Lit mortalité, infantile en Flandre. L'Héritage de Monseigneur. La Chambre. Téinoijrmou gunpect. MCamille Jacquart, dont diverses reprises nous avons signalélescuneuses études démographiques, vient de re prendre, en la développant et en 1 ex pliquant, l'une des constatations faites dans ses dernières études sur le mou vement de la population en Belgique de 1876 1900 Ce nouveau travail étudie sous toutes ses faces le problème de la mortalité infantile dans les Flandres Problème angoissant, si l'on considè re le formidable tribut qu'une race paie chaque anuée la mort, et problème complexe, si par delà les données bru- talementimpitoyables de la statistique, on cherche démêler les causes pro fondes d'une situation étrangement grave, puisque, sans modification sen sible, elle s'affirme depuis plus d'un quart de siècle Problème angoissant, disons-nous, et problème complexe mais, en vérité, existe t il ce problème et, eu parlant de mortalité infantile comme d'une plaie qui ronge la Flandre et l'épuise- rait, n'était l'extraordinaire force de résistance de la race, ne sommes-nous pas dup9 des apparences ou d'une com misération trop naturelle Voilà la question que se pose le XXe Siècle et laquelle il répond parlesdon- née9 du livre de M, Jacquart. Dans les divers pays de l'Europe, le taux moyen de la mortalité infantile nous en tendons parler des enfants âgés de moins de un an comparée au nombre total des nais sances varie entre 9 p. c (Irlande) et 29p. c. (Russie). En Belgique, et pour l'ensemble du pays, ce taux moyen est de 16 p. c. Mais il varie étrangement de province province. Tandis que la moyenne n'est atteinte ni dans la province de Namur, ni dans le Lu xembourg, ni dans le Lirnbourg, ni dans la province de Liège, ni d ms le Hainaut, ni dans le Brabanr, elle est dépassée sensible ment dans la Flandre orientale, cù elle s'é lève 19,92 p. c., et plus encore dans la Flan Ireoccidentale, oùelleatteint22,97 p. c En poussant les études p'us avant, en com parant les chiffres de naissances et de décès non plus par province, mais pir arrondisse ment, M. Jacquart en arrive constater des résultats autrement effrayants. Dans tel arrondissement, les arrondisse ments de Pliilippeville et d'Ath par exemp'e, la proportion ne dépasse guère 10 p. c. dans d'autres arrondissements, tels ceux d'Ostende, de Fumes ou de Saint-Nicolas, elle atteint les taux invraisemblables de 24 et de 28 p. c. Ces chiffres, que M. Jacquart avait déjà signalés pour la période de 1898-1900 sont complétés cette fois jusqu'en 1903. et rien ne permet de dire d'une façon générale-qu'il y ait amélioration appréciai le Allons plus loin encore et examinons les chiffres de naissances et de décès par com mune Le résultat est pis encore. Il est de nombreases communes où, pour 100 nais sances, il est 23, 27, 3? et jusqu'à 37 décès de nourrissons Or, cette mortalité ne se constate que dans les Flandres encore ne s'affirme-t-elle et ne perdure-t-elle sous l'action u'une cause con- stantequedans certaines régions déterminées de la Flandre Devant cette diversité étran gement inquiétante, l'on se demande avec anxiété pourquoi Pourquoi certaines ré gions laborieuses, honnêtes et saines, saines d'une santé physique et ino aie, paient-elles la mort un tribut aussi cruellement, é'evé, alors que, non loin d'elles, dans d'autres ré gions. qui pourraiei t paraître moins favori sées. sur 100 naissances il ne meurt que 6, 7 ou 9 enfants Les taux raaxiraa sont atteints dans les arrondissements de Furnes, d'Ostende et de Dixmu !e, dans le groupe descommuneslimi- trophes de Gand, dans le groupe des commu nes situées le long de la frontière française, près de Douve et de Lys. dans quelquescom- munes industrielles des arrondissements de Roulers, de Termoude, et enfin dans celles des communes do l'arrondissement de Saint Nicolas situées dans la région basse, en des sous du niveau de l'Escaut Evidemment, il ne faut pas demander la statistique de nous révéler les causes derniè res du fléau et de nous dire ce qui vaut ces régions tant d'entérites, tant de maladies non spécifiées, tant de débilités congénitales Mais ce que la statistique ne dit pas,les com missions médicales le crient depuis des an nées et il y a quelque chose de tragique dans cette persistance des médecins dénoncer la fois I existence du mal et leur impuissan ce le combattre. Vous pensez bien que la cause n est pas unique Leseauses sont mulriplés. Voici com ment M. Jacquart les classe d'après le< nom breux documents qu'il a dépouillés au tours de sou étude. Il importe d'abord de signaler et la constatation est consolante que ce n'est pas précisément la misère qui provoque ces rallies effrayantes Non. Les véritables cau ses, les voici C'est, dans la plaine maritime, l'influence des conditions climatériques compliquées par le problème des eaux alimentaires et aggra vées par une ignorance trop générale des exigences de l'hygiène infantile. Ce sont ailleurs les défectuosités graves du système d'alimentation des nourrissons, privésde trop bonne heure du sein maternel, nourris au sy-tème de biberon long tube propice l'é- closion des germes nocifs, gavés- au moyeu do panades indigestes, de bouillie depommes de terre, et abru'is par l'abus des substances somnifères. C'e-t ailleurs encore daus les environs des centres industriels, la condition générale laquelle est soumise la femme affaiblie autant par les natalitéstropfréquon- tes que par l'hygiène défectueuse de la fa brique et par le régime de son travail, ne transmettant l'enfant qu'une \ie impuis sante triompher du premier mal Voici où apparaît nettement le côté social du problème. La mère flamande n'est coupa ble l'égard de l'enfant d'aucune indifféren ce, et, si peut-être, la désolante fréquence des décès a provoqué une sorte d'indifférence l'égard de ce qui dans d'autres milieux est tenu pour la pire des catastrophes, encore serait-il injuste de dire que l'enfant ne lui tient pas au cœur par toutes les fibres de la vie. Non si la mère abandonne l'enfant des soins mercenaires et trop souvent peu éclairés, c'e*t parce que l'implacable néces sité l'y contraint et que son travail person nel, qu'il s'exerceauxch.ainpsou dans l'usine, est la condition de l'équilibre du budget fa milial. Dans tous ces documents, qu'il s'agisse de la diffusion des notions relatives l'hygiè ie de l'enfance, de la salubrité de l'atelier ou de la pureté des eaux alimentaires, de la durée du travail dominé par a considération su périeure de la conservation de la race I ini tiative publique et l'initiative particulière doivent s'exercer de concert. L'Aca lémie royale de médecine le disait déjà dans un rapport de 1903 que M. Ja- quart cite en s'y ralliant sans réserve Que les Ligues déjà constituées relisent le mémoire elles y trouveront toute la ma tière d'un programme sagement conçu et ara ble matière leur activité. Le gouvorrement et les administrations publiques doivent s'en inspirer leur tour. Diverses mesures ont déjà été prises l'assuran e infantile est réprimé) et le gouvernement vient de saisir le Parlement d'un projet autorisant les com munes se syndiquer pour l'établissement d'un système d'eaux alimentaires Par l'action concertée de toutes les bonnes volontés, on peut espérer triompher du mal il le faut, car c'est l'avenir même de notre race qui e^t en jeu. et ceux qui auront lu la brochure de M. Jacquarf avec toute l'atten tion qu'ellemérife. en emporteronteette con viction qu'il y a là une question autrement urgente que la plupart de9 questions sur les quelles nos honorables dissertent avec une lamentable ingéniosité. k n Nous partageons l'avis du XX"Siècle: la situation est inquiétante. Vous connaissez cette affaire qui lit grand bruit lorsque, le 26 Septembre 1905, César Lootens, curé du petit vil lage de (Joxyde, décéda en déshéritant ses parents pauvres et en instituant Mgr. Wattelaert, évêqne de Bruges, légataire d'une fortune considérable, deux millions et demi, ce que pré tendait la rumeur publiqn°. Les parents besogneux estimèrent que cette fortune serait mieux venue dans leur besace vide ils eurent l'irré vérence d'oser intenter un procès et ce sont les débats de cette tetentissante affaire qui vont avoir leur conclusion -levant le tribunal de premièreinstance de Furnes M i situation est bien simple et bien claire, déclare avec sérénité Mgr. Wattelaert voici le testament qui m'institue légataire universel et voici la demande de délivrance du legs, signée d'Auguste et d'Octavie Lootens^ les seuls héritiers légaux du défunt. Pas si simple et pas si claire qae cela, objecte Mc Mechelynck, qui plai de pour la famille et réclame l'annula tion du testament et la restitution de l'héritage, en se basant sur ce que le testateur n'était pas eu possession de ses facultés meutales et sur la façon dont l'autoiisatiou en délivrance du legs a été obtenue. Le curé de Coxyde était fou, affir me M. Mechelynck. Il était sain d'esprit, répond Mgr riT ii i x x. o Wattelaert Voici notamment une série de faits que ses héritiers demandeurs au pro cès d'aujourd'hui, rapportent de lui Quand il se promenait dan» la cam pagne, il lui arrivait de s'arrêter de vant les arbres, de les saluer respec tueusement et de leur tenir de longs discours grandiloquents s'il rencon trait un fossé ou un bras de mer, il se déchaussait, retroussait sa soutane et payait gué s'il était accompagné de sa sœur, il la hissait sur son épaule et, saus soucis des cris terrifiés de la mal heureuse, lui faisait passer l'eau mal gré elle. Je vois le ciel ouvert, révélait-il un tour au prêche, j'y vois tous les mem bres de ma famille et ils me crient César César viens nous, oli il fait si bon au ciel Et vous, si vous êtes damnés, di sait-il son pieux auditoire ce sera de votre propre faute, car votre curé est un saint homme Une autre fois, il promettait avec mansuétude Quand je serai au ciel, je vous attirerai tous moi, je descen drai autant de ficelles de soie qu'il y a d'âmes (Joxyde et je vous monterai tous auprès de moi Un matin, paraît il, il monta en chaire pour exhorter les fidèles prier pour le repos de l'âme d'un équipage parti en Islande et dont il annonçait le naufrage plaisanterie macabre car, non seulement personne n'avait reçu pareille nouvelle, mais quelques semai nes plus tard, le bateau rentrait bon port, avec son équipage au complet Sa façon de remplir son ministère concordait avec l'excentricité de sa vie. 11 ne donnait aucun enseignement religieux aux enfants qui se préparaient la premiète communion pour 1 at tribution des places au catéchisme, il rangeait les enfants au fond de l'église, et, -ur on signe de lui, les laissait se il i njpra tr 1 la CUtn se. Quand il voyait plusieurs pénitents près du confessionnal, il procédait leur confession collective et publique, leur disant Vous avez tous un sin cère repentir, vous u'avez ni volé, ni assassiné, n'est ce pas Allons, je prends tout sur moi et je vous absous tous... Il célébrait sa messe saus clergé et sans encens et, parfois, au milieu de l'offic rentrait a la sacristie, se'débar- rassait de ses habits sacerdotaux, tour nait les talons et sortait précipitam ment de l'église. Toujours d'après la famille. Charles Lootens, capitaine de navire, grand père de César Lootens, est mort fou Bernard Lootens, son père, est mort fou Georges Lootens, f-on frère, est mort fou Mathilde Lootens. sa sœur, est morte folle; Charles Lootens, son oneffi, es mort fou Louis Lootens, cousin, évêque de Castabala, est mort fou Rosalie Lootens, sa cousine, est moi te folle. S'il faut en croire Mgr Wattelaert, il n'y a donc dans cette étrange famille île tous que la testateur de l'évêque de Bruges qui soit mort avec se8 facultés mentales. Comment on déshérite des parents pauvres. - Voici la demande en délivrance du legs signée par Auguste et Octavie Lootens, les seuls héritiers légaux du défunt, dit encore Mgr. Wattelaert. Vous avez arraché ces procura tions l'ignorance et la bonne foi de ceB malheureux, dit M* Mechelynck. Quand César Lootens mourut, sa mort fut teuue cachée jusqu'apiès I ar rivée de l'évêque de Bruges. Le détuDt laissait, comme héritiers légaux, Octavie Lootens, sa cousine germaine, pensionnaire l'hospice de Selzaete, et Auguste Lootens, son cou sin germain, boutiquier Berchem lez Anvers. L'évêque prit immédiatement des mesures pour obtenir de ces deux mal heureux une délivrance du legs Il leur dépêcha le notaire Donck. Me Donck se présenta au couvent de Selzaete le 11 Octobre, au soir. Octavie Lootens se trouvait au lit, malade et dans un état de faiblesse extrême. Le notaire lui demanda sa procura tion pour régler la succession de feu pon cousin, lui déclarant, affirme-t-on, que la fortune était insignifiante et le testament inattaquable il aurait ajou té, pour la décider, que l'évêque re mettrait la plus grande partie de cet argent la famille et qu elle recevrait 5,000 francs pour sa part. Octavie LootenB signa. Un an après, elle mourut folle. De Selzaete, le notaire Donck se ren- ditleleodemain Berchem-lez Anvsrs, et se présenta au domicile du second héritier ab intestat Auguste Lootens était dans sa cham bre, gravement atteint d'un ramollisse ment du cerveau. Le notaire aurait répété, comme Octavie Lootens, qu'il était impossible d'obtenir l'annulation du testament et que la succession était de minime im portance Cependant l'épouse s'oppo sait toute signature. Auguste Lootens finit par signer. Un mois plus tard, il mourut fou Aujourd'hui, il ne reste plus que des cousins sou s germains, et ce sont eux qui ont intenté le procès. Mgr Wattelaert garde toute sa quié tude il prétend que la loi est pour lui quaut la correction des procé dés, si elle peut lui sembler douteuse, il songe sans doute que les dernières élections législatives firent une large brèche dans sa caisse diocésaine et. en la voyant si providentiellement com blée parla fortune du «Zotte Pastoor il doit se dire que la fin justifie les moyens Voilà les faits sur lesquels lo tribunal de Furnes établira son jugement ils mettent en lumière les agissements du haut clergé, c'est pourquoi nous avons tenu les apporter devant la conscien ce publique qui est souvent meilleur juge que la justice elle même. (La Dernière Heure). Séance du Mercredi 26 Juin 1901 Les appels nominaux ont été précé dés dans la question du flamand pro jet Coremans) de déclarations de MM. UX^ootn SLp/ipw T oy\n£0 VP/rllnp.ap.n Le Paige, Nolf, Vanderveldeetc., justifiant leur vote. M. Helleputte assez embarrassé, après diverses circonlocutions, a annoncé qu'il se ralliait la formule Hoyois, et M. Henderickx en son nom et au nom de M. Coremans a lu une nouvelle proposi tion transactionnelle qui n'a pas été admise. Cet amendement écarté, la Chambre s'est prononcé par assis et levé contre la première partie de l'amendement Buyl. ce qui a fait tomber toute la proposition du député d'Ostende. au milieu des protestations de divers membres. A la demande de M. Janson, M. Sehollaert a mis alors aux voix le prin cipe du projet, Coremans qui a été adopté par 74 voix contre 70 et 5 ab stentions. Ce résultat a été applaudi par l'op position et M. Vandervelde s'eBt réjoui de voir les libéraux et les socialistes wallons apporter leur aide aux fla mands. Mais la droite, qui veut absolument obéir aux évêques, a manœuvré de sui te pour rendre la loi inacceptable. Bar 83 voix contre 65 et 2 absten tions elle a voté contre la conservation delà section wallonne dans les athénées du pays flamand. Et elle a rejeté par 83 voix contre 65 et 1 abstention l'exclusion de l'agglo mération bruxelloise de l'application de la loi. C'est à-dire qu'elle a repoussé avec empressement, ce que demandaient les libéraux. Les flamands sont dupés, mais les évêques seront sati-faite. Voici comment M Nolf a motivé son vole propostlu projelCoremans M. Nolf Je voterai la proposition de MM. Coremans. Colaert et consorts et en cas de rejet de celle-ci, l'amende ment de MM. Buyl, Lepage, Lemon- nier. 11 me serait difficile en effet de refu ser mou vote ces propositions puis qu'elles nous demaudent uniquement de consacrer par un texte légal que les certificats d'études donnant accès la collation des grades académiques et an

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Le Progrès (1841-1914) | 1907 | | pagina 2