Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
Dimanche, 16 Mai 1909. 69e année. 20.
Vires acquirit eundo.
PKIX DK L'ABONNEMENT:
tour la ville Par an -4 francs,
i' la province Par an -4 fr 50
pr létranctER Par an G fr. 6()
Annonces
Réclames 25
Annonces judiciaires
ANNONCES:
15 centimes la ligne.
LA CHAMBRE.
Interpellation de M. NOLF,
au sujet du retard appor
te réorganiser le ser
vice des trains de voya
geurs dans la Flandre
occidentale.
Les faits sont connus tous ceux qui
soit pour leurs affaires, soit pour leur
agrément ont visité notre province,
savent qu'au point de vue des commu
nications par voie ferrée la Flandre
occidentale est une des régions les
plus mal desservies du pays.
.le n'entends pas parler des commu
nications existant entre Bruxelles "et
110s villes d'eau, Nieuport, Os tonde,
Blankenberghe et lleyst. Ces lignes
assurent des services rapides, qui en
été facilitent l'accès de nos stations
balnéaires aux étrangers et aux voya
geurs venant de l'intérieur du pays.
Mais lorsque l'on excepteces quelques
villes privilégiées du Nord de la Flan
dre et la ville dé Courtrai dans le sud,
qui a fourni plusieurs ministres au dé
partement des chemins de fer, 011 peut
dire que tout le reste de la province a
été totalement négligé.
L'étranger qui voyage sur nos lignes
est du reste frappé par ce fait c'est
qu'il est impossible de faire le moindre
trajet en Flandre sans entendre des
plaintes et des récriminations au sujet
du service des chemins de fer.
C'est le sud de la YVest-Flandre sur
tout qui a le droit de se plaindre, car
c'est là que continue sévir, malgré
la reprise, l'ancien régime des che
mins de fer de la Flandre occiden
tale.
Nous y voyons circuler comme pré
cédemment des trains formés de voi
tures démodées certaines d'entre elles
que la compagnie avait reléguées au
rancart ont même depuis la reprise
fait leur réapparition.
Tous les anciens griefs cent fois ré
pétés dans cette enceinte subsistent.
Les voitures sont mal éclairées nous
en sommes toujours au luminaire
l'huile grasse et le voyageur qui pour
faire un trajet de 30 kilomètres, de
Courtrai Ypres, par exemple, a se
morfondre pendant une heure dans
son compartiment, n'a pas même la
ressource de lire un journal on n'y
voit pas.
Le chauffage aussi laisse désirer.
Rien du confort que l'on trouve dans
les voitures de l'Etat, qui vont jusqu'à
Courtrai mais 11e se risquent pas au
delà, comme si les populations d'au
delà n'existaient pas pour l'Etat.
L'horaire des trains contre lequel les
plaintes sont unanimes n'a subi jus
qu'ici aucune modification. Les de
mandes les plus raisonnables et contre
lesquelles aucune objection sérieuse
ne pouvait être présentée ont été impi
toyablement écartées.
Comme précédemment nos voya
geurs sont condamnés subir de longs
arrêts dans les gares intermédiaires
entre l'ancien réseau des chemins de
fer de la Flandre et celui des chemins
de fer de l'Etat les horaires ne con
cordent pas et n'assurent de corres
pondances immédiates qu'aux trains
banlieue, qui sont inutilisables pour les
voyageurs qui ont un long parcours
ell'ectuer.
C'est ainsi qu'en gare de Courtrai,
les voyageurs de la ligne d'Ypres qui
veulent emprunter les trains directs
attendent pour la ligne de Bruxelles de
23 58 minutes, de 28 minutes 1 h.
4 111. pour la ligue de Gand et de 25
minutes 1 h. 45 in. pour celle de
Tournai.
Il est aisé de concevoir que pareil
abus soulève de véhémenteset légitimes
protestations.
Songez donc l'importance du mou
vement. des voyageurs sur les lignes
de la Flandre occidentale il était ren
seigné lors de la discussion du traité
de reprise pour un chilfre de 3,337,721
francs.
Or, la ligne d'Ypres Courtrai dont
tout le mouvement de voyageurs vers
l'intérieur du pays 11e peut s'établir
que par Courtrai, compLe pour une
très large part dans ce chilfre.
C'est que le sud de la WesL-Flandre
est une région industrielle et particu
lièrement commerçante, comptant des
localités irnpoitantes et popifldusêS?
telles que Wevelghem (8,345 habi
tants), Menin I'. 1,081 habitants), Wer-
vicq (h,955 habitants), Coininés (0,045
habitants), Ypres (17,479 habitants), et
Popefinghe (10,714 habitants), toutes
desservies par la ligue de Gourtrai-Ha-
zebrouck.
La plupart de ces localités sont dou
bles, carde l'autre côté de la Lvs, que la
voie ferrée "longe partir de Gamines,
il y a Coinines-France (8,451 habitants),
Wervicq-France (2,304 habitants) et
llalluin (10,000 habitants) qui fournis
sent notre chemin de fer une impor
tante clientèle.
Ajoutez cela <|ue sur la ligne d'Y
pres Courtrai viennent s'embrancher
Comines, la ligne d'Armentières et
celle de Lille, Menin celles de Tour-
coing-Roubaix et de Roulers et il est
facile de se rendre compte de l'impor
tance du trafic qui doit exister sur une
ligne qui sur un parcours d'une bonne
trentaine de kilomètres dessert autant
de localités importantes.
Aussi, importe-t-il de porter remède
la situation que je signale.
11 avait semblé nos populations
qu'une lois la reprise du chemin de
fer décidée l'Etat se serait empressé
de redresser les griefs qu'elles avaient
vainement signalés jusque-là c'est
parce qu'elles espéraient un change
ment sous ce rapport qu'elles accueil
lirent avec tant de faveur l'idée de la
reprise.
Leur déception est grande aujour
d'hui. La reprise est chose faite depuis
le 31 Octobre 1907, l'Etat exploite nos
lignes depuis le 1er Janvier 1908 et jus-
qu'iei rien n'a été changè.
21 Mars 1905). Et lorsque nous nous
adressons la compaguie des chemins
ot€Ter'Gé la Flandre occidentale, celle-
ci rejetait sur l'Etat la responsabilité de
la situation. C'est ainsi que l'honorable
directeur de cette compagnie, saisi
d'une plainte au sujet des correspon
dances sur la ligne d'Ypres Bruxel
les, écrivait sous la date du 4 Novem
bre 1905 Les correspondances en
tre Ypres et Bruxelles pourraient être
améliorées si l'Etat pouvait unifier les
heures d'arrivée de ses trains Cour
trai ou les modilier.
Depuis un an que j'ai eu l'honneur
de le questionner les 29 Avril, 2
Juillet et 10 Novembre 1908 M. le
ministre nous répond invariablement
que les divers désiderata qui ont été
exprimés au sujet de l'organisation du
service des trains de voyageurs sur les
lignes de l'ancienne société de la Flan
dre occidentale font l'objet d'un exa
men d'ensemble que la difficulté
d'apporter des modifications notables
aux horaires des trains de voyageurs
desservant actuellement les lignes
dont s'agit, résulte surtout de ce que
ces horaires comportent des corres
pondances multiples'et très serrées de
sorte qu'un remaniement important
supprimerait de nombreuses relations,
ce qui provoquerait de vives et légiti
mes protestations
Depuis un an donc M. le ministre
nous répond que l'on étudie.
J'ai cru cette réponse je n'y crois
plus aujourd'hui.
assez bon.
Du reste, monsieur le ministre, je ne
vous demande pas un bouleversement
des correspondances établies. J'ai été
des premiers dire qu'il convenait de
faire crédit l'administration nouvelle.
C'est le langage que j'ai tenu ici le
6 Février 1908, ajoutant qu'une exploi
tation répondant aux besoins de nos
populations ne pourrait s'établir qu'au
prix de certains travaux, tels que l'amé
nagement de nos gares, le placement
de doubles voies, là où le trafic est par
trop intense, travaux qui ne peuvent
s'effectuer du jour au lendemain.
Ce que je disais en Février 1908, je
1e pense encore aujourd'hui. Tant que
vous n'aurez pas, monsieur le ministre,
établi la double voie entre Y'pres et
Courtrai, ou tout au moins agrandi les
installations des gares ou créé des voies
d'êvitement pour permettre des croi
sements de trains Houthein et Bisse-
ghem, vous n'apporterez que difficile
ment des changements notables la
circulation des trains sur cette ligne où
le mouvement est intense.
Mais vous pouvez nous donner satis
faction eu utilisant les lignes de l'Etat
et notamment la ligne de Bruxelles-
Ce urtrai, où, comme l'écrivait M. le
directeur des chemins de fer de la
Flandre occidentale en 1905, les-cor
respondances pourraient être amélio
rées si l'Etat pouvait unifier les heures
d'arrivée de ses trains Courtrai ou
les modifier, et j'ajoute, en créant des
trains nouveaux.
L'objection qu'on formulait alors
contre cette proposition et qui consis
tait dire que ce sont les compagnies
cpii doivent adapter leurs horaires
ceux de l'Etat, n'existe plus puisque la
compagnie a disparu et que son réseau
est devenu celui de l'Etat.
Je reprends donc la proposition de
l'honorable directeur de la compagnie
et je vous demande, monsieur le minis
tre, de la réaliser. Rien ne s'y oppose
pour certaines de nos lignes, car sur la
ligne de Bruxelles Courtrai, par Au
de narde, vous n'avez pas l'excuse de
l'encombrement, sauf peut-être entre
Denderleeuw et Bruxelles. La double
voie y est établie et de 9 h. 9 m. du
matin 6 h. 28 m. du soir aucun train
n'y roule de Bruxelles vers Courtrai.
Aujourd'hui vous faites rentrer les
voyageurs de Bruxelles par Gand-
Courtrai, ou par Gand, Lichtervelde et
Roulers, comme si le voyage par la
ligne directe n'était pas déjà assez longl
Vous les exposez manquer des cor
respondances en cours de route, ce
qui n'arrive que trop souvent. Vous
les obligez de fréquents changements
de trains Gand, Courtrai, ou bien
Lichtervelde et Roulers.
Autant d'ennuis, autant d'inconvé
nients sérieux qu'il vous serait facile
de supprimer en créant de nouvelles
correspondances sur la ligne de Brux-
elles-Courtrai, où vous disposez de la
double voie.
On vous demande un train nouveau
et direct, au départ de Bruxelles vers
5 heures du soir, train qui devrait arri
ver en gare de Courtrai peu après 48
heures et où il assurerait des corres
pondances dans toutes les directions.
Les voyageurs de notre région sont
unanimes le réclamer ils font remar
quer avec raison que les trains établis
sur la ligne Courtrai-Bruxelles ne peu
vent être utilisés qup par les Courtrai-
siens. Avec les horaires actuellement
m t. m
L uju01* pait LA pohle.
ie ââittiancite.
On s'abnnue au bureau du journal, rue de Dixmude, 53, Ypres. Les annonces, les faits
divers et les réclamés sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau
du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flaudres, s'adresser exclusivement au
Oomptoir de Publicité JA0Q033 THI8ESA&U. 14 Place de Brouckère, Bruxelles,
téléphone 5230. Pour les annonces on traite forfait.
1 fr. la ligne.
Séance du 4 Mai 1909.
M. Nolf. Ce n'est qu'après avoir
tenté toutes espèces de démarches
dans les bureaux du département des
chemins de fer, après avoir eu avec
d'autres collègues des entrevues avec
.M. le ministre, après avoir posé de
nombreuses questions et présenté des
observations chaque année au cours
delà discussion du budget des chemins
de fer, que je me suis vu contraint de
vant l'inutilité de nos efforts, déposer
ma demande d'interpellation.
Helleputte, ministre des chemins
de fer, postes et télégraphes. Je vous
le prouverai très facilement.
M. Nolf. Nous verrons. Sous le
régime de l'exploitation de nos che
mins de fer par la compagnie de la
Flandre occidentale, quand nous nous
adressions l'honorable ministre des
chemins de fer, il nous répondait
Ce sont les compagnies dont le ré
seau est peu étendu en Belgique qui
doivent adapter leurs horaires ceux
de l'Etat, sinon celui-ci serait empêché
par les compagnies de réaliser tout
progrès (Séance de la Chambre du
M. Helleputte, ministre des chemins
de fer, postes et télégraphes. La so
ciété devait dire cela.
M. Nolf. Oh je comprends très
bien, uionsieur le ministre l'Etat et la
compagnie s'entendaient parfaitement
pour se rejeter mutuellement la res
ponsabilité de la situation. Mais aujour
d'hui que nous n'avons plus devant
nous que le ministre des chemins de
fer, qu'arrive-t-il
M. Helleputteministre des chemins
de fer, postes et télégraphes.
Crovez-y encore. Votre erreur est préci
sément de 11e plus y croire. Vous avez
déjà obtenu diverses satisfactions,
mais vous les oubliez.
M. Nolf. Pas du tout, monsieur le
ministre.
M. Helleputte, ministre des chemins
de fer, postes et télégraphes. Certai
nement d'ailleurs, je vous explique
rai cela tantôt.
M. Nolf. J'attendrai donc vos ex
plications.
M. Helleputte, ministre des chemins
de fer, postes et télégraphes. Elles
seront très intéressantes, croyez-moi.
M. Nolf. Je continue donc et je
dis qu'il ne me parait pas admissible
que si l'on étudiait, avec le sincère
désir d'aboutir, l'on ne serait pas par
venu, après un an d'études, apporter
la moindre amélioration nos détesta
bles communications.
.1/. Helleputteministre des chemins
de fer, postes et télégraphes. Vous
oubliez de dire pourquoi. 11 faut rappe
ler pour quelles raisons.
M. Nolf. Ce sont précisément ces
raisons que je viens vous demander.
M. Van Mer ris. Monsieur le mi
nistre, il existe un nouvel horaire
depuis deux ans. Je l'ai vu de mes
yeux, je l'ai consulté. Pourquoi ne le
met-on pas en vigueur
M. Helleputte, ministre des chemins
de fer, postes et télégraphes. Parce
qu'il n'est pas assez bon.
M. Van Merris. Il est bien meil
leur que celui qui existe il nous don
nerait satisfaction en grande partie.
M. Helleputte, ministre des chemins
de fer, postes et télégraphes. C'est
une erreur profonde»: il n'était pas
M. Nolf. Accordez-le-nous nous
l'acceptons avec plaisir. (Rires).