Journal de F Alliance libérale d Ypres et de l'Arrondissement. Dimanche, Vlais 1909. i*araisnaitl ie Oitnatwhe. PRIX DE L'ABONNEMENT: pour la villb Par an -t francs. Par an fr 50 Par an 6 fr. 60 Foui* la représentation proportionnelle intégrale. La Ligue nationale a repris depuis quelques semaines son effort de pro pagande. Elle l'a fait avec confiance et enthousiasme, pénétrée la fois de la nécessité d'un travail incessant jus qu'aux élections prochaines et d'un grand espoirquantau succès de la lutte. De toutes parts des concours s'offrent elle et l'on sent, suivre les séances de son conseil général et de son cpnii- té, quel point le parti libéral entend lui faire contiance et crédit. Plus que jamais elle est et doit être l'organis me d'action et de propagande qui peut susciter les initiatives, stimuler les énergieset surtout assurer méthodique ment la diffusion des idées sur les quelles l'accord s'est fait au sein de notre parti. A cet égard il n'en est point qui, en dehors des grandes réformes de principe, ne soit plus populaire au sein du libéralisme que la représenta tion proportionnelle intégrale appli quée la province et surtout la com mune. Les cléricaux ont réussi, lors des plus mauvaises heures politiques de ces vingt dernières années, nous im poser la commune un régime de re- pTéséntatfô'n iiroportioliiielie absolu ment intolérable et uniquement destiné donner une part d'inlluence aux clé ricaux là où ils n'en avaient pas, c'est- à-dire dans les grandes villes, tandis qu'il empêchait en même temps les partis d'opposition d'obtenir tout au moins le droit de contrôle dans d'in nombrables communes. Il n'est aucun de nos élus de la Chambre ou du Sénat qui ne soit ardemment résolu soute nir et voter toute réforme qui, même réduite et suffisante, nous donnerait mieux que le système actuel, conçu par des agents électoraux du clérica lisme et intégralement appliqué par l'énorme majorité de ces temps, heu reusement passés. Ce qu'on a pu faire en 1895, on ne saurait le maintenir au jourd'hui. Etait lendemain des élec tions communales de 1907, il semblait admis que l'on allait sans tarder mo difier résolument la loi partiale et vio lemment arbitraire de 1895. Les mois ont passé d'autres sujets politiques sont venus retenir l'attention publique il est temps que la question soit nouveau vigoureusement posée devant l'opinion. Nous avons de trop bonnes raisons faire valoir pour ne pas tenir souligner sans cesse aux yeux des gens de bonne foi les combinaisons électorales ingénieusement pratiquées par nos adversaires et qui atteignent merveille le but envisagé s'assurer le maximum des avantages et réduire l'adversaire au minimum des droits. La représentation proportionnelle pour les grandes villes était admise par les libéraux, bien qu'elle dût leur ravir inévitablement la majorité abso lue et qu'elle fût moins nécessaire là qu'ailleurs, puisque les administrateurs y agissent sous le contrôle sans cesse en éveil de l'opinion. Nos amis s'y rallièrent pourtant, car il s'agissait d'un principe juste et équi table. Mais les cléricaux, après avoir impo sé la R. P. dans les grandes villes sous le bénéfice de la Justice et de l'équité,- s'ingénièrent la refuser de fait dans toutes localités où, quasi l'abri de tout examen, de toute surveillance et de toute discu'ssion, ils peuvent en toute paix exercer leur tutelle dominatri ce. Le résultat fut conforme aux espé rances conçues. Et si Bruxelles. Datai. Anvers et la plupart des villes, grandes ou petites, ont un conseil communal où chaque parti jouit de sa part d'in lluence, qu'en est-il de ces innombra bles communes du pays flamand no tamment où la représentation propor tionnelle n'existe pas, grâce au quorum trop élevé pour qu'un libérai ou un socialiste réussisse prendre place l'hôtel de ville Cette situation invraisemblable, qui sans doute ne serait pas tolérée dans un autre pays moins résigné que le nôtre, paralyse l'effort légitime de nos amis et les décourage singulièrement, il devient difficile de lutter toujours, en perdant jusqu'au droit d'espérer et de se voir éternellement réduit au néant politique, sans pouvoir même gagner ce purgatoire acceptable que donné le fait d'etre au moins quelque chose défaut de constituer la majo rité. Tous ceux qui combattent dans les Flandres ou dans le Limbourg et se livrent, au milieu des plus rudes difficultés, la propagande de chaque jour, savent de quel réconfort serait pour notre parti la conquête d'une représentation proportionnelle honnê te et intégrale, qui nous assurerait notre légitime part d'inlluence dans les communes. C'est du reste pour cette raison que les cléricaux résisteront tant qu'ils pourront nous donner et que nous ne l'arracherons d'une majo rité législative, fort' heureuséineftt, ré duite, qu'en ayant avec nous une opi nion saisie de la question et fortement éclairée. La Ligue Nationale a donc pensé qu'il importait dès celte année de pro voquer la réunion d'une grande assem blée libérale, qui permettrait surtout nos amis flamands d'exposer leurs vues ce sujet, et aux autres de leur apporter l'appui sympathique et cor diale du pays libéral tout entier. D'où l'organisation Malines, en plein cen tre clérical, pour le 28 Mars prochain, d'une assemblée qui mettra en présen ce les hommes de notre parti, ilamands et wallons, avancés et modérés. Elle attestera une fois de plus la solidarité de sentiments de tous ceux qui parta gent notre ibis politique elle montre ra, pour la défense d'une idée saine et juste, l'union intime, profonde et agis sante des différents éléments de notre parti. Sans aucun doute nos mandataires, sénateurs, députés, conseillers pro vinciaux et communaux, s'empresse- ront-ils d'assister ces débats qui souligneront pour eux l'intérêt que présente la question. Mais il importe aussi que de tous les côtés du pays nos amis, titre particulier ou comme dé légués de leurs associations, accourent s'associer l'effort entrepris et démon trent la fois, en venant nous, leur sympathie agissante pour une cause qui intéresse tout notre parti et leur communauté d'idées avec les libéraux flamands que la Représentation pro portionnelle intégrale préoccupe tout spécialement. Contribua bles vos poches Malgré la parade des bonis laquelle s'est livré récemment M. Liebaert, le gouvernement a besoin d'argent il n'ose créer des impôts nouveaux ou augmenter nettement les impôts exis tants mais il emploie des moyens spéciaux pour faire mieux rendre les I impôts, ce. qui constitue, en somme, i'ti ix augmentation détournée. Jusqu'ici, une fois la base de la con tribution établie pour un immeuble, i cette base restait stable. Les personnes qui voulaient louer cet immeuble sa vaient donc quoi elles s'engageaient et quelles charges elles auraient sup porter. Maintenant tout est changé ordre est donné au personnel des con tributions de reviser cette base chaque j fois que l'immeuble change d'habitants. C'est tout plaisir pour le contribuable le receveur arrive chez lui pour visiter l'immeuble et faire les constatations nécessaires le contrôleur vient véri fier les opérations du receveur l'in specteur vient vérifier les opérations du contrôleur. Parfois, lorsque ces messieurs ne sont pas d'accord, le délilé recommence, mais l'histoire se termine toujours par une augmenta tion de charges que le contribuable n'avait pas prévue et qui peut déran ger fort son budget. On invoque ia nécessité d'une plus juste répartition des charges. Mais Voyez comment se passent les choses une femme qui devient veuve, mais qui ne change pas de maison, est considé rée comme nouvelle occupante et sa contribution est augmentée! Deux mé nages voisins habitent des maisons identiques, payant le mêtne impôt le mari meurt dans un des ménages et. l'impôt est augmenté pour la veuve, alors qu'il reste ie même pour le mé nage complet Comme plus juste ré partition des charges, c'est assez réussi En réalité, on est en train de jeter la perturbation dans toute l'application de nos impôts. Si une revision s'impose, qu'on la fasse ouvertement, mais sur tout qu'elle soit générale et complète. Le système actuel est empirique il ne peut que déséquilibrer l'ensemble des expertises judicieusement et conscien cieusement effectuées lors de la der nière revision générale: Les fraudes électorales. Donc la falsification des listes élec torales restera une industrie licite. Du reste, quoi bon édicter des peines puisqu'il est entendu qu'on ne les appliquera pas Il y a dans le code électoral des dispositions expresses ordonnant de condamner ceux qui votent sans en avoir le droit. On ne s'en fait pas faute cependant. Eu 1906, Courtrai, 1111 lot considé rable d'électeurs avait été maintenu sur les listes électorales, bien que des condamnations correctionnelles eus sent dû les faire exclure ils ont voté on s'est même prévalu de ce fait pour essayer de faire casser l'élection du socialiste Debunne mais le par quet n'a pas bougé et les coupables n'ont pas été inquiétés. Dans l'affaire de Montreuil-au-Bois, même impunité malgré des plaintes formelles, malgré une violation évi dente de la loi, on refuse de poursui vre, et quand un citoyen, poussé par l'amour du bien public, poursuit l'af faire comme partie civile, on le débou te de son action il en est pour ses peines et ses frais. On admet que tous ces fraudeurs ont été de bonne foi on admet que le secrétaire du bureau électoralobligé de dresser procès-verbal de tous les incidents de l'élection n'a pas su que Ton avait produit au président du bu reau un acte de l'état-civii établissant qu'il n'avait pas l'âge requis pour pren dre part au vote et ce président de bureau lui-même a sans doute été aussi de bonne foi en faisant voter in dûment son secrétaire. Bonne foi sur toute la ligne, c'est ce qu'on juge quand il s'agit de couvrir les fraudes cléricales. Elle est belle la magistrature que nous ont fabriquée les cléricaux. Un bon conseil Monseigneur Mercier, l'archevêque de Malines, ce prélat Modem Sty le qui fait de l'automobile et qui a déjà maintes fois effarouché le monde des bigotes par son progressisme, vient de prouver dans une phrase qui fait actuellement son tour de Belgi que et qu'il regrette peut-être déjà, qu'il a également une conception bien moderne de sa mission et de celle du clergé aux destinées duquel il prési de. Écoutons-le Je retarderais la construction d'une église pour par- ticiper la fondation d'un journal catholique Cette phrase a au moins le mérite de la franchise Le primat de Belgi que fait passer la polémique, la diffu sion des idées chères au parti politi que dont tout le clergé belge se fait depuis tant d'années l'agent électo ral, avant la religion. A l'Eglise, on prie le bon Dieu, certes, mais avec un journal, on fait les élections, ce qui est infiniment plus intéressant C'est significatif. Tirons encore une morale de ces paroles, dictées par une aussi longue expérience que celle de Monsei gneur Tous les anti-cléricaux doi vent par tous les moyens possibles, aider répandre nos journaux. C'est le Cardinal Mercier qui donne ce conseil et il s'y connait, lui qui, par métier aurait dû faire passer la reli gion avant la polémique. La Chambre. l union fait la force- Vires acquirit iundo t' la province pr létranger On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmide, 53, Ypres. Les annonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au Comptoir de Publicité jaûqu23 THIBËSASD, 14, Place de Brouckère, Bruxelles, 'téléphone 5230. Pour les annonces on traite forfait. ANNONCES Annonces 15 centimes la ligne Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. Le Ralliinent commente, l'interpella tion adressée la semaine dernière aux ministres de injustice et de l'intérieur par M. Rover, et il conclut en ces ter mes Séance du 17 Mars 1909. La séance s'ouvre 2 heures sous la pré sidence de M. Cooreman. On continue la discussion du projet de loi sur la limitation de la durée du travail dans les mines. M. Vandervelde a occupé presque toute la séance par un discours dans lequel il s'at tache réfuter les arguments de M. Neu- jean qui s'est prononcé contre la limitation de la durée du travail. Le chef socialiste dit que l'action syndi caliste et l'action législative peuvent mar cher de concert mais il n'y a pas de raison pour que la première reste isolée. Dans tout le pays on a admis la limitation de la durée du travail, notamment pour les fem mes et les enfants. Parlant de M. Woeste, l'orateur dit que son évolution est le résultat de la puissance socialiste. Nous demandons la limitation du travail pour des raisons d'hygiène et pour des raisons économiques. Quand l'ouvrier a travaillé pendant 8 heures dans la mine, il donne tout ce qu'il peut donner. Il faut que le travailleur ait quelques loisirs pour jouir de la vie.

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Le Progrès (1841-1914) | 1909 | | pagina 1