Dimanche, 9 Mai 1909.
69e année. X° 19.
Le PB
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
l UNION PAIT la korce.
te iHmunche.
Vires acquirit eundo.
PRIX DE L'ABONNEMENT:
pour la villb Far an -4 francs,
r' la province Far an -4 fr 50
r' létranger Far an G fr. 60
Jubilé clérical.
Les cléricaux sont arrivés au pou
voir en Juin 1884.
C'est donc le mois prochain qu'ils
vont fêter leur jubilé de vingt-cinq
années de gouvernement, de domina
tion serait plus juste.
Ce serait le moment de rappeler les
faits essentiels de notre histoire poli
tique depuis un quart de siècle, de
rappeler comment, l'aide de quelles
promesses les cléricaux sont arrivés
aux airaires et ce qui a été fait, ce qui
a été réalisé.
C'est au cri de A bas les impôts
qu'ils ont renversé le gouvernement
libéral Frôre-Bara.
Ils ont maintenu ces impôts, les
ont aggravé et ont frappé surtout des
impôts indirects, pesant sur les petites
gens, sur les objets de consommation
populaire.
Que l'on mette en présence le chiffre
des impôts de 1884 avec ceux de 1909
et l'on verra que ces impôts ont aug
menté beaucoup plus que la popu
lation.
Ils avaient promis d'être modérés,
tolérants.
Ils avaient promis la paix scolai
re.
Ils avaient promis de défendre et
d'étendre l'autonomie communale et
provinciale.
Or, jamais on n'a eu au pouvoir des
ministres plus fanatiques, plus cléri
caux, plus sectaires que ceux d'aujour
d'hui.
La paix scolaire Ils l'ont pratiquée
en supprimant de nombreuses écoles,
en faisant la guerre l'enseignement
public dont ils ont la garde et en favo
risant les écoles catholiques employant
souvent des moyens odieux pour les
faire fréquenter, en pesant sur la con
science des malheureux, en leur refu
sant des secours s'ils n'envoient pas
leurs enfants l'école cléricale.
C'est leur façon eux d'être modé
rés, tolérants, de respecter la liberté
des pères de famille 1
Faut-il parler de la façon dont ils
ont pratiqué l'autonomie communa
le
L'autonomie, la liberté des commu
nes, cela est bon quand il y a un gou
vernement libéral au pouvoir. Alors
les cléricaux parlent de liberté, d'auto
nomie.
Mais quand ilssont les maîtres, ils se
moquent de l'autonomie.
Ils refusent systématiquement aux
communes libérales et socialistes ce
qu'ils accordent aux communes gérées
par leurs amis.
Ils refusent de nommer des bourg
mestres socialistes.
Ils nomment des bourgmestres clé
ricaux, choisis dans la minorité.
M. Woeste, leur chef malgré tout,
veut interdire aux communes et aux
provinces de créer des écoles norma
les neutres.
Voilà comment ils entendent la li
berté
Voilà comment ils ont été modérés
La vérité, c'est qu'ils ont accablé le
pays de charges nouvelles.
Ils ont doublé la dette publique.
Ils ont fait des dépenses somptuai-
res pour plaire au roi alors qu'ils refu
saient d'exécuter des travaux utiles et
urgents.
La pourriture s'est propagée par
tout.
Ils ont pourri de créatures cléricales
l'administration, la magistrature, l'ar
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divers et les réclames sont reçus pour 1'arrondwsemenl d'Ypres et les deux Flandres au bureau
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téléphone 3230. Pour les annonces on traite forfait.
mée, l'enseignement, en un mol, tous
les grands services publics.
Le personnel politique du parti ca
tholique s'est compromis dans la haute
et basse finance.
Les dirigeants ont accordé des con
cessions de toutes sortes leurs amis
et connaissances mines de la Campi-
ne, tramways. Banque Nationale, etc.
Tout cela au détriment du public, au
profit de quelques douzaines de cléri
caux de marque.
Et c'est celà que les dirigeants et
leurs amis veulent fêter
Qu'ils fetenl vingt-cinq années de
domination cléricale, soit 1 Mais que le
peuple siffle ces gaillards-là. Ils ne
l'auront pas volé
Lu débâcle prochaine.
Le Pays Wallon, un des organes les
plus combatifs du cléricalisme, rend
hommage sans détour l'activité et
la puissance du libéralisme, tandis
qu'il gémit sur les plaies qui rongent
nos adversaires.
L'article est signé un catholique
Il pourrait se résumer en ces termes
Nos amis festoient partout pour fêter
leur vingt-cinquième anniversaire de
pouvoir, ils feraient beaucoup mieux
de festoyer un peu moins, et de tra
vailler un peu plus. Pendant qu'ils se
congratulent réciproquement, l'enne
mi fourbit ses armes et se prépare
l'assaut décisif, si bien que, du train
dont vont les choses, nous risquons
fort de ne pas fêter notre vingt-sixième
anniversaire de gouvernement.
L'auteur reproche d'abord aux cléri
caux gantois de n'avoir point fait pré
céder d'un congrès et d'une manilesta-
tion leurs agapes du 18 Avril. Point
secondaire, assurément mais point
qui n'est pas négligeable, tout de mê
me.
Puis il entre dans le vit' de la ques
tion. xY tout seigneur, tout honneur il
envoie leur paquet aux députés clé
ricaux qui oublient trop souvent de
mettre les pieds la Chambre, ou qui
n'y vont que pour somnoler, voire
même pour s'enguirlander.
Vient ensuite une tirade en faveur
de la presse catholique, et un appel
aux Associations, qui font preuve d'u
ne regrettable molosse.
Suivent ces passages particulière
ment importants et que nous croyons
devoir reproduire intégralement, en
soulignant les phrases les plus intéres
santes
/l faut bien le reconnaître Si le
parti libéral a pu autrefois être désem
paré, découragé ci porté l'inactionil
est aujourd'hui regaillardi, retrempé et
stimulé par des espoirs qui vont toujours
grandissant.
Voyez ce qu'il a fait dans ces der
niers temps
Un siège de député est vacant Mati
nes i.1 est d'avance acquis nos amis, le
parti libéral décide la lutte cependantil
la mène vigoureusement et il atteint une
victoire morale incontestable
Un siège de conseiller provincial de
vient vacant par suite de cette même
élection législative le premier de tous
les partis, hier même, il se réunit pour
décider qu'il luttera poim la conquête
de ce siège, qui ne peut cependant pas
changer la majorité au Conseil provin
cial.
A Bruxelles, la Ligue et l'Association
libérale semblent être pendant un cer
tain temps aux prises pour s'assurer
l'hégémonie du parti les anciens déchi
rements vont-ils revivre 2 Non, sous l'ac
tion de la presse libérale, les velléités de
division sont écartées, les chefs des cledx
associations délibèrent, cordialement ou
non, mais aboutissent conclure un ac
cord qui, tout en maintenant les ancien
nes situations, assure unité de. vues et
d'efforts pour la prochaine campagne
électorale qu'ils ont déjà commencée.
.1 Gand et Anvers, les libéraux
viennent également de se réunir et abou
tissent èi des dispositions qui fortifient,
par une représentation bien équilibrée
des délégués de la ville et des campagnes,
la direction centrale du parti.
A Ostende, ce sont les chefs libéraux
de la West-Flandre qui se réunissent et
se concertent sur la campagne mener
pour enlever, si possible, deux sièges
nos amis de cette province.
Toutes ces réunions ont eu lieu Di
manche sans doute celle de nos amis
de la Flandre Orientale, Gand, a-t-
elle eu plus d'éclat, plus de retentisse
ment sans doute a-L-elle eu, ou plutôt
aura-t-elle des conséquences pratiques,
en ranimant le zèle des catholiques des
différents arrondissements de la pro
vince, qui, il faut l'avouer, n'ont pas
été des plus heureux aux élections
législatives de 1908. Mais tout de même
on aurait appris avec plaisir que dans
d'autres provinces, celles surloutappe-
lées être le théâtre des luttes élêcto-
raies de l'an prochain, il s'était pro
duit des réunions du genre de celles
tenues par les libéraux.
Ainsi Bruxelles, voilà depuis Di
manche nos adversaires libéraux ras
surés sur toute éventualité possible de
désaccord ou de désunion pour l'an
prochain. En est-il de même chez nos
ainis bruxellois Une question domine
leur situation pour l'an prochain fera-
t-ou alliance avec les indépendants et
quelle place fera-t-on leur candidat
sur la liste
Où en est la solution de cette ques
tion
Les catholiques bruxellois vont
leur tour très prochainement fêter les
25 années de pouvoir catholique et,
mieux inspirés que les catholiques
gantois, ils affirmeront leur vitalité par
un cortège qui parcourra les rues de
la capitale. Mais ne serait-on pas heu
reux d'apprendre qu'avantde faire cette
manifestation qui sera imposante, espê-
rons-le, ils ont, comme leurs adversaires
libéraux, écarté par une solution sage
et, habile, tout ce qui pouvait entraver le
succès de la campagne électorale pour
l'an prochain 2
Et nos amis de la Flandre occiden
tale, songent-ilsà aviser aux moyens de
repousser les assauts que leur prépare
un ennemi actif, ardent et avisé Il y a
deux sièges catholiques menacés dans cet
te province l'an Ostende-F urnes, l'au
tre RoUlers- ThieltDans ces deux
arrondissements, les forces électorales
libérales grossissent chaque élection.
Voici les derniers quotients respec
tifs Ostende. 8" siège actuellement
catholique), 11,332 2e (libéral non élu)
9.518. A Roulers, la position est plus
menaçante encore dernier quotient
catholique, 11,107 libéral, 10.520.
Peut-être, dira-t-on, qu'il y a encore
de la marge. Mais noter que partout
les nouveaux électeurs comprennent l'élé
ment le plus jeune, et que ce n'est pas
celui gui est le plus favorable aux catho
liques. Ft jtuis voyez l'élection île Mati
nes n'est-elle pas de nature inspirer
de sérieuses appréhensions 2
L'article se termine par un appel dé
sespéré tous les cléricaux, pour qu'ils
s'unissent dans le travail afin de con
jurer la défaite.
A nous de travailler pour rendre
inutiles leurs efforts.
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
xYnnonces judiciaires 1 fr. la ligne.
M. Schollaert.
Le Journal de Liège se demande ce
que veut M. Schollaert
M. Schollaert a-l-il une opinion bien
faite sur la question militaire C'est
possible, mais le plus curieux c'est
qu'on lui prête les opinions lès plus
différentes et les plus contradictoi
res.
Les uns déclarent qu'il entend rester
fidèle au ministre de la guerre, qu'il
ne l'abandonnera pas et qu'il lui laisse
ra déposer son projet. Les autres
soutiennent qu'il fera absolument le
Contraire et qu'aucun projet ne sera
présenté.
Où est la vérité
Depuis que M. Woeste est très satis
fait on suppose que M. Schollaert lui a
donné des gages.
Est-ce faux Que notre Premier le
dise. Ce n'est pas un silencieux Jeudi
encore il parlait l'inauguration d'un
tram.
M. Schollaert, voudrait-il nous faire
croire qu'il ne trouve pas de sujets de
discours quand il s'agit de l'avenir du
pays, de la défense nationale. xY sa
place, tout autre homme d'état s'expli
querait. Sa situation est fausse ne
comprend-il pas, qu'il est temps d'en
sortir pour îa dignité même du pou
voir.
M. Schollaert veut avant tout, con
server le pouvoir. Le reste pour lui,
comme pour ses collègues, n'a aucune
importance; Cette bande de pantins
est prête tout pour conserver les por
tefeuilles.
Et elles sont très justes, ces lignes
de la Flandre libérale
M. YVauvvermans, député clérical de
Bruxelles, et connu comme l'un des
meilleurs pince Sans rire du Parlement,
la réunion d'une Jeune-Garde cléri
cale, a prononcé ces paroles... en se
tordant intérieurement Ce qui t'ait
la gloire de notre parti c'est que nous
luttons pour nos convictions tandis que
nos adversaires ne recherchent que
des places et des faveurs obtenir.
Depuis vingt-cinq ans les cléricaux
ont montré uu désintéressement admi
rable en... s'empurant de toutes les
places. Quant aux faveurs et aux hon
neurs ils ont gardé tout ce qui se pré
sentait pour eux.
Ils ont des convictions ardentes,
d'accord: celles que tout leur est dû
et qu'il ne doit rien rester pour leurs
adversaires.
Ils tiennent l'assiette au beurre en
ne permettant pas que l'on s'en appro
che. C'est leur façon de comprendre le
désintéressement.
Chambre
des Représentants.
Séance du 4 Mai i909.
La séance s'ouvre 2 heures sous
la présidence de M. Harmignies, vice-
président.
M. Nolf interpelle le ministre des
chemins de fer sur les communications
défectueuses de la Flandre Occiden
tale. Cette province est une des régions
les plus mal desservies si on en ex
cepte les villes d'eau et Courtrai qui a
eu pour lui plusieurs ministres des
chemins de fer.
Malgré la reprise par l'Etat de la
Compagnie des Chemins de fer de la
Flandre Occidentale, il n'y a pas de
changement. Ce sont les mêmes loco
motives, les mêmes voitures démo-»