Extension
Universitaire
Dimanche, 16 Février 1908.
68e année.
LV 7.
Le PROGRES
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
l'union fait l» fou il l'araixttatil le IHniutiche. Vires acqcirit eunio.
On s'abonne au bureau du journal, rue de Diinudb, 53, Ypres. Les annonces, les fails
divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au-bureau
du Progrès. Pour la publicité en dehors des deu Flandres, s'adresser exclusivement au
Comptoir de Publicité JACQDfiS THIBE8ARD 1Place de Brouckère, Bruxelles,
téléphone 3230. Pour les annonces on traite for'ait.
PRIX DE L'ABONNEMENT:
pour la ville Par an 4 francs.
pr la province Par an 4 fr 50
pr l'étranger Par an G fr. ÔO
DIMANCHE 16 FÉVRIER 1908,
3 heures,
Salle de la Bourse,
2" LEÇON DU COURS DE M. CffOT
docteur en sciences historiques.
sujet
Histoire «le I» lleuaisstiiice
artistique eu Italie.
en 3 leçons, avec projections luraiueuses.
Une douche.
Les cléricaux du Hainaut viennent de
recevoir une douche un tantinet désa
gréable et le plus drôle c'est qu'elle
leura été administrée, par leur seigneur
et maître M. Schollaert, chef du cabi
net.
Vous n'ignorez pas que ces bons clé
ricaux sont vraiment désespérés que la
Province crée, partout où le besoin s'en
fait sentir, des œuvres d'éducation
ouvrière.
Comme ces œuvres ont le grand tort
de contrarier l'évolution des congréga
tiona de tous genres qui pullulent dans
cette belle province, la presse clérica
le ne cesse de demander des mesures
contre la Députation permanente et le
Conseil provincial.
On emploie les lieux communs les
plus désuets argent des contribua
bles, dépenses folles, l'Etat dans l'Etat,
etc. Tout y passe et c'est parfois d'un
comique très intense.
Or donc, les catholiques d'ici parvin
rent mettre dans la cervelle d'un cer
tain M. Oolaert, de la section centrale,
qu'il convenait de réagir ou tout au
moins de soulever devant le Parlement
cette question la l'rovince de Hainaut
a-t elle le droit do faire ce qu'elletait
Hélas la réponse ne fut pas ce que
l'on espérait.
M. Schollaert lui-même dut se char
ger de la désagréable corvée de réfrigé
rer l'enthousiasme de ses amis. Il dé
clara dune, tout de go que la Province
de Hainaut n'outrepassait nullement
Ras droits et que ce qu'elle faisait était
bien fait.
Quelledouche, Monseigneur quelle
douche.
Il est probable que ce joli camou
flet d'un des leurs, et du plus puissant,
donnera réfléchir aux scribes de la
presse cléricale qui ne cessent d'atta
quer la province et d'attirer sur elle
les foudres de l'Etat, comme si l'Etat
lui-mêmen'avait pas sa reprocher des
faits autrement révoltants que ceux
que l'on a tenté da mettre charge du
Conseil provincial du Hainaut
La réorganisation
de l'armée.
Nous avons rappelé, la déclaration
du ministre de la guerre, qui a promis
de se prononcer définitivement, pen
dant la session parlementaire prochai
ne, sur l'expérience du volontariat.
Il semble résulter de certaines in-
t'irmations recueillies par nous dans
<!es milieux bien renseignés que l'opi
nion du général Hellebautest faite, ou
n peu près, sur la faillite du volonta
riat
Nous croyons, en effet, savoir que
certains fonctionnaires du ministère de
la guerre étudient en ce moment la
question de la réorganisation du re
crutement de l'armée. L'on examice
même, paraît-il, diverses modifications
qui impliqueraient l'adoption du prin
cipe du service personnel et l'abolition
du remplacement
Il nes'agit évidemment-que d'études
mais ces études seraient le premier pas
dans la voie du service personnel. Le
général Hellebaut s'occupe lui même,
dit-on de la question.
On démentira sans doute, dans cer
taines teuilles. notre information mais
nous la donnons comme recueillie
bonne source.
Peut être M. Woeste ignore-t-il le
travail auquel on se livre au départe
ment de la guerre. S'il en est ainsi,
c'est par nous qu'il aura le plaisir d'eu
être informé.
Le plaiiir est une simple façon
de parler. (Etoile Belge
Les pauvres moines.
Une revue qui paraît soigneusement
documentée publie les relovés que voi
ci
La valeur des propriétés appartenant
aux congrégations religieuses, en pre
nant pour base le revonu cadastral de
ces propriétés, s'élève 612 millions
de francs.
La valeur dos propriétés, bâtiments,
terres, appartenant des congrégations
et loués des particuliers, s'élève
117 raillons.
Le matériel, le mobilier et les objets
d'art des couvents représentent la som
me de 306 millions.
Soit, en tout, plus d'un milliard.
Or, la fortune générale de la Belgi
que est évaluée 35 milliards. Ils ont
bien leur part ceux qui ont fait vœu
de pauvreté On a bien raison de dire
que la fortune ost aveugle et fantas
que.
Et que serait-ce si l'on pouvait éva
luer ce que les couvents possèdent en
argent liquide, en titres, actions et
obligations de tous genres
D'autre part, les fabriques d'église
continuent bénéficier de donations
rondelettes et hériter copieusement.
Voici, d'après le Moniteur, le relevé
pour le second semestre de 1907.
Flandre occidentale six legs ou do
nations d'un import total de 145,000
francs.
Flandre orientale, provinces de Na-
mur et de Limbourg deux legs ou
donations pour chaouue environ
16,000 francs.
Brabant I donation, 5 legs 121,000
francs.
Anvers 2 legs, 2 donations 40,000
francs.
Hainaut 7 legs ou donations
118.000 francs.
Province de Liège 5 legs ou dona
tions 75,000 francs.
Moralité la mainmorte est une
chimère, une invention deB mauvais
journaux.
Ln succès libéral.
Les libéraux viennent d'obtenir un
succès Maeter près d'Audenaerde, où
M. (Jambier a été élu une forte majo
rité contre le candidat clérical.
11 est très sérieusement question, au
ministère de la Justice, de l'organisa
tion d'une police gouvernementale, qui
serait employée dans le pays entier.
Les choses sont déjà fort avancées,
s»,;; cite déjà les noms du préfet de
p<ice et du policier qui prendrait la
direction de la nouvelle police judici
aire.
La tragédie de Lisbonne.
Les funérailles de don Carlos
et du prince Louis-Philippe.
Le service funèbre célébré dans l'é
glise de San-Vincente a été remarqua
blement imposant et impressionnant.
L'église était toute tendue de draperies
noir et argent, de velours et or. Le ca
tafalque très élevé était placé sous le
dôme, devant le maître-autel. De mas
sifs candélabres de cuivre doré l'entou
raient de trois côtés et supportaient
des cierges do trois mètres de hauteur.
Dans les transepts nord et sud, des tri
bunes avaient été édifiées pour le corps
diplomatique et le monde officiel. De
vant chacune do ces tribunes, devant
l'autel et devant la grille du sanctuai
re, quatre hauts piliers se dressaient
recouverts decourounes. Les deux plus
grandes de ces couronnes, qui ont deux
mètres de circonférence, sont celles
envoyées par l'empereur Guillaume
une autre do proportions presque éga
les est celle du président Roosecelt. Ou
remarquait encore les couronnes off'er-
♦e-1. ar les différentes maisons souve
raines, par la famille d'Orléans, par
les colonies française, anglaise, améri
caine, espagnole, italienne et autres de
Lisbonne et de Porto, celles de l'armée,
de la marine, des corps constitués, etc.
De nombreuses couronnes, notam
ment celle du roi Edouard, ne sont pas
arrivées temps pour être placées dans
l'église.
A 2 h. 1/4, la nef était comble. Tan
dis que sonuait le glas et que la pre
mière absoute était donnée en dehors
de l'église, le patriarche de Lisbonne,
mitre en tête, entouré des évêques, des
chanoines et du haut clergé, se plaça
l'entrée du chœur pour recevoir les
corps qu'allaient lui remettre les frères
de la Miséricorde. Les cercueils furent
transportés par des fonctionnaires de la
coui, celui du prince le premier vingt
hommes robustes portaient le pesant
cercueil du roi.
Derrière le cercueil du roi mar
chaient tous les nouveaux ministres.
Quand les deux cercueils eurent été
placés sur le plan incliné de catafal
que, on pu voir travers les couvercles
en verre les deux corps revêtus de l'u
niforme qu'ils portaient les jours des
grandes cérémonies Puis une immense
croix en fleurs fut dressée au-dessus du
catafalque entre les deux cercueils de
manière ce que ses bras semblassent
protégér les deux victimes. L'un des
bras, fait de fleurs violettes, s'étendait
au-dessus du père l'autre, tout en
fleurs blanches, couvrait le corps du
fils.
La cérémonie s'acheva après 4 heu
res.
Dès que la deuxième absoute eut été
douoée. les assistants se retirèrent in
dividuellement.
Les corps du roi et du prince héritier
resteront exposés dans l'église San-
Vincente jusqu'à Lundi après midi.
Un incident.
Un incident, sans importance s'est
produit au com du marché Riboira
Nova et de la rue Caes-Soore. Une voi
ture sur laquelle étaient grimpés des
spectateur^ s'est écroulée au moment
du passage du cortège. Plusieurs per
sonnes ont été blessées, presque toutes
légèrement.
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
La Chambre.
Séance du Mercredi 12 Février 1908.
La Chambre a procédé au vote sur les
ordres du jour déposé.s la séance de
la veille par M Brenez d'une part M.
Masson de l'autre, propos de la ca
tastrophe de Quaregnon.
Celui de M. Brenez a été repoussé
par 69 voix contre 32 et 24 abstentions.
L'ordre du jour de M. Masson,
(réorganisation de l'inspection ouvrière
des mineB), a été également repoussé
par 66 voix contre 58 et 1 abstention.
La Chambre en dehors de ce hors-
d'œuvre parlementaire a consacré sa
séance au budget des chemins de fer.
L'application de la convention Van
G end a été critiquée par M. Delporte
qui n'a paaménagé non plus la conven
tion Empain conclue avec l'Etat pour
l'éclairage des gares.
Après quelques observations de M.
Pitsaer qui a demandé surtout au mi
nistre d'examiDer la question des tarifs
du transport du sucre, M. Mabille S'est
fait l'écho des plaintes du petit person
nel, surtout des chauffeurs et des ma
chinistes absolument surmenés.
Et il a réclamé des conseils d'arbi
trage auxquels les ouvriers auraient
recours quand des punitions les frap
peraient.
L'orateur a protesté contre le refus
d'autoriser certaines catégories d'ou
vriers du chemin de fer de se syndi
quer. Le droit d'association est indis
cutable Il faut accorder tous le libre
exercice des droits constitutionnels.
(Que répondra M. Helleputte son
ami M. Mabille dont il partageait les
idées en la matière il y a un an
De son propre aveu M Uoyois a refait
ensuite le même discours que l'année
passée pour appuyer les revendications
du petit personnel.
Après des critiques sévères de M.
Maroille contre la compagnie du Nord
dont le matériel est déplorable entre
Mons et Haumont, la Chambre a enten
du M Buyl protester contre le bon
plaisir qui règne dans la concession du
service de camionnage dans certaines
communes, - (les plus bas soumission
naires ont été parfois écartés), et M
d'Haurver réclame des communications
directes par voie d'eau entre Itenaix et
l'Escaut.
I.e Sénat
Séance du Mercredi 12 Février 1908.
Le ilauiaixl en Justice.
Ou continue la discussion du projet
de loi sur l'emploi du flamand en ma
tière répressive dans l'arrondissement
de Bruxelles.
M. l'abbé Keesen fait un long discours
pour défendre le projet.
M. Dupont estime que la loi de 1889
donnait satisfaction aux flamands.
Il espère que la présente loi sera la
dernière concession que l'on fera aux
revendications exagérées des chefs du
fiamingantisme.
M. Orban de Xivry réclame pour les
Allemands de la frontière tes mêmes
avantages que pour les flamands de
Bruxelles.
M Picard félicite M. Renkin de son
discours et défend énergiquement le
projet de loi, puis la discussion généra
le est close Les divers articles sont
adoptés et le Sénat rejette les amende
ments de M. Wiener.