Le Sénat. La loi Coremans. titier qu'à la condition d'être compen sée par des avantages réels. Or, ceux- ci, iltautbien le dire, ne se découvrent pas en nombre suffisant la lecture du rapport. Qaelle est, au point de vue que je signale, la situation des ouvriers au Service de la compagnie Tous les salariés abandonnent la Compagnie de la Flandre occidentale i p. c. de leur salaire cette retenue leur donne droit des avantages qui, au point de vue du risque maladie et du risque invalidité, supportent très bien la comparaison avec les avantages assurés par l'Etat M. Liebaert, ministre des finances. C'est une erreur. il. Nolf. Je le démontrerai. Il résulte des renseignements fournis par le rapport qu'en cas de maladie A la Flandre, l'ouvrier touche 80 p. c. de son salaire, qu'il soit célibataire ou marié avec famille A l'Etat, il ne touche que 50 75 p. c. de son salaire selon son état de fa mille. Le maximum de secours est 2 fr. 50 c. la Compagnie comme l'Etat. L'Etat accorde les soins médicaux et pharmaceutiques, la Flandre pas M. Liebaertministre des finances. - Ah M. Nolf. La durée du secours est d'un an l'Etat et de trois mois la compagnie. M. Liebaertministre des finances. C'est cela M Nolf. Mais comme ce délai révoit la généralité des cas, on peut ire que les avantages sont pour ainsi dire les mêmes a l'Etat qu'à la Compa gnie. M. Liebaert, ministre .iss finances. Il ne faut cependant pas fermer les yeux la clarté du jour. Comment pouvez vous dire cela M. Denis. Pouvez-vous, monsieur le ministre, établir exactement la pri me qu'on paie en cas de maladie M. Liebaertministre des finauces. Vous perdez de vue qu'outre les se cours en cas de maladies il y a de mul tiples prestations fournies par la caisse en retour de la retenue, savoir les pensions personnelles, les pensions des veuves, des orphelins et des ascen dants, les secours médicaux et pharma ceutiques. M. Denis. Dans une prime indivi se. M. Liebaertministre des finances. Dans une charge indivise qui corres pond mathématiquement 9 1/2 p. c. du salaire et pour laquelle on ne re tient qu'une prime moyenne de 3.80 p. c. aux ouvriers de l'Etat en ver sant provisoirement une prime supplé mentaire de 2 p. c. les ouvriers de la Flandre occidentale recevront encore 3.70 p. c. d'avantages supérieurs leur versement. M. Nolf. Il est vrai de dire et ce ci ne figure pas au rapport qu'il existe la caisse de secours de la compagnie un errement, qui disparaîtra sans doute après la reprise. Le salaire normal d'un ouvrier la compagnie étant de 5/4, la retenue au point de vue du risque-maladie est fai te sur les 5/4. Mais lorsque l'ouvrier est malade, le secours n'est accordé que sur la base de 4/4. C'est un abus qui ne sera pas, j'espè re, maintenu. Quoi qu'il en soit, le pourcentage accordé la compagnie étant supérieur celui de l'Etat, on peut direque l'ou vrier y trouve une certaine compensa tion. Au point de vue risque invalidité et au point de vue de l'assurance des veu ves, orphelins père et mère, la situa tion la compagnie est pour ainsi dire équivalente celle faite par l'Etat, sauf peut-être pour l'assurance des veuves, etc., qui me paraît meilleure l'Etat. Ces avantages n'ont pas paru suffi sants pour justifier la retenue supplé mentaire qui sera imposée aux ouvriers puisque c'est sur la pension de vieilles se que l'on s'est basé pour taire cette j ustification. L'honorable rapporteur le dit dans son rapport Il y aura augmentation dit-il, de la pension moyenne 65 ans des ouvriers ayant depuis l'âge de 21 ans un salaire moyen de 2 fr. 30 c. par jour. La pension l'Etat sera de 533 francs contre 527 francs la compa gnie MLiebaertministre des finances. Mais la pension ne peut jamais être de 527 francs, car elle est soumise certaines conditions irréalisables. M. Nolf. J'arriverai cette ob jection, mais laissez moi poursuivre mon raisonnement. C'est en retour de cet avantage, ainsi concédé dit l'honorable rapporteur, que l'Etat indépendamment des rete nues statutaires ferait une retenue ex traordinaire de 2 p. c. Est ce là un motif suffisant? Cela ne me paraît pas et je vais essayer de le démontrei par des considérations qui ne figurent pas au rapport Lorsque Ton se place au point de vue des petits salariés, de ceux qui ga gnent moins de 1 fr. par jour, com ment va se régler la pension A l'Etat la pension est réglée par Tordre de service du 31 Juillet n° 3152. L'article 70 dit Dans tous les cas où une pension ne s'élève pas 180 francs, elle est portée ce taux. Toutefois lorsque le salaire n'est que de 1 franc par jour ou moins, le minimum 86t fixé au tiers de ce salaire. A la société de la Flandre occiden tale au contraire, le règlement de la caisse de secours en son article 6 dit La somme allouée pour secours per manent sera égale la moitié du sa laire de l'ouvrier sans que ce secours puisse descendre eu dessous de 50 cen times ou dépasser 1 fr 50 c. par jour. n Prenons, en appliquant ces textes réglementaires, la situation d'une gar de-barrière, ayant la Flandre un salaire de 50 centimes par jour et pas sant l'Etat avec son même salaire. M. Dcbunne. Les gardes-barrières de Roulers Menin ne touchent que 50 centimes par jour M. Nolf. A l'Etat, elle touchera comme pension 0,50 3 0,17 par jour, l'âge de 65 ans tandis qu'à la Flandre, elle aurait touché 50 centi mes par jour au même âge. Prenons un agent gagnant 1 franc par jour. La pension l'Etat sera de 33 centimes par jour. A la Compagnie, elle aurait été de 50 centimes par jour. Ces exemples prouvent que, dans certains cas, la retenue de 2 p. c. pro duit des résultats renversants. L'ou vrier touche une pension moindre et la retenue que l'on opère sur sou salaire est majorée de 2 p. c. C'est là évidemment une conséquen ce inique et qui ne saurait être consa crée. Les petits salariés y seraient sa crifiés. M. Liebaertministre des finances. C'est l'ensemble des avantages re cueillir de part et d'autre qu'il faut envisager. L'amélioration est certaine. M. Standaertrapporteur. Mais les gardes-barrières qui touchent 50 cen times sont des agents qui ne font pas un service ordinaire. M Persoons. C'est leur salaire qui est extraordinaire M. Nolf. Je me contente de dis cuter la légitimité de la retenue sup plémentaire de 2 p c., je me base pour la combattre en prenant comme point de départ les données du rapport et les appréciations qui s'y trouvent. M. Standaertrapporteur, Vous ne répétez pas exactement ce qui se trou ve dans le rapport. M. Liebaert, ministre des finances. En effet, le rapporteur n'est pas d'ac cord avec vous, parce qu'il envisage les différents avantages accordés aux ouvriers et que c'est ce point de vue seul qu'il fait quelques réserves mais il n'hésite pas dire que sur beaucoup d'autres points, la situation sera plus avantageuse M. Nolf. Vous faites erreur. Le rapporteur nous dit Il n'y a pas d'avantages sensibles au point de vue des risques, invalidité et maladie c'est en retour des avantages accordés au point de vue des pensions que la retenue extraordinaire sera faite. M. Standaertrapporteur Voulez- vous me permettre une explication Je dis que je considère que la situation des ouvriers dans son ensemble sera meilleure après la reprise que dans la situation actuelle. MLiebaertministre des finances Et c'est la vérité M Nolf. A une condition, c'est qu'il y ait augmentation du salaire et que les retenues ne soient pas trop grandes. La retenue supplémentaire de 2 p. c. se justifie t elle davautage lorsque Ton examine au point de vue de la pension la situation qui sera faite aux ouvriers gagnant un salaire moyen de 2 fr. 30 c par jour. Je ne le pense pas A l'Etat, dit le rapport, la pension moyenne de ces ouvriers en les suppo sant entrés en service depuis l'âge de 21 aus sera de 533 francs. A la compa gnie elle aurait été de 527 francs. if. Liebaertminutre des finauces Pardon, elle ne serait pas de 527 fr. c'est impossible, elle ne peut pas dé passer 414 francs. MNolf. La différence est donc peu sensible. Il est vrai que d'après le gouvernement, la rente moyeune la compagnie n'aurait été que de 414 fr. par an, la caisse de retraite de la com pagnie étant de création récente et ne devant produire tous ses effets que pour les ouvriers les plus jeunes. Votre chiffre est donc de 414 francs M. Liebaert, ministre des finances. Encore n'eot-ce que pour les ouvriers eutrés depuis 1905. J/. Nolf. Je prends votre chiffre. Je ne veux pas le discuter, car même dans cette hypothèse, la retenue ne me paraît pas justifiée. Il y a, en effet, une considération dont le rapport ne fait pas état et qui a son importance c'est que l'ouvrier la compagnie reste en service jusqu'à l'âge de 70 ans, qu'il y touche son sa laire plein jusqu'à cet âge, et que cela ne l'empêche pas de recueillir le béné fice de sa pension dès l'âge de 65 ans Aux termes de l'article 18 des statuts de la société mutualiste de retraite et d'assurances du personnel salarié de la Société de la Flandre occidentale lors que l'ouvrier pensionné est maintenu au service de la société les allocations qui lui viennent du chef de sa pension sont versées un livret d'épargne, dont le montant lui est remboursé le jour où il quitte le service de la socié té de telle façon que l'ouvrier qui atteint l'âge de 70 ans aura touché son salaire plein de 65 70 ans: il recueille 70 ans un capital correspondant cinq fois sa pension, soit cinq fois 527 francs, ou, si Ton prend le chiffre fixé par le gouvernement comme pension moyenne, cinq fois 414 francs, soit en ce dernier cas 2,070 france, ou en chif- fr rond 2,100 francs, et il recevra, en outre, partir de 70 ans, sa pension, soit 527 francs ou 414 francs, suivant que Ton accepte le chiffre du rapport ou celui du gouvernement. MLiebaertministre des finances. Tout cela n'est applicable qu'aux ou vriers entrés la compagnie depuis 1905. C'est une institution toute ré cente qui n'a pas fonctionné. M. Nolf. Qu'en résulte-t-il C'est que si l'ouvrier veut convertir eu rente viagère le capital qu'il reçoit l'âge de 70 ans, il pourra se créer un supplé ment de rente d'au minimum 315 fr. en prenant comme base le capital le plus bas, soit 5 fois 414 francs ou 2,070 francs. MLiebaertministre des finances. Tout cela est théorique. M. Nolf. - Pas du tout. Si Ton ajoute cette rente la pension qui lui revient du chef de son affilia tion la caisse de retraite de la com pagnie ou arrive une pension bien supérieure celle qui lui sera alloué l'Etat On peut donc couclure qu'au point de vue de la pension la situation est sensiblement meilleure la compagnie qu'à l'Etat et c'est donc bien tort que Ton se base sur la pension pour trouver une justification la retenue supplémentaire dont on va grever les salaires des ouvriers J'espère qu'après meilleur examen, on voudra bien y renoncer. Je termine, Messieurs, en ui'excu- sant d'avoir été aussi long. Le projet de loi qui nous occupe comporte tant de questions et touche tant d'intérêts qu'il m'a bien fallu donner cet ex posé des développements plus grands que je ne l'aurais désiré. J'espère que la Chambre le com prendra et ne m'en fera pas grief. {Très bien gauche). Séance du 51 Juillet 1907 A la séance du matin, discussion du bud get des chemins de fer, J/. Lemonnier a de mandé quelle date l'administration dimi nuera le prix d'abonnement au téléphone, et s'occupant du personnel du département a protesté contre les restrictions mises son droit d'association et de réunion et réclamé i en sa faveur une amélioration du sort. Mê mes observations de M. Furnèmont', il a surtout insisté pour une pension moins in suffisante au profit des ouvriers du chemin de fer, M. Raemdonck s'en est tenu des considérations purement locales, if. Del- porte a appuyé les revendications du person nel ouvrier et critiqué la gestion do l'admi nistration, M.Hubert a défendu longuement les idées émises par son rapport et invité le ministre, si M. Liebaert l'autorise, aug menter le salaire des ouvriers, tout le petit personnel. Il y a donc là une tendance générale dont M. Helleputte fera bien de se préoccuper. Après que M. Pirard eut cité un exem ple de l'insécurité de la situation desouvriers du chemin de fer, MWaurvermans a pré conisé le système de voitures directes avec l'étranger en mettant ainsi le pays en com munication avec le nord de l'Allemagne au- delà de Cologne, etc. L'après-midi la Chambre a continué la discussion du budget des chemins de fer nouveau défilé d'orateurs. Des améliorations aux gares du centre ont été réclamées par M. Mabille, l'institution d'un système ré- gionaldesalaires, préconisée par MBuissel, des augmentations de salaires pour les ou vriers demandées par M. Anseele, ce qui a amené M. Helleputte déclarer que s'il s'intéressait au sort des ouvriers c'était dans la mesure des limites budgétaires. Oh oh La discussion a été interrompue pour per mettre d'adopter le budget de l'agriculture par 89 voix contre 28 et 4 abstentions. A l'unanimité des membres présents la Cham bre a voté la convention avec la Prusse propos de la nouvelle ligne Louvain-Wel- ckenraedt. Comment ce coup de théâtre s'est il pro duit M. Helleputte a réservé la question du tra cé partir de Saint-Trond. Il va s'efforcer de donner satisfaclion Liège et Verviers en créant une grande gare sur un plateau côté de cette ville. L'Etat l'a donc emporté dans cette lutte qui s'est prolongée pendant plus de trois ans. Après cet accord inattendu on a continué et fini la discussion du budget des chemins de fer au milieu d'une grande indifférence. Que voulez-vous l'heure des vacances approche la lassitude est générale. Séance du Mercredi 51 Juillet. On continue la discussion du projet de loi sur l'érection de la commune de Bon Se cours. M. Legerrapporteur, défend les conclu sions de son rapport favorables l'érection de la commune. Il s'attache démontrer qu'il s'agit de l'intérêt général. M. Lambiotte. - On ferait heaucoup mieux de cesser cette discussion. Nous savons bien que ce ne sont pas des questions administratives qui font agir le Gouvernement. L'on- veut tout simplement créer une commune parce que l'Evêque de Tournai le veut ainsi. Protestations droi te Vous n'oseriez pas dire le contraire et vous êtes avant tout un gouvernement de calotins. Hilarité gauche et protestations droite Après quelques mots de M. Vanderborght et Sieurs q\i\ protestent nouveau contre le projet, celui ci est voté par 43 voix contre 36 et 2 abstentions. On aborde l'examen du budget de l'inté rieur MM. Picard et Dumont se plaignent du retard apporté la discussion des budgets. La gauche tout entière votera contrôles bud gets pour protester contre ces procédés. Le budget de l'intérieur est adopté par 4-1 voix contre 33. On aborde le budget des sciences et des arts. MM. Nenjean et Franck ont été dési gnés cet après midi pour faire partie de la Commission qui examinera le projet de loi sur le flamand. M. Buyi a déclaré que si la commis sion n'arrivait pas des conclusions maintenant les sections françaises pour les Athénées et un régime spécial pour Bruxelles, il en combattrait les conclu sions. M. Nolf a fait une déclaration dans le même sens. Ces paroles ont été approuvées par toute la gauche Libérale.

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Le Progrès (1841-1914) | 1907 | | pagina 2