Chronique de la ville.
Un conseil de cabinet.
Une importante décision.
A propos d'alignements.
Au concours général.
Chemins de 1er vicinaux.
Décoration civique.
des beaux arts la justice, qui devien
drait l'apanage de M Descamps-David
en partie double.
Quand l'agriculture, M. Schol-
iaert désirerait l'annexer aux travaux
publics et placer M Helleputte la
tête de cette vaste direction.
Or, voici le chiendent ceci n'est
pas du goût de M Delbeke qui entend
rester aux travaux pour conduire lui-
même les transformations maritimes et
les expropriations militaires d'An
vers.
Cependant on ne peut songer main
tenir M Delbeke la tête des travaux
publics auxquels serait adjointe l'a
griculture, car te député libre-échan
giste de la Métropole n'obtiendrait pa3
1 assentiment des agrariens... et
alors
M. Delbeke propose, lui, d'associer
l'agricuture l'industrie et au travail,
quitte en détacher l'hygiène et la
voirie communale...
Mais il y a un cheveu qui gêne ces
combinaisons, c'est la déclaration faite
la Chambre le I3^Mars dernier par
M. Hellepntte et qu'un confrère rap
pelle fort propos
Et lorsque j'entends formuler des
craintes parfois elles trouvent des
échos jusque sur ces bancs au sujet du
maintien du ministère de l'agriculture
je me demande comme d'aucuns
peuvent s'imaginer que le gouverne
ment pourrait ce point oublier ses
origines, renier son passé, manquer
ses devoirs Très bien droite)
Il n'y a aucun danger de voir dis
paraître le ministère de l'agriculture,
non plus de le voir, dans une combi
naison quelconque, occuper une place
accessoire ou subordonnée. Notre re
gretté chef de cabinet, M. De Trooz,
l'avait écrit un de ses collègues sa
lettre a été publiée. C'est le sentiment
unanime du gouvernement. Le minis
tère de l'agriculture ne disparaîtra
pas
Après un tel engagement, laisser
par un tour de passe-passe, escamoter
l'agriculture dans l'ombre d'un autre
département, ce serait se moquer du
monde plus outrageusement que M
Helleputte lui-même ne l'a fait jus
qu'ici
Pendant quatre heures, Mardi après-
midi. les ministres ont discuté la ques
tion de la réorganisation deB départe
ments ministériels et de l'attribution
des port feuilles.
M. Renkin no pouvant encore, la
suite de l'opération qu'il a subie ré
cemment, quitter ses appartements,
le conseil s'est tenu, sous la présidence
de M. Schollaert, dans le salon rouge
du ministère de In justice.
Commencé 2 heures, le conseil ne
s'est séparé qu'à 6 heures du soir.
A 5 h. 1/2. M. le baron Descamps
quittait seul le département de la jus
tice et réintégrait son hôtel, rue de la
Loi.
Le ministre avait les lèvres cadenas
sées et paraissait très occupé. Impo-si-
ble de sonder le mystère qui l'envelop
pait
A 6 heures, M. Liebuert rentrait
chez lui, d'un pas rapide, ayant échap
pé la vigilance des journalistes. MM.
Schollaert, Helleputte, Davignon et
Hubert turent moins heureux. Ils subi
rent vaillamment l'assaut des ques
tions.
Vous êtes-vous mis d'accord, M.
le ministre
Nous ne pouvons rien dire.
Y aura-t il neuf ou dix ministres
Je suis navré de ne pouvoir vous
répondre actuellement.
Le quatuor des sphinx ministériels
résistait toutes les tentatives et s'ob
stinait demenrer impénétrable.
Avez vous passé de bonnes vacan
ces. nous demande M Hellepntte
Mais oui, M. le ministre mais
révélez-moi le résultat de vos délibé
rations
Mille regrets, mon cher Monsieur;
mais nous avons fait le serment de
garder secret ce qui s'est passé au
conseil...
Et les ministres ont disparu sous le
porche du ministère de l'intérieur.
Nous n'entendons point dire que l'un
de nos maîtres ait manqué sa pa
rôle, mais quelques indiscrétions sur
la séance sont néanmoins parvenues
jusqu'à nous.
Il paraît certain que le ministère des
sciences et des arts a véc u bien que de
hautes p-ifonnalités en eussent sou
haité le maïutien. On avait dit que les
Sciences iraient au département de
l'intérieur et les «Arts» la justice,
dont M le baron Lescamps serait le
titulaire, en remplacement de M. Ren
kin, qui passe aux colonies. Nous pou
vons affirmer que ies sciences et les
arts ne seront pas divisés et seront, se
lon toutes probabilités, adjoints au
ministère de l'intérieur. Dans ce cas,
M. C. Van Overberg prendrait la di
rection de ce double service.
M. le baron Descamps ira-t il la
justice? On assure que c'est peu pro
bable. mais nous croyons que rien
n'est décidé définitivement ce sujet.
Nous pensons plutôt que M. De Lants-
beere sera appelé la succession de
M. Renkin.
M. Hubert est sorti heureux de la
séance de Mardi il gardera le porte
feuille de l'industrie et du travail.
En ce qui concerne le département
de l'agriculture, il sera disjoint des
chemins de fer et passera, comme an
beau temps de M. De Bruyn, aux tra
vaux publics, sous la direction de M.
Delbeke. Le groupe agricole de la
droite n'en sera peut être point ravi,
mais il ne ruera néanmoins pas trop
dans lesraDgs
M. Davignon gardera les affaires
étrangères, et M. Liebaert. les finances.
Il parait que l'on s'est beaucoup
occupé aussi, au cours des quatre heu
res de séances du conseil, de l'article
publié par M. Woeste dans la Revue
Générale article qui, ou le sait, est
plein d'aménités vinaigrées l'adresse
du ministère dont M. Schollaert est le
chef.
Le remaniement ministériel sera-t-il
définitif avant peu M Schollaert au
ra vraisemblablement aujourd'hui ou
demain une nouvelle entrevue avec le
Roi. A la fin de la semaine, le Moniteur
nous apportera» la promulgation de la
loi coloniale et du traité de transfert
du Congo la Belgique, ainsi que du
remaniement ministériel... moins
que, dans un prochain conseil de cabi
net, tout ne soit nouveau bouleversé
P. S. A l'issue du conseil de cabi
net de Mardi après-midi, M. le minis
tre Schollaert est parti pour sa proprié
té de Vorst, en L'ampine. 11 -est donc
permis de croire que quelque temps
s'écoulera encore avant la fin de la
crise ministérielle.
En matière de simple police, une
amende une fois payée ne pouvait plus
être restituée, même lorsque le con
damné voyait son recours en grâce fa
vorablement accueilli. Or, une dépêche
de M. Schollaert, ministre de l'inté
rieur, adressée tous les gouverneurs,
annonce que désormais tout recours en
grâce devra continuer être instruit
même s'il est établi que le condamné a
payé l'amende. Et éventuellement les
condamnés gradés pourront réclamer
directement au ministre des finances
la restitution de l'amende payée.
Avis de cette décision va être donné
toutes les autorités compétentes, et
notamment aux officiers du ministère
public.
Un avis affiché sous le Nieuwwerk
et au Château d'eau informe le pu
blic que le projet comprenant le plan
parcellaire des modifications aux
alignements généraux du quartier
de la gare est déposé au Secrétariat
communal pour en prendre connais
sance.
Cela ne suffit pas et ne donne
guère satisfaction ceux qui s'inté
ressent tant soit peu la bonne ad
ministration de la commune.
A notre avis on devrait en outre
afficher sur le terrain même le plan
approuvé par arrêté royal du 18 Mai
I9°5> et côté le nouveau, afin que
tout le monde puisse les comparer et
juger sur place des changements
proposés.
Un de nos concitoyens, en homme
pratique, en a compris toute l'utilité.
Il n'y a pas longtemps que, pour fa
ciliter la location d'un champ qu'il
possède près de l'Hoornwerîc, il a
fait placer proximité et le long du
chemin de ronde, un poteau portant
un tableau sur lequel était peint au
trait, la configuration de son terrain
subdivisé en parcelles ou lots.
Ce mode de publicité est aussi
usité par les administrations commu
nales et les propriétaires dans les
stations balnéaires de notre littoral,
pour la vente des terrains bâtir, ce
qui présente une grande utilité pour
ceux qui désirent en acquérir.
Nos édiles devraient en faire de
même, et de plus délimiter les rues
et les terrains vendre au quartier
de la gare, au moyen de piquets. De
cette façon on éviterait les erreurs
qu'on ne constate que trop souvent
après coup.
Ce travail incombe l'ingénieur-
architecte qui devrait un peu plus
s'occuper de la direction des travaux
communaux et ne pas consacrer tout
son temps la confection et l'exé
cution de plans pour des églises,
des couvents et des particuliers.
Aujourd'hui les délimitations au
quartier de la gare sont abandonnées,
sans vérification ni contrôle, au con
ducteur des travaux communaux, et
ne sont pas toujours faites avec exac
titude. Cet homme peut avoir été un
bon ouvrier charpentier-menuisier,
mais nous doutons fort qu'il ait les
aptitudes voulues pour jalonner une
direction ou une rue et faire des ar
pentages.
De là. provient que presque tous
les alignements des rues du nouveau
quartier sont manquées.
Le côté Est du Boulevard Malou a
ainsi trois différents alignements.
Les maisons au nord de la rue Ca-
pron sont construites sur une ligne
qui est loin d'être droite, de l'autre
côté on bâtit en ce moment les pre
mières maisons sur le terrain vendu
par la ville l'intersection de la
même rue et du Boulevard Malou.
Eh bien est-ceyrroyable, par suite
d'une délimitation et des indications
erronées données par le surveillant,
on s'est aperçu malheureusement
trop tard, que l'aspect de coin était
jamais compromis.
Il en est de même des alignements
du Boulevard de la Station.
Toutes ces gaffes ont été commises
parce que le plan général de la gare
a été conçu sans vue d'ensemble,
sans avoir été mûrement étudié, et
sans avoir été soumis l'appréciation
du public.
D'autre part nos édiles sont d'une
insouciance et d'une incurie sans pa
reille. Il n'existe ni direction ni sur
veillance dans l'exécution des tra
vaux, et cela au grand préjudice des
intérêts de la ville.
Aussi, il n'en saurait être autre
ment. Notre remarquable conseil
communal homogène, a été assez
malavisé de nommer comme échevin
des travaux publics, un homme des
moins compétents qui, en ayant peut-
être la bonne volonté de s'occuper
d'une manière active et sérieuse des
attributions importantes qui lui ont
été confiées, ne le pourrait pas
cause de ses autres multiples fonc
tions auxquelles il doit avant tout
consacrer son temps.
Le Journal d'Y près, dans un but
facile deviner, fait grand étalage
de la soi-disant victoire remportée
au concours général par les collèges
patronnés.
Dans notre dernier numéro nous
Avons expliqué, en long et en large,
de quelle manière nos bons cléricaux
procèdent pour arriver obtenir ces
succès.
Pour amoindrir l'excellence de
l'enseignement officiel, le Journal
d'Yprcs ose affirmer que les 28 éta
blissements officie^ qui ont pris part
au concours général n'ont obtenu
que 404 distinctions, alors qu'ils en
ont remporté 648.
Voici, du reste, les distinctions
remportées par les athénées royaux
du pays
Anvers, 121 Liège, 93 Ixelles,
84 Gand, 78 Verviers, 57 Bru
xelles, 57 Arlon, 56 Tournai 31
Charleroi, 28 Louvain, 27 Bruges,
26 Huy, 23 Ostende, 23 ;Chimay,
22 Mons, 20 Ath, 16 Malines,
15; Hasselt, 14; Tongres, 14 et
Namur, 13. Total 648
Après cela, que nos lecteurs ju
gent de la bonne foi de notre pieux
confrère
Il est sérieusement question de la
reprise des lignes vicinales de Fur-
nes-Ypres, d'Ypres-Neuve-Eglise et
de Kemmel-Warnêton par le groupe
intercommunal de Dixmude, qui ex
ploite les lignes de Dixmude Os
tende, de Dixmude Poperinghe, de
Dixmude Elverdinghe et de Pope
ringhe Furnes.
Nous ne savons pas si la nouvelle
annoncée est exacte nous en dou
tons, parce qu'elle nous paraît in
vraisemblable.
D'après ce qui se dit, la Société
Empain voudrait bien céder sa
ligne d'Ypres Furnes, mais la
condition d'enlever la Société In
tercommunale de Dixmude sa ligne
principale, celle de Dixmude Os
tende, c'est bien sa ligne qui a le
plus d'avenir, et de conserver en
même temps la ligne de Furnes la
Panne.
La combinaison au point de vue
des finances de la Société Empain
est parfaite, mais serait désastreuse
pour le groupe intercommunal de
Dixmude.
En effet, le groupe intercommunal
de Dixmude céderait la Société
Empain ce qu'il a de mieux, le plus
d'avenir et aurait en compensation,
part la ligne de Furnes Ypres, ce
que la Société Empain a de moins,
bon c'est ainsi que le groupe inter
communal reprendrait la ligne de
Kemmel Warnêton, laquelle jointe
celles de Dixmude Elverdinghe
et de Dixmude Poperinghe consti
tuerait un ensemble désastreux pour
les communes intéressées.
Ce serait une folie de la part du
groupe intercommunal de Dixmude
de lâcher la ligne de Dixmude
Ostende et celle de Furnes la
Panne consentir aux conditions,
dont le public parle, ce serait sous
crire un marché de dupes.
Nous comprenons facilement que
la Société Empain ne demanderait
pas mieux que de pouvoir céder
l'exploitation des lignes Furnes-
Ypres, d'Ypres Neuve-Eglise et de
Kemmel Warnêton, devant les ex
ploiter dans des conditions plutôt
onéreuses que lucratives mais la
raison n'est pas suffisante pour pous
ser le groupe intercommunal poser
un acte insensé, contraire aux inté
rêts de toutes les communes intéres
sées.
La Société Empain voudrait se.
débarrasser de ses lignes peu lucra
tives et obtenir et conserver celles
qui rapportent gros, ce n'est pas si
bête.
Nous attirons donc l'attention de
nos édiles sur cette question si im
portante pour la ville d'Ypres, enga
gée fortement il ne faut pas qu'ils
viennent nous chanter plus tard,
quand le mal serait fait, nous n'en
pouvons rien, le tout a été décidé et
réglé notre insu.
Les voilà prévenus eux d'agir
et de faire leur devoir avec courage
et fermeté au mieux des intérêts de
la ville d'Ypres, si souvent mécon
nus, par ceux-là mêmes, qui de
vraient les défendre.
La croix de Ie classe est décernée
M. De Witte, receveur comtnuual
Zillebeke.