Vélodrome Yprois.
taies chatoyants, après une journée de
pénibles labeurs, nous récompenser et
nous réjouir même dans les ennuis, la
mélancolie et la tristesse qui viennent
parfois nous assaillir au cours de l'exis
tence
En tous temps et dans toutes les
circonstances, ne sont-elles pas des
ompagnes lidèles et désintéressées
qui semblent nous entourer d'une au
réole de bonheur sinon de gloire
Depuis la plus haute antiquité elles
ont été de toutes les cérémonies, et
ces poétiques messagères jouent enco
re actuellement un rôle considérable
dans l'ornementation.
Les peuples et les personnes très
sensibles aiment le plus les fleurs, et
les autres leur tour ne peuvent résis
ter au sentiment de ces idéales beau
tés
Les sarcophages de l'ancienne Egypte
ont révélé la présence de couronnes
qui accompagnaient les défunts Les
Grecs et les Romains ont poussé l'a
mour des fleurs un suprême degré.
Toujours les nations ont associé les
admirables productions florables aux
fêtes et cérémonies religieuses, politi
ques, populaires et autres Partout et
toujours, des feuilles, des fleurs, même
des couronnes, ont été jetées par des
amis sur des disparus
Si nous réfléchissons bien aux fleurs
dans la vie, travers les âges, aux
horticulteurs, bouquetières et fleuris
tes, aux garnitures des vestibules,
salons, boudoirs, cheminées, meubles
et consoles, aux corbeilles de tables,
l'ornementation des fenêtres et bal
cons, même de la mansarde de l'ou
vrière, il y a lieu de trouver étrange
certaines lettres de faire-part, et de
devenir mélancolique en y lisant
Prière de n'envoyer ou de n'apporter ni
{leurs ni couronnes.
Pourquoi cette tendance la sup
pression Veut-on refuser ceux qui
nous furent chers ce qu'ils ont aimé
de leur vivant ou empêcher les amis
d'apporter un tribu d'amour, d'amitié,
de reconnaissance
Est-ce qu'on n'attend pas la naissance
d'un être chérir avec des fleurs La
cérémonie du baptètne ne sera-t-elle
pas fêtée au milieu des fleurs Le ber
ceau sera entouré de quelques fleu
rettes, la maison garnie de potées de
fleurs, de petits bouquets, l'inten
tion du bébé rose, au milieu desquels
on entendra d'abord ses cris, puis ses
rires enfantins. Si ce même enfant
vient mourir, aurons-nous le droit
et le courage de dire que pour lui la
saison des (leurs est passée, en an
nonçant qu'on est prié de n'apporter
ni fleurs ni couronnesv? Va, cher enfant,
nous conservons ton souvenir en gar
nissant ta petite tombe, mais nous vou
lons aussi que les fleurs t'accompagnent
ta dernière demeure et qu'elles mar
quent bien ton passage parmi nous.
Fleurissons les morts puisqu'il faut des
fleurs dans toutes les circonstances
importantes
Dès que l'enfant sait marcher, il
moissonne les fleurs, et sa première com
munion est fêtée avec des fleurs.
Anciennement, les jeunes fiancés por
taient des couronnes fleuries avant le
mariage et il en était de même pour se
présenter l'autel. Le chemin, par où
les futurs époux passaient, était parse
mé de fleurs et de feuillages une
maison fleurie les attendait au retour.
Maintenant encore, des bouquets de
fiançailles sont envoyés, les fleurs de
Myrthe ou d'Oranger font partie de la
parure nuptiale et sont conservées re
ligieusement comme souvenir de fa
mille.
Les mariages sont célébrés et fêtés
au milieu de fleurs, gerbes et bouquets.
Depuis la vie antique, l'usage des fleurs
s'est perpétué dans toutes les princi
pales circonstances et aux différentes
phases de la vie Pourquoi ne pour
raient-elles accompagner nos chers
défunts, et pourquoi des parents re
fuseraient-ils le souvenir touchant re
présenté par des fleurs, une couronne,
une croix, une gerbe, un bouquet
Il n'y a pas de soirée ni de fête sans
fleurs Voyons donc ces boutonnières
et corsages garnis, fantaisies pour co
tillons, ornementation des voitures,
bicyclettes et automobiles, guirlandes
aux façades, aux distributions des
prix, concours, fêtes de charité, etc.
Pour les défunts seuls, on dit Ni
fleurs, ni couronnes.
Depuis les temps les plus reculés,
l'enfance, la jeunes se, la vieilles- tous
les actes importants ont eu leurs fleurs
préférées, et leurs couronnes les céré
monies funèbres même, avaient les
leurs.
De nos jours encore, ne contiuue-
t-on pas garnir les cimetières et
fleurir les tombes Pourquoi alors
vouloir empêcher des connaissances,
des amis d'offrir l'hommage d'un affec
tueux souvenir
Si le défunt a exprimé le désir
cas exceptionnel qu'il n'y ait pas de
fleurs, sa volonté dernière doit être
respectueusement observée mais en
dehors de cela, nous n'avons pas le
droit d'empêcher les autres d'en pro
diguer leurs bienfaiteurs ou amis,
ceux qu'ils ont aimés et respectés.
Partout on voit des fleurs, naturelles
ou artificielles, dans les églises, les
chapelles, les salons et lieux publics,
aux banquets, réceptions, etc. Dans la
rue, on rencontre la gentille bouque
tière qui offre sa marchandise en
criant Fleurissez-vous.
Pas un bal, une fête une cérémonie
qui n'ait ses fleurs aux défunts seuls,
ensemble vouloir les ravir. Seulement,
c'est aussi notre droit nous, amis ou
obligés, de leur redire par le langage
des fleurs que nous ne les oublierons
pas et que leur souvenir restera gravé
dans nos coeurs.
Ni fleurs ni couronnes Cette for
mule 11e supprime pas seulement cer
taines satisfactions personnelles, mais
elle porte encore atteinte aux différen
tes ramifications d'un grand commer
ce Pour aboutir quoi Serait-ce
peut-être avec l'idée de n'être l'obligé
de personne, alors que la reconnais
sance devrait être douce chacun, en
pareille circonstance
Les fleurs, ornement de la nature et
chantées par les poètes, sont bien
faites pour être de toutes les circons
tances, de toutes les cérémonies Les
processions parcourent leur itinéraire
au milieu des fleurs et des feuilla
ges
Les reposoirs en sont ornés, et de
gracieuses petites filles en répandent
tout le long du chemin.
Les églises, les autels, les cimetiè
res, etc., surtout certaines époques
de l'année, sont garnis avec des plan
tes, des couronnes, des gerbes et
bouquets en fleurs naturelles ou arti
ficielles.
Toujours et partout, les fleurs inter
viennent admirablement pour rehaus
ser l'éclat d'une manifestation.
Il peut paraître assez logique que
quelqu'un dise Pour moi ni /leurs ni
couronnes, mais nous n'avons pas le
droit d'agir de même au nom des au
tres.
Il y a, en effet, bien des personnes
au cœur généreux et expansif, aux
sentiments poétiques qui aiment té
moigner des liens d'amour ou d'affec
tion qui les ont unis, aux disparus
N'est-il pas quelque peu cruel, dès lors,
de refuser pour le défunt des fleurs
d'amis ou d'ainies offertes spontané
ment
A chaque fête, anniversaire ou ju
bilé, au déclin même de la vie, les
fleurs sont là, pour montrer les sen
timents
Mais disent certains, dès que le cœur
a cessé de battre, fut-ce au lendemain
d'une grande manifestation florale, les
relations étant rompues avec la société
et les amis, il ne faut plus de fleurs
Pourquoi Vivant, tu les as aimées et
elles ont été de toutes tes joies, de tou
tes tes peines
Pourquoi ne t'accompagneraient-
elles pas dans ton dernier voyage pour
cimenter, pour symboliser l'amour de
la famille, delasociétéet même des na
tions 1
Partout, les fleurs plaisent par leur
coloris et les senteurs qu'elles déga
gent Ne font-elles pas rêver un
bonheur infini dans une patrie idéale
où, tous, nous devrions être frères
Nous les offrons même des étrangers
et nous ne pourrions les apporter
ceux qui nous furent chers
Tout ce que nous demandons, c'est
de bien réfléchir l'acte que l'on va
poser en mettant sur une lettre de faire
part Ni fleurs ni couronnes.
Puisque les fleurs apparaissent dans
toutes les occasions importantes de la
vie, qu'elles soient donc aussi l'adieu
suprême un être aimé, le souvenir
d'un parent ou d'un ami.
Que tous ceux qui ont souvenance
puissent donc, en toute liberté, offrir
des fleurs aux morts pour perpétuer
leur mémoire.
Amis lecteurs, ne vous est-il pas
déjà arrivé aussi de devenir extrême
ment nerveux, en lisant une lettre mor
tuaire portant l'axis: Prière de n'en
voyer un de n'apporter ni fleurs ni cou-
10 a nés Il y a, eu effet, de quoi, car les
fleurs ne sont pas adressées la famil
le du défunt, mais bien l'amie, au
bienfaiteur qu'on vient de perdre.
Les uns versent des pleurs, certains
prononcent des discours, et d'autres
enfin donnent des fleurs Quoi de plus
naturel N'est-ce pas le droit de cha
cun d'adopter la forme qui convient le
mieux une marque d'affection et de
regrets Serait-ce par esprit d'écono
mie, pour ne pas devoir réciproquer
l'occasion Mais alors, on pourrait,
n'est-il pas vrai, restreindre quelque
peu d'autres dépenses, plus ou moins
superflues, pour consacrer ime petite
part aux défunts et afin que l'horticul
ture, les fleuristes, les fabricants et
négociants en fleurs et couronnes ar
tificielles ne soient pas trop lésés dans
leur commerce.
Nous sommes persuadés que la sup
pression des fleurs naturelles, artificiel
les et perles pour couronnes porte un
grave préjudice upe industrie impor
tante, sans économie sérieuse pour
personne.
Le commerce des fleurs naturelles
et articielles fait vivre quantité de
gens Horticulteurs, jardiniers, fabri
cants, bouquetières, ainsi qu'un grand
nombre d'ouvriers et d'ouvrières qui
profitent de la situation d'une façon
indirecte. L'habitude de rehausser l'é
clat d'une fête, d'une cérémonie avec
des fleurs est tellement enracinée
chez tous les peuples, que les excep
tions ne les feront pas disparaître des
cortèges funèbres.
Pour finir, nous dirons avec le poète.
Fleurissez, plantes chéries, pour les
cérémonies funèbres et les paisibles
cimetières Soyez de toutes les fêtes,
mais aussi de tous les deuils 1 Prodi
guez-vous pour parfumer les réjouis
sances, l'amour et la mort
Nestor DUCHESNE.
'i m»
Kucore pour les
pelils oiseaux.
Quand rencontrons-nous encore
des fauvettes tète noire, des gobe-
mouches, des rouges-queuesCombien
de huppes possédons-nous encore Et
le rossignol, ce musicien incompara
ble, devient bien rare
Oui on tue tout, 011 mange tout
D'après une statistique du docteur
Quinet, en 1896, dans cinq halles bel
ges, une d'Anvers, trois de Bruxelles
et une de Verviers, il a été vendu
742,092 petits oiseaux
Qu'est-ce 14 ans plus tard
M. Périer, député du midi de la
France, a calculé que, dans son arron
dissement seulement, il avait été cap
turé en cinq mois 700,000 oiseaux. En
Italie, la seule ville de Brescia a expé
dié en un mois Ï23,000 cadavres d'oi
seaux. On cite l'exemple de trois oise
leurs de Lombardie qui, en un jour,
prirent trois cents kilogrammes d'hi
rondelles
Comme si les modes habituels de
destruction ne suffisaient pas, on a
même recours l'électricité. On dres
se, au bord de la iner, des poteaux re
liés par des fils de fer, et quand les
essaims d'hirondelles viennent s'y re
poser, on lance un courant électrique
qui foudroie d'un coup des centaines
de bestioles... Or, ces massacres, déjà
si affreux en soi, sont une véritable ca
lamité pour l'agriculture. Faute d'oi
seaux, les insectes pullulent.
L'Allemagne, par une loi votée en
1908, a mis fin ces tueries. En Belgi
que, les arrêtés et règlements en vi
gueur sont inefficaces, ou peu près.
Nos Halles.
Au risque de prêcher encore dans
le désert, nous ne voulons laisser de
reproduire le passage suivant d'un
opuscule où l'auteur plaide éloquem-
ment l'intéressante cause des oiseaux,
ces hôteschârmants delà nature dont
on fait de telles hécatombes que cer
taines espèces sont en voie de dispa
rition
Nos dispositions protectrices sont
inefficaces en effet aucune autorité
ne veille sérieusement leur obser
vance, leur application, et c'est
vraiment chose honteuse autant que
déplorable pour notre pays
Quand donc songera-t-on prendre
souci de la gent ailée Quand ce sera
trop tard Quand il n'y aura plus
d'oiseaux
Inconcevable stupidité de l'espèce
humaine qui détruit, non seulement
ce qui fait le charme des bois, des
champs et des jardins, mais encore
ce qui lui est si utile, si nécessaire
même, dans la luttecontre ces innom
brables petits ennemis qui menacent
tous les genres de fruits
Ah un poète a eu bien raison de
dire
De tous les animauxqui s'élèvent dans l'air.
Qui marchent sur la terre, ou nagent dans la
[mer,
De Paris au Pérou, du Japon jusqu'à Rome,
Le plus sot animal, mon avis, c'est l'homme.
On ne sera pas peu surpris d'ap
prendre qu'il est question, et il parait
même que la décision est prise, de
remplacer toutes les statues qui déco
rent la façade des Halles. On évalue
la dépense plusieurs centaines de
francs par statue.
On se demande vraiment ce que
peut légitimer pareil gaspillage de
nos deniers
Il ne manque absolument rien aux
statues existantes et leur remplace
ment ne se justifie pas plus, que les
démolitions et reconstructions aux
quelles on procède en ce moment.
La tourelle qu'on a abattu coups
de pioche pouvait résister encore
pendant des siècles rien n'y man
quait
La façade des Halles pouvait être
restaurée peu de frais, en rempla
çant simplement ce que le temps
avait détérioré.
Au lieu de cela on démolit tour
de bras, pour le plaisir de démolir et
de reconstruire.
C'est le cas de dire
't Is geld breken met hamers.
INAUGURATION.
Ce jour-là, 4 Avril 1909, Messire Phœbus,
qui nods avait joué depuis quelque temps
de bien vilains tours, se décide enfin re
prendre sa bonne humeur. Et, dès l'aurore,
montrant sa face lumineuse et réjouie, il
annonce, irrésistible, en se penchant sur
notre machine ronde ohé les gars, Ar
thur va s'exhiber si le cœur vous en
ditOr, comme le cœur en dit tout
le monde, une foule immense se précipite
au Vélodrome Yprois, dont l'inauguration
promet merveille.
Nous ne parlerons de la cohue de cette
multitude bruyante et tumultueuse, qui
rend la chaussée de Fumes totalement ina
bordable bien avant l'heure fixée pour
l'ouverture, que pour mieux mettre en
évidence l'organisation heureuse du service
d'ordre qui, l'intérieur de la plaine, fonc
tionne avec une régularité parfaite. Peu
peu, toutes les places sont prises d'assaut,
au point que l'excellente Harmonie com
munale entonne les premières notes, tribu
nes, gradins et populaires sont noirs de
monde et comme la foule afflue toujours,
les commissaires se voient forcés de donner
l'accès de la pelouse aux retardataires qui
se groupent avidement autour des musi
ciens.
A deux heures et demie très précises, la
cloche annonce la première course, Course
internationale de vitesse.
Comme celle-ci, courue en épreuves
éliminatoires, ne donne lieu aucun inci
dent notable, part une chute de Barendse
qui entraîne avec lui Lucien, dont la ma
chine est mise en fort mauvais état, et que,
somme toute, elle ne sert que d'intermède
aux trois parties de la course motos, nous
nous contenterons de donner simplement le
classement dans les diverses épreuves
A. lre série. Marcelli et Cogna.
2e serie. Hottenroth et Barendse.
3* série. Lucien et Tichon.
B. ire demi-finale. Marcelli et Tichon.
2e demi-finale. Hotténroth et Barendse.