d'Extension
Universitaire
\°8.
Journal de F Alliance libérale cTYpres et de l'Arrondissement.
CERCLE D'ETUDES
Dimanche, 21 Février 1909.
69e année.
L Ufilfl* PAIT LA FORCE.
Vires acqlirit elîido.
PRIX DE L'ABONNEMENT
pour la ville Par an -4 francs.
la province Par an -4 fr 50
i' létranger Par an 0 fr. 60
ANNONCES
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. ia ligne.
ET
CONFÉRENCE PUBLIQUE
de Monsieur PAUL L1PPENS.
Sujet
Avec projections lumineuses.
La déclaration de guerre
de AI. Woeste.
La Chambre a pris en considération
la proposition de M. Woeste préten
dant enlever aux Provinces et aux
Communes le droit d'ouvrir des écoles.
A ce sujet l'Union libérale rappelle
très propos que ce sont les cléricaux
eux-mêmes qui ont inscrit dans la loi
scolaire de 1884 et maintenu dans cel
le de 1893, qui la remplaça, le droit
dont on prétend aujourd'hui priver les
provinces et les communes.
Ils l'avaient fait pour se prémunir
contre un retour des libéraux au pou
voir, afin de faire ouvrir, le cas éché
ant, par les provinces, dont six sur
neuf sont en leurs mains, des écoles
normales, clèricaiement organisées.
C'est une arme qu'ils se réservaient,
elle devait rester inemployée tant qu'ils
n'en avaient pas besoin, mais ils n'en
tendent pas que leurs adversaires s'en
servent comme ils s'en seraient servis
eux-mêmes, et nous trouvons là enco
re un exemple frappant de la fur on
dont ils entendent l'égalité et la justice.
C'est ainsi que depuis 1884 et depuis
1895 les prétentions ultramoutaines ont
grandi.
Si le clergé acceptait alors, comme
une pénible nécessité, l'idée que des
écoles officielles pussent exister en face
de ses écoles, ses ambitions et son or
gueil ne peuvent plus s'y résigner au
jourd'hui.
Tout cp qui tend contrecarrer le
monopole de l'enseignement qu'il pré
tend s'arroger, lui est odieux il ne
peut le supporter, et c'est pourquoi M.
Woeste, qui est son homme, veut dé
pouiller les pouvoirs provinciaux et
communaux de la faculté de défendre
l'enseignement officiel, même dans des
écoles soumises une loi cléricale.
Il ne faut plus que des instituteurs
formés par le clergé dans le mépris et
la haine des grandes libertés publiques
garanties par la Constitution, voilà le
but de la proposition Woeste.
Ou ne permet même plus l'école
officielle la concurrence contre l'école
du clergé, voilà le fait.
C'est, comme l'a dit M. Vandervelde,
un défi l'opinion publique, et l'opi
nion publique saura le relever.
Ce n'est d'ailleurs, pas seulement la
question du développement de l'ensei
gnement qui est enjeu, c'est aussi l'au
tonomie provinciale et communale.
Il ne peut être dit que les provinces
et les communes n'ont été investies
d'un droit qu'à la condition de ne pas
en user, et que du moment qu'elles
veulent s'en servir, ce droit devient
illégitime.
Cette contradiction fait trop claire
ment apercevoir la tendance du projet
qui accuse une nouvelle abdication du
pouvoir cîviï devant l'omnipotence du
clergé.
Dix-huit députés tle plus.
L'an 1910, espéré par tous comme
une année de bienfaits et de prospérité
pour ia Belgique en général et pour
Bruxelles en particulier, est plutôt ap
préhendé dans les hautes sphères
gouvernementales c'est, en effet, l'an
née même de l'exposition qu'aura heu
le recensement décennal pour tout le
pays, recensement qui fournira un
contingent d'électeurs, en 1912, suffi
sant pour envoyer la Chambre quinze
vingt députés de plus.
Les élections de 1910 ne s'en res
sentiront pas, par ce fait que les feuil
les de recensement ne rentreront au
ministère qu'en 1911
Un confrère prévoyait dernièrement
une augmentation de vingt vingt-deux
députés, dans la représentation na
tionale et il donnait cinq nouveaux
députés Bruxelles, trois Anvers,
deux Charleroi, deux Liège, et un
chacun des arrondissements de Ala-
lines, Turnhout, Louvain, Ostende,
Huniers, Grand, Termonde, .vluns, Ton-
grés', et Neuf-chàteau.
On sait ce que ces prévisions ont
d'inquiétant pour legouvernement,
qui verrait sa pauvre petite majorité
balayée.
Pour se faire une idée du chiffre
d'habitants et proportionnellement, d'é
lecteurs, que fournira le recensement
de 1910, il ne faut pas s'en rapporter
exactement aux relevés officiels établis
annuellement par les communes leurs
chiffres sont toujours exagérés, étant
donné que bon nombre d'habitants
quittent la commune sans que leur dé
part soit enregistré aux livres de la po
pulation. C'est ainsi qu'à chaque pério
de décennale le chiffre de l'année du
recensement, indiscutablement exact
celui-là, est toujours inférieur celui de
l'année qui précède (ce dernier ayant
été fourni par les communes) et cela
malgré l'accroissement régulier de la
population en Belgique 70,000 indi
vidus, environ, chaque année.
Les recensements communaux de
1007 avaient donné un chiffre de
7,317,501 contre 7,238,022 pour 1900,
soit une différence de 78,939 pour les
raisons indiquées plus haut, ce chiffre
est naturellement forcé, c'est tout au
plus s'il atteint 70,000 soit une aug
mentation de 700,000 individus pour la
période décennale. Mais ce qui consti
tue surtout une menace pour le gou
vernement, c'est que ces 700,000 nou
veaux Belges (environ) se répartissent
presque entièrement entre les grands
centres, entre les plus avancés des
arrondissements de ia province d'An
vers, du Brabant, du Hainaut, de la
province de Liège, de la Flandre orien
tale, etc..., c'est-à-dire là précisément
où il serait superflu, pour l'actuelle
majorité, d'espérer de nombreuses re
crues.
En résumé, nous aurons dix-sept ou
dix-huit députés de plus la Chambre
aux élections de 1912, et ces dix-sept
ou dix-huit députés changeront totale
ment la physionomie de la Chambre
autrement dit, la majorité passera
l'arme gauche le mot s'impo
sait
A moins... moins que d'ici là l'op
position n'ait été touchée par la grâce.
Chambre
L'importation du bétail.
Question posée, la Chambre, par
M. NOLF, M. le Ministre de l'A
griculture
lté|>oiis»o (in ministre.
Reprise de la discussion sur la du
rée du Travail dans les mines.
Les industriels ont tort de se plain
dre ils oublient l'intensité et l'habileté
du travail de l'ouvrier. Ce sont des
facteurs importants dans la producti
vité. Or moins la journée sèra longue
et fatigante plus l'habileté de l'ouvrier
sera grande.
La réduction 9 heures réclamée
par le projet de loi profitera 6 p. c.
des ouvriers. Tandis qu'elle n'affectera
le travail des charbonnages que de 3
p. c.
La fin de la séance a été prise par un
discours de M. Maroille qui s'est atta
ché parler des souffrances et des ma
ladies des mineurs l'artério-sclérose,
l'ankylostomasie, etc.
De cette dernière maladie dans cer
tains charbonnages 50 p. c. d'ouvriers
sont atteints.
Et non seulement le mineur est frap
pé par la maladie mais aussi par l'ac
cident. Il y a eu en 1907, dans le seul
bassin de Charleroi 30p. c.des ouvriers
employés victimes d'accident. Les
cohrtes journées de travail endiminue-
ront le nombre et écarteront la maladie.
L'orateur attire l'attention des gou
vernants sur la puissance des ouvriers
mineurs qui, au nombre de seize cent
mille, peuvent, du jour au lendemain,
suspendre complètement la vie sociale.
L'orateur termine en déclarant que
la Chambre a une besogne de pacifica
tion accomplir en améliorant le sort
des mineurs et en suivant l'exemple
démocratique de certains ministres
français dans la question des huit heu
res.
Il critique l'enquête minière et s'é
lève contre les suspicions qui ont été
jetées sur les témoignages des organi
sateurs de syndicats, qui ont été traités
de révolutionnaires et de politiciens
pleins de partialité.
Incidemment, M. Brenez tient dé
clarer que les ouvriers n'ont disposé
d'aucune indépendance dans l'enquête
minière. 11 en est même dit l'orateur,
qui ont été chassés de la mine où ils
travaillaient.
M. le ministre proteste. Vous faites
allusion un cas connu cet ouvrier
fut renvoyé après préavis et pour d'au
tres motifs.
L'enquête, conclut l'orateur, dé
montré que la réduction des heures de
travail est nécessaire ia santé de
l'ouvrier.
La séance est levée 4 h. 45.
Fclios parlementaires.
La section centrale chargée d'exami
ner le projet de loi du gouvernement
tendant ouvrir un crédit de neuf mil
lions pour l'armement du port d'An
vers s'est réunie Mardi après-midi.
M. Monville a vivement combattu le
projet parce qu'il estime que nous
n'avons pas suffisamment d'hommes
pour défendre tes forts et que, dés
lors, il est inutile de vouloir doter
ceux-ci d'un matériel qui serait inutili
sable.
M. Verheyen a déclaré {qu'il s'abs
tiendrait parce qu'il ne peut admettre
le système militaire actuel tout en
reconnaissant la nécessité de construi
re de nouveaux forts.
M. de Broqueville, rapporteur, a
essayé de répondre aux critiques de
M. Monville. Dans l'hypothèse d'un
changement de régime militaire, il est
de toute évideuce que le projet doit
être voté en raison du temps assez long
qu'exige la fabrication du matériel.
Finalement, le projet a été voté par
2 voix contre 1 et 1 abstention.
Le projet de loi apportant des modi
fications au régime des sociétés com
merciales a été adopté Mardi en sec
tion centrale.
Le Sénat se réunira dans les premiers
jours du mois prochain, le 2 très pro
bablement.
Projet de loi
Les élections pour le renouvellement
partiel des Conseils cle prud'hommes
/'nraittsaiti if Uimtmche.
On s'abonne au bureau du journal, rue de Uixmude, 53, Ypres. Les annonces, les faiis
divers et les réclames sont reçus pour l'airondisseraeut d'Ypres et les deux Flandres au bureau
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Oomptoir de Publicité JâOQDSS THIBESARO. 14. Place de Brouckère, Bruxelles,
téléphone 5230. Pour les annonces on traite forfait.
Dimanche 21 Février,
15 heures,
Salle îles Anciens Pompiers
Le Travail forcé ait Java,
M» .noWhW y T fifWI.it- *TMl I "Uly'iiimilBWBBWBMLj
Le régime qui règle actuellement l'im
portation du bétail maigre de provenance
française autorise l'entrée des vaches et des
génisses.
Les Herbagers de la Flandre occiden
tale demandent que l'importation des bœufs
soit autorisée dans les mêmes conditions.
Y a-t-il des raisons pour s'opposer
cette demande et lesquelles
J'ai déjà eu l'honneur de répondre l'ho
norable M. Nolf que je n'ai pas l'intention
de modifier le régime qui règle les impor
tations du bétail français en Belgique.
Séance du Mercredi 17 Février 1908.
M. Cuusot rapporteur, après avoir
répondu aux critiques adressées son
rapport, s'est déclaré partisan énergi
que de la limitation. On a limité le tra
vail dans les mines en Hollande, en
Angleterre et en Autriche, et l'effet
utile s'y est accru.
A
Séance du Jeudi 18 Février 1909.
M. Ilarmignies préside.
M. Maroille plaide eu faveur de la
limitation de la journée huit heures
de travail. Il entend établir que les
charbonnages peuvent, sans préjudice
aucun, admettre cette- prétention. En
effet, ils n'ont cessé d'encaisser de
bénéfices en l'espace des cinquante
dernières années, ceux-ci se sont éle
vés 708 millions, soit une moyenne
de 15 millions. Depuis, la moyenne a
monté 45 millions. Mais la compta
bilité des charbonnages sert de rideau
poiir dissimuler la vérité et faire ac
croire au public et spécialement aux
mineurs que les bénéfices sont nuls ou
peu près.
M. Donnay rend hommage au parti
ouvrier qui a mis le premier cette
question l'ordre du jour des préoccu-
pationsgénérales. La législation sociale
s'est préparée dans la rue et celui qui
a réalisé les lois actuelles, c'est le peu
ple.
M. Donnay, fréquemment interrom
pu, rappelle que les socialistes ont
trouvé sur leur chemin les libéraux,
les catholiques et les prêtres, lorqu'ils
ont voulu créer leurs premiers syndi
cats.
.1/. Donnay, reprenant son discours,
critique vivement le langage des indus
triels, du rapporteur u la section cen
trale et même de certains députés fa
vorables la réforme.
M. Donnay continuera Vendredi.
M
ajournant 1910 les élections
pour les Conseils de prud'hommes.