Extension
Universitaire
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
Dimanche, 22 Décembre 1907.
lv Bïiitutnvhe.
Vires acqiirit eundo.
DIMANCHE 29 DÉCEMBRE 1907
La Journée d'un Bourbon
Révision
des listes électorales.
La corruption cléricale.
A la Chambre.
Le Sénat
L UNION FAIT LA FORCE.
PRIX DE L'ABONNEMENT:
pour la ville Par an 4 francs.
pr la province
pr l'étranger
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divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau
du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au
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Annonces: 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
15 heures,
Conférence de M. LECLÈRE,
Professeur la Faculté de Philosophie.
Sujet
Nous rappelons aux libéraux que le
délai pour adresser des réclamations
électorales la Cour d'appel expire le
31 de ce mois déjà même il n'est plus
temps de réclamer des inscriptions ou
la majoration du nombre des voix at
tribuées un électeur on ne peut
plus que se pourvoir contre les déci
sions rendues par le collège échevinal
sur les réclamations qui lui ont été
adressées, et aussi réclamer la radia
tion des électeurs injustement inscrits
ou dont le nombre de voix a été exa
géré.
C'est encore une partie importante
du travail électoral et qu'il importe de
ne négliger nulle part. Et nos amis des
provinces où il n'y a pas d'élections
annoncées pour l'an prochain n'ont pas
le droit de rester inactifs car une
dissolution pourrait survenir l'impro-
viste qui serait suivie d'élections géné
rales où se jonera l'avenir du pays.
L'eaquête laquelle la députation
permanente du Hainaut procède en ce
moment Tournai est tout fait édi
fiante. Il est curieux de voir de quelle
façon nos adversaires organisent mé
thodiquement. grâce un budget iné
puisable, la corruption des électeurs
et l'achat des bulletins de vote.
Evidemment l'enquête ne nous ap
porte pas la révélation d'un système
nouvellement mis en vigueur. Ou sa
vait, et depuis longtemps, que l'argent
est l'argument décisif employé par les
cléricaux c'est la réserve qu'ils font
donner au dernier moment, et dont ils
attendent bien plus d'effet que de toute
autre propagande verbale ou impri
mée ceux qui pour eux -« font l'élec
tion ce sont les agents chargés de
parcourir les quartiers pauvres et de
déposer ctiez chaque électeur la carte
des candidats bi-m pensants, accom
pagnée d'une pièce blanche et de la
promesse d'une récompense eu cas
de succès de la liste au Cercle Saint
Joseph.
Les quelques témoins courageux et
décidés qui ont parlé l'enquête ne
font connaître qu'une infime partie des
faits. Pourquelques-uus quiosent s'ex
pliquer, des centaines et des centaines
ne disent rien. Mais on se rend parfai
tement bien compte qu'on n'a pas re
cours aux services d'une demi douzaine
de courtiers tous faire sans comp
ter les candidats nobles hommes qui
mettent eux-mêmes démocratiquement
la main la pâte - pour essayer d'a
cheter cinquante voix, toujours dou
teuses malgré tout.
Ce qui s'est passé Tournai est du
reste ce qui se passe ailleurs, et nous
avons précisément aujourd'hui soifs les
yeux un cas tout fait pareil celui
de notre ville, c'est celui dos élections
de Diest.
A Diest comme Tournai les libé
raux étaient au pouvoir depuis plus de
cinquante aus. Il y a 4 ans, les cléri
caux avaient fait brèche dans la majo
rité Cette année, ils ont mis tout en
œuvre pour conquérir l'Hôtel-de-ville,
et force d'argent, ils y ont réussi.
Les vaincus, qui avaient échoué
une vingtaine de voix, ne se tinrent pas
pour battus. Ils adressèrent une plain
te la Députation permanente, laquel
le dépêcha Diest M. le député
Richard, l'eflet d'indaguer sur toute
une série d'actes de corruption et de
fraude.
L'enquêteur eu apprit de belles, bien
qu'on eut essayé d'étoufier toute lu
mière. Comme Tournai, les catholi
ques donnèrent leurs hommes la
consigne de ne pas répondre la con
vocation officielle. L'organe bien pen
sant de l'endroit publia une note
dédaigneuse, disant que nul n'avait de
comptes rendre au i confesseur
bleu
Quoi qu'il en soit, les faits relevés
dans l'enquête sont des plus édifiants.
Trente deux témoins ont été entendus
et leurs dépositions établissent qu'un
système méthodique de corruption
avait été organisé par les agents électo
raux de la liste catholique.
Comme Tournai, un tarif répartis-
sait les allocations d'après le nombre
do voix dont disposaient les électeurs.
L'électeur une voix touchait de 30
40 francs l'électeur quatre voix
empochait 400 fr. C'était la taxe pro
gressive sur la pluralité des suffrages.
Tous ces faits ont été reconnus
exacts par de nombreux témoins.
Les cléricaux nièrent d'abord la vé
racité de ces accusations. Mais dès que
celles-ci devinrent plus serrées, plus
précises, ils changèrent de ton Et
quand cela serait, disaient ils, qui vous
[trouve que ces électeurs ont réelle
ment voté pour nous
C'était en somme la thèse de M. De
Trooz qui, propos do l'annulation
d'une élection Hoeylaert, déclarait
que la présomption était interdite puis
que le secret du vote était garanti.
A Diest, la présomption est établie
par l'aveu do certains témoins, disant
qu'ils ont réellement exécuté le mar
ché jusqu'au bout. Ces aveux portent
sur un déplacement de 17 voix. Mais
ce n'est pas tout.
Le hasard a fait découvrir que les
cléricaux avaient organisé tout un sys
tème de pointage pour que leur argent
ne soit pas dépensé en pure perte. La
fraude devait produire son effbt utile.
L'ingénieuse combinaison, dont l'in
venteur n'est pas la moitiéd'un fripon,
était la suivante les agents électoraux
cléricaux savaient que dans un bureau
électoral, sept ou huit électeurs cor
rompus, mais suspects, devaient voter.
Ils avaient imaginé un système de bul
letin incomplet, diffèrent pour chacun
de ces électeurs. Le premier devait
choisir dans la liste catholique, les
quatre premiers candidats, le deuxiè
me les quatre derniers, le troisième de
vait omettre le deuxième ou troisième
nom. Et ainsi de suite.
Le rôle du témoin catholique con
sistait relever, pendant le recense
ment, ces bulletins d'un aspect par
ticulier et voir s'ils correspondaient
avec les indications données aux élec
teurs vendus.
Le truc fut éventé grâce la naïve
té du témoin clérical se livrant ostensi
blement cette vérification de la frau
de, alors qu'il devait procéder au re
censement des bulletins.
htant donné le minime écart entre
«leux liste*. ii est indiscutable que
ces fraudés ont totahment vicié l'é
lection.
C'est la raison qui a déterminé, Mer
credi dernier, la Députation Permanen
te dû Brabaot casser l'élection. Cette
mesure a été prise l'unanimité, mats
M. Janssen, député permanent, rem
plaçant le gouverneur absent, a été
invité par le ministre prendre son
recours an Roi.
M. De Trooz voudrait il casser son
tour l'arrêté de la Députation Perma
nente, ainsi que l'y convient ses amis
de Diest Ceux ci impriment cynique
ment dans leur journal que l'euquête
ne peut servir rien quand bien
même elle eût établi, disent-ils, la
fraude et la corruption sur toute la
ligue il est inadmissible que notre
ministre, qui est en même temps le
député de notre arrondissement détrui
se les effets d'une belle victoire catho
lique.
Si la Députation permanente du Hai
naut casse l'électioude Tournai, M. De
Trooz recevra sans doute de ses frères
et amis d'ici, une pareille mise en de
meure seulement il trouvera dans le
dossier des faits dont il ne pourra pas
faire bon marché. Ce sont ceux qui
concernent la présentation de la liste
socialiste dissidente. Parmi les signa-
turesMont elle est revêtue, il s'en trou
ve au certain nombre émanant de non
électeurs d'autre part, quelques unes
sont déniées par ceux dont elles repro
duisent les noms. Ils affirment n'avoir
jamais signé.
Dans ces conditions la présentation
n'était pas recevable, et l'élection a été
îriégulière Toutes les malices de M.
De Trooz n'y pourront rien changer.
Ici, Ypres, c'est avec les mêmes
moyens, qu'en 1891, les cléricaux sont
arrivés au pouvoir.
On se rappelle encore toutes les ma
nœuvres frauduleuses employées par
le parti clérical pour corrompre le
corps électoral et pour arriver leurs
fins.
Depuis lors, chaque élection, le
parti de l'ordre et de l'honnêteté re
uouvelle ces mêmes manœuvres et
c'est coup de pièces de cent sous que
les cléricaux se maintiennent au pou
voir.
Nous constatons avec tristesse, qu'à
Ypres, comme partout ailleurs, du
reste, ce ne sont plus des élections
mais des véritables marchés.
Les cléricaux eu pâtiront un jour.
Séance du 48 Décembre 1901
Après avoir pris eu considération et
renvoyé aux sections les propositions
de loi relatives la formation des listes
électorales communales et provinciales
et tendant garantir la liberté de
conscience, la Chambre a repris en se
conde lecture la discussion du projet
de loi relatif l'emploi de la langue
flamande en manière répressive dans
l'arrondissement de Bruxelles.
Un amendement de M Paul Janson,
permettant l'inculpédefairechoix de
la langue dans laquelle il désire être
jugé, a été repoussé par 102 voix con
tre 32, après des discours de MM. Ren-
kin et Persoons. Et le projet a été adop
té par 108 voix coutre 7 et 12 absten
tions.
La Chambre a ensuite' adopté les
divers articles du projet de lo; concer
nant 1 opposition aux jugements par
défaut et repoussé l'ordre du jour dé
poté la veille par M. Smeeta comme
conclusion son interpellation. Il a
été écarté par 90 voix contre 31 et 11
abstentions.
lia discussion du budget de la guerre
a prix la fin de la séance.
Des observations brèves ont été pré
sentées par MM. LemonnierVan Cleem-
pulte, Buyl et De Maere, rapporteur.
M Smeets ayant demandé au député
de Bruges ce qu'il pensait du servioe
personnel, celui-ci très grave lui a ré
pondu Il serait de la plus souverai
ne inconvenance de m'expliquer sur
une question semblable avant que mou
ancien chef hiérarchique en ait parlé
M. De Maere a été officier.
Le général Hellebaut s'est engagé
répondre Jeudi tous les orateurs
qui ont pris part au débat actuel et
précédent.
Séance du 48 Décembre 4907
Le Sénat continue la discussion du
budget des voies et moyens
M. Hanrez défend ses amendements
relatifs la redevance sur les mines et
aux droits de navigation.
M Liebant les combat et le Sénat ne
les adopte pas.
M. Verspreeuwenmalgré M. Liebaert,
obtient que l'article taxant les pièces
de bois scié d'au moius 0 25 sur 0.25
soit rejeté par parité de voix.
Réunion «le la Gauche.
La gauche libérale a tenu hier une
importante réunion sous la présidence
de M. Paul Janson. Elle a examiné le
traité de transfert du Congo la Belgi
que et l'a longuement discuté.
L'ordre du jour qu'elle a adopté
/'»K<mm^nippelleceini votéen Décem
bre 1906 par la Chambre, consacrant
ce droit de la Belgique de reprendre
le Congo purement et simplement. Il
conclut en ces termes
Considérant que le traité subor
donne la reprise de3 conditions qui
limitent la souveraineté belge dans la
colonie com ne en Belgique, et qu'il
méconnaît les droits de la Belgique
la reprise du Congo tels qu'ils ont été
solennellement affirmés par la Cham
bre.
La gauche libérale confirmant l'or
dre du jour du 14 Décembre 1906, esti
me qu'il y a lieu, avant que la com
mission des XVII aborde l'examen du
traité, de réserver expressément les
droits de la Belgique consacrés le 14
Décembre 1906 par l'accord de la
Chambre et du gouvernement.
Après
la réunion «le la gauche.
L'impression produite la Chambre
par l'ordreùu jour do la Gauche adop
té l'unanimité au cours de sa réunion
matinale a été très grande.
Les députés de la Droite dans le3
couloirs no cherchaient pas en dimi
nuer la portée. Ils le considèrent com
me de nature faire échouer le projet
de transfert.
Eh effet six droitiers étant hostiles
la reprise dans les conditions où elle
est présentée, il n'y aura plus de majo
rité en sa faveur.
Le gouvernement sera doDC obligé
d'entrer en conversation de nouveau
avec le gouvernement du Congo et d'a
mender le projet.
Pour tenter d'en sortir, on dit qu'il
ferait proposer par l'un des siens la no
mination d'une commission d'enquête
parlementaire sur la questiou de la re
prise. Mauvais moyen. La commission
des XVII a-t-elle cessé d'exister
On trouve généralement qu'an nou
veau débat la Chambre s'impose pour
contraindre le gouvernement agir