Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Dimanche, 27 Septembre 1908. 68e année. 59. PRIX DE L'ABONNEMENT: pour la ville Par an -4L francs. pr la province Par an -4L fr SO pr létranger Par an 6 fr. 60 Ile vue politique. M. Pichon. ministre des affaires étrangères du cabinet français, a pro noncé Dimanche Poligny un dis cours dans lequel il a défini la politi que extérieure de la France. La France, a-t-il dit, veut la paix, sincèrement, d'une volonté ferme et tenace. Cette paix doit reposer sur notre droit, uotre force et notre di gnité M. Pichon a ajouté que la condition nécessaire du maintien de la paix, c'est que les forces des divers groupe ments européens soient en équilibre. Telle est l'idée, a-t-il dit, qui nous a dirigés dans le choix de nos amitiés 6t de notre alliauce Rien de plus vrai. Si l'équilibre européen était rompu, s'il y avait d'un côté surcroît de puis sance, de l'autre faiblesse, la paix serait gravement menacée. L'Allemagne, qui a réuni au tour d'elle deux alliances importantes, ne peut s'étonner ni s'irriter bon droit en voyant que la France est devenue elle aussi un centre d'action européenne. La Triple-Entente est le contrepoids nécessaire de ja Triple-Alliance, et les l'orce» se trouvent ainsi égalisées, les sollicitations de l'ambition et de l'or gueil ont moins de prise sur le cœur des chefs d'Fltat. A ces considérations générales, le ministre des affaires étrangères a ajou té quelques réflexions sur la politique marocaine. 11 a dit que, conformément aux votes réitérés des Chambres, le gouverne ment a évité de se compromettre dans des complications anarchiques aux quelles la politique française devait rester étrangère. Le journal le Tempsqui a joué dans les affaires marocaines, d'une façon permanente, uu rôle de provocation, reconnaît que la politique française au Maroc a été en effet uue politique d'expectative et il s'en plaint amère ment. Il paraît étrange qu'à l'heure ac tuelle ceux qui voulaient pousser le gouvernement dans la voie de l'inter vention et l'obliger prendre parti fond pour Abd el-Aziz, osent formuler encore des récriminations. Si, comme le dit M. Pichon, la poli tique française n'a pas subi au Maroc un échec très grave, c'est parce que la volonté réitérée du Parlement s'est manifestée dans le sens de la neu tralité. Mais la politique intervention niste et aziziste du Tempsqui, heureu sement, n'a pas été jusqu'au bout celle du gouvernement, a subi, elle, un échec écrasant. S'il avait délibérément abandonné le principede neutralité, legouvernement n'aurait pas pu faire face la situation nouvelle qu'ont créée les événements. C'est cette politique de neutralité, en outre, qui a conservé la France les sympathies de l'Europe, et lui permet tra bientôt de régler par un accord in ternational la question marocaine. Lulte Scolaire La rentrée des écoles approche de puis un mois, les journaux cléricaux livrent l'enseignement officiel leur assaut annuel. Sans doute, cette con currence n'e3t qu'une des conséquences de la liberté do l'enseignement. Il n'y aurait rien redire, si les cléricaux dé fendaient leur» écoles, les amélioraient, les faisaient valoir par nue pubucue loyale. Mais ce n'est pas ainsi que ces messieurs entendent la concurrence Leurs feuilles ont pris pour habitude de représenter les écoles officielles com me des lieux de perdition p >ur les en fants catholiques. Ils ne cessent de répeter que les maîtres officiels n'ont qu'un seul but détruire dans l'esprit de l'enfant tout sentiment religieux. Le principe de la neutralité de l'eh- seignement, de son indifférence vis à- vis des diverses religions les exaspère, (J'est un masque, disent-ils aux parents; en réalité, c'est l'irréligion qu'on en seigne dans les écoles communales. De là, résultent uue fouie de maux. Un crime est-il commis, un vol est il dé couvert, aussitôt les adversaires de l'en seigne ment de rechercher où le coupable fut instruit. Si par hasard il a passé quelques jours sur les bancs d'une éco le officielle, on écrit article sur article pour prouver que c'est la qu'on a fait de lui un délinquant ou uu criminel. Tout est mauvaise foi dans la polémi qué scolaire des cléricaux. Us n'out garde ne dire que l'enseignement reli gieux peut être donné l'école pour ceux qui le désirent. Us accusent de pression les administrations qui pren nent soin de prévenir les parents que la loi leur réserve le droit de dispenser leurs enfants des cours de religion. Cependant, dans toutes ces campa gnes pour la dépopulation des écoles officielles, il est une calomnie qu'ils hésitent répandre, c'est i'incapacite des maîtres. Cette calomuie-là leur brûle les lèvres, mais ils n'oseraient point la lancer. Ils ont, pour cela, deux bonnes rai sons c'est que l'incapacité des mem bres de leur pernounei est si flagrante qu'il est plus prudent pour eux de se taire sur ce chapitre. Leurs ecoles, di rigées par des gens sans diplôme, qui n'ont pas assez coufiance en eux-mêmes pour affronter le bienveillant jury choisi par un gouvernement ami, disent trop haut ce qu'ils pensent eu leur for intime de la question capacité En outre, les résultats de l'enseigne ment officiel sont là. Tous les jours, le public reçoit des preuves de sa supé riorité. Il y a danger vouloir mer l'évidence. Les cléricaux ont parfois cette audace. Mais ici, en matière sco laire, la vérité éclate trop clairement a tous les yeux les écoles officielles préparent nos enfants la vie et les arment plus puissamment pour la lutte que les récitoirs congréganistes. Il ne suffit pas que ceux- ci aient copié les programmes de ceux-là, les métho des d'enseignement, la capacité des maîtres creusent un abîme entre ies deux. C'est pourquoi les cléricaux en sont réduits jouer uniquement du péril irréligieux l'école neutre pour es sayer d'en effrayer quelques pères de famille. Les chinoiseries de la loi de milice. Si la pénurie de volontaires destinés entrer l'armée comme remplaçants cause au ministère de la guerre de gros embarras, les mesures prises en vertu de la loi de milice suscitent parmi les intéressés de vifs mécontentements et d'amères récriminations. La loi dit que les remplacements ont lieu par ordre de priorité établi par un tirage au sort. Eile ne spécifie pas lans quelles con ditions il doit être procédé ce tirage, mais il semble bien qu'on devrait faire en sorte qu'il soit irréprochable au pa:V de vue de la justice et de l'équi té. Si par exemple on ne peut rempla cer que deux tiers des miliciens, ayant fait le versement préalable, il convien drait que cette proportion fût dans chaque canton de milice, sinon il peut arriver, et il arrive dans la réalité, que certains cantons sont injustement favorisés, tandis que d'autres sont quasiment oubliés dans la répartition. Les opérations où l'on 6'en remet ex clusivement au hasard et la chance, ne sont jamais entourées de trop de garanties puisque, quoi qu'on fasse, elles sont toujours entachées leur base du vice d'injustice. Et l'on com prend les plaintes des nombreux jeunes gens qui, se croyant définitivement libérés du service, après avoir fait le nécessaire pour être remplacés, se trouvent aujourd'hui daus l'obligation de se présenter l'incorporation, n'ayant qu'un délai d9 trois mois pour chercher eux-mêmes un remplaçant dont les exigences ne soient pas au- dessus de leurs facultés. D'aucuns sont mariés, d'autres se sont établis, certains se trouvent la tête d'affaires importantes qui néces sitent absolument leur présence. Imagine-t-on la situation dans la quelle lisse trouvent, et ne conçoit-on pas la légitimité des plaintes qu'ils for mulent Certes, on dira qu'on ne fait que leur appliquer la loi. Mais il faut avouer qu'elle est, odieuse, la loi qui bouleverse ce point la vie des ci toyens, et dout l'application est si boiteuse qu'elle eut pu donner heu force critiques absolument fondées. La prochaine session parlementaire. On en parle déjà. Et tout ludique qu'elle sera très remplie et que des. questions importantes y seront discu tées, notamment la question militaire et celle de l'unification de nos lois électo rales. La commission spéciale qui en est chargée a conclu l'unification. Toutefois, elle n'a pas encore désigné le système d'application de la R. P. provinciale, trois de ses membres étant chargés de trouver un système facile, capable d'arriver la plus juste répartition. On suppose qu'ils auront terminé leurs études au début de l'an née prochaiue et que la question de l'u nification viendra ensuite devant la Chambre. A la rentrée, le groupe socialiste eit décidé demander l'inscription l'or dre du jour de la Chambre de la loi sur les mines votée par le Sénat. Remplacement. Le Moniteur de Jeudi publie un arrê té royal déterminant les nouvelles con- ditionsderémunérationallouée aux vo lontaires avec prime pour l'exercice 1908-1909, commençant le 1er Octobre 1908 et finissant le 30 Septembre 1909. Celui qui, dater du 1er Octobre pro chain. s'engagera pour un terme de milice prenant cours le 1er Octobre 1909, recevra 1,800 francs. Celui qui prendra la place ou achè vera le terme d'un homme apparte nant la levée de 1908, recevra 1,700 fraucs, la levée de 1907, 1,600 francs; la levée de 1906, 1 500 francs la levée de 1905, 1.400 fr. la levée de 1904, 1,300 francs la levée de 1903, 1,200 francs la levée de 1902, 1,100 francs la levée de 1901, 1,000 fr. ANNONCES: Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. la levée de 1900, 900 francs, une classe antérieure, recevra 800 francs. Les volontaires mentionnés au pré sent article recevront une prime com plémentaire de dix francs par mois de service actif. Nouveaux impôts. Dans les bureaux du département des finances on étudie le fonctionne ment et le rendement de certains im pôts nouveaux. Si la crise s'accentue, le gouverne ment sera obligé, vu son manque total de prévoyance, de chercher de nouvel les ressources. Dès lors il choisira celles qui parais sent lui rapporter le plus d'argent. Mais il ne prendra cette mesure, pa raît-il, que s'il ne peut agir autrement, se rendant un compte exact de son im popularité. Ces études n'ont rien de rassurant et elles indiquent chez M. Liebaert, des inquiétudes que M. Helleputte partage. Nous entrons décidément dans l'ère des vaches maigres, et le parti clérical qui depuis 1890 date où l'améliora tion des affaires s'est affirmée a joui d un bonheur insolent, va voir la chan ce l'abandonner. Bientôt il se trouvera, juste retour des choses d'ici bas dans la même situation que le parti libéral en 1883, la veille des impôts Graux. Nous allons le voir l'œuvre L'oeuvre du Willemsfonds. Aux sections qui ont augmenté cette année-ci le nombre de ramifications de cette vaillantesociété vient de s'ajouter une nouvelle celle de Tamise c'est la 42me. L'inauguration a eu lieu Diman che, 20 Septembre. 11 n'y a pas de meilleure preuve du réveil du pays flamand qui devient de plus en plus accessible aux idées de progrès et s'affranchit ainsi de la contrainte mo rale dont le clergé a profité trop long temps. Le comité central, voulant aider les collaborateurs cette œuvre d'éman cipation, a communiqué aux différentes sections répandues dans nos provinces flamandes uue première liste de con férenciers qui ont promis leur concours ils sont 75 et offrent ensemble, 150 su jets au choix. De cette façon, dans mainte localité, le travail d'organisa tion des conférences publiques se trouve de beaucoup allégé. Du reste, en vued'assurer l'influence du Willemsfonds toute l'extension et toute l'efficacité possibles, le comité central a, dans une circulaire récente, donué aux administrations des sections une série de conseils pratiques qui ne peuvent que profiter puissamment l'œuvre générale outre les conféren ces publiques, des séances spéciales hebdomadaires pour les membres seuls sont préconisées on y discute rait les points principaux de la vie po litique et littéraire, les articles de revue importants, les publications littéraires récentes. Ainsi on élargirait le champ des connaissances et, surtout, on y préparerait la jeunesse l'art de la parole, pour qu'elle puisse, son tour répandre nos idées dans le public- Dans beaucoup de localités flaman des, c'est grâce l'initiative du Wil lemsfonds que l'extension universitaire tend entrer dans les mœurs. En ce moment se préparent aussi de tous côtés les soirées populaires pour la propagation de la bonne chanson une des manifestations les plus utiles de l'activité du Willemsfonds. L'UNION PAIT LA FORCE f*arai**anl le MPimatwhe. On s'abnnue au bureau du journal, rue de Dixmude, 53, Ydkes. Les annonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au Oomptoir de Publicité JàCQUSS THIBfciSAttL). 14, Place de Brouckère, Bruxelles, téléphone 5230. Pour les anmiuee» on traite forfait. La politique extérieure de la France.

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Le Progrès (1841-1914) | 1908 | | pagina 1