Chronique de la ville. Un second aveu. A la commission des Y VII du Sénat. Le futur ministre des colonies. La curée. Autour de la Reprise. Un publiciste belge qui. dès le pre mier jour (il y a plus d'un quart de siècle) s'occupa et ne cessa de s'occu per du Congo, M Wauters, écrit dans le Mouvement Géographi que La session parlementaire prochaine. L'Union indéfectible de la droite. Détails intéressants donnes par le correspondant bruxellois de la catho lique llandelsblad sur le conflit Woesle-Schollaert Cela ne serait rien si le beau-père et la belle-mère, par la plus extraor dinaire des aventures, n'étaient, d ac- cord... Le gendre n a qu bien se tenir. La Presse Anglaise et la Reprise. Chronique électorale. La circulation monétaire au Congo. Une hévue. noramm^nf cpID-! visép- par 1p crédit de45,î> K),OÛO franc» pour travaux »«r«p- tuaires en vertu du traité de reprise. La Commission des XVII du Sénat s'est réunie, Lundi 24 août, sous la présidence de M le vicomte de Simo- nis. Au début de la séance, M. de Sélys- L ingohamps a demandé comment il se faisait que des conditions fussent mises la reprise, alors que la Belgique a le droit de reprendre le Congo suds con ditions. M Delannoy a déposé un ordre du jour affirmant le droit de reprise sans conditions, mais on y a opposé la ques tion préalable. Celle ci a été votée par 9 voix contre 9 M. de Sé'ya, estimant que l'on n'est pas suffisamment renseigué sur la va leur de la colonie, a proposé d'ouvrir une enquête complémentaire auprès de tous ceux qui ont fait des séjours au Congo. Cette proposition a été rejetée par 10 voix contre 5. M 't Kint de ltoodenbeke a ensuite donné lecture des conclusions favora bles de son rapport sur la reprise. Ces conclusions ont été adoptées par 10 voix contre 4 et 1 abstention (M. le comte Goblet d'Alviella). M. de Sélys, Delannoy, Lafoutaine et Hanrez ont émis un vote défavorable. M. le comte Goblet d'Alviella motivera son absten tion en séance publique du Sénat. A qui sera donné le portefeuille nou veau On met déjà beaucoup de noms en avant. Ilexcitebeaucoup de convoi tises et si le choix de notre premier ministre des Colouies n'est pas arrêté d'avance dans un cerveau habitué régler tout souverainement sur ce cha pitre, le combat sera vif. Un politicien ou un colonial Des connaissances spéciales seront-elles cette fois, par extraordinaire et con trairement. la règle, exigées du titu laire On mettra t-on le département, comme d'antres, auxmains d'un novice qui devra y faire d abord sou éduca tion Cequie8t certain, c'est que de re marquables facultés de souplesse se ront exigées. Elles ne sont pas introu vables. On compte ici, rien que parmi les candidats cités, des échines qui ont fait leurs preuves, et qui ne demandent qu'à s'assouplir encore, si c'est possible Peut être imposera-t on aux ama teurs un concours, public ou secret Public, il fournirait aux amateurs de sport, si nombreux et si passionnés, un spectacle des plus attrayants. On se demande déjà quelle in demnité sera accordée aux membres du Conseil colonial. Les cléricaux sont très préoccupés, paraît-il, par cette importante ques tion. Ça se comprend, d'ailleurs. Une quinzaine de places, et de bonnes pla ces, pour débuter. La curée va commencer. Ou plutôt, elle va continuer, mais le Congo per mettra de lui donner un peu plus d'ampleur. t....*'-— 7~- - L'entente sympathique obtenue lors du vote du 16 Décembre 1906, ne s'est pas renouvelée L'accord patriotique des partis, sollicité et espéré, ne s'est pas réaiisé La faute eu est. avant tout, aux conditions imposées la reprise, par le Traité de cession du 28 novem bre 1907 et par l'acte additionnel du 5 mars 1908. L'Œuvre paie aujourd'hui la faute initiale, le p- hé originel enfermé dans le fatal décret secret dn 21 Septembre 1891, qui dépouilla les indigènes de leurs droits sur leur sol héréditaire. eut pour conséquence l'instauration dn régime des monopoles et du travail forcé enraye depuis seize ans les efforts dn commerce libre,sous l'égide duquel les Puissance» avaient placé la régéné ration deB peuples du bassin. Instruits par le3 leçons dn passé et ne songeant qu'à l'avenir, un grand nombre de coloniaux annexionnistes se sont, pendant c s neuf derniers mois et jusqu'à la veille du vote, entremis fiévreusement, dans l'espoir d'obtenir des conditions moins lourdes et de réaliser une annexion plus belle Dans ce double but. ils n'ont ménagé ni leurs peines, ni leur labeur ils ne 6e sont- laissé rebuter, ui arrêter par aucune considération ils ont, but tous les terrains possibles, multi plié leurs efforts patriotiques, Bel ges avant tout, soucieux de leurs droits et de leurs responsabilités, îlsn'avaieot pas s'incliner complaisamment, de vant les combinaisons et les convenan ces de l'Etat congolais. C'est leurs efforts qu'est lue la disparition de la Fondation de la Couronne qu'impose l'Acte de cession. Mais ils n'ont pas réussi a préserver la reprise, do la fulie ruineuse des travaux voluptuaires. A peine, ont ils amélioré le second projet de charte coloniale. Le libre exercice des libertés constitutionnelles, dont nous sommes si fiers et si jaloux, n'est plus garanti aux Belges, dans la colo nie. qu'ils paient de leur vaillance, de leur sang et de leur or. C'est peine croyable L'erreur est heureusement réparable. D'autres hommes viendront et la loi sera révisée Ces conditions, ces fautes, ces lacunes expliquent pourquoi l'annexion n'a rallié que 83 voix, sur les 166 membres que compte la Chambre - exactement la moitié C'est suffisant pour que d'au cuns s'en déclarent sat-i»faits. M Wauters dit, plus loin Parmi les membres présents au vote, figurent MM. Beeruaert et Neujean, deux des orateurs de la séance histori que du 18 Avril 1885, où fut accordée au roi des Belges l'autorisation de de venir le souvera n de l'Etat du Congo M. Neujean, irréductiblement ancré dans son ancienne opposition M. Beernaert, ayant peut-être un peu perdu de sa confiance d'il y a vingt- trois ans. Pour M. Beernaert, surtout, la séance de Jeudi dû être émotionnante, car son contreseing figure sur chacun des actes principaux des débuts de la co looie. La session parlementaire prochaine fie sera pas aussi pénible, peut être, que celle qui vient de s'écouler. Mais elle sera certainement très lon- gue. L'ordre du jour de la Chambre est en effet extrêmement chargé. Sans compter les quelques cent et quarante projets et propositions de loi qui sont sur le métier, les députés socia'istes vont réclamer la mise l'ordre du jour de la fameuse loi sur les mines. La question militaire se posera éga lement en tout premier lieu. M Ne rinex affirme que la commission chargée de l'examen de nos loi* électorales dépo- sera sou projet d'unification avant Pâ ques D'autre part, M Hubert annonce un projet de loi sur les pensions ou vrières. Du pain sur la planche. Il y a un conflit très aigu entre le gouvernement et M. Woeste. En voici les causes M. Woeste a pris une trèi grosse part la formation do cabinet De Trooz, et si MM. Renkin et HeHe- baut y sont entrés, c'est a M. Woeste qu'on le doit Depuis que M. Scboi- laert est au pouvoir, M Woeste a beaucoup se plaindre de la manière d'agir de celui-ci. MWoeste n'est plus consulté et son appui n'est plus déman dé. M. ScboHaert aura t même dit que M Woeste était la belle-mère du mi nistère, et M. Beernaert, son beau- père. Quoi qu'il en soit, le conflit a pris une telJe intensité que depuis ces der nier» jjur» M. Woeste ne salue plus M. Sch ilaert, qui semble s'en mo quer. La piesse anglaisa en général expri me sa satisfaction de voir la Belgique succéder au Congo un a gouverne ment irresponsable et elle dit son espoir qu'aucun retard ne sera appor té l'application des énergiques réfor mes qu exige la situation mais il y a certaines notes discordantes, comme celle donnée par le Daily News qui. tout en protestant de sa sympathie et de son respect pour les Belges, comp te que Sir Edward Grey ne se déclarera pas satisfait s'il ne reçoit pas l'assuran ce formelle de l'abolition du travail forcé, de la reconnaissance du droit des îndigènessur leursanciennes terres, ainsi que de la liberté de trafiquer sur ces terres Il y a une autre note, donnée par le Times, celle-là qui mérite l'attention. Le grand journal de la Cité estime que la meilleure garantie de la cessation des abus au CoDgo est que le Parlement aura le contrôle du budget et des actes administratifs du gouvernement de la colonie. Le Times voit une garantie encore dans le fait que, quelle que s.fit l'interprétation de l'article 34 de l'Acte de Berlin, un Etat neutre comme celui du Congo, placé sous une garantie in ternationale, ne peut changer de con ditions sans l'adhésion des puissances étrangère» Si ce résumé traduit bien la pensée du Timeson songerait in voquer la qualité d'Etat neutre du Congo pour exiger la r( connaissance de l'annexion du Congo par les puis sances reconnaissance qui, en ce qui concerne l'Angleterre, ne serait évi demment accordé que sous conditions. Une élection provinciale a eu lieu le 29 Août, Arlon Eile a été un succès énorme pour les candidats libéraux, les docteurs Grégorius et Kuborn sont élus 425 voix de majoi ite En ville l'allégresse est générale. ASornb^effe avait lieu, le 23 Août, une élection communale, rendue né cessaire par le décès d'un conseiller clérical La lutte avait, été chaude, nous écrit n'otre correspondant île Charleroi, car du siège dépendait la majorité du Conseil, composé actuelle ment de quatre libéraux et. do quatre cléricaux. C'est le candidat libéral, VI. Delche- valerie, qui est élu 151 voix de majori té. La majorité cléricale est renversée. Daus certains milieux, on exprime le regret que, pour la circulation moné taire au Congo, la Chambre ail adopté le système de l'Union latine. D'aucuns estiment que nous avons tout intérêt introduire la monnaie J^elçre dans notre colonie. Ils font observer que nous avons beaucoup trop i'ée s d'argent en circulation dans l'Union latine nous avons déjà dit qu'on estime cent mil lions la porte que la baisse du métal argent nous ferai éprouver en cas de liquidation. Le Congo offrait un beau débouché cet excédent de pièces de cent sons. En partageant ce débouché avec tout les Etats de l'Uniou latine, l'effet ne sera plus le même, évidem ment. Et l'on ajoute que le système eût mieux valu pour les indigènes aussi. Us sont déjà plus ou moins familiarisés avec l'effigie de Léopold II mais com ment leur apprendre accepter les pièces françaises, grecques, italiennes, suisses, et leur faire refuser la mon naie démonétisée de ces différent s Etats? Ce sera pour eux un véritable casse- tête Enfin, au point de vue politique ooua avons mtérêt faire prévaloir Dotre monnaie qui, pour les nègres, eût été comme le signe tangible de la souverai neté belge sur le Congo Il y a. en somme, un grand fonds de vérité dans ces considérations Allons, bon! de mieux en mieux et de plus fort en plus fort, comme chez Nicolet. Nous avions un premier aveu touchant l'origine de la brouille, en voici un nouveau qui vaut ample ment l'autre. Cette fois, le Journal d'Y près nous confesse que si nous avions eu une administration libérale, l'hôtel-musée n'aurait pas pris le chemin de Bru xelles. Cela, vous comprenez bien, le Journal de Mons Colaert ne le dit pas en toutes lettres de manière se faire comprendre par le plus gros paysan du Danube, mais assez clai rement pour qu'avec trois onces de jugeotte on ne puisse s'y méprendre. Et pour cela, il a une manière toute particulière de nous le dire. Voici dans son numéro du 8 Août, il ap prend ses lecteurs que pendant la vie de M. A. Merghelynck, le Progrès avait beaucoup d'égards pour lui et lui devait même une certaine reconnaissance. Cela est flatteur pour nous et c'était adroit. Pourquoi le moniteur de l'hôtel de ville n'en a-t-ilpas fait autant? Et le 22 du même mois, il écrit le Pro grès a adulé M. A. Merghelynck pendant sa vie. Encore une fois, pourquoi n'en a-t-on pas fait de même au Journal d'Ypres, au lieu de faire le contraire N'est-ce pas reconnaître, que si le défunt avait eu affaire aux libéraux, il s'y serait pris tout autrement, et nous aurions l'hôtel-musée nous. Du reste, cela n'a jamais fait de doute et le cri a été unanime quand la mau vaise nouvelle est venue s'abattre sur la ville. Nous n'en remercions pas moins notre naïf confrère de la jus tice qu'il a voulu nous rendre. Il y a là un certain héroïsme d'un genre inattendu, il est vrai, mais précieux quand même. Cependant n'y a-t-il pas dans cette confession une arrière-pensée Pour quoi le Journal d'Y près nous pose-t-il la question de savoir ce qui arriverait si l'Etat refusait le legs et il nous de mande si nous avons prévu cette éventualité Le Journal veut faire le malin et se donner les airs d'un pro fond politique. Au fond il n'en sait pas plus que nous, et dans trente ou quarante ans, si pas plus tard, on en parlera. En attendant c'est parler dans le vide et chercher compter les poils de l ecrevisse. A l'hôtel-de-ville, dit-il, on envisage cette éventualitéGasconnade. Qu'est- ce qu'on peut bien avoir se dire ce sujet. C est il y a des années qu'on aurait dû s'occuper de cet objet. Main tenant on ne peut que s'y regarder dans le blanc des yeux, se frapper la poitrine et faire un triste meâ culpâ. En clôturant notre compte-rendu des fêtes de notre Kermesse, nous avions émis le vœu de voir donner dans le courant du mois de Septem bre, les concerts annoncés et suppri més pour des causes que nous igno rons. Notre édilité, toujours nerveuse et de mauvaise humeur quand le Pro grès, par devoir, donne un aperçu général des festivités données, n'a eu rien de plus empressée que de faire démonter sur le champ le kios que, sachant très bien que les concerts deviennent alors impossibles. Elle savait cependant que le 30 courant, il y a une grande fête de gymastique qu'il y aura foule en ville et que dès lors il est toujours agréable pour les «étrangers d'enten dre quelques morceaux de musique, de midi une heure Eh bien non. Nos maîtres n'ont pas voulu nous écouter et le kiosque a disparu.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1908 | | pagina 2