Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
i'at-aêHsattl le ÊPimattche
Dimanche, Juillet 1907. 07e année. i\° 29.
Université populaire.
Dimanche 31 Juillet 1907,
CONFÉRENCE
APRES LA CONFERENCE:
Tombola gratuite
pour les ouvriers.
La Culture
des Nourrissons.
Les Griefs des Facteurs.
La Chambre.
L UNION PAIT LA FORCE.
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pour la ville Par an 4 francs.
pr la province Par an 4 fr 50
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4 heures,
S A L L E 1) E LA B 0 U R S E,
rue Carton.
par M. EMILE PRIMO de g and
Question banale, question capitale
pour le pays. Et c'est pourquoi je dé
sire l'exposer au moment où, dans
toute la France, les Conseils généraux
vont avoir répondre l'invitation
que, sur les efiorts de M. Mirman, di
recteur de l'Hygiène et de l'assistance
publiques, le ministre de l'intérieur
vient de leur adresser. Partout la créa
tion de la consultation des nourrissons
sollicitera lesamis du bien public Vain
cre la résistance de la routine et pour
cela préparer les familles, que le mou
veinent doit toucher, c'est la tâche de
ceux qui peuvent parler tous et être
entendus
Voici les faits. C'est aux premiers
moments de la vie que l'individu est le
plus menacé par la mort. Ainsi mille
enfants de 0 un an produisent 202
décès, alors que mille adolescents (de
dix dix-neuf ans) n'en fournissent
que quatre, et que môme mille vieil
lards (de septante septante neuf ans)
n'en donnent que nouante-six, soit la
moitié moins. Quelle constatation pes
simiste heurte plus la vivaee illusion
de notre instinct fondamental que
celle de cet octogénaire, peuehé sur le
berceau de son petit fils nouveau-né et
qui pense J'ai, tout délabré et usé,
deux fois plus de chaucés de vivre
cette auuée que cet enfant tout neuf
qui vient de naître.
Pourquoi eu est-il ainsi? C'est que
le vieillard, instruit et façonné par
l'expérience, évite bien des maladies;
or l'enfant ne le peut pas. Il présente
toutes les intections uu terrain vier
ge, où elles.se développant la ma
rnera du feu sur des herbes sèches.
L'aliment est souvent pour lui un poi
son le lait altéré ou donné avec un
biberon malpropre ou encore mal dosé,
des soupes trop précoces causent par
la diarrhée le tiers des décès infantiles.
Le reste est emporté par le froid et
d'autres aftections amenées par un
mauvais régime. Il est sûr que la plu
part de ces maladies sont évitabies et
ne se développent que par l'ignorance
de celles mères et nourrices aux
quelles appartiennent les enfants,
discrétion, inconscients et inertes.
Le regretté docteur Budinavaittrou-
vé un remède pratique et simple àcette
situation lamentable. Il organisa sa
cliuique une consultation de nourris
sons, où les mères venaient prendre des
conseils pour les soins donner aux
enfants. Et la mortalité de ses petits
clients tomba au quart de la moyenne
générale de la ville de Pans. La preuve
était faite et fut confirmée dans les
milieux où cette belle initiative
dont M Paul Strauss s'est fait le cham
pion en dehors des milieux -médicaux
fut adoptée. C'est cette sage organi
sation que le pouvoir central voudrait
propager partout, puisque partout les
bdioins de protection des enfaots sont
les mêmes Le docteur Potelet, inspec
teur de la santé et de l'hygiène publi
ques du département du Nord, qui
avec le département de l'Yonne tra
vaillé p ir le docteur Mocquot a
m .ntré la plus ferme activité pour
résoudre le problème pratique, a rédi
gé une instruction très piécise, dont
on s'inspirera avec profit et que je vais
suivre ici.
Il laut d'abord un public aux con
sultations de nourrissons ce sont tous
les entants âgés de moins de deux aus.
Les uns y doivent être assujettis,
les enfants assistés, ceux placés sous le
régime de la loi de protection des en
fants du premier âge, ceux enfin se
courus un titre quelconque. Tous ces
nourrissons doivent sauf le cas de
maladie être présents la consulta
tion.
Les autres, qui ne sont secourus
d'aucune manière par l'Administration,
sont libroB. C'est au maire de la com
muue les attirer par des affiches, par
des annonces dans les journaux locaux,
par des lettres envoyées aux mères et
aux nouvelles accouchées. Le médecin
inspecteur se fera le commis voyageur
de cette noble cause pour laquelle on
ne craindra pas d'emprunter au com
merce les moyens usuels de propa
gande Pour remplir une salle de con
sultation on peut bien imiter l'impres
sario de spectacle. Il s'agit dans les
deux cas d'intéresser, de convaincra,
d!attirer.
J'inclinerai personnellement impo
ser au besoin en dehors de l'obliga
tion née du secours cette consulta
tion spéciale. Pourtant je crois être
très respectueux de la. liberté indivi
duelle. Or elle n'est pas en cause ici.
Un adulte sain d'esprit peut suivre le
régime qu'il lui plaît. Mais il n'a pas
qualité pour en imposer un sans con
trôle uu enfant ou un parent alié
né, par cela seul que l'un ou l'autre est
uni lui par uu lien de sang La mère
la plus aimante peut nuire son nour
risson comme l'épouse la plus dévouée
son mari fou en lui distribuant des
soins intempestifs et absurdes. D'ail
leurs la loi intervient déjà dans le cas
de mauvais traitements des parents
leurs enfants et il s'agirait de recher
cher si certains traitements ne sont pas
mauvais, quoique appliqués pour le
bien de même qu'un homicide invo
lontaire reste toujours un homicide
alors qu'il a été commis en dehors de
toute intention do nuire. Il mta paraît
juste de placer au-dessus du droitde la
famille celui de l'individu, c'est-à-dire
en ce cas celui du nourrisson.
Mais l'Etat ne demande pas tout ce
la. Il voudrait simplement persuader
aux mères fortunées que leur intérêt
est de venir aux consultations. J'ajou
ferai que le devoir pour elles les
pins éclairées est de montrer aux
pauvres, moins instruites, l'exemple de
la soumission un conseil rationnel.
Le local sera une salle de la mairie
ou de l'école. Il ne faut pas séparer les
nourrissons car la consultation faite
devant toutes les mères profite cha
cune et entretient une émulation utile.
Il est d'ailleurs toujours possible de
donner part une indication particu
lière.
Le matériel spécial la consultation
c'est la balance pour peser les enfants,
les carnets d'entrée et les registres de
pesées.
Le personnel comprend d'abord le
médecin, qui est naturellement le mé
deciu inspecteur de la protection du
premior âge. Daus les grands centres,
où les consultations sont nombreuses,
j'estime que l'Administration doit s'en
tendre avec le Syndicat des médecins
pour établir un roulement et fixer les
justes indemnités nécessaires. Le secré
taire de la mairie ou tout autre agent
municipal tiendra le registre et la sage-
femme fera les pesées.
Le docteur Potelet prévoit avec rai
son que cette consultation doit devenir
une école des mères. L'institutrice y
amènera les plus grandes de ses élèves,
qui se préparent ainsi la tâche qui
leur écherra demain.
Ainsi constituée la consultation peut
fonctionner. Tous les mois les enfants
sont préseutés, examinés, pesés et les
poids sont inscrits en graphiques qui
frappent les personnes les plut igno
rantes Le médecin prescrit les prises
de lait, les dose, les régularise, indi
que le danger d'un biberon sale ou les
inconvénients d'une alimentation soli
de, montre le résultat des fautes de ré
gime en illustrant sa démonstration
d'un exemple vivant que l'occasion lui
apportera.
Et quels sont les frais de cette orga
nisation Peu de chose l'achat d 'une
balance, de carnets et d'imprimés, et
les honoraires des aides. Dans les gran
des villes qui ont des ressources impor
tantes les médecins autres que les mé
decins de l'Assistance publique auront
percevoir des honoraires de consul
tation. Il appartient aux départements
aider les communes les plus pauvres
dans ces menues dépenses.
Enfin les établissements industriels
tiendront sans doute et ils y trouve
ront des avantages indirects orga
niser de pareilles consultations. Il est
bon que dans cette croisade l'Etat otlre
un beau modèle Aussi je suis heureux
de signaler les heureuses initiatives
prises sur l'impulsion du médecin en
chef, le docteur Courtois-Suffit, par les
Manufactures Nationales, qui font re
poser l'accouchée, l'assistent, encoura
gent l'allaitement naturel par des in
demnités et attirent la mère une
consultation médicale périodique pour
la bonue surveillance du nourrisson.
Je m'intéresse fortement toutes ces
créations, dont les bous résultats me
confirment dans l'opinion quej'exprime
souvent ici. Le bonheur et les maux
nous arrivent le plus souvent par notre
propre cause. Nous sommes maîtres
plus qu'on ne le dit, plus qu'on ne le
croit, de notre avenir, de notre bien. Et
en dernière analyse, c'est l'éducation,
poursuivi bien loin au-dolà de l'école,
qui reste la clef de voûte de toute l'ac
tivité sociale.
La question qui est posée aux Con
seils généraux se ramène ceci. L'in
térêt actuel du pays est d'avoir beau
coup d'enfants mais cette raison peut
disparaître II restera encoro juste
qu'il faut sauver de la mort tous les
jeunes, même créés dans un moment
d'imprévoyance, pour cette raison
qu'ils sont créés.
Mais on peut examiner la question
sous sou aspect purement économique.
Essayons d'établir ce que vaut un
moment donné par exemple un
an un nourrisson. Pour cela il faut
d'abord supputer ce qu'il a coûté direc
tement la mère diminution de l'ac
tivité sociale, chômage avant et après
les couches, fatigues et maladies acqui
ses durant toute la période puerpéra
le et qui déprécient la force économi
que ultérieure ehsuite les dépenses
nécessitées pour son élevage depuis sa
naissance soit au compte de la famille,
soit au compte de la commune ou du
département. Il est d'une juste venti
lation d'ajouter ce compte un tantiè
me représentant la réduction qu'ap
porte au capital social la mort des fem
mes l'occasion de leur grossesse, de
l'accouchement ou de l'allaitement.
Quand on a*un tel passif sa charge,
il est de toute nécessité de chercher
le compenser par un actif. Or il n'est
pas d'autre actif possible que la valeur
sociale future de l'enfant Si nous n'in
tervenons pas par des soins éclairés,
cette espérance risque fort de se chan
ger en une valeur négative le nourris
son faisant un sujet malingre qu'il
faudra assister ou hospitaliser souvent
et partant devenant une nouvelle cau
se de dépenses.
Au contraire par un minime sacrifi
ce supplémentaire représenté par le
prix de revient d'une ou de deux années
de consultation d'un nourrisson
quelques francs nous pouvons récu
pérer intégralement tous les frais enga
gés.
Envisagée ainsi, d'un œil sec d'éco
nomiste, l'affaire devient n'est-il pas
vrai un bon placement de père de
famille. Il y a peu de domaines publics
dont l'exploitation méthodique rap
portera ia commune autant que la
balance pèse-bébé de cette consulta
tion. Docteur TOULOUSE.
Tous les facleurs de Belgique vien
nent d'envoyer la Chambre des Re
présentants, cette requête
Messieurs les Présidents et Membres
de la Chambre des Représentants.
Messieurs,
Je prends la respectueuse liberté de
vous exposer ma situation devenue
extrêmement grave par suite du ren
chérissement de tous tes articles indis
pensables la vie matérielle.
Le traitement qui m'est alloué ne
suffit plus mon entretien et celui de
ma famille, et je m'adresse vous,
Messieurs, pour solliciter votre bien
veillance afin d'obtenir une améliora
tion, si modeste qu'elle soit, qui me
permettrait de faire face aux exigences
de pl us en plus onéreuses.
Je crois utile d'ajouter qu'après
vingt-six aunées de service actif, mon
traitement réglé par les cadres d'avan
cement est de 1,400 francs, somme sur
laquelle il est retenu environ 12 p. c.
pour la masse d'habillement et la
caisse des veuves et orphelins.
J'ose espérer. Messieurs, que la si
tuation que je viens de vous décrire
dansses grandes lignes vous intéressera
et, confiant dans votre bienveillante
attention, je vous prie d'agréer, avec
mes remerciements anticipés, mes salu
tations respectueuses.
Cest la première fois que pareil
mouvement se produit au sein de la
corporat.on. Certes, la situation des
facleurs des postes est misérable. Le
mécontentement qui existe parmi eux
est justifié, et nous ne comprenons
pas que l'on attende en haut lieu cette
requête pour améliorer leur position
intenable.
Séance du 11 Juillet 1907
A la séance du matin la Chambre a
continué la discussion du budget du
Travail.
M. De Groole en a profité pour déve
lopper son interpellation sur la marine.
Il l'a terminée en déposant un ordre du
jour en faveur de la centralisation dans
un même département de tous les ser
vices administratifs concernant l'iudus-
trie de la pêche maritime et la marine
marchande nationale. M. De Gellinck a
insisté pour la création d'une commis-