établis, ceux qui habitent au delà ne
sont rendus chez eux qu'à des heures
impossibles.
C'est ainsi que ceux d'Ypres et de
Poperinghe, par exemple, en partant
18 h. 28 m., le seul direct dan> l'après-
diner, n'arrivent chez eux qu'à 10 heu
res du soir et s'ils doivent être Bru
xelles le lendemain 10 heures, pour
assister des séances du matin de la
Chambre, par exemple, nous devons
venir, M. Van Merrisde Poperinghe, et
moi d'Ypres...
M. Helleputte, ministre des chemins
de fer, postes et télégraphes. Vous
ne venez pas (On rit)
MBuyl. Alors il faut pairer.
M. Nolf. Nous n'y venons pas
toujours, mais nous tenousà y assister,
monsieur le ministre, et alors nous
sommes obligés de partir 5 heures ou
4 heures et demie du matin d'Ypres
ou de Poperinghe, pour être Bruxel
les avant 11 heures (Exclumations).
Cette vie-là, vous l'imposez aux négo
ciants, aux voyageurs de commerce
qui rentrent tard chez eux et doivent
souvent repartir le matin la première
heure. Je vous demande si ce ne sont
pas là des correspondancesdétestables?
Si la création d'un train nouveau au
départ de Bruxelles (Nord) vers 5 heu
res était impossible par suite de l'en
combrement de la ligne Bruxelles-Den-
derleeuw, pourquoi n'en créerait-on
pas un au départ de Denderleeuw, qui
assurerait la correspondance au train
quittant Bruxelles 16 h. 30 m. Ces
voyageurs pourraient de la sorte con
tinuer directement sur Courtrai via
Audenarde et éviter ainsi le détour par
Gand.
Voilà des améliorations, monsieur le
ministre, qu'il est en votre pouvoir
d'accorder dès maintenant et vous de
vez une satisfaction immédiate nos
populations, car depuis tantôt un an
vous avez mis en vigueur sur nos lignes
le tarif de l'Etat et vous avez par le fait
augmenté le prix des coupons de 12 1/2
p. c. en 2° classe et *de 25 p. c. en 1™
classe, tout en maintenant le prix des
3-,
M. Helleputte, ministre des chemins
de fer, postes et télégraphes. A la
demande de tous les députés de la
Flandre occidentale
M. Nolf. A la demande de tous les
députés de la Flandre occidentale,
c'est vrai, seulement vous oubliez d'a
jouter que vous n'avez accordé qu'une
partie de leur demande
MHelleputte, ministre des chemins
de fer, postes et télégraphes. Je vous
demande pardon...
M. Nolf. C'est ainsi Vous nous
avez appliqué le tarif de l'Etat et en
dehors de la concession que je viens
de rappeler nous attendons toujours
les améliorations que nous avons ré
clamées en même temps.
Je dis que cette augmentation de
prix doit être compensée par des avan
tages (pie jusqu'ici vous n'avez pas
accordés sauf toutefois la faculté pour
les voyageurs d'emprunter indillèrem-
ment les lignes qui leur donnent les
correspondances les plus directes,
avantage qui n'est négliger mais qui
ne profite qu'aux voyageurs qui font
des voyages relativement longs et sor
tent du réseau.
De telle façon que pour la généralité
les bienfaits de la reprise ne compor
tent jusqu'ici qu'une augmentation de
charges sans avantage aucun.
J'imagine qu'il n'entre pas dans l'in
tention de l'administration des chemins
de fer de nous faire attendre pour
nous accorder le moindre changement
jusqu'à ce qu'elle ait fait procéder
tous les travaux que le réseau de la
Flandre comporte.
Ce serait là singulièrement abuser
de la patience de nos populations.
En fait de travaux effectuer sur
l'ancien réseau des chemins de fer de
la Flandre occidentale, il n'est, en
effet, question pour le moment que
d'établir la double voie entre Courtrai,
Thourout et Bruges, pour améliorer
le service, des trains internationaux
entre la France et notre littoral. C'est
là un travail utile et nécessaire et j'y
applaudis.
Ce travail sera, parait-il, terminé
pour la saison prochaine. Nous au
rons. dit-on, des correspondances ra
pides entre Paris, Ostende et Blanken
berghe et je me permets de croire que,
cette occasion, l'Etat voudra se sou
venir que nos populations se plaignent
depuis nombre d'années des détesta
bles correspondances dont elles dis
pos «nt vers nos stations balnéaires.
Nos trains mettent un temps consi-
dérable. de deux trois heures, jour
parcourir les quelques kilomèbvs qui
nous séparent du littoral ils sont la
plupart du temps garés pour livrer
passage aux trains direct- et les ho
raires sont établis de façon ce que
nos voyageurs ne puissent profiter des
services rapides, défaut de corres
pondance dans les gares de Thourout
et de Roulers.
Ajoutez cela que nos voyageurs
pour Blankenberghe sont obligés pres
que tous les trains de séjourner pen
dant un temps plus ou moins long en
gare de Bruges.
J'ai au cours de la saison dernière
protesté contre cette situation j'ai
fait des démarches pour obtenir quel
ques améliorations je n'ai pas abouti
et cependant je ne me hasardais qu'à
formuler des demandes des plus rai
sonnables.
Je ne veux en citer qu'une titre
d'exemple.
Il existe hiver comme été un train
banlieue qui se forme Bruges et qui
quitte cette ville pour Blankenberghe
9 h. 8 m. Or, 9 h. 15 m., donc 7
minutes plus tard, entre en gare de
Bruges un train venant de Courtrai et
qui dessert toute la province. Ce train,
en été, donne la correspondance
l'express de Paris il est renseigné au
guide comme train international ser
vice rapide et les voyageurs arrivés en
gare de Bruges ont subir un arrêt de
50 minutes J'ai signalé cette anomalie
l'administration on y a été unani
mement d'avis qu'elle devait disparaî
tre, que le train banlieue partant de
Bruges 9 h. 8 m. devait être retardé
de quelques minutes, mais on" n'en a
rien fait. Bien plus, je constate que le
guide actuellement en vigueur aggrave
la situation en obligeant les voyageurs
un arrêt Bruges de près de trois
heures de 9 h. 15 m. 11 h. 53. m.
Je ne veux pas procéder en ce mo
ment un examen détaillé des horaires
en vigueur.
Qu'il me suffise de dire qu'il y a
dans les horaires actuellement établis
et qui ont été dressés par deux admi
nistrations distinctes, un manque d'u
nité qu'il importe de faire disparaître
sans retard
Il en résulte quantité de griefs, les
uns importants, les autres de détail,
mais qui tous agacent, énervent et in
disposent le public et il faut le dire,
juste titre.
Que M. le ministre sache donc que
les plaintes sont.générales et que le
public attend de lui autre chose que de
vagues promesses. Il désire un enga
gement formel d'obtenir prompte sa
tisfaction, car s'il se rend parfaitement
compte que toutes les réformes ne
peuvent être réalisées du jour au len
demain, il sait, d'autre part, qu'il y a
un certain nombre d'améliorations
qu'avec un peu de bonne volonté on
pourrait lui accorder.
C'est cet engagement que j'attends
j'espère qu'il nous sera donné et que
notre espoir ne sera déçu.
M. Buyl. Très bien
Mle présiden t. La parole est M.
Van Merris.
M. Van Merris. Messieurs, lors
que le gouvernement, il y a deux ans
de cela, reprit le réseau du chemin de
fer de la Flandre occidentale, il y eut
parmi nos populations une grande joie,
au point que dans certaines de nos
villes cet événement fut fêté brillam
ment.
C'était en effet le résultat de longs
efforts auxquels M. Liebaert ne fut pas
étranger. On se rappelle qu'étant en
core député permanent, il travailla
énergiquement cette reprise.
On peut même s'étonner d'une chose,
c'est que le ministère des chemins de
fer ayant été dirigé depuis 188i, c'est-
à-dire depuis 21 ans, d'abord par M.
Vandenpeereboom, puis par M. Lie
baert, tous deux députés de la West-
Flandre, cette affaire ait si longuement
traîné.
Aujourd'hui c'est chose faite, mais
combien est grande notre déception,
en constatant que bien loin d'avoir
amené pour nos populations une amé
lioration d'exploitation, la reprise a
encore renforcé les griefs nombreux
que nous articulions contre la société.
Nous n'avons certes jamais rêvé
d'avoir des gares cyclopéennes en
marbre de toutes les couleurs comme
celle d'Anvers, ni même des bijoux
artistiques comme celles de Binche,
d'Harlebeke et d'autres encore mais
au moiio espérions-nous voir dispa
raître sans retard, les maisonnettes
branlantes et ies tandis malpropres et
étriqués qui servent d'abris aux voya
geur- et de bureaux aux employés, et
les voir remplacer par des bâtiments
convenables, sans luxe, mais débor
dant d'air et de lumière.
Or rien n'a été fait dans cette voie,
et nous vivons toujours dans l'attente
d'une solution équitable.
Nous espérions aussi que l'adminis
tration de l'Etat nous aurait donné des
horaires pratiques, des correspondan
ces rapides et répondant aux besoins
de nos populations. Ici encore nous
avons été désillusionnés. Rien n'a été
fait, aucune amélioration n'a été ap
portée dan- les correspondances. Il
semble vraiment qu'on prend plaisir
nous rendre tout voyage sinon impos
sible, au moins très difficile.
Du temps de la Société de la Flan
dre, celle-ci ne tenait pas toujours
compte de nos réclamations, se disant
sans doute que puisque nous n'avions
pas d'autres moyens de communica
tions que son réseau, nous devions
bien passer par là. Mais tel n'est pas
le rôle de l'Etat, qui a pour devoir
principal d'assurer un grand service
public de la façon la plus convenable.
Je ne vous rends évidemment pas,
monsieur le minisire, responsable de
cet état de choses, vous ne pouvez pas
tout examiner par vous-même, cela
est impossible, mais votre administra
tion est là pour donner suite aux jus
tes réclamations du public.
Du train dont vont les choses, on
serait tenté de croire qu'il existe au
ministère des chemins de fer, une ar
moire aux oubliettes, comme il existe
ailleurs un tiroir où vont s'ensevelir
les arrêtés qui ne plaisent pas.
Faut-il enlin que je parle des voitu
res On dirait vraiment qu'on a dirigé
vers une partie du réseau de la Flandre
occidentale toutes ies vieilles roulotttes
aux lampes fumeuses que les arsenaux
de réparations remisaient depuis de
longues années. Il y en a même dans
lesquelles il est impossible de rester
debout sans se découvrir.
Je ne veux pas les passer en revue,
toutes les questions que nous avons
posées quant l'amélioration de nos
horaires, l'administration a répondu
par le mot impossible. Elle ne veut
pas même tenter un essai.
Eh bien, de deux choses l'une ou
on ne vent pas nous donner satisfac
tion, et alors qu'on nous- le dise ou
bien on tiendra compte de nos obser
vations, et alors pourquoi ne pas le
faire de suite Qh ,je suis convaincu,
monsieur le ministre, que, si les fonc
tionnaires supérieurs de votre admi
nistration qui s'occupent de l'exploi
tation de nos lignes de la Flandre
occidentale étaient forcés, pour se
rendre Bruxelles, de se servir de ces
lignes, dans les vingt-quatre heures
des ordres seraient donnés pour mettre
lin cette situation intolérable.
L'amélioration des services appelle
et provoque la clientèle. Mais quand
on est obligé de devoir interrompre
son voyage et battre le pavé dans des
gares intermédiaires, exposé tous
les vents et la pluie lorsqu'il faut
mettre trois heures et demie pour un
trajet qui ne devrait durer au maxi
mum que deux heures, on hésite se
mettre en route,et on ne prend le train
qu'en cas de nécessité absolue.
Je prie donc monsieur le ministre
de bien vouloir ordonner son admi
nistration d'ouvrir ses cartons, d'étu
dier nouveau nos desiderata, de
modifier les horaires si défectueux
qu'on les dirait faits pour ennuyer le
public de nous donner des voitures
qui ne soient pas de vieilles roulottes,
ainsi qu'un meilleur éclairage.
M. Helleputte, ministre des chemins
de fer, postes et télégraphes. Mes
sieurs, l'honorable M. Nolf, en com
mençant son discours, nous a dit
qu'après maintes démarches, après des
discours, après toutes espèces de solli
citations, ayant trait au même objet
l'amélioration du service des trains
sur l'ancien réseau de la Flandre oc
cidentale, il n'a rien obtenu.
Il a même ajouté que, chaque année,
il était revenu, la charge, toujours en
vain... Or, l'Etat exploitant ces lignes
depuis le l"r Janvier 11HI8 seulement,
il est aisé de comprendre que l'hono
rable membre ne peut avoir parlé
qu'une seule fois au cours de la dis
cussion du budget l
(I) Seulement les griefs, toujours les mê
mes, sont dénoncés depuis longtemps.
Après lui. l'honorable M. Van Merris
a été comment dirais-je pour ne pas
aller trop loin plus agressif, non,
le mot serait trop fort...
M. Mansart. Moins aimable
Rires
M. Helleputteministre des chemins
de fer, postes et télégraphes. Non
plus. Je dirai qu'il s'est écarté davan
tage de la vérité fnouveaux riresj, en
di-ant que non seulement la situation
ne s'était pas améliorée mais qu'elle
était pire qu'autrefois. Quelle exagéra
tion, mon honorable collègue
.1/. Vau Merris. C'est cependant
comme cela, venez voir les voitu
res.
M. Helleputte, ministre des chemins
de fer, postes et télégraphes. Je
vous démontrerai tout l'heure que
vous avez exagéré considérablement.
L'honorable M. Nolf, cependant, a re
connu que certains services et non
des moins importants ne laissent
plus rien désirer. Il a cité les com
munications vers nos villes balnéaires
Ostende, Blankenberghe, Heyst et
même Nieuport.
M. Nolf. De Bruxelles.
M. Helleputte, ministre des chemins
de fer, postes et télégraphes. Ces
villes sont, je pense, dans la Flandre
Occidentale
M. Nolf. Ce n'est pas l'ancien ré
seau.
M. Helleputte, ministre des chemins
de fer, postes et télégraphes. Vous
ine permettrez bien après avoir noté
vos critiques de signaler vos félicita
tions. Elles m'ont fait grand plaisir.
N'allez donc pas les retirer.
M. Tonnelier. C'était plus agréable
que le reste.
M. Helleputte, ministre des chemins
de fer, postes et télégraphes. Laist
sez-inoi, messieurs, vous montrer tou
de suite combien la mémoire de cer
tains de nos honorables collègues est
courte.
Je ne veux pas leur en faire trop le
reproche, c'est si naturel I
fil. Fléchet. Cela arrive surtout aux
députés devenus ministres.
M. Helleputte, ministre des che
mins de fer, postes et télégraphes.
Quoi
.1/. Fléchet. D'avoir la mémoire
courte Vous avez fait au sujet
du chemin de fer Hasselt-Maeseyck,
des promesses que vous avez ou
bliées.
M. Helleputte, ministre des chemins
de fer, posteset télégraphes. Jamais
Les faits sont là pour le prouver, vous
ne pourriez me citer une seule pro
messe que j'aie faite et que je n'aie pas
tenue. Je vous attends la démonstra
tion. Vous ne la tenterez pas.
Mais je reviens mon sujet.
La seule chose que nous ayons obte
nue, nous a dit l'honorable M. Nolf,
c'est que les voyageurs de la Flandre
occidentale peuvent désormais choisir
librement leur itinéraire, mais en re
vanche les prix des billets ont été aug
mentés. Or voici l'historique de cette
réforme il y avait une différence entre
les tarifs de la Flandre occidentale et
ceux de l'Etat. Ces tarifs ayant été
maintenus après la reprise, j'ai été as
sailli de réclamations de la part de mes
honorables collègues, de la Flandre
occidentale. Les voyageurs ne pou
vaient choisir leur gré leurs itiné
raires, le prix du voyage variait d'après
la voie suivie. Au retour il fallait sui
vre la même voie qu'au départ, etc.
La situation, disait-on, était intolé
rable. 11 semblait que ce fût le grief le
plus considérable qu'on eut formuler.
J'ai écouté ces réclamations, je me
suis rendu ces instances, j'ai unifié
les tarifs et par là porté remède au
mal. Et voici qu'on n'est plus satisfait 1
M. Nolf. Mais si
MHelleputte, ministre des chemins
de fer, postes et télégraphes. Ce qui
était autrefois considéré comme capi
tal n'a plus aucune importance au
jourd'hui.
M. Huysmans. Il faut les conten
ter proportionnellement.
M. Helleputte, ministre des chemins
de fer, postes et télégraphes. A
peine ai-je réussi donner satisfaction
sur un point, qu'on soulève des récla
mations sur une foule d'autres. Je sais
que c'est un peu humain...
MTonnelier. C'est naturel.
M. Helleputte, ministre des chemins
de fer, postes et télégraphes. Mais
oui, les désirs de l'homme sont illimi-