Chronique de la ville. Cham bre des Représentants. Séance d'ouverture «lu iO Novembre 1908. Nos Cor respondances. Le Séièat. Motion d'ordre; Voirie et travaux d'amélioration. Le Concert des Anciens Pompiers. 11 n'avait pas tort le ministre d'Etat qui personnifie le cléricalisme vieux jeu. intransigeant mais aussi pré voyant. Après avoir laissé divaguer quelques comparses déblatérant contre le servi ce personnel, le président n'a pas eu la force d'écarter le coup de théâtre sus pendu sur sa tête et préparé de longue main par ses bons amis les ministres. Le coup de théâtre c'est M. de Broc- queville qui en fut l'auteur il le pro duisit sous la forme d'une motion d'ordre. Notre majorité parlementaire, dit- il, est des plus minimes. Semer les dif ficultés sous nos pas, l'heure présen te, c'est un véritable crime. Le parti catholique se montrera sévère pour ceux qui rendent, chaque jour, plus difficile la mission du gouvernement La chute du gouvernement actuel, c'est,peut être pour demain, l'appel au pays En d'autres termes M. De Brocque- ville mettait les assistants en garde contre les querelles intestines, disant que pour éviter ces querelles, il n'y avait qu'à écarter toutes les questions irritantes. Le Courrier de Bruxelles avait déjà trouvé quelque chose de ce genre: qu'on cesse de discuter les questions qui divisent les cléricaux, disait il, et 1 union indéfectible régnera droite. M. De Brocqueville sonnait la cloche d'alarme cette fois pour le ministère et contre M. Woeste qui l'a si souvent agitée dans l'intérêt des cabinets cléri caux. Mais, en même temps, il con damnait son initiative de vouloir im poser au gouvernementlesdécisionsdes électeurs cléricaux. Et pour bien préciser sa pensée et porter un coup droit M. Woeste, le député de Turnhout déposa l'ordre du jour que voici Les délégués des associations ca tholiques, après avoir échangé leurs vues au sujet des points de l'ordredu jour, Considérant la gravité et la com plexité dBs problèmes soulevés, esti mant qu'il y a lieu de rechercher les solutions par l'accord du gouverne ment et de la droite parlementaire, Renouvellent l'expression de leur confiance dans le gouvernement. M. Wo6ste est un fin renard, un tac ticien de premier ordre qui sait, quand le terrain lui paraît dangereux, sortir des difficultés actuelles, en semblant donner satisfaction ses contradicteurs tout en les roulant de maîtresse ma nière. A la proposition de M. De Brocque ville, il a soumis un amendement, peu important en apparence, mais qui lui enlève la portée qu'avaient en vue les amis du ministère. M. De Brocqueville propose d'expri mer la confiance de l'assemblée dans le gouvernement seul. M. Woeste y ajou te les mandataires catholiques. Les mandataires catholiques, c'est la droite parlementaire, dont M. Woeste est le maître et seigneur. Et voilà comment chacun est satis fait, quoique tout le monde ait été roulé par ce malin M. Woeste. La Fédération des associations catho liques a simplement réussi gagner du temps et sauver le cabinet du coup que M. Woeste entendait lui por ter. Reste voir jusqu'à quel point elle a réussi mais, quoi qu'il en soit, elle a confirmé que le gouvernement et la droite sont impuissants réaliser en core un programme politique qoelcon que sous peine de faire l'irrémédiable culbute Le résultat de la séance est en eflet ceci que la droite a pour programme l'abstention en tout Et si M. Woeste n'a pas réussi faire émettre un vote hostile aux réformes militaire, scolai re et électorale, il a cependant obtenu que les questions ne seraient pas po sées. Il n'en faudrait pas plus s'il n'y avait l'opposition, laquelle soulèverainévita- blement le problème et dérangera les fragiles combinaisons de nos maîtres C'est au théâtre du Palais de la Nation que se jouera le dernier acte de la comédie. Dès 2 heures, il y a une grande ani- matiOD dans l'hémicycle. Il est 2 h. 1/4 lorsque M. Beernaert, doyen d'âge, ac compagné des deux benjamins de l'as semblée, .MM. Wauterset Gilles de Pe- lichy, prend place au fauteuil présiden tiel 11 est procédé aussitôt la constitu tion du bureau définitif, M. Cooreman est réélu président l'unanimité des 124 bu letins valables 11 y avait 8 bul letins blancs. C'est la première fois qu'un prési dent atteint un nombre aussi considé rable de voix. La proclamation du résultat provo que de vifs applaudissements. M. Xeerinckxest réélu premier vice- président par 81 voix et 45 bulletins blancs M. Harmignie est réélu second vice- président par 72 voix contre 6 M. Janson et 38 bulletins blancs. MM Carton de Wiart, Borboux. Del- bastée et Uuyshauver sont réélus se crétaires. AI Cooreman prend place au bureau et devant l'assemblée debout, remercie la Chambre du témoignage qu'elle vient de lui adresser. Le président fait appel ensuite la concission des orateurs, an respect que l'on doit au règlement. Il termine en rendant hommage au doyen d'âge de la Chambre, M. Beernaert. Il déclare la Chambre constituée. Il est procédé l'élection des ques teurs, MM. Warocqué,de Limburg-Sti- rum et Desmaisières sont réélus. Un débat se produit sur la fixation de l'ordre du jour. Après une discnssiou tendue,on déci de de mettre en tête de l'ordre du jour la proposition de M. Woeste sur le ma riage in extremis puis la proposi tion étendant la juridiction des con seils de prud'hommes aux employés. M. Hymans demande que l'on discu te la question delà fixation de l'ordre du .jour des travaux Mercredi prochain après que le gouvernement aura fait connaître ses intentions. {Adhésion.) La Chambre n'a pas siégé Mercredi. La séance est levée 4 h. 50 n n Question posée par M. NOLF. M. le Ministre des chemins de fer, postes et télégraphes M. le Ministre ne voudrait-il pas nous faire savoir, aujourd'hui que son administration exploite depuis tantôt un an les auciennes lignes du réseau des chemins de fer de la Flandre occi dentale a) Quelles mesures il a arrêtées pour donner satiefaction aux nombreu ses demandes qui lui ont été adressées et qui tendent 1. A voir modifier l'horaire des chemins de fer de façon mettre tout au moins certanib trains roulant sur les anciennes lignes de la Flandre occi dentale, en correspondance immédiate avec les trains directs de l'Etat et évi ter ainsi aux voyageurs les longs arrêts qu'ils ont subir dans les gares inter médiaires. 2. A permettre aux voyageurs du Sud de la West-Flandre qui reviennent de Bruxelles dans l'après-midi d'em prunter la ligne directe de Bruxelles- Audenarde'-Courtrai et ne plus les as treindre faire le tour par Gand-Cour- traiou par Gand-Lichtervelde-Roulera, ce qui allonge considérablement leur voyage, les oblige de fréquents changements de train et les expose manquer des correspondances en cours de route b) f A quelle date il compte appli quer les mesures prises Il sera répondu a etto question dans la séance de Mardi prochain. Séance du Mardi W Novembre 4908. La séance s'ouvre 2 heures et de mie sous la présidence de M. Léger, doyen d'âge ayant ses côtés MM Magnette et Berryer, les deux benja mins de la Haute Assemblée. Au nom des commissions de vérifica tion, les rapporteurs concluent la va lidation des pouvoirs de MM. Van der Molen (en remplacement de M Ver- epreeuwen, décelé). Van Naemen (en remplacement de M )e Bruyn, décé dé). Du Bost, (en remplacement de M. ri'Lrs, démissionnai e) et du baron Vau R vnegem de B 't,(en remplace- j ment du comte de Mérode). Ci conclusio s 6ont adoptées. M. SimoDis est réélu président par 47 voix sur 80 votants. MM. deFavereau et Dupont sout réé lus vice-présidents. MM Goblet d'Alviella et de Ribeau- court sont renommés secrétaires. M. Simonis monte au bureau et adresse ses remerciments l'assemblée. Il fait l'éloge funèbre des sénateurs défunts, auquel s'associent des ora teurs des divers partis. Le Sénat procède ensuite la dé-i- gnation des commissions permanentes. M. De Marnix de Sainte Aldegonde de mande interpeller le gouvernement au sujet de l'infection des eaux du canal par les eaux de la Petite Senne. M. Demot appuie. M. Hanrez annonce une interpellât ion sur les retards apportés aux grands travaux de Bruxelles. M. Dupont demande que le gouverne ment désigne ses délégués au conseil colonial avant que les groupes de la Chambre fassent cette désrgnation, les délégués du Parlement devant être dos contrôleurs M. Descamps promet de transmettre cette proposition au ministre des co lonies. M. Hanrez. Les Annales constatent qu'après la lecture de l'arrêté de clôtu re de la session extraordinaire, on a crié 4 Vive le Roi puis elles ajou tent 4 Bruit gauche. Or, nous avons crié, gauche 4 Vi ve la Belgique Ce n'est pas un cri subversif, je suppose. Pourquoi l'a-t on supprimé Le Sénat s'ajourne ensuite au 25 courant. La séance est levee 4 h 15. Dans une de ses dernières séances le conseil communal a pris en consi dération une demande de M. Bouquet relative au relèvement du trottoir l'entrée de la rue au Beurre, près du café de la Halle. Le jeune conseiller n'a sans doute pas remarqué qu'en exécutant le tra vail d'exhaussement qu'il préconise, on ferait disparaître, en partie, sous le pavage, les soupiraux des caves- cuisines de deux maisons qui ne re çoivent déjà pas trop d'air et de lu mière du dehors, et que de l'entrée du cabaret on ferait un vrai casse- cou. A notre avis il serait plutôt dési rable que la ville s'entendit avec l'administration des Ponts et Chaus sées pour abaisser le niveau de la rue et diminuer en même temps la pente vers la place Van den Peere- boom. 10 Tout le monde peut constater que les jours de marché cet endroit qui, depuis quelque temps, semble être le centre du mouvement des affaires, présente beaucoup de danger. On y risque, àchaque instant, d'être écrasé entre des voitures chevaux et des chariots bras lourdement chargés débouchant de la rue du Verger. Ce qui augmente l'encombrement qui règne dans la partie précisément la plus étroite de celle-ci est que des mar chands ambulants occupent tout le trottoir longeant la boucherie, ce que le collège échevinal tolère moyen nant qu'ils payent quelques sous de droit de place. Il est vraiment éton nant que jusqu'ici on n'y ait pas eu d'accident. Nous nous demandons si, par le temps d'automobilisme qui court et étant donné le développement qu'ont pris nos marchés, il n'y aurait pas lieu, dans l'intérêt de la sécurité du public, d'exproprier les six petites maisons de la rue des Hajles pour les démolir et les réédifier, si c'est possible, dans l'alignement de la place Van den Pcereboom. On aurait ainsi une communication directe et facile entre celle-ci et la rue du Ver ger et une voie spacieuse et aérée devant notre antique monument com munal. Ce projet n'est pas nouveau. Nous avons ouï dire dans le temps, qu'il en a été question sous le gou vernement Hollandais, et en 1835 et 1836, alors que sous l'administration de M. Vanderstichele la ville fit l'ac quisition de trois maisons nécessaires pour l'élargissement et la rectifica tion de l'entrée de la rue au Beurre du côté de la Grand' Place. Si la ville était bien gérée, cette importante et utile amélioration pourrait se réaliser sans grever beaucoup nos finances communales. Cela nécessiterait il est vrai des dé penses assez considérables mais n'oublions pas qu'Ypres a infiniment plus de ressources que beaucoup d'autres communes de la même'im portance. D'autre part, elle n'a pas intervenir dans les charges de la bienfaisance publique, tandis que presque toutes les autres villes y sont assujetties. Courtrai et Roulers, par exemple, pour ne citer que ces deux administrations communales, doivent contribuer dans le service des pauvres par des subsides, s'éle- vant pour chacune d'elles, plus de 100,000 fr. par an. Ici, c'est tout le contraire. Nos hospices et notre bu reau de bienfaisance sont les bailleurs de fonds habituels de nos édiles communaux. Ces deux administra tions charitables homogènes, possè dent en portefeuille pour plus d'un demi-million d'obligations au porteur d'emprunts Belges, et cela au mépris des instructions ministérielles qui prescrivent de faire inscrire ces titres au Grand Livre de la dette publique. Bien plus, elle se permettent de les prêter, sans autorisation, notre im prévoyant et imprudent collège éche vinal qui les donne en nantissement d'avances de fonds, la ville étant souvent court d'argent malgré ses recettes extraordinaires provenant de ventes de terrains et d'arbres, recet tes qu'elle dépense au fur et mesure de leurs rentrées. La vaillante Société des Anciens Pompiers offrait Dimanche dernier un concert ses membres, le pre mier de la saison d'hiver. La salle était bien garnie, beau coup de membres étaient présents. La première partie comportait quatre numéros, exécutés par l'Har monie Gloire au travail, pas-redou blé Les Saltimbanquesfantaisie bien appréciée par le public, cause de ses airs connus Wertherde Massenet, un extrait de l'opéra, un beau morceau, où les nuances ni l'ensemble n'ont fait défaut Perles du Danube, de Kolisch, une nouvelle valse viennoise, qui a été fort goûtée par sa musique entraînante et ses belles mélodies. Tous ces morceaux ont été exécutés avec maestro, par notre Harmonie, sous l'artistique direction du Chef, M. Henri Moer- man. Après l'exécution du premier mor ceau, la médaille et le diplôme de ie classe ont été décernés M. Léonard Maerten, pour 30 années de bons et loyaux services. La deuxième partie nous a fait en tendre un jeune violoniste, M. Michel Van Neste. La Romance de Svendsen et le Concerto de de Bériot ont été rendus avec beaucoup de sentiment et d'ensemble. Dans la Méditation de Thais, de Massenet, Humoresque, de Dvorak et Sérénata, de Drala, éga lement pour violon, M. Michel Van Neste s'est vraiment surpassé. La salle lui a fait une enthousiaste ova tion. M. Van Neste n'est pas un in connu pour nous. Maintes fois il s'est fait entendre chez les Anciens Pom piers, et c'est toujours avec plaisir qu'on le voit revenir. Nous espérons avoir le plaisir d'applaudir encore l'artiste, qu'est M. Michel Van Neste. Le chanteur-grime, M. Robyt, a,

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1908 | | pagina 2