner notre re
connaissance d'avoir décidé, l'an dernier,
l'achèvement du canal de la Lys l'Yper
lée. Si les travaux ne sont pas commencés,
nous avons la conviction qu'ifs le seront
bientôt, suivant les études que le gouverne
ment actuel en a faites.
Le ministère que vous avez présidé, Mon
sieur le ministre, emportera dans sa retraite
la sympathie, la reconnaissance et le dé
vouement de notre arrondissement. Daignez
en donner l'assurance vos honorables col
lègues, et leur dire tout le regret que nous
éprouvons de les voir se retirer un moment
où ils étaient appelés rendre encore de
grands et nombreux services au pays et
la cause catholique.
Et agreez, Monsieur le ministre, pour
vous et vos honorés collègues, avec l'expres
sion de nos regrets, celle de nos sentiments
les plus distingués.
Pour le comité
Le secrétaire, Le président,
F. STRUYE. Ern. FRAEIJS.
Quoique nous ayons signalé plu
sieurs reprises l'état déplorable du
trottoir du Boulevard Malou, com
plètement défoncé par la nouvelle
distribution du gaz, l'échevin des
travaux publics continue faire la
sourde oreille et laisse les riverains
patauger dans la boue, ce qui leur
arrive chaque fois avec la moindre
pluie, l'eau ne pouvant plus s'écouler
vers l'égout.
Ce n'est certainement pas là la
conduite d'un homme conciliant,
mais bien celle d'un entêté mal avisé.
Si
Nous tenons également faire re
marquer l'échevin, le triste état du
trottoir du Château d'eau c'est un
endroit très fréquenté, où les gens,
par le mauvais temps, peuvent diffi
cilement passer pieds secs.
Il serait facile cependant, avec un
peu de bonne volonté, de rendre ce
trottoir accessible aux piétons, en
utilisant les cendres qui proviennent
de la machine de la distribution
d'eau.
Mais pour cela, il faut vouloir
notre échevin voudra-t-il
Nous devons reconnaître qu'il y a
impossibilité complète un échevin
des travaux publics de donner suite
toutes les réclamations, mais s'il
suivait l'exemple donné par les villes
qui administrent bien, où l'on exécute
avant les travaux d'embellissement,-
ceux d'une utilité incontestable, il y
aurait moins de récriminations et de
plaintes de la part des contribuables
toujours éconduits dans toutes leurs
demandes, quoique sensées et fon
dées.