Journal de F Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Dimanche, 5 Xovembre 1907. 67e année. X° 44. l'union pait la force PITIÉ La droite est unie. Le ballottage de Alalines. Les élections communales contestées dans noire province. Le tirage au sort. l'at'uisminl iMimtinchv Vires acquirit eundo. PRIX DE L'ABONNEMENT: pour la ville Par an 4 francs. pr la province Par an -4 fr 50 pr l'étranger Par an 6 fr. ÔO On s'abonne au bureau du journal, rue de diïmude, 53, Y près. Les annonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'airondissemeol d'Ypres et ie< deux Flandres au bureau du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au Comptoir de Publicité JâCQUSS THIBESARD, 14, Place de Brouekère, Bruxelles, téléphone 3230. Pour les annonces on traite forfait. ANNONCES: Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. LES TOUT PETITS On pourrait épargner chaque année en Belgique des milliers de oies. La pitié qui parle la charité bavarde et grandiloquente emplit aujourd'hui le mon de de ses gémissements. Promenant sa cra vate blanche et son urne lacrymatoire de congrès en congrès, le tout puissant philan thrope endette les Etats, les communes et les familles en budgets de charité non, d'altruisme, dont la meilleure partie passe en frais d'administration La pitié qui agit est plus rare et plus discrète. Pour décou vrir ses œuvres, il faut chercher. Elles n'en sont, nos yeux, que plus admirables, et si le nombre de ceux qui s'efforcaat de défen dre les humbles individualités contra les du retés d'une vie sociale enc '-re imparfaite ne p ut être comparé l'armée de ces éduca teurs généreux qui s'obstinent apprendre la cosmogonie, la sociologie, la psychologie, la pédologie, des gens qui savent peine 11r-, leurs travaux n'en méritent que plus d'être signalés l'attention Parmi ces œuvres vraiment utiles, il en est peu de plus intéressantes, tant comme valeur d'exemple que comme résultat, que le service d'assistance maternelle qui fonc- '-an 4»iuijt IQfll sous les ausni- res du t-ureau de bienfaisance, qui, se d-velo/paut d'anée en année, rend aujour d'hui les services tes plus positifs, comme oii a pu le constater la récente exposition scolaire de Schaerheek. L'Assistance mater nelle gantoise trouvait tout naturellement se manifester cette occasion, car c'est une de ses originalités, associer une œivre pé dagogique l'œuvre do solidarité sociale, qui e.-t son but essentiel. C'est la fois un hôpi tal, une crèche rrio 'èle et une école de mères. Nulle part, la nécessité d'une telle entre prise ne se faisait plus cruellement sentir qu'à Garni. Dans cette grande ville industri elle, où les mœurs so il particulièrement ru des, et la vie ouvrière particulièrementdure, la mortalité infantile, laquelle le Matin a déjà consacré plusieurs articles, était véri tablement effrayante. DaDS les linières, chez les ouvrières des continus humides elle atteignait soixante soixante dix pour cent nombreux étaient les ménages où sur dix douze enfants un seul survivait. Et comment en eut-il été autrement, alors que les mèr s, aussi'ôt leurs relevailles, sent obligées de retourner l'usine et de confier leur nourrisson a des voisines, qui fort métier de cette garde, soignent souvent cinq ou six enfants, avec cette négligence résignée que l'habitude de la mort enfantine donne aux pauvres gens, avec cesdangereux préjugés aussi, que ni l'école ni les instruc tions officielles n'ont pu déraciner. Aussi bien, quel qu'eût été le dévouement de ces gardes, qui sont généralement de vieilles femmes fort pauvres, comment eussent-elles pu procurer aux nourrissons les soins née .s saires, étant donnée la modicité des rému nérations qui leur sont allouées. Il y a bien les crèches, dans lesquelles il est incontesta ble qu'on a réalisé de grands progrès. Mais elles'sont trop peuplées pour que les soins puissent être suffisants. Les épidémies y font des ravages effrayants et la mortalité y est énorme. On n'y garde, du reste, pas les en fants la nuit. De sorte que le bien qu'on au rait pu faire aux délicats et aux débiles par un traitement rationnel est toujours détruit par l'insuffisance des soins dont ils sont en tourés quand ils rentrent chez des parents exténués de fatigue et le plus souvent misé rables. X C'est pour remédier cet état de choses qu'un comité s'est formé en 1901, sous le patronage du bureau de bienfaisance, et sous la présidence d'un spécialiste des maladies d'enfant dont on ne peut trop admirer le de vouement. Ce comité donna son -vre la "ïôrîne coopérative, c'est dire que la société qu'il fonda fut constituée en majeure partie par les parents des enfants qui vinrent la consultation gratuite qu'il orga usa d'abord Tandis que le buri.au de bienfo'sance subve nait aux frais des distributions de lait, les autres dépenses indispensables furent cou vertes par cette coopération. L'ensemble de l'œuvre comporte un grand nombre de ser vices. Outre la distribution de lait stérilisé et de lait maternisé aux enfants indigents et la consultation gratuite, notons les secours d'abaitement aux mères nourrices, les soins médicaux moyennant quinze centimes par semaine, surveillance chez la nourrice des enfants dont les-parents travaillent tous deux l'usine enfin, les crèches JouretNuit et l'école de puériculture qui y est annexée. C'est ce double service qui fut l'originalité et iVfficacité de l'Assistance maternelle gantoise. Les enfants débilités et délicats qui y sont admis y reçoivent ces soins éclairés et con stants grâce auxquels, dans les classes opu lentes, on arrive aujourd'hui conserver la vie des enfants nés avant terme, de pau vres petits êtres si faibles, si vacillants que chaque heure de leur vie semble être un mi racle. Ces soins leur sont donnés, sous la direction du médecin dont la surveillance est constante, par des jeunes filles ayant suivi les cours de puériculture, et se desti nant la profession d'éleveuses d'enfants, si l'on peut ainsi dire. On les prend très jeunes, de façon lie pas avoir combattre ces préjugés indéra cinables, ces routines inflexibles qui, dans tant de milieux, empêchent le médecin d'en fants de pratiquer l'asepsie comme elle de vrait l'être. On les attache d'abord un ser vice facile. On leur inculpe cette religion de la propreté sans laquelle il n'est pas de bon ne garde-malade Elles s'occupent d'abord de< nourrissoi s les mieux portants, puis elles passent la surveillance des délicats et des malades, au service de l'alimentation, et au bout de quelque temps deséjour l œu- vre de l'Assistance maternelle, elles devien nent pour le médecin des auxiliaires extié- mement précieuses, des gardes-malades par faites, et des mères instruites et prudentes. Cette éducation pratique, ce travail pour lequel on fait appel cet instinct de mater nité qui esc si puissant chez la femme, alors même qu'elle est presque encore un enfant, a donc eu. au point de vue péiagogique, les meilleurs résultats. Au point de vue médi cal, le concours de ces humbles et juvéniles dévouements extrêmement maniables, n'est pas moins précieux. Ces jeunes filles de sei ze dix-sept ans, peine rétribuées, four nissent parfois un travail écrasant, et font de véritables miracles. La mortalité, dans les crèches Jour et nuit est infime, bien qu'on y ait accepté des enfants dont le cas paraissait désespéré. Des services spé ciaux sont installés pour donner aux enfants prématurés, élevés en couveuse, les .soins nécessaires, ainsi que pour les enfants athrepsiques et entéritiques. Ce sec exposé suffirait sans doute mon trer l'utilité du service d'Assistance mater nelle les chiffres sont plus éloquents enco re. Quatre mille trois cents nourrissons ont été inscrits la consultation depuis 1901 La mortalité, qui était de 26 pour cent l'an née de la fondation, n'était plus que de 4 pour cent en 1906. Huit cents nourrissons indigents ont été élevés gratuitement au lait stérilisé, et la mortalité totale pour la pério de d'allaitement n"a été, cette dernière an née, que de 6 pour cent. Il n'est pas besoin d'insister. Nous ne sommes pas de ceux qui croient qu'il failie, en toute occasion, faire appel l'assistance de l'Etat. Mais dans ce cas ci. étant données les charges énormes qui in combent au bureau de bienfaisance d'une ville industrielle comme Gand, peut-être serait-il àsouhaiter qu'une œuvre aussi vrai ment-utile que l'Assistance maternelle bé néficiât de subsides spéciaux. Cela encoura gerait sans doute d'autres villes organiser un service dont l'utilité sociale ne peut pas être contestée et qui donne aux classes pau vres la sensation précise et constante que ies pouvoirs publics ne se désintéressent pas de leur misère. L. Dumont- Wilden. [Le Malin Les plus pointus d'entre les réaction naires, ceux qui estiment que tout ré gime. électoral est- bon du moment qu'il avantage lesctéricaux, continuent leurs petites manifestations contre l'in tention que l'on prête au gouverne ment d'unifier nos lois électorales. Ces messieurs du parti prêtre ue veulent entendre parler d'aucune réforme dans ce sens ils s'accrochent désespéré ment ce qui existe et, tout en con venant que le système qui prévaut pour les élections communales est ab surde, qu'il déroute toute raison et dé fie toute logique, ils prétendent qu'il faut le maiutenir tel quel, parce que toute réforme ne pourrait que profiter aux gauches et affaiblir l'influence clé ricale en Belgique. Seulement, côté de ces réactionnaires pointus, il y a les droitiers qui ont le triomphe un peu ne vi:'-is insolent et qui songent l'avet- nir. Ceux là, nés malins,"comprennent très bien que la résistance systémati que toutes les revendications des gauches ne peut aboutir qu'au groupe ment étroit de tous les éléments d'op position. Ils savent bien que le cartel est la plus grosse menace la puissan ce cléricale e.t ils s'efforcent d'empêcher la conclusion du cartel. Avant la jour née du 20 Octobre, leur espoir le plus ferme était que les éléments modérésdu libéralisme ne se résigneraient jamais une alliance électorale avec les socia listes. On pouvait dont refuser de faire droit aux revendications libérales, puisque le libéralisme lui même so re fusait- adopter la seule tactique dont les cléricaux aient quelque chose re douter. La journée du 20 Octobre a reuversé totalement ce petit calcul de nos adversaires le cartel l'a emporté partout où les gauchos marchaient d'accord et le résultat d'Anvers a prou vé incontestablement que les éléments modérés du libéralisme ne s'effrayaient aucunement, d'une alliance électorale avec les socialistes. Du coup, la peur du cartel prend le dessus chez nos ad versaires et il n'y a pas jusqu'au Bien public qui n'assurequedepuis longtemps M de Trooz a reconnu l'utilité consi dérable qu'il y aurait coordonner, codifier, clarifier, notre législation électorale... Donc le courant existe dans les mi lieux dirigeants catholiques. C'est fort bien et l'ou peut considérer que la jour née du 20 Octobre a produit en partie l'effet qu'en attendaient les gauches. Le courant existe mais sur ce point- là comme sur tous les autres, ia droite n'est pas d'accord et nous allons pou voir constater les tiraillements dont elle est travaillée. C'est décidément une belle chose que l'union indéfectible de la droite et cela réserve encore bien de la joie la galerie. Le scrutin de ballottage auquel il a été procédé Dimanche Malines a don né un résultat première vue surpre nant, et qui appellequelques réflexions. Ce résultat, dit La Gazette», est surprenant si ou le compare celui de l'élection du 20 Octobre. Pour les man dats de huit ans, les cléricaux avaient, ce jour-là, sept cents voix de majorité. Mais nous ne voulons pas tenir comp te de ces chiffres-là. Nous nous en te nons ceux que donne le scrutin pour le mandat de qnatae ans, celui auquel il fallait pourvoir définitivement Di manche. Dans ce mandat, il s'agissait le 20 Octobre des mêmes personnalités que celles qui entraient en lutte avant-hier, Le 20 Octobre, le candidat libéral et le candidat socialiste avaient, ensemble, peu près exactement le même nom bre de voix que le candidat clérical. Le 27, au scrutin de ballottage, le candidat libéral avait 514 voix de majorité. Comment cela peut-il se faire Com ment, en huit jours, alors qu'il n'est pas même certain que toutes les voix socia listes se soient portées Dimanche der nier sur le nom de M. Van de Walle, comment en huit jours Le résultat peut- il être aussi différent On sait que les libéraux ont introduit une réclamation contre l'élection du 20 Octobre. Le scrutin de Dimanche mon tre l'évidence que cette première élection a été faussée, qu'elle a été vi ciée par des manœuvres que l'on n'a eu le temps de recommencer pour le bal lottage ou que l'ou n'a pris la peine de recommencer pour s'assurer un seul siège. Le cas est particulièrement intéres sant, parce qu'il sufîiraitàfairecondam- nor la loi électorale communale. Il con vient de ne pas perdre de vue que dans une ville qui a donné Dimanche aux libéraux 514 voix do majorité huit jours auparavant, de par cette loi électorale toutereprésentation au Conseil commu nal était refusée aux anticléricaux. N'est ce pas que le résultat de ce scrutin de ballottage méritait un petit commentaire Voici la liste des "communes dans lesquelles un pourvoi a été fait auprès de ia Députation au sujet des dernières élections communales Arrondissement de Bruges. Asse- brouck, Blankenberghe, Dudzeele, Heyst, Lapscheure, Meetkerke, Moer- kerke, Oadelem, Oosterke et Ste Croix. Arrondissement d'Ostende. Bree- dene, Clem-kerke, Ghistelles, Lombar- zyde, Roxem, Steene et Westkerke. Arrondissement de Courtrai. Ceurne, Dottignies, Kerckhove, Moor- seele et Reckem. Arrondissement de Dixmude. Beerst, Handzaeme, Keyem, Noorscho- te, Woumen et Zarren. Arrondissement de Furnes. Hou- them. Arrondissement de Roulera. Beve- ren et Rumbeke. Arrondissement de Thielt. Aersee- le, Oesselghem, Schuyffers-Cappelle et Swevezeele. Arrondis8emet d'Ypres. Comines, Neuve-Eglise, Poelcapelle, Rousbrug- ge-Haringhe et Wytschaete. n En vertu d'une décision du ministre de l'intérieur, le tirage au sort devra avoir lieucomme les années précéden tes, en un seul jour dans chaque pro vince et ce entre le 3 et le 8 Février.

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Le Progrès (1841-1914) | 1907 | | pagina 1