Extension
Universitaire
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
Dimanche, 22 liais 1908.
68e année. 12
l'union fait la force. Paraissant le Pimaache. Vires acquirit eundo.
CONFÉRENCE
par M. RESSERS
directeur de l'École moyenne de
l État
les Insectes et les Fleurs.
La Science de l'Enfant.
Doux. Pays
La Chambre.
Pour les victimes îles orages
A la Commission «les XVII
La question du Congo.
Réunion
«le lu gauche libérale.
PRIX DE L'ABONNEMENT
pour la ville Par an 4 francs.
pr la province Par an 4 fr. 50
pr létranger Par an 6 fr. 60
LUNDI 30 MARS 1908,
6 heures précises,
SUJET
Il faut se réjouir du mouvement sans
cesse grandissant dont notre pays est le
théâtre en faveur de l'éducation scien
tifique, après ce que j'appellerais vo
lontiers l'élevage scientifique de nos
enfants.
Aux œuvres d'hygiène de la première
enfance, où l'on s'occupe surtout de
fournir au corps des tout petits les
matériaux dont il a besoin pour son
développement normal, sont venus
rapidement se joindre des œuvres pré
occupées de chercher suivant quelles
ligues l'expérience biologique et psy
chologique exigeait que leur fût donnée
lanourriture mentale, si l'on peut ainsi
appeler l'éducation.
La base de toute éducation non
empirique et routinière est la connais
sance de l'enfant. Cette connaissance
ne peut être exclusivement pratique.
C'est ce que M. Tobie Jonkheere vient
de mettre en lumière dans un cours
qu'il donne pour l'Extension universi
taire de l'Université libre qui, depuis
tant d'années déjà, fait une si belle
œuvre de vulgarisation scientifique.
La pédagogie fut trop longtemps
limitée des questions de programme.
On discutait pour savoir ce qu'il fallait
enseigner, comment, pendant combien
de temps, etc.
Encore si l'on s'était réellement
appuyé dans ces discussions oiseuses
6ur des faits, sur les capacités indivi
duelles des enfants, sur les ressources
de l'attention, de la mémoire leur
âge. Mais ce n'était pas ainsi qu'on
enseignait la question.
On no voyait qu'un seul terme du
programme les choses enseigner.
On oubliait par trop celui qui l'en
seignement est destiné'.
La pédologie est la science nouvelle
qui s'est donné pour mission d'appro
fondir l'étude de l'enfant dans tout
l'ensemble de son être et de son activi
té en vue de l'application et de l'utili
sation des connaissances acquises en ce
domaine, l'éducation dans son sens le
plus large.
Cette science, en un mot, vis6 être
comme le portique de la pédagogie.
Elle affirme d'abord un grand prin
cipe, c'est que les problèmes pédagogi
ques peuvent être étudiés expérimen
talement. Elle affirme ensuite que le
régime éducatif auquel devra être
soumis l'enfant individuellement doit
être déterminé expérimentalement.
Un grand nombre de travaux ont été
entrepris dans le but de rechercher les
repères nécessaires cette détermina
tion. Ce n'est pas la place ici de les
énumérer ni de les résumer. Nous pou
vons cependant dire que ces travaux
ont comme de juste, porté d'abord sur
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l'exploration physique des enfants
taille, pouls, mesures céphaliqties, force
musculaire, capacité thoracique, etc
De précieuses indications ont été
tirées de ces recherches pour le dia
gnostic des eufants anormaux.
Les organes des sens Bont les portes
de l'intelligence, aussi l'examen de ces
organes a-t-il fait l'objet d'un grand
nombre de travaux de la part des pédo-
logistes.
C'est ainsi que l'on constata que la
myopie se développe l'école et que
des mesures prophylactiques peuvent
être prises contre cette infirmité. C'est
surtout eu ce qui concerne la vision que
l'importance de la connaissance exacte
de la capacité rte l'enfant apparaît. Elle
fournit de précieuses indications sur la
place donuer l'enfant, sur l'alter
nance des leçons visuellesavecd'autres
pendant lesquelles l'œil peut se repo
ser, etc etc.
Ce qui est vrai de l'œil ne l'est pas
moins des antres organes des seDs. De
l'étude systématique de ceux-ci, résul
tent une foule d'iudications pratiques
extrêmement précieuses.
Les études snrla fatigueintellectuel-
le n'ont pas été moins fécondes il y a
là tout un monde de méthodes expéri
mentales et de recherches, dont les ap
proximations ont eu pour résultat de
donner une base scientifique l'orga
nisation pratique des horaires, par
exemple.
Tontes ces mét hodes, assurément, ne
sont pas d'une rigueur scientifique
absolue, et nul mieux que le prédolo-
giste ne sait qu'il faut les améliorer et
que leurs résultats demandent être
interprétés.
Il y a là un effort énorme pour don
ner l'éducation des bases réellement
scientifiques Ou ne saurait assez louer
ceux qui s'y consacrent.
Cependant, quelle que. soit ma sym
pathie pour leur science et leurs tra
vaux, l'avoue que je ne suis pas sans
une certaine inquiétude. J'ai peur que
cette aurore de science ne suggère aux
éducateurs des conceptions éducatives
trop dogmatiques. Certes, il faut con
naître l'enfant pour l'éduquer saine
ment et efficacement sans perte de
temps m d'énergie. Mais il ne faut pas
perdre de vue que la science n'est pas
absolue elfe n'est qu'une approxima
tion, et elle doit le savoir, sous peine
de retomber au rang des vérités dog
matiques et religieuses.
Il est remarquer que moins on est
versé dans une science, plus on a de
foi dans les principes qu'elle établit.
Le spécialiste de n'importe quelle
branche de la science, donne aux véri
tés acquises dans son domaine une
valeur relative inférieure celle que
leur accordent les esprits moins rem
plis des facteurs divers capables de lui
faire subir des variations en rapport
avec les contingences.
Ce qu'on va demander de nos éduca
teurs au nom de la pédologie est cer
tainement au-dessus de leurs forces. Ils
ne sont pas préparés. Même dans les
écoles normales, les plus avancées ce
point de vue, et munies de laboratoires
de pédologie, je doute que l'on atteigne
le résultat auquel visent les efforts et
la science de ceux qui s'y consacrent.
Ne va-t on pas faire, par la force des
choses, des demi-physiologistes et des
demi psychologues, qui ne seront pas
nécessairement de bons éducateurs
Il y a là un danger très sérieux. Nous
lecitons, non pas pour qu'ons'en effraie
et qu'on en prenne prétexte pour re
tourner la routine de jadis, mais pour
qu'on envisage le problème dans son
ensemble et qu'on propose les réformes
nécessaires.
Ôa a garâé l'école normale routiniè
re, avec sa préparation antique on
s'est borné introduire de nouveaux
cours. Là est le mal.
La pédologie est encore, au surplus,
dans la phase d'étude, d'exploration.
On D'à pas encore songé suffisamment
aux applications pratiques.
Proposer d'établir la fiche physiolo
gique et éducative de l'enfant, réaliser
des investigations partielles qui s'y
rapportent, c'est très bien mais éta
bhr latiche complète etensuite Iafaire
servir quelque chose, c'est évidem
ment encore beaucoup mieux.
'C'est le but immédiat, que les pro
blèmes particuliers d'intérêt théorique
ne devraient pas éclipser, si la pédolo
gie veut tenir ses promesses.
Il est bon, au surplus, de ue point iui
demander plus qu'elle ne peut donner.
Donnons la science des visées acces
sibles, et ainsi, le jour où les hommes
lui présenteront les traites que ces
enthousiastes fondateurs ont tirées sur
son avenir, elle saura y faire face avec
honneur.
Les esprits du passé n'auront jamais
triompher de sa faillite.
{La Dernière Heure).
Le public sait très bien que le clergé
eutend devenir maître de l'enseigne
ment mais il ignore peut être que
certains curés exploitent les institu
teurs Le procédé est simple. Un curé
ou un vicaire ouvre une école domini
cale il obtient sans peine qu'elle soit
subsidiée il reçoit donc l'argent du
Trésor, n'en donne qu'une petite part
l'instituteur si celui-ci est un laïque
et garde tout si l'enseignement est don
né par dos religieuses.
Bénéfice de l'opération une petite
rente supplémentaire pour le curé et
des statistiques scolaire^ plus avantageu
ses pour le ministre clérical. En effet,
les élèves de ces écoles dominicales
sout ajoutés au uombre des enfants qui
reçoivent l'iDstruction primaire. En
réalité, ou ne leur apprend qu'un peu
de catéchisme et d'histoire samte.
Il n'est pas étonnant que le budget
de l'instruction grossisse et que le
uombre des ignorants ue diminue
guère.
Séance du Mercredi 18 Mars 1908.
Encore le budget de l'agriculture
Et nouveau discours de M. Helleputte
ministre de l'agriculture ad intérim.
Il a répondu aux observations de
nombreux orateurs. A M. Roger qui
lui avait parlé du refus d'uu permis
de chasse, il a déclaré que les diverses
autorités consultées ont estimé que le
refus s'imposait.
Puis.il a tra té de nombreuses ques
tions se rapportant aux problèmes
soulevés au cours de la discussion par
les divers orateurs. Il a terminé sod
discours par un éloge dithyrambique
et.... électoral du paysan belge.
Après que M. Caclunaert eut défendu
les desiderata des pêcheurs la ligne,
M Hector Denis a exposé les théories
du collectivisme agricole et M. Meys-
mans a soutenu que ce problème rési
dait dans la fusion du travail et de la
propriété.
Uue interpellation de M. Daens sur
le mauvais éclairage des voitures de 3*
classe a été mise la suite des autres.
La section centrale chargée d'exa
miner la proposition de loi ouvrant un
crédit spécial pour venir en aide aux
cultivateurs éprouvés par l'orage qui a
sévi le 5 Août 1907 dans les arrondisse
ments de Tournai et d'Ath, s'est réunie
pour la seconde fois Mercredi, sous la
présidence de M Harmignies. Etaient
présents: MM. Lefebvre, van Lim-
burg-Stirum, Asou, Dewandre, Buis-
set et Roger.
Dans sa précédente séance, la section
avait questionné le gouvernement au
sujet des résultats de l'enquête qui a
été réclamée pour apprécier la réalité
et l'importance des dégâts.
La réponse du gouvernement ne
portant que sur l'arrondissement de
Tournai, alors que l'arrondissement
d'Ath a été également éprouvé, la sec
tion centrale a prié le gouvernement
de compléter ses renseignements, et
s'est ajournée jusqu'à réception de la
réponse du ministre.
La Commission a tenu une séance
Mercredi. M. Lorand a continué sou
discours anti annexionniste, et il a posé
de nouvelles questions.
M. le président a demandé que la
séance ne soit pas levée sans qu'on ait
voté.
M. Verhaegeu a proposé de nommer
les rapporteurs et de voter seulement
en première lecture ce qui a été
adopté.
M. le président propose comme rap
porteur pour le projet de traité de M.
de Lantsheere et pour le projet de loi
coloniale M. Begerem {Adopté).
On vote ensuite sur le traité addi
tionnel du 5 Mars.
Il est adopté par 12 voix contre 3 et
2 abstentions.
Ont voté contre: MM. Lorand, Ber
trand et Vanderveldo.
Se sont abstenus MM. Hymans et
Masson.
Jeudi matin, 11 heures, les mem
bres de la gauche libérale de la Cham
bre se sont réunis daDs une salle de
section du Palais de la Nation, pour
continuer la discussion des questions
relatives la reprise du Congo. Il ne
s'agissait pas seulement d'examiner
l'acte additionnel et la loi coloniale,
mais aussi d'échanger des vues sur
l'état actuel de l'annexion et des tra
vaux de la Commissiou des XVII.
M. Neujean présidait l'assemblée.
Les délibérations furent trè3 longues
et ne se terminèrent qu'à midi et demi.
Des discours furent prononcés par
MM. Janson, Jaurez, Mechelynck et
Hymans. MM Lorand, Feron, Braun,
Vandewalle, Franck et Van Marck in
tervinrent également dans les débats.
M. Hymans a développé les motifs
deson abstention lors du vote du traité,
en première lecture, la Commission
coloniale.
La gauche libérale se réuuira nou
veau Jeudi prochain, et elle discutera
le principe même de l'annexion.
V-"