Révision des Listes
électorales.
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
LA CHAMBRE.
Dimanche, 2 Août 1908.
68e année.
51
te iAimunc/te.
Vires acquirit eundo.
PRIX I)E l/ABONNEMENT
pour la ville Par an 4 francs.
r' la province Par an 4 fr 50
pr létranger Par an 6 fr. ÔO
Jongp Dames en Jonge Heeren
Wilt gij <Jen ZondagmorgeniJ van 8
lot 1 uur of in de week kosteloos
vreemde lalen of wetenschappen lee-
ren Vraagl prospectus
Oltil»,
Savaanstraal. 27 en 29
GENT.
0|ieiiing Zinnia» 15 Seplembcr.
L'obligation scolaire.
Les cléricaux commencent envi
sager comme une éventualité réali
sable et peul-ètre prochaine la pro
mulgation dune loi décrétant l'in
struction obligatoire en Belgique. Au
lendemain des élections. lM Arthur
Verhaegen publie dans la Revue so
ciale catholique un article où il dé -
montre que I obligation scolaire serait
un bienfait. Il repond victorieusement
l'argument slupide et désuet tire de
la violation de la liberté du père de
famille il defend avec énergie le li
bre choix de lécole et l égalité, au
point de vue budgétaire, entre l'en
seignement de l'Etal et l'enseignement
confessionnel
L Instituteur belgeorgane de la
Fédération des instituteurs chrétiens.
approuve sans réserves les conclusions
de M Verhaegen. On a vu que ré
cemment. dans un congrès de Jeunes
Gardes catholiques tenu Jette-Saint
Pierre, un voeu avait été émis en fa
veur de I instruction obligatoire.
On peut dire que la vérité est en
marche.
De plus en plus la nécessité appa
raît tous les esprits non aveugles
par le fanatisme, d instruire le peuple
et de perfectionner sa culture, de fa
çon lui donner les moyens d'amélio
rer sa condition morale et matérielle.
Les illettrés eux-mêmes sont au pre
mier rang de ceux qui reclament, et
au fond d'eux-mêmes, ils trouvent
dillicilement une excuse la négli
gente indifférence de leurs parents
qui ne les ont pas envoyés l'école
dans leur jeunesse.
Ainsi nous pouvons esperer que
dans un temps pas trop eloigpe, on ne
pourra plus dire qu'en Belgique plus
de cent-mille enfants vagabondent
par voies et chemins sans fréquenter
aucune école, et que 18 p. c. des mi
liciens pris par le service militaire
sont complètement illettrés. Mais pour
que les résultats poursuivis soient
réellement alleitiLs il faudra faire une
loi réellement ellicace. et non pas se
contenter d'une formule
Ce n'est pas lout de décréter l'in
struction obligatoire II faut que l'o
bligation son effective et que les sanc
tions n'en soient laissées la merci
des autorités locales. Il faut que l àge
de la scolarité obligatoire soit pro
longé au moins jusque 14 ans il faut
enfin que Ion s'occupe de l'enfant
après l'ecole.
En France, où l'instruction est obli
gatoire, il y a encore 5 p c. de mili
ciens illettrés, et cette situation est
assez inquiétante pour attirer l'atten
tion des législateurs. Un spécialiste
en la matière, M. Buisson, vient de
publier sur cette question une elude,
dont nous aurons en Belgique faire
notre profit, lorsque nous réaliserons
la réforme.
L'experience de tous les pays a
prouve, dit M. Buisson, qu un enfant
de douze ans qui n'apprend plus, dé
sapprend. Il décrit, eo termes élo
quents, cette impossibilité des enfants
retenir des connaissances pénible
ment et hâtivement acquises
Ces connaissances, écril-il, sont
des lueurs fugitives, si rien ne vient
plus les entretenir. El quant aux ha
bitudes d'esprit, qui sont les vérita
bles fruits de leducation, il faut toute
une discipline pour les former. Elles
commençaient peine se dessiner
chez l'enfant entouré de soins com
ment pourraient-elles persister chez
ladoiesceni que lout va en détour
ner
L'heureux entraînement du mi
lieu scolaire, de l'exemple, de l'ému
lation, la curiosité tenue en cveil, le
plaisir même que trouvait a s'exercer
l'intelligence enfantine, font place
de toutes autres influences. La dure
loi du travail prime tout.
Travail des champs, de l'atelier
ou du magasin,.c'est pour la grande
majorité manuel et matériel, toujours
plus que suffisant pour absorber le
temps et les forces de l'ecolier d'hier,
qui n'est pas encore [ouvrier de de
main, qui n est môme pas loujour.-,
vrg, dire, un apprenti Et s'il éprouve
le besoin, sa journée finie, de respirer
et de réagir, ce ne sont pas les char
mes du cours d'adultesqui (attireront.
Il faut une volonté remarquable, une
force étonnante d'obstination ceux
de ces jeunes gens qui conservent
malgré tout un certain goût pour le
travail intellectuel
En réalité, ce n'est pas l'école, c'est
la nature humaine qui se dérobe,
qui se refuse au tour de force qu'on
lui demande et qui ne permet pas
l'enfant d'être un homme
En Allemagne et en Suisse on a
beaucoup lait pour que le travail ac
compli lecole élémentaire ne soit
pas absolument perdu pour un grand
nombre d'enfants.
Chez ces nations, l'étude de l'enfant,
de ses ressources intellectuelles, de sa
physiologie, est très en honneur et les
lois sur l'instruction ont ete élablies
d'après les données des pédagogues.
Chez tous, on s'est décidé, depuis
plusieurs années, prolonger légale
ment l'âge de la scolarité obligatoire
en Prusse, en Bavière, en Saxe,
Hambourg, dans le Danemark jusqu
14 ans; en Suisse, en Thurgovie,
Be;ne, Fribourg, Soleure dans le
Valois et chez les Grisons jusqu'à 15
ans.
De plus, on a côté de cette éléva
tion de l'âge de la scolarité, crée une
seconde période de demi-scolarité
obligatoire de 14 18 ans. C'est ce
que les Allemands appellent horlbil-
dungsschule et les Anglais continua
tion school.
Nous n'avons pas la moindre idee
de ces créations avec nos cours d'a
dultes peu suivis ou nos œuvres post-
scolaires si insuffisantes. C'est ce qui
explique la prodigieuse transforma
tion qui s'opere autour de nous, la
plus value non seulement intellectuel
le et morale, maismèmeéconomique,
industrielle commerciale, qu'ont ac
quise en moins d une génération les
peuples voisins.
On peut s'en convaincre par l'exem
ple de l'Allemagne. Il nous est indi
qué par les tableaux de statistique,
datant de 1901 1902. mais depuis
celte date de plus grands progrès ont
ete réalisés.
En Prusse, l'enseignement de lé
cole complémentaire =est obligatoire,
d'après une loi d'Etat dans deux pro
vinces et des règlements communaux
dans les autres, depuis 1874 et pour
lesgarçons et les filles jusqu a 17 ou 18
ans selon les communes. Lenseigne-
ment est donne pendant 40 semaines
par annee raison de 4 6 leçons par
semaine. En Bavière, l'école complé
mentaire obligatoire date de 1863
et aucune leçon n'y est donnée après
7 h du soir La date moyenne de
création est 1874 pour la Saxe, le
dt^he de Bade, la flesse, les duchés
deSaxe-NVeimar.de Saxe-Cobourg,
d'Anhalt, dOldenbourg.
Sept Etals seulement ont organisé
l ecole pour les deux sexes dans tous
les autres, elle est réservée aux gar-
çonsseulement. Le taux des heures de
cours esi celui de la Prusse. 40 heures
par semaine, et presque partout les
classes sont défendues dans la soirée,
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
heure laquelle l adolescent, fatigue
par le travail, ne pourrait déployer
aucune attention.
En 1900, la Prusse comptait 5.000
élèves adolescents dans les écoles
d'enseignement général, 180,000 dans
1,330 ecoles professionnelles et in
dustrielles, 15,625 elèves dans 132
écoles techniques spéciales, 40 mille
dans 310 écoles de commerce, 56,780
dans 1,863 écoles d'agriculture, soit
297,405 jeunes gens du sexe mascu
lin.
Il faut y ajouter 9,078 jeunes filles
fréquentant 43 écoles d'enseignement
générai et 15,392 dans des écoles tech
niques spéciales, soit 24,470 et en
tout 321,875 jeunes gens des deux
sexes, dont instruction est continuée
après la sortie de l'école élémentaire.
Ce chiffre ne concerne qu'un Etat de
l'Allemagne, on arrive pour l'ensem
ble du pays au total énorme de 7
800,000 habitues des ces ecoles de
perfectionnement.
Chez nous, au contraire, l enfantest
abandonné lui-même sa sortie de
lécole. Les rares œuvres post-scolaires
qui existent sont dues l'initiative
privée.
Voilà comment tous les ans, 15
18 p. c. des conscrits arrivent illettrés
au régiment. Ce ne sont pas des hom
mes qui ne savent pas lire, mais des
hommes qui ne savent plus lire.
Et M. Buisson, avec sa grande
connaissance de l ecole populaire ex
plique ce phénomène
Voilà des considerationsqu'il nefau-
dra pas oublier quand on établira
l'instruction obligatoire en Belgique.
Le Personnel
Reprise des chemins de fer
Flandre Occidentale.
4
L UNION KAIT LA PORCE.
LEEST.
La revision des listes est commencée
le 1er Juillet. Il importe que lescitoyens
se préoccupent dès aujourd'hui de veil-
leràlaconser vationetau respect de leurs
droits. C'est généralement eu recevant
leur convocation pour le scrutin qu'ils
ne reconnaissent victimes d'une erreur.
Aux dernières électious, beaucoup se
Bout plaints, soit de n'être pas inscrits,
soit de ne pas jouir du nombre de
suffrages auxquels ils avaient droit.
Mais ces réclamations étaient tar
dives. Il ne faut pas attendre le der
nier moment pour se plaindra. Il est
indispensable de profiter des délais lé
gaux qui vont s'ouvrir dans quelques
jours. D'autre part, spécialement dans
les communes rurales de l'arrondisse
ment, des voix supplémentaires sont
illégitimement accordées beaucoup
d'électeurs cléricaux et des fraudes
nombreuses doivent être dénoncées et
redressées.
Afin de veiller la sincérité des lis
tes électorales, l'Association libérale se
met la disposition des électeurs.
(Jeux ci peuvent s'adresser en personne
ou par correspondance au bureau de
l'Association, rue du Séminaire.
L'Association libérale se charge gra
tuitement de toutes réclamations, dé
marches et fournira tous renseigne
ments nécessaires aux électeurs qui
préféreront faire eux mêmes les dé
marches qui les concernent. On peut
consulter dans les bureaux les listes
électorales pour les Chambres législati
ves. le Conseil provincial et la commu
ne, de toutes les communes de l'Arron
cii8sement. d'Ypres.
On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmode, 53, Ycres. Les annonces, les faits
divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres ei les deux Flandres au bureau
du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au
Comptoir de Publicité JACQDSS THIBËSâRD. 14, Place de Brouckère, Bruxelles,
téléphone 5230. Pour les annonces on traite forfait.
x n
Dès qu'on veut bien y penser,
écrit-il, on se rend compte de l'illu
sion sociale dont nous sommes dupes.
Nous sommes optimistes et nous avons
des raisons pour l'être nous ne tenons
pas voir de trop près la réalité. Il
nous faudrait suivre le garçon de fer
me, le garçon de magasin, le demi ou
vrier d'usine, tous attachés une.beso-
gne de manœuvre, car c'est presque
toujours, celle des débutants. Nous
n'oserions pas exiger sérieusement
qu'ils gardent ineffaçable au fond de
leur esprit le souvenir exact de quel
ques leçons vaguement entendues
l'école avec la légèreté distraite de
l'enfance. S'il est vrai que l'enseigne
ment se grave, comme on dit, dans
l'esprit, il De faut pas oublier qnec'està
force d'insistance et de répétition. Les
anciens pédagogues disaient que, pour
savoir son histoire, il faut l'avoir ou
bliée six fois. Comment s'est-on ima
giné que tant de conscrits qui ne l'ont
même pas apprise une fois en seraient
du coup munis pour la vie
ET LA
DE LA
Question posée par M NOLFà M. le
ministre des chemins de fer
i Depuis le 1er Janvier dernier, les
ouvriers et petits employés de l'ancien
réseau les chemins de fer de la Flan
dre occidentale, aujourd'hui repris par
l'Etat, subissent sur leurs salaires et