Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
Dimanche, 26 Janvier 1908.
68e année. 4.
i*at'aixx<tni ie Sïimaavhe.
Vires acqcirit ecsdô
Un i versi tpopu Iai re.
H et Vlaamsche Vol lis lied.
Avis important.
I jO Comité (le l'Asso
ciation libérale pré
vient tous les électeurs
qui recevraient del'As
sociation conservatri
ce in»e iiotilierttioneoii-
ceruantla réduction de
leurs votes ou leur ra
diation des listes élec
torale.-; qu'il se char
ge gratuitement de
défendre leurs droits
électoraux.
Extension Universitaire.
A la Chambre.
Le Sénat
Lamentations.
L UNION FAIT LA FORCE.
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A hijdig Volksvndzfnrijs
Diuiuiiche 2<» Janvier
15 heures,
SALLK 1)E LA BOURSE,
rue Carton.
Conférence de Monsieur
le Professeur VKROOULLIE de Gand
Les Métamorphoses
des Animaux.
Le Cercle d'Etudes poursuit la
série de conférences organisées sous
les auspices de l'Université libre de
Bruxelles.
L'entretien sur les Métamorphoses
des Animaux, agrémenté de projec
tions lumineuses, a obtenu, Diman
che dernier, un succès bien mérité.
Aussi faut-il féliciter vivement
l'aimable conférencier, M. de Sélys-
Longchamps, dont le talent d'ex
position et d'érudition, ont particu
lièrement intéressé l'auditoire
Un exemple classique de métamorphose
est celle des Papillons les œufs pondus par
ceux-ci donnent naissance des chenilles,
constituant le stade de croissance, pendant
lequel l'animal accumule' des substances de
réserve, tout en subissant une série de mues.
Puis intervient le stade de transformation,
connu sous le nom de chrysalide, pendant
lequel l'animal, immobile, subit de profonds
changements, tels qu'il éclôt enfin sous la
forme adulte, le Papillon, qui est le stade
de reproduction.
La métamorphose doit être opposée au
développement direct au cours duquel l'or
ganisme, dès sa naissance, s'achemine pro
gressivement vers son état définitif ou
adulte. La métamorphose suppose un détour
fait par le développement, le jeune organis
me menant une vie libre et indépendante,
plus ou moins longue, sous une forme bien
différente de l'état adulte, et constituant
une larve. Celle-ci possède des organes spé
ciaux, les organes larvaires, qui ne se retrou
veront pas chez l'adulte. Les différences
entre les larves et les adultes auxquels elles
correspondent sont d'autant plus grandes
que les conditions d'existence des unes et
des autres sont elles-mêmes plus marquées.
Des métamorphoses se produisent chez les
animaux les plus divers, mais, d'une maniè
re générale, elles sont plus fréquentes chez
les aquatiques que chez les terrestres. Chez
les aquatiques, a leur tour, la métamorphose
intervient bien plus régulièrement chez les
formes marines que chez celles d'eau douce.
Ainsi, le Homard a une métamorphose,
tandis que FEcrevisse n'en a pas.
La métamorphose est la règle générale
chez les animaux parasites, aux larves des
quels incombe le rôle d'infester de nouvelles
victimes.
Chez les animaux Invertébrés marins, il
existe presque toujours des larves adaptées
la vie en pleine eau, dite pélagique, ces
larves se caractérisant notamment par une
très grande transparence et la possession
d'organes locomoteurs spéciaux. L'un des
plus beaux exemples nous est fourni par les
larves des Echinodermes (Oursins, Etoiles
de Mer), si différentes des adultes que l'on
a longtemps ignoré leur identité.
L'un des plus beaux cas d'un parasite
ayant une métamorphose typique nous est
donné par le ver solitaire, p. ex. le Taenia
solium, vivant dans le tube digestif de
l'Homme. Les derniers segments de ce Ver
rubanné se détachent, quand les embryons
qu'ils renferment ont atteint un certain
développement, et sont expulsés avec les
excréments. Que ceux-ci viennent être
mangés par un porc, les embryons du Ver
solitaire deviendront libres dans l'estomac de
l'animal ils perceront la paroi de l'intestin
et passeront dans le sang, qui les transpor
tera partout, notamment dans les muscles,
c'est-à-dire dans la chair du porc, où ils
subiront certaines transformations, après
quoi ils resteront au repos. Si la chair du
porc renfermant ces larves de Taenia
est mangée par l'Homme sans être
suffisamment cuite, les larves se transfor
meront en Taenia adulte dans l'intestin de
la personne ayant mangé cette viande in
festée.
La métamorphose de l'Anguille, connue
depuis peu d'années seulement, est très
intéressante. Les larves de l'Anguille, con
nues depuis longtemps sous le nom de Lepo-
céphales, se trouvent dans les grandes pro
fondeurs de la mer, et ont l'aspect de petits
Poissons lancéolés, tout fait transparents.
Après s'être transformés en petites Anguil
les, plus petites que ne l'étaient les Lepto-
céphales, les jeunes animaux pénétrent dans
les fleuves, qu'ils remontent, les Anguilles
séjournant plusieurs années en eau douce,
après quoi elles retournent la mer, où elles
subissent de nouveaux changements, et se
reproduisent.
La métamorphose de la grenouille (Am-
phibien aneure), enfin, est très instructive.
Au moment de leur éclosion, les larves de
grenouille, ou têtards, ressemblent de
petits Poissons. Leur respiration est bran
chiale, leurs organes respiratoires étant
d'abord des branchies externes, puis des
branchies internes. Ensuite se développent
les poumons. Les jeunes têtards ont un bec
corné pour ronger les substances végétales
dont ils se nourissent. Plus tard, ils devien
nent carnassiers, perdent leur bec et voient
leur intestin se raccourcir beaucoup. Les
yeux, jusqu'alors rudimentaires, se déve
loppent, en même temps qu'apparaissent
les pattes. Enfin, la queue se résorbe totale
ment.
Les transformations subies par la gre
nouille ne sont qu'en partie métamorphi
ques. Il est, dans ces transformations, un
autre fait, celui que l'organisme traverse
des états définitifs chez d'autres animaux,
fait qui s'explique par la théorie du trans
formisme ou de l'évolution. Les stades du
développement de l'individu (ontogénèse)
récapitulent la filiation de l'espèce (phylo-
génèse) aux dépens des espèces préexistan
tes. Cette loi se vérifie chez l'homme et
permet d'attribuer une signification aux
fentes branchiales, la queue, etc. qui exis
tent chez l'embryon humain, puis dispa
raissent.
Question posée par M. NOLF M. le
ministre des chemins de fer, postes et
télégraphes
S'il est exact, comme on l'affirme, qu'au
cun changement important ne pourra être ap
porté l'exploitation dès chemins de fer de la
Flandre occidentale avant le mois de Mai pro
chain, ne pourrait-on pas tout au moins étendre
dès maintenant nos lignes certains des avan
tages qui existent sur les lignes de l'Etat,
notamment celui de permettre aux voyageurs
munis de coupons aller et retour d'emprunter
indifféremment les lignes de l'Etal et les
anciennes ligne* de la compagnie sans les
astreindre suivre au retour les voies emprun
tées l'aller leur permettre, pour citer un
exemple, d'aller d'Ypres Bruxelles ou Gand
par Coileraarck et de rentrer par Courlrai ou
Lichtervelde-Koulers
Réponse du ministre.
vJies taxes pour les voyageurs prix normaux
perçues sur l'ancien réseau des chemins de fer
de la Flandre occidentale étant inférieures
dans certains cas celles applicables sur les
lignes de l'Etat, on a demandé de les mainte
nir jusqu'au moment où des améliorations
importantes pourront être apportées l'exploi
tation du réseau récemment repris.
Il s'ensuit que, pour les relations entre les
bureaux des lignes de la Flandie et ceux de
l'ancien réseau de l'Etat on continue perce
voir les taxes qui étaient appliquées antérieure
ment au 1" Janvier, c'est-à-dire celles résul
tant de la soudure des prix sur chacun des
deux réseaux.
Le prix du bil'et d'Ypres Bruxelles, via
Courlrai, par exemple, est égal au total du
prix des billets d'Ypres Courtrai et de Cour-
tiai Bruxelles. Si le voyageur désigne une
autre direction, le prix de son billet est établi
par cette direction.
Le voyage doit donc s'effectuer par la voie
par laquelle le prix de transport a été établi,
et il ne pourra être donné suite la demande
formulée par M. Nolf que loisque les prix des
barèmes de l'Etat seront appliqués au départ
et en destination des bureaux de l'ancien réseau
des chemins de fer da la Flandre occidentale.
La conclusion tirer rie cette répon
se c'est que nos négociants, Cercle
Commercial, Cercle des Voyageurs
doivent se mettre en mouvement pour
obtenir l'unification des tarifs.
Séance du 22 Janvier 1908.
Le Imriget de la justice.
Répondant aux observations présentées
M Renhin a soutenu que le délai pour le
changement du domicile de secours devait
être maintenu, que le salaire des détenus
était suffisant, et il a fourni sur leur tra
vail de longues exp.ieations, il n'en résulte
nullement comme on le croit une coneur-
ren e néfaste pour le commerce Hum
Après avoir repoussé les diverses de
mandes concernant les tribunaux, il s'est
occupé des asiles d'aliénés.
Quelques réformes y seront introduites.
Répondant M. Asou, le ministre a
prétendu qu'il réclamait, propos des
avoués, le maintien d'un privilège que rien
ne justifiait, Une entorse complète la loi
du 10 Janvier 1891 a été faite Courtrai
une seconde entorse rie sera pas faite
Tournai, (aimable réponse
Le ministre a repoussé également une
autre demande de M. Asou propos des
décisions d appel faire connaître aux pre
miers juges.
Il a écarté également d'autres proposi
tions qui lui étaient fades.
Ce discours miel et vinaigre terminé, le
défilé des orateurs a repris et l'on a entendu
M. Neujean condamner les nominations
partiales du ministre dans la magistrature
MJanson se plaindre de la publicité inef
ficace des formalités judiciaires et réclamer
la création d'un service anthropométrique,
M Versteylen l'appuyer ce propos et
flétrir la promiscuité qui règne dans les
dépôts de mendicité.
La loi sur la matière devrait être revisée.
Actuellement des vagabonds peuvent être
condamnés sans appel une relégation dans
un dépôt, pendant 2 7 ans Le droit d'ap
pel n'est ou.ert qu'aux souteneurs. Avec le
rapporteur, on doit reconnaître que c'est
scandaleux.
M. Colfs a invité le gouvernement ac
corder aux aveugles des hospices le droit de
voyager gratuitement sur les lignes de l'Etat.
Seul le guide qui les accompagne solderait
son coupon. Ceci ne regarde-t-il pas le mi
nistre des chemins de fer
La question des aliénés criminels a été
traité par MDenisil a réclamé pour eux
des ariles spéciaux et non le régime de la
prison auquel ils sont astreints actuellement.
Enfin MDelporle a soutenu que le tra
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
vail des prisonniers, quoiqu'on dise M Ren-
kin, fait le plus grand tort aux ouvriers et
au commerce. M. Destrie au cours de la
séance a réclamé la réunion du la commis
sion des pensions ouvrières.
Séance du 22 Janvier 1908.
La loi sut* les mines.
Oû reprend la discussion de la loi sur les
mines l'art. 36 relatif la limitation des
heures de travail.
MM Verbeke et De Bast combattent cet
article, de crainte que la limitation légale
de la durée du travail n'entrave la liberté de
celui-ci.
On entend un long et intéressant discours
de M. Picard en faveur de la limitation des
heures de travail dâns les mines.
Le sénateur socialiste a défendu un amen
dement établissant la journée de travail de
9 heures par étapes pour arriver finalement
la journée de 8 heures.
M. Hubert a défendu ensuite, au nom
du gouvernement, l'amendement de M.
Claeys Lioùùaert.
N. S. Père le pape n'est pas content;
il a tenu récemment un Consitoire se
cret dans lequel il a nommé des cardi
naux. et il y a prononcé un discourB
qui, d'un bout l'autre, Hemble em
prunté au répertoire de Jérémie, hom
me connu pour ses lamentations. Il
voit l'Eglise travaillée l'intérieur par
le modernisme et attaquée de tous
côtés par des ennemis sans scrupules.
Il énntnère les échecs. Il retrace les pé
nis et n'oublie qu'une chose c'est
qu'il est lui même l'auteur de la situa
tion pénible dont il se plaint.
Quand il fut nommé par le Sacré-
Collège, il le fut comme sont nommés
tous les papes en manière de protesta
tion contre la politique de son prédé
cesseur car il n'est peut-être pas hors
de propos de faire remarquer ceci les
électeurs des papes sont les cardinaux.
Les papes nomment les cardinaux, et
la première chose que font les cardi
naux est de chercher parmi eux pour
en faire un pape le représentant d'une
politique opposée celle du pape qui
les a nommés. Pie IX était un mysti
que on lui donna comme successeur
un politique malin qui s'appela Léon
XIII. Ce politique malin appelait la
Domination d'un homme qui ne serait
pas malin. Les cardinaux crurent avoir
trouvé le sujet rêvé dans la personne
du patriarche de Venise, qui passait
pour avoir l'envergure intellectuelle
d'un bon gros curé de campagne, et
qu'on appelait le Gondolier avec
assez d'irrévérence.
Mais, alors, tous ces jeunes gens, qui
ont apporté l'Eglise catholique des
esprits ouverts sur le monde extérieur
et avertis des problèmes de leur
temps, ont commencé d'étouffer dans
cette atmosphère sans oxygène et sans
lumière. Ils ont cherché s'il leur fallait
considérer les hommes de science com
me des ennemis ou des alliés, et si l'E
glise devait être toujours condamnée
maudire les conquêtes de l'esprit hu
main, le nouvel outillage de la pensée,
les méthodes modernes Ainsi est né le
modernisme que le pape s'est chargé
lui-même d'annoncer l'univers par
des condamnations injustes et mal
adroites.
Quant sa politique extérieure, elle
u'a pas mieux valu que sa politique
religieuse. Il a commencé par esquis
ser avec l'Italie une tentative de ré
conciliation qui a abouti l'élection