Chronique de la ville.
Encore
la fête de charité.
leur hauteur une solution de eonti-
nuité çlj.
Nous ne pouvons que féliciter M.
Coomans d'avoir trouver l'heureuse
solution d'une qdestiou qui nous pré
occupait depuis longtemps comment
raccorder l'aile orientale avec les faça
de et toit Nord
Nous disons que la solution est heu
reuse. Outre qu'elle rendra au bâti
ment du Xlir siècle son aspect et son
caractère primitifs, elle permettra de
donner son plein développement la
superbe salle supérieure qui servait
de dortoir aux moines Augustins et
qui sera une merveille d'architecture
artistique (2).
Cette solution sera heureuse un
autre point de vue. La restauration du
transept Nord de la Collégiale, exécu
tée en 18 jJ (3j exigeait, aux yeux de nos
prédécesseurs, la modification des
versants longitudinaux du bâtiment du
Xdtl' siècle. Conception malheureuse,
sur laïuelle il importe de revenir (4)
eu faisant bâter de nouveau les ver
sants contre le pignon de ce transept,
de manière que le toit se développe
harmonieusement entre le transept de
l'église et le pignon glacis qui termi
nera la construction du cùté Nord.
Vous saisissez déjà, Messieurs, deux
des principales causes qui ont fait por
ter les évaluations de notre Ingénieur-
Architecte au chiffre de 180,779,73 frs.
("est tout d'abord la construction de
l avant-corps de l'aile orientale de l'ab
baye et le rétablissement des versants
du toit dans leur état antérieur 1863.
La restauration complète de cette aile
coûtera elle seule 103,015 frs. c'est-
à-dire près des deux tiers de la dépen
se totale 1
Il est d'autres causes qui ont amené
l'augmentation des prévisions premiè
res, notamment la suivante Les châs
sis donnants des fenêtres du bâtiment
qui limite le Cloître l'occident pa
raissaient d'aucuns être anciens.
Notre Ingénieur-Architecte ne s'est
prononcé qu'après avoir obtenu de la
ville le crédit nécessaire poflr cher
cher et retrouver les anciens ébrase-
ments. Le rétablissement de ces ébra-
sements occasionne une dépense qui
devait être ajoutée aux autres si l'on
voulait donner au bâtiment son être
ancien.
Dans la réunion de nos sections du
18 Décembre dernier, vous avez, après
un examen attentif des plans et devis,
décidé l'unanimité d'entamer la res
tauration complète et voté les 40,000
francs demandés cet eiïet. On pou
vait exécuter le travail en deux fois
et c'est ce que nous vous proposâmes,
nous bornant, pour des raisons d'éco
rnée, la restauration immédiate de
l'aile orientale. Mais, sur la proposition
d'un de nos honorables collègues, vous
avez voulu marcher plus rapidement
que nous estimant bon droit qu'il ne
fallait pas laisser plus longtemps exposé
la ruine un monument qui sera une
des gloires de notre cité artistique.
Ainsi vous êtes enti - d'un pied résolu
dans la voie que nous eûmes l 'honneur
de vous indiquer dans notre rapport de
1906, disant, non sans quelque appré
hension m Ce bâtiment, qui est une
dépendance de l'église S'-Martin, est
dans un état plus fâcheux encore que
la Collégiale. 11 se détériore de jour
en jour, et si la restauration ne s'en
fait pas sans retard, il ne sera bientôt
qu'une triste ruine. Ce serait, noire
avis, un crime de laisser périr un
monument historique d'un mérite
archéologique incontestable
Permettez, Me-sieurs et chers Collè
gues, celui qui a écrit ces lignes, de
vous exprim T toute sa reconnaissance
l'occasion du vote que vous avez
émis et que vous voudrez bien conlir-
tûer aujourd'hui en séance publique.
S'il est vrai, comme vous l'avez dit,
qu'il a droit quelque gratitude pour
certains services que, dans la mesure
de ses moyens, il s'est ell'orcé de ren
dre la ville, vous ne pouviez l'en ré
compenser, ni plus dignement ni plus
agréable.ueut, qu'eu décidant la résur
rection du Cloitre de l'abbaye de S'-
Martin, qui sera, pour l'art public,
presque uue révélation.
Nous sommes convaincu. Messieurs,
que l'opinion publique ratifiera la dé
cision que vous avez prise. 11 11e peut
plus se rencontrer que quelques esprits
chagrins, héritiers sans doute de
celui qui, vers la Révolution française,
rêvait de démolir les Halles afin de
construire une petite Halle, pour
demander la démolition du Cloitre de
l'abbaye de S'-Martin, contemporain
de la naissance de la ville et qui a vécu
son histoire, sa grandeur et sa déca
dence. Espérons que, témoin des efforts
déployés par la génération actuelle
pour faire revivre les splendeurs du
passé, il le sera de notre renaissance
artistique, sinon de notre relèvement
complet.
Vous vous êtes demandé, Messieurs,
ce (pic deviendrait le monument sau
vé de la ruine. Cette préoccupation est
juste.
Dans notre rapport de 1906, nous
avons noté que l'édifice pourrait servir
de Musée communal. D'après les don
nées de M. Coomans, 011 pourraiL y lo
ger en outre les Bibliothèques de la
ville. Mais le Cloitre est la propriété
delà Fabrique d'église, et il est douleux
([ti'elle consente s'en dessaisir d'une
façon définitive. Si tel est aussi votre
avis, la ville pourrait s'entendre avec
la Fabrique pour obtenir la jouissance
de l'immeuble pendant une longue
période 99 ans, par exemple, en vertu
d'un bail emphytéotique.
Il est certain que la Fabrique n'a pas
besoin de l'édifice pour les services reli
gieux, sauf du rez-de-chaussée de l'aile
orientale, servant de sacristie. Tout au
plus faudrait-il lui procurer un dépôt
pour le matériel qui se trouve actuel
lement dans l'ancien dortoir de l'ab
baye et dans la partie encastrée dans
les contreforts nord de l'église.
Comme nous prenons notre char
ge une partie de la dépense faire par
la Fabrique pour la restauration du
monument, il est juste qu'elle tienne
compte de cette circonstance pour
nous en abandonner la jouissance, au
moins pendant un long terme.
En réalité la Fabrique est actuelle
ment propriétaire d'un immeuble qui
ne lui rapporte rien et qui, dans son
état actuel, ne peut rien lui rapporter.
D'autre part, eu égard ses faibles
ressources, elle fait un sacrifice im
mense en consacrant un capital de
29,000 francs la restauration. Il nous
semble que ce sacrifice devrait être
compensé par un prix de location de
700 francs, représentant, amortisse
ment compris, un intérêt de francs
3,50 7. de la somme dépensée.
C'est en nous basant sur ces consi
dérations, et mû par la préoccupation
de donner l'immeuble une destina
tion autant que possible compatible
avec celle du bâtiment principal adja
cent, que nous avons l'honneur de
vous proposer de faire, avec la Fabri
que d'église, la convention dont la
teneur suit
CONVENTION.
Entre la ville d'Ypres représentée
par son Collège des Bourgmestre et
Echevins, d'une part et la Fabrique
de l'église S'-Martin, représentée par
son Bureau des Marguilliers, d'autre
part, il a été convenu
En vue de la restauration du Cloitre
S'-Martiu, appartenant la contractante
d'autre part, la contractante de pre
mière part prendra sa charge, outre
le sixième de la dépense, évalué
trente mille francs, la somme de dix
mille francs, formant avec celle de vingt
mille votée par la Fabrique d'église, la
part de celle-ci dans le coût de l'en
semble des travaux exécuter de
manière que la somme de vingt mille
fiancs constituera, pour le Conseil de
Fabrique, le maximum de sa dépense
éventuelle.
La contractante d'autre part cède,
titre d'emphyléose, pour une période
de quatre vingt dix neuf ans, la con
tractante d'une part, qui l'accepte,
l'immeuble en question, moyennant le
prix annuel de sept cents francs,
payer l'expiration de l'année qui sui
vra l'entrée en jouissance, outre les
contributions et impôts afférents l'oc
cupation de l'immeuble et la prime
d'assurance contre l'incendie.
Les réparations d'entretien et même
les grosses réparations sont charge
de la contractante de première part.
L'immeuble loué ne pourra servir
qu'aux besoins suivants Musée, Bi
bliothèques, Archives, l'exclusion de
tout autre service communal.
Est excepté du présent bail le rez-de-
eliauss'ie de l'aile orientale servant de
sacristie. Il est expressément convenu
que la jouissance accordée la ville
11e pourra nuire eu aucune façon
aux services de l'église et de la sacris
tie.
La porte de communication existant
actuellement entre l'église et le cloitre
sera verrouillée, de façon qu'aucune
communication 11e soit possible entre
les deux édilices.
En cas de restaurations ou de répa
rations faire l'un ou l'autre des
deux bâtiments, les parties contrac
tantes devront se fournir mutuellement
les accès nécessaires leur réalisa
tion.
La contractante d'une part mettra
la disposition de sa co-contractante,
pour toute la durée du bail et gratuite
ment, une remise pour le dépôt de
son matériel, tels que mâts, poteaux,
cordages eL autres objets, qui sont re
misés actuellement dans les parties du
cloître dont elle dispose.
En cas d'abus de jouissance, soit
par suite d'une modification de la des
tination que les parties contractantes
oui en vue, soit par suite de dégrada
tions ou d'actes quelconques donnant
lieu résiliation du contrat conformé
ment au droit commun, le présent bail
sera résilié de plein droit et sans qu'il
soit besoin d'autres formalités que la
constatation en justice de l'abus ou du
tnésusage.
Tous frais résulter du présent acte
sont charge du la contractante d'une
part.
Celte convention sera valableà partir
du jour de son approbation par l'auto
rité supérieure.
xAinsi fait etc.
Nous venons de recevoir, de M.
l'Echevin Fraeys, la lettre suivante,
accompagnant la copie d'une autre
émanant, celle-ci, de Monsieur le
Ministre d'Etat Beernaert, dont on
demande Finsertion dans le Progrès.
Nous nous empressons et plutôt
deux fois qu'une de donner satis
faction cette demande, qui, évi
demment, doit, de particulière façon,
intéresser nos lecteurs.
Voici donc les deux épîtres
Eh bien il résulte, ne point s'y
méprendre, de la lettre de l'honora
ble Ministre d'Etat, que, lorsque
nous avons reproché M. l'échevin
Fraeys, Président ultra-clérical de la
Commission des Fêtes, non moins
cléricale, créée l'Hôtel de ville,
d'avoir tenté d'attribuer son ini
tiative une manifestation de charité
dont une autre personne avait conçu
le projetdans un sens d'absolue neu
tralité, nous étions dans le vrai et
disions une chose parfaitement
exacte.
Or, propos de nos justes obser
vations cet égard, le Journal
d'Ypres, par la plume de son fer
blantier des grandes circonstances,
nous a sottement reproché d'avoir,
dans un intérêt de parti ,et par esprit
politique, trempé notre plume, nous,
dans les larmes et le sang des sinistrés
de la Sicile et de la Calabre Rien que
cela
Ah Vertueux compère comme
on a, même dans votre camp, haussé
les épaules devant une aussi ridicule
et impudente bouffissure Et comme
les gens sensés de toutes les opinions,
sans se laisser prendre au change,
se sont dit que vous n'aviez risqué
cette abpacadabrante image que pour
cacher votre geste d'accrocher com
me enseigne, la boutique cléricale,
une œuvre de bienfaisance imaginée
par un autre dans la seule préoccu
pation de courir en aide d'affreuses
misères, et qui, ce titre, devait être
l'œuvre de tous les gens de cœur,
sans distinction de croyance ou d'o
pinion
Va triste Sycophante comme
eut dit le bon fabuliste il y a encore
Ypres, et dans le parti clérical
même, pas mal d'esprits droits, de
consciences honnêtes, qui savent
démêler le vrai du faux, la réalité des
apparences, et appeler nettement un
chat un chat et Rolet un fripon
L;» restauration
des Halles.
La restauration des Halles ne se
fait pas sans dégâts. Le grand ta
bleau qui représente le siège d'Ypres
et qui recouvre le mur du fond de la
Salle du côté du Nieuwwerk est cre
vassé de haut en bas.
On a trouvé bon, comme on sait,
de démolir, la tourelle côté du
Nieuwwerk d'aucuns prétendent
sans nécessité. Toujours est-d que
par suite de la construction de la
tourelle nouvelle soit que celle-ci soit
plus lourde que l'ancienne, soit pour
tout autre motif que nous n'avons pas
examiner, le mur sur lequel elle
s'appuie s'est fendu, et une large cre
vasse partant du pied de la tourelle
et allant jnsqu'au bas du mur. gâte
sans doute pour toujours, l'une de
nos plus belles peintures murales.
Il convient aussi de signaler l'in
suffisance de précautions prises pour
préserver nos peintures contre les
accidents de toute espèce résultant
des travaux effectués la toiture des
(h Rapport de M. Coomans.
(2) Dans notre rapport de 1906 nous di
sons que cette salle était le chœur des Cha
noines de S' Augustin. Nous sommes reve
nu de cette idée et nous croyons aujour
d'hui, avec M. Coomans, qu'elle servait de
dortoir. En effet, suivant la règle de S1 Au
gustin, les Religieux couchaient en com
mun. La salle communiquait avec l'église
par un large escalier empiétant en partie
sur le transept et par lequel ils se rendaient
aux offices de nuit dans le chœur de l'eglise.
On ne conçoit guère l'existence d'un se
cond chœur au temps des moines. Enfin il
existe, dans les èbrasements des fenêtres,
des niches de petite dimension avec parfois
une seconde cavité, qui servaient sans dou
te caser les objets de minime valeur que
les Religieux pouvaient posséder.
(3) Rapport de la ville de 1867, page 513.
(4) Uue erreur analogue a été commise
lors de la restauration des Halles (1850
1860). Le toit de l'aile Orientale butait con
tre un pignon gradins séparant le monu
ment du «Nieu wwerk On a démoli ta pa rtie
supérieure du pignon et établi, dans le toit,
un pan coupé analogue celui qui termine
l'aile Occidentale des Halles. Cette erreur
nous a paru irréparable, cause de l'exis
tence du tableau de Pauwels. le siège d'Y-
pres) l'intérieur de la salle.
D'ailleurs, le mur séparant les deux bâti
ments est dans un état de conservation pré
caire. 11 a fallu le consolider au moyen d'an-
cragesavantdecontinuer les travaux actuels
de restauration. L'ne superstructure pré
senterait peut-être des dangers, cause de
l'affaissement qui semble se produire dans
le sol vers l'angle du monument. C'est
même pour ce motif que nous avons propose
le déplacement de la Balance. Les véhicules
amenant des matières pondéreuses au Poids
public occasionnent des trépidations qui ne
peuvent avoir que deseffets nuisibles.
Ypres, l>' 2 Janvier 1009.
(s.) R. Colaekt.
Ypres, il Février 1909.
Monsieur l'Editeur du Progrès,
Je vous remets ci-joint, copie d'une lettre
que m'a fait parvenir Monsieur le Ministre
d'Etat Beernaert. Président du Comité na
tional. institué Bruxelles, pour venir en
aide aux malheureuses victimes de la cata
strophe d'Italie.
Croyant, qu'elle est de nature intéres
ser vos lecteurs, je vous saurais gré de bien
vouloir la publier dans votre journal de Sa
medi prochain.
Veuillez agréer. Monsieur l'Editeur, en
même temps que mes remercîments, l'assu
rance de ma parfaite considération.
ERN. FRAEIJS.
A Monsieur l'Echevin Fraeijs, Président
du comité des fêtes Ypres.
Cher Monsieur.
Je m'empresse de vous accuser réception
de la somme de deux mille trois cent vi gt
tr. (1) produit de la souscription de la ville
d Ypres au profit des sinistrés de Calabre
et de Sicile.
Je vous félicite cordialement de l'initiati
ve que vous avez prise et je vous prie d'ex
primer les remercîments du comité national
a vos compatriotes.
Votre dévoué
A. BEERNAERT.
6 Février 1909.
(I) Comme nous l'avions annoncé la col
lecte domicile a rapporté 1800 et des francs
le chiffre exact est 1891 francs nous avions
dit 1853 francs.
Avec le numérotage des places, l'argent
recueilli lors de la conférence et quelques
dons, ion arrive, après déduction des frais,
la somme indiquée dans la lettre de M.
Beernaert. (N. d. i. R.)