Journal de F Alliance libérale d'Ypres et de F Arrondissement.
Dimanche, 50 Mai 1909.
09e année.
V 22.
/uarai*Hatit le tHmanche.
Vires acquirit eondo.
PRIX DE L'ABONNEMENT
four la ville Par an -4 francs.
i»r la province Par an -Jt fr 50
p' létranger Par an 0 fr. 0O
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 i'r. la ligne.
ATTENTION
Lellreouverleile M. Bu>l,
dépulé (I Oslende, 11.
Liebaerl, ministre des
finances.
Monsieur le ministre,
Le désarroi et l'encombrement du
travail parlementaire, résultats de la
tactique du gouvernement qui con
siste paralyser l'action des députés,
ne ine permettant plus, durant les
quelques semaines de session qui nous
restent, de signaler la Chambre une
situation que je considère 'connue
grave, je me vois obligé de recourir
un autre moyen pour faire connaître
l'opinion publique ce que l'on s'efforce
de lui cacher. Ou peut prévoir, en ell'et,
que le budget des linauces ne sera pas
discuté, et une interpellation ne vien
drait plus en ordre utile.
La loi du 10 Mai 1900 a institué un
fonds spécial de dotation pour la con
stitution de pensions de vieillesse. Ce
fonds est rattaché la Caisse des dé
pôts et consignations il est destiné
payer les primes d'encouragement ac
cordées en vue de la constitution de
pensions de vieillesse, et liquider les
allocations annuelles de 65 fr. octroyées
aux vieux travailleurs se trouvant dans
des conditions déterminées. Il est ali
menté par une dotation iixe inscrite
chaque année au budget du ministère
de l'industrie et du travail, et, en cas
d'insuffisance, par des ressources ex
ceptionnelles solliciter de la législa
ture. Fixée primitivement 12 millions
de francs, cette dotation a été portée
10 millions en 1903, et 16 millions en
1906.
Comme on le sait, c'est l'administra
tion des postes qui paye régulièrement,
qui avance aux bénéficiaires les
dites primes et pensions.
Les sommes ainsi avancées par la
Poste, figurent dans les procès-verbaux
de situation de caisse des comptables,
sous la dénomination de titres valant
espèces
Elles ne sont remboursées la Posie
par le fonds spécial qu'après vérifica
tion par la Cour des comptes des quit
tances liquidées.
Des renseignements qui m'ont été
fournis par la Cour des comptes et que
j'ai complétés par ceux qui m'ont été
donnés en réponse une question
posée M. le ministre de l'industrie et
du travail, il résulte
1. Que le fonds spécial des pensions
de vieillesse, en suite des crédits votés
par le Parlement, avait encaissé, la
date du 31 Décembre 1908, la somme
totale de 117 millions et demi
2. Que l'administration des postes
avait, cette ineme date du 31 Décem
bre 1903, payé ou avancé pour 128
millions de pensions et de primes.
Ainsi donc, ie fonds spécial n'avait,
Ia<latedu3i Décembre 1903, encaissé
que 117 millions et demi, alors que la
Poste avait avancé pour lui une somme
de 128 millions faites la différence
entre 128 millions et 1.17 millions et
demi, eL vous trouverez que le fonds
spécial est en déticit de plus de 10 mil
lions.
Si donc le fonds spécial avait
rembourser l'administration des
postes toutes les avances faites par
celle-ci, il lui manquerait plus de 10
millions.
Pour parvenir cacher cette si
tuation, vous avez recours un ex
pédient qu'il convient de dénoncer au
pays.
Vous attendez deux, même trois ans,
avant de transmettre la Cour des
comptes, les quittances des primes et
pensions liquidées par la Poste et, dans
ie rapport que vous présentez chaque
année sur la situation du fonds spécial
des pensions de vieillesse, vous avez
bien soin de ne pas indiquer les
sommes qui restent rembourser la
Poste.
Grâce cet expédient, vous êtes par
venu cacher un déticit qui est aile en
s'accentuant depuis 1903.
Alors que dans les documents offi
ciels vous annonciez tous les uns,
un excédent, il y avait Utï d'éfiôiT uè
2,707,000 francs le 31 Décembre J903
de 4,166,000 francs, m"31 Décembre
1904 de 5,076,000 fr., le 31 Décembre
1905 de 7,175,000 fr.," le 31 Décembre
1936; de 8,827,000 fr., le 31 Décembre
1007, et de plus de 10 millions le 3J
Décembre 1908.
Et tandis que les primes et les pen
sions payées par la Poste dépassaient
les recettes du fonds spécial, vous
continuez, sans avouer Le déficit et
sans solliciter de crédits exceptionnels
de la législature, dépenser tous les
ans des sommes supérieures aux allo
cations votées par le Parlement.
Pourquoi u'avez-vous pas avoué ce
délicitet pourquoi u'avez-vous pas de
mandé au Parlement de voter des cré
dits exceptionnels N'est-ce pas parce
que la situation financière étant loin
d'être brillante, vous auriez été embar
rassé pour trouver des ressources et
parce que vous craigniez que l'opinion
publique blâmât la façon scandaleuse
dont on exploite au profit de vos amis
et de votre politique, la loi sur les
pensions de vieillesse.
Dans une question déposée le 29
Avril dernier, j'ai montré déjà par quel
artilice on est parvenu masquer le
déticit du fonds des pensions. La
réponse que vous m'avez* faite, mon
sieur le ministre, est un monument
d'audace.
Je suis convaincu, monsieur le mi
nistre, que tous ceux qui auront suivi,
sans parti-pris, la démonstration que
je viens de faire, seront déconcertés
par l'imperturbable aplomb avec
lequel vous mystifiez la Chambre et le
pays.
11 demeure établi
1. Que le fonds spécial était, au 31
Décembre 1908, endélicit de plus de 10
millions de francs
2. Que vous avez caché cette situa
tion au Parlement et au pays
3. que vous avez violé les stipulations
formelles de la loi sur la comptabilité
en dépassant les crédits régulièrement
mis votre disposition par la législa
ture et en ne justifiant pas vos dépen
ses avant la clôture de l'exercice au
quel elles se rapportent
4' e> uontraireis-tUAt-aux prescrip—-
fions du paragraphe 2 de l'article 11 de
la loi du 10 Mai 1900, vous n'avez pas
sollicité de la législature (dans le but
évident de cacher le déficit) les res
sources exceptionnelles devant, en cas
d'insuffisance, alimenter le dit fonds
spécial.
Je termine, monsieur le ministre,
j'ai fait mon devoir. J'ai signalé au
pays une situation grave que vous vou
liez lui cacher.
Qu'importe maintenant que dans vos
fêtes intimes vous receviez les homma
ges et les dithyrambes de vos admira
teurs gages 1
Qu'importe que vous célébriez
huis-clos vos vingt-cinq années de
pouvoir.
Le pays trompé par vous saura se
ressaisir et vous demander compte d'a
voir surpris sa bonne foi.
Ad. BUYL,
Ce qu'il ne faut
jamais oublier.
Quand, en 1884, les libéraux quittè
rent le pouvoir, les impôts s'élévaient
fr. 28.02 par habitant. Eu 1908, après
2 iNf'miêds de gouVërnement clérical," ce
même impôt s'élève 36 francs.
En 1884, la Dette publique s'élevait,
par habitant, fr. 299.95 en 1908, cha
que Belge supporte une dette de 465 fr.
Pendant 24 ans, le gouvernement
clérical a eu une majoration de recettes
de 1 milliard 248 millions de francs,
due l'augmentation des contributions.
Il a emprunté 2 milliards 53 millions
385 mille 432 francs. 11 avait donc sa
disposition 3 milliards 301 millions
385,432 francs. Actuellement, les cléri
caux ont dépensé 137 millions 500,000
francs de plus que les revenus.
La Dette publique augmente conti
nuellement. A l'avènement des cléri
caux, en 1884, elle se montait 1 mil
liard 771 millions.
M le ministre Liebaert a déclaré lui-
même la Chambre, que la Dette publi
que s'élevait au 1er Janvier 1908, la
colossale somme de 3 milliards 964 mil
lions 550 francs.
Vive le gouvernement clérical qui
conduit le pays la ruine
Le futur grand débat.
Voici l'interview d'un honorable dé
puté libéral. Mes collègues Hymanset
Huysmans ont déposé comme vous le
savez une interpellation relative la
réorganisation de l'armée. Interpella
tion nécessaire pour éviter tout esca
motage. Elle a été jointe au budget de
la guerre et elle contraindra le gouver
nement s'expliquer.
D'ici au débat, nous allons demander
la réunion d'urgence des sections pour
l'examen de la proposition Bertrand
sur l'abolition du remplacement.
Comme elle ne contient qu'un article,
rien ne sera plus aisé que d'en hâter les
délibérations au sein de la section cen
trale et d'en rédiger le rapport.
Elle aussi doit faire partie de la dis
cussion. C'est donc un grand débat qui
se prépare, débat fondamental, d'où
sortira surtout la condamnation de nos
adversaires.
L'opposition est on ne peut mieux
en forme pour ouvrir cette discussion.
Il y a accord absolu de tous ses mem
bres propos du rapport Poullet et de
la suppression du remplacement.
Attendez-vous, sur ce terram, a des
déclarations unionistes importantes.
C'est le bloc qui se constituera pour le
renversement du ministère
Mon honorable interlocuteur a une foi
absolue dans l'avenir ii espère que le
cabinet sera culbuté en Mai 1910, que
ladissolutionseferaquelques semaines
après et que les électeurs de 1912, grâce
l'augmentation du nombre des sièges,
apporteront une majorité stable et forte
aux anticléricaux.
Le grand débat sur la question mili
taire con tri b uera préparer la prochaine
campagne électorale et la facilitera, le
pays étant lassé de l'égoisme des cléri
caux.
line manifestation
nationale eonli e le projet
de loi VVoesle.
La Ligue nationale de l'enseignement
propose d'organiser Bruxelles, au
moment où les Chambres discuteront
ce néfaste projet de loi, une grande
manifestation nationale, atind'exprimer
solennellement aux mandataires du
pays l'indignation que provoque cette
tentative du fanatisme clérical.
Cette initiative vient son heure. Ou
ne peut trop y applaudir. Il importe
que nos maîtres sachent que leur poli
tique, odieusement sectaire, a fini par
lasser les gens les moins impatientes.
Coolie le projet Woesle.
La campagne contre le projet Woeste
continue active. Au meeting tenu Di
manche la Bourse Charleroi il y
avait plus de 2000 assistants un ordre
du jour a été voté, espérant que les
Chambres législatives rejetteront ce
projet lorsqu'il leur sera soumis et for
mant le vœu de voir la nation entière
se soulever dans un mouvement de
protestation indignée contre cet atten
tat néfaste qui menace le régime de li
berté assuré au pays par la Constitu
tion.
Ce vote avait été précédé de deux
discours l'un de M. Paul Hymaus,
l'autre de M. Royer.
M. VVoesle a sou paquet.
L'acariâtre sortie du bilieux M.
Woeste, dans ie Bien Publiécontre le
cabinet qui refuse de le' mettre au
courant de ses intentions, vaut son
auteur quelques aimables réflexions
dans la presse cléricale.
Le Journal de Bruxelles, en bon offi
cieux, répond au nom des messieurs
de la rue de la Loi
Comme coup de patte, ce n'est pas
neuf, mais bien appliqué tout de mê
me.
Quant au XXe Siècle, il est beaucoup
plus sévère
liwiou fait la force.
On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixsilde, 53, Ypres. Les annonces, les fails
divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau
du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au
Uomptoir de Publicité JâCQOSS fHIBSSâ.ii J, 14, Place de Brouckère, Bruxelles,
téléphone 5230. Pour les annonces on traite forfait.
Les citoyens qui ont atteint leur 2't"
année le premier Mai dernier sont de
droit électeurs la Chambre.
Les citoyens qui ont atteint leur "29e
année le premier Mai dernier sont de
droit électeurs au Sénat, la province et
la communemoyennant certaines con
ditions de famille et de cens.
Les citoyens qui ont atteint 34 ans le
premier Mai dernier ont droit un vote
supplémentaire
Veillez donc avec soin votre inscrip
tion et adressez-vous, pour tous rensei
gnementsau bureau électoral de l'Asso
ciation libéi'ale.
Membre de La Chambre des Représentants.
-- crJto
Quand M. Beernaert dirigeait les affaires,
M. YVoeste était déjà incontestablement un
des principaux membres de la droite.
M. Beernaert le consultait donc C'est
une révélation, car nous avions entendu dire
souvent qu'à cette époque M. Woeste se
plaignait du contraire.
Voyons, est-ce que les réunions de la
droite sont plus ou moins nombreuses, de
puis que M. Schollaert est au pouvoir,
qu'auparavant Tout le monde sait qu'elles
sont mensuelles a présent. M. Woeste n'y
va pas il est retenu, ce jour-là, la Cour
de cassation. Déférant aux convenances de
M. Woeste, le gouvernement a fait changer
le jour des reunions. On voit que cela n'a
pas suffi M. Woeste. Espérons néanmoins