Révision des Listes
éiectorales.
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
Dimanche, 26 Juillet 1908.
68e année. X° 50.
Savaanslraal, 27 eu 29
GF;\T.
Vers la paix
par la tolérance.
La Chambre.
Discours de IL fVfeujean.
L UNION FAIT LA FORCE.
te ÊHtmtnvhe.
Vires acqiirit eundo.
PRIX L)E L'ABONNEMENT:
pour la ville Par an 4 francs.
pr la province Par an 4 fr. oO
pr létranger Par an 6 fr. GO
On s'aboDne au bureau du journal, rue de Dixmude, 53, Ypres. Les annonces, les faits
divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau
du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au
Comptoir de Publicité JâCQDSS THIBESAftD, 14, Place de Brouckère, Bruxelles,
téléphone 5230. Pour les annonces on traite forfait.
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
LEEST.
Jonge Dames en Jonge blceren
Wilt gij den Zondagmorgend van 8
tôt I uur of in de week kosteloos
vreemde lalen of wetenschappen lee-
ren Vraagt prospectus FCiig-li.soli
01ul>,
Opciiing Zinnia» 13 Sepleuibcr.
La révision dos listes est commencée
le 1er Juillet. 11 importe que lescitoyeus
se préoccupent dès aujourd'hui de veil
ler laconservation et au respect de leurs
droits. C'est généralement eu recevant
leur convocation pour le scrutin qu'ils
se reconnaissent victimes d'uue erreur.
Aux dernières élections, beaucoup se
sont plaints, soit de n'être pas inscrits,
soit de ue pas jouir du nombre de
suffrages auxquels ils avaieoj droit.
Mats ces réclamations étaient tar
dives. Il ne faut pas attendre le der
nier moment pour se plaindre. 11 est
indispensable de profiter des délais lé
gaux qui vont s'ouvrir dans quelques
jours. D'autre part, spécialement clans
les communes rurales de l'arrondisse
ment, des voix supplémentaires sont
illégitimement accordées beaucoup
d'électeurs cléricaux et des fraudes
nombreuses doivent être dénoncées et
redressées.
Afin de veiller la sincérité des lis
tes électorales, l'Association libéraje se
met la disposition des électeurs.
(Jeux ci peuvent s'adresser en personne
ou par correspondance au bureau de
l'Association, rue du Séminaire.
L'Association libérale se charge gra
tuitement de toutes réclamations, dé
marches et fournira tous renseigne
ments nécessaires aux électeurs qui
préféreront faire eux-mêmes les dé
marches qui les concernent. On peut
consulter dans les bureaux les listes
électorales pour les Chambres législati
ves. le Conseil provincial et la commu
ne, de toutes les communes de l'Arron
dissement d'Ypres.
Ce n'est pas seulement dans le do
maine international que, sous la vi
goureuse poussée de la démocratie,
nous marchons grands pas vers le
règne de la Paix de la Terre. Sur le
terrain politique aussi, un esprit nou
veau anime le monde.
Pour qui suit les événements avec
impartialité, il n'y a pas de doute que
le fanatisme, étroit et méchant, est
condamné disparaître.
La mort du regretté président du
Sénat vient de nous en fournir la der
nière preuve. Avec quelle imposante
unanimité son éloge funèbre fut pro
noncé la Chambre législative. Les
libéraux, par la voix de Paul Janson
les socialistes, par l'organe d'Emile
Vandervelde, eurent pour le défunt
des. paroles si élogieuses que les ca
tholiques eux-mêmes n'auraient pu
en trouver de plus belles
Déjà antérieurement, lors de la
disparition de celui qui fut longtemps
l'incarnation du libéralisme intégral
nous avons nommé j ules Bara ne
fut-ce pas son plus redoutable adver
saire, M. Woeste, qui lui fit le plus
touchant des adieux Et quand le
diseur élégant, l'incomparable pro
sateur-poète Jan van Ryswyck, eut
prématurément succombé la tâche,
ce fut maître Ryckmans, président
de l'association conservatrice d'An
vers, qui par son langage aussi éle
vé que profondément ému, sut remuer
les cœurs et faire couler les larmes...
Tant mieux Cela prouve que
nous marchons. L'exemple est d'au
tant plus salutaire qu'il vient de plus
haut. Quand les chefs de tous les
partis indiquent la voie suivre,
pourquoi leurs soldats ne les sui
vraient-ils pas? Ne pouvons-nous pas
appartenir un parti, épouser ses
idées, défendre énergiquement mais
courtoisement son idéal politique et
témoigner nos adversaires tous les
égards et toute l'estime quisontdûsà
des hommes dont l'honnêteté et la
sincérité ne sauraient être suspec
tées
Il nous est donc permis d'entrevoir
le moment où catholiques, libéraux et
socialistes, luttant vaillamment poin
teurs idées, mais profondément res
pectueux de la dignité humaine s'es
timeront au lieu de s'invectiver. Alors
les cléricaux ne regarderont plus les
libéraux comme des gens dont le con
tact est dangereux et les libéraux ne
considéreront plus les catholiques
comme des crétins et des imbéciles. Ils
auront mille fois raison, les uns et les
autres.
Déjà dans les centres éclairés,
grandes villes où les personnalités se
noient dans le flot humain, cette re
grettable démarcation entre citoyens,
suivant qu'ils appartiennent tel ou
tel groupement, n'existe plus guère.
Mais, dans les petites localités, où
toutes les personnes se connaissent
et où les intérêts particuliers sont
vivement opposés, les clans subsis
tent toujours, soutenus par les mobiles
les plus vils que peuvent faire naître
les passions humaines égoïsme, ja
lousie, vanité, rancune, haine En
fers que ces endroits maudits, et
démons ceux qui attisent le feu qui
les dévore
Nous connaissons tel village où
les partis s'équivalent et où leur op
position se manifeste avec un cynis
me révoltant. Aux yeux des rouges,
tous les bleus y sont des vauriens
on peu s'en faut et vice-versa. Les
hommes n'y comptent pas, mais les
voix dont ils disposent.Et il n'est
pas rare d'entendre, l'occasion d'un
décès, un adversaire s'écrier
Bon voyage 1 E ncore quatre voix
de parties Comme il n'est pas rare
non plus d'entendre souhaiter la
mort d'un vieillard ou d'un malade,
'dont le vote est acquis l'opposition
Eh bien nous le demandons en
conscience: De telles mœurs ne sont-
elles pas déplorables et ne témoi
gnent-elles pas d'une menta lité qu'il
serait difficile de qualifier, tant elle
est basse, et misérable
Mais c'est en période électorale
i'.wVKit qu'il faut voir les comparses
l'œuvre. Bleus et rouges rivalisent
de zèle et tous les moyens leur sont
bons menaces, et intimidations
d'une part, bassesses et flatteries, de
l'autre Quant l'indépendance ci
vique, quant au respect de la con
science humaine, lettres mortes
Ah quel beau travail accomplir
pour ceux qui sont instruits et édu-
qués Au lieu de descendre aussi
au niveau des moindres, que n'élè
vent-ils les moindres jusqu'à eux?
Que ne leur parlent-ils pas de leur
indépendance, de leur conscience, de
leurs droits et de leurs devoirs Que
ne leur viennent-ils pas en aide en
les instruisant
Espérons que notre appel sera en
tendu et que le mouvement vers la
paix par la tolérance atteindra rapide
ment ces cercles arriérés que la véri
table civilisation ne sut pas toucher
encore, pour que le règne de la Bonté
et de la Justice descende sur la^erre
EGO.
(Suite et Fin.)
M Beernaert, 'l'auteur de l'union
personnelle, ajoutait que l'option n'en
traînait pour le pays aucun engage
ment, ni moral ni autre. Nous voilà
bien loin de ce reproche d'encourir la
risée du monde entier, comme disait M.
Renkin, ou de commettre une lâche
té. comme le disait M. Delvaux,
pour le cas où nous repousserions l'an
nexion.
La Belgique libre doit avant tout
consulter son intérêt. Je ne méconnais
pas qu'il faille tenir compte de notre
rôle au Congo mais il y a mesure
tout. Si le Congo doit nous précipiter
dans une aventure financière ou diplo
matique, s'il doit compromettre notre
indépendance, le choix n'est pas dou
teux.
Notre intérêt permet-il d'annexer la
Congo A ce uaint de vup, je suis d'ac
cord avec les anciens chefs des diffé
rents gouvernements qui se sont succé
dé au pouvoir, notamment avec feu M.
de Trooz, qui posait la même questioo
que moi-même. De son côte. M. De
Lantsheere dit dans son rapport que
l'annexion ne peut être ni un acte de
fol enthousiasme, ni de ré.-ignation rné
lancolique, nuis un acte de profonde
réflexion
Si l'on faisait l'examen recommandé
par M de Lantsheere. on ntrouve
rait pas uue majorité en faveur de i'an-
nexiou. 11 est vrai que l'honorable rap
porteur se laissa aller l'enthousiasme,
n'hésisait pas appliquer la situa
tion les admirables paroles du Tacitur
ne t II n'est pas besoin d'espérer pour
entreprendre ni de réussir pour parsé
vérer Ces paroles se justifiaient
quand elles ont été dites pour la Hol
lande elles pouvaient l'être pour la
France en 1870, après l'invasion elles
seraient vraies encore s'il s'agissait
pour la Belgique de sauver son indé
pendance mais la situation n'est pas
telle en l'occurrence qu'elle eu justifie
l'application.
Eutendons nous bien sur ce que nous
allons faire au Congo II ne peut s'agir
d'y aller faire une croisade M Destrée
l'aéloquemmeut démontré. Loin de moi
l'idée de nier les devoirs des peuples,
loin de moi la pensée de méconnaître
que le Congo a été un école d'énergie
loin de moi l'idée de répudier l'idéal
rien ne me répugdfc comme l'esprit,
mercantile. Mais cet esprit n'a t-il pas
contribué notre entreprise an Congo?
Le Roi nous a lui-même indiqué le
souci qui doit nous inspirer N'a t-il
pas dit qu'il n'entendait léguer le Con
go que quand l'heure des sacrifices se
rait passé Dira-t on que cette ère e?t
close C'est ce point de vue que nous
devons examiner la question de l'an
nexion.
Dana son rapport de 1901, M Bage-
rem disait que le Souverain de l'Etat
Indépendant avertirait la Belgique de
l'heure où nouspourrionsavec un avan
tage certain annexer le Congo. Or, l'E
tat Indépendant n'a pas parlé et tout le
monde sait qu'il traverse une crise in
tense ce point que nul ne sait si ]a re
prise n'entraînera p i? pour nous des sa
crifices au dessus de nos forces.
Sans doute, on parlait autrement il y
a quelques années et le Roi était plus
optimiste que quiconque Mais combien
il est cruel de rapprocher cetoptimisme
d'autan do la réalité d'aujourd'hui Je
ne veux que constater cette situation.
Ou m'a déjà traitédeserviteur de l'Au-
gleterre qu'on ue me travestisse pas
aujourd'hui en un adversaire de la
royauté.
M. Demblon. Le roi nousa trompés.
M. Neujean. Le Souverain du Con
go nous avait promis de parler Il n'a
rien dit, et si quelqu'un nous trompe,
c'est le gouvernement
M Demblon. C'est le gouvernement
de la rue Bréderode.
MNeujean. C'est legou v.erneuient
qui est demandeur mais j'attends tou
jours qu'on nous donne les raisons qui
justifient la reprise. Si nous avions
nous prononcer sur l'annexion d'une
colonie au sort de laquelle nous n'au
rions pas été personnellement mêlés, il
n'y aurait pas 15 voix en faveur de la
reprise.
M. Demblon. Pas une
M. Neujean. M. De Lantsheere a
dit que la reprise ne devait pas être tin
acte de résignation mélancolique c'est
cependant cela, et le discours de M.
Hymans a reflété cette mélancolie.
Beaucoup de membres de la droite ne
sont pas partisans de l'anaexion et leur
vote sera dicté uniquemeut par le désir
de maintenir le miuistèrean pouvoir, au
risque de grever la Belgique d'une
surcharge énorme. Pour n.a part, je
n'oserais assumer pareille responsabili
té Très bien l'extrême gauche
Avez-vous démmtré, par exemple,
que l'annexion ne nous exposait pas
un eonfiit international avec l'Angle
terre Vous l'avez tenté avec énergie
et éloquence, mais vous n'avez, en som
me, rien demontté of nous ne connais
sons même pas les éléments du diffé
rend.
Je suis ttrayé d'un conflit avec l'An
gleterre, qui est la nation la plus tena
ce. Elle a sauvé notre indépendance en
1870, lors dos hostilités franco-prns-
stenues, en avertissant les belligérants
que leur învasiumsur le territoire belge
serait par elle considérée comme nn
casus belli. Assurément, si après exa
men j'avais la conviction de notre bon
droit, je le défendrais et ne dirais rien
qui puisse nous affaiblir vis-à-vis de
l'Angleterre.
J'espère que le conflit s'apaisera.
Vous avez en effet, fait au sujet dn ré
gime du travail des déclarations rassu
rantes dont je vous sais gré. Mais quid
des concessions N'y aura-t il pas des
in lemrntés payer aux oncessionnai-
re's Quel en sera le quantum S'agi-
ra-t il de 200 millions de francs, corn-