Journal de Y Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
Dimanche, 4 Juillet 1909.
69e année. M0 27.
i union pait la porce.
Vires acquirit eund».
Extension de l'Université
Litre de Bruxelles.
La Chambre.
§*aeattt*attl te MM i tu a nette.
PRIX DE L'ABONNEMENT
rocR la ville: Par an -4 francs,
i lprovince Par an fr 50
p' létranger Par an 0 fr. 6()
On s'aboDne au bureau du journal, rue de Dixmlde, 53, Yphbs. Les annonces, les faits
divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau
du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flaudres, s'adresser exclusivement au
Oomptoir de Publicité JACQUES THIBESAttO. 14, Place de Brouekère, Bruxelles,
téléphone 5230. Pour les annouces on traite forfait.
ANNONCES
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
DU 9 AU 13 AOUT 1909,
Excursions en Flandre:
Eecloo, Westroosebeke, Kemmel,
Gheluvelt, Woumen.
Messieurs les membres du Cercle
d'Etudes de notre ville qui désirent
prendre part ces excursions, sont
priés de bien vouloir se faire inscrire
avant le 22 Juillet.
Discussion du budget de l'agriculture.
Discours «le M. \OLF.
.1/. Nolf. Je viens appuyer, dans
ce qu'elles ont de plus raisonnable,
les requêtes qui ont été adressées M.
le ministre de l'agriculture, par les
membres du syndicat des herbagers de
la Flandre occidentale, qui demandent
plus de facilité pour l'importation
du bétail maigre d'origine françai
se.
Ce n'est donc pas un changement
de régime, que je viens solliciter. Le
système actuellement en vigueur qui
assure l'entrée permanente mais ré
glementée du bétail vivant, ne me pa
rait devoir être critiqué que dans son
application.
Il est certain en ell'et que le gouver
nement a le devoir impérieux de pren
dre des mesures sanitaires la fron
tière. 11 encourrait une lourde respon
sabilité s'il né le faisait pas.
Nous avons préserver notre chep
tel national contre les maladies qui
peuvent sévir l'étranger et parmi
elles, deux surtout sont redouter la
tuberculose et la stomatite.
La libre entrée absolue du bétail vi
vant me parait donc impossible et l'ex
périence, d'autre part, a démontré
qu'il ne faut plus songer un système
qui décréterait une libre entrée relati
ve du bétail, subordonnée l'existen
ce ou la non-existence d'épizooties
l'étranger.
Pareil système a fonctionné, mais il
a donné lieu tant de protestations
qu'il a fallu y renoncer. C'était un ré
gime d'incertitude, exposant toutes
les surprises, déroutant toutes les com
binaisons et faisant naître toutes espè
ces de suspicions.
J'accepte donc le système de l'en
trée permanente et réglementée, mais
je me hâte d'ajouter que je réclame
dans son application la suppression
des mesures qui ne sauraient se jus
tifier par des raisons de police sani
taire.
Je ne parlerai qu'incidemment de
l'importation du bétail gras. On sait
que ce bétail est dirigé directement
vers les abattoirs d'Anvers, d'Ander-
lecht,de Bruges, de Bruxelles, de Gand
et de Liège.
Les bouchers formulent deux récla
mations principales. Ils demandent
que le bétail puisse être expédié éga
lement vers d'autres abattoirs et ils
demandent pouvoir examiner leur
bètes avant l'abattage. Il n'est que juste
de leur permettre de vérifier la mar
chandise qui leur est fournie et de les
mettre ainsi en mesure de déjouer les
fraudes dont ils pourraient être victi
mes.
Quant l'importation du bétail mai
gre, les réclamations portent sur di
vers points je n'entends parler que des
griefs que formulent les herbagers de
la Flandre occidentale, qui sont obli
gés de se rendre en France pour ache
ter le bétail maigre, qui leur est né
cessaire pour garnir leurs pâturages.
L'engraissement du bétail prend de
jour en jour plus d'extension dans
notre province et ceux qui s'y adon
nent ont une préférence marquée pour
certaines races françaises qui s'accli
matent particulièrement bien dans no
tre région.
J'ajoute, cependant, que c'est bien
moins raison de cette circonstance
que par nécessité que nos herbagers
vont s'approvisionner en France.
Notre élevage national ne leur four
nit pas le bétail nécessaire et, de plus
en plus, nos éleveurs s'adonnent eux-
mêmes l'engraissement. De telle fa
çon que nos herbagers, ne trouvant
pas dans le pays le bétail qui leur est
indispensable, sont obligés de s'adres
ser l'étranger.
Il importe donc que le gouvernement
leur vienne en aide et il le peut en dé
crétant une application loyale du systè
me qui régit nos importations, c'est-à-
dire en supprimant toutes les mesures
qui ne sont pas nécessitées par l'orga
nisation de la police sanitaire et qui
parlant apparaissent comme abusives
et trajcassières.
Or, parmi les griefs que formulent
nos herbagers, il.en est que l<'.gouver
nement doit redresser si comme il le
dit, les mesures restrictives la fron
tière n'ont d'autre but que Ja sauvegar
de de notre cheptel national.
Nos herbagers se plaignent, en efi'et,
de ne pouvoir importer que des vaches
et des génisses l'importation des bœufs
est interdite.
Je ine suis demandé ce qui pouvait
bien justifier cette mesure
II ne semble pas qu'au point de vue
sanitaire il y ait plus de danger in
troduire des bœufs que des vaches
Le contraire est certainement vrai.
Quelle est la conséquence de cette
interdiction
Elle a pour résultat d'apporter une
entrave sérieuse l'approvisionne
ment du bétail et provoque inutilement
la hausse des prix.
La plupart des bètes mises en vente
sur les grands marchés français sont
des bœufs, d'autre part les vaches qui
s'y rencontrent étant assurées d'avance
de la clientèle belge, s'y vendent beau
coup plus cher.
Et comme il en manque, nos herba
gers sont obligés pour compléter leur
approvisionnement de suivre diffé
rents marchés, souvent distants les
uns des autres, d'où des frais de dé
placement d'abord, des frais de trans
port ensuite pour rassembler le bétail
vers une même gare d'expédition, tous
frais qui viennent s'ajouter an prix d'a
chat déjà surfait par suite de la restric
tion qui est apportée au choix des
acheteurs belges.
Il y a donc là un premier grief que
le gouvernement pourrait faire dispa
raître tout en maintenant le service de
police sanitaire notre frontière.
Nos herbagers formulant une autre
réclamation, qui n'est pas moins justi
fiée. Ils demandent que le bétail fran
çais puisse être introduit trois fois par
mois au lieu de deux, comme cela se
fait aujourd'hui.
M. le ministre me fera sans doute la
réponse qu'il m'a déjà faite, c'est-à-di
re que, si l'on voulait permettre l'en
trée du bétail trois fois par mois, on ne
pourrait le garder assez longtemps en
observation et procéder ensuite au
nettovage et la désinfection des lo
caux.
Des personnes compétentes m'ont
rrné que l'objection 11e tenait pas,
mais en admettant qu'elle soit fondée,
pourquoi n'augmenterait-on pas le
nombre des postes de quarantaine
Aujourd'hui, il n'y en a que trois sur
toute la frontière française alors qu'il
y eu a douze le long de la frontière hol
landaise.
C'est le poste de l'Abeele qui dessert
toute notre région pourquoi n'établi-
rait-on pas un second poste Adinker-
ke, par exemple
xY-t-on songé ce qui arriverait si
une épidémie éclatait au poste de qua
rantaine de l'Abeele, où il n'est pas
rare de rencontrer jusque 000 bètes
soumises l'inspection L'importation
.pourrait, du coup, être interrompue
pendant tout un temps.
xYvec un second poste de quarantai
ne, nos importateurs n'auraient plus
craindre, défaut,de place dans les
étables, de voir expédier leur bétail
de l'Abeele Selzaete, éventualité qui
ne se produit que trop souvent. Ils 11e
seraient plus exposés voir périr
leur bétail d'inanition par suite du sé
jour prolongé dans les wagons. Ils n'au
raient plus supporter les frais de
transport de l'xYbeele Selzaete, qui
sont mis leur charge alors que c'est
l'Etat seul qui est responsable du man
que de place dans les étables de qua-
i 't daine et non pas l'importateur.
Il y a du reste une véritable cruauté
prolonger les souffrances, je dirai le
martyre des bètes, qui arrivent
l'Abeelej le plus souvent dans un état
lamentable, entassées dans les wagons,
souvent piétinées, les membres brisés,
enfermées et privées de nourriture de
puis trois jours et trois nuits,
M. Schollaert, ministre de l'intérieur
et de l'agriculture. Cela se passe
l'étranger
M. Nolf. Qui, mais vous prolon
gez cette situation en Belgique. 11 con
viendrait donc d'intervenir.
Toutes ces entraves, toutes ces diffi
cultés, tous ces frais supplémentaires,
font que le bétail maigre, matière pre
mière indispensable nos herbagers
leur revient plus cher et les place dans
une situation d'infériorité vis-à-vis de
leurs concurrents étrangers, français,
hollandais et américains, (Etats-Unis)
qui expédient leur bétail gras directe
ment sur les abattoirs de nos grandes
villes.
J'ai demandé par voie de question
quelle avait été l'importance de nos
importations de bétail gras eu ces der
nières années je n'ai pas reçu de ré
ponse adéquate ma demande. On m'a
donné les chiffres renseignant l'impor
tation des diverses catégories d'ani
maux.
Mais il tn'a été affirmé qu'au cours
de l'année 1908, la Hollande, qui est le
principal importateur de bétail gras
dans notre pays, nous a fourni jusque
3,000 tètes par mois.
Les importations françaises et amé
ricaines ont été moindres; elles ont été
estimées pour l'Amérique 000 tètes
par mois.
Qu'en résulte-t-il C'est que les va
ches françaises engraissées dans notre
pays, 0,000 dit-on, ne constituent
qu'une quantité négligeable côté de la
quantité de bétail gras qui nous est
fourni par l'étranger.
Ne vaudrait-il pas mieux que lesabat-
toirs de nos grandes villes puissent
être alimentés par du bétail engraissé
dans nos superbes pâturages de la
Flandre, du Furnes-Ambacht et que
les bénéfices réaliser par l'engraisse
ment soient mis la portée de nos
nationaux
C'est pourquoi, je vous demande,
monsieur le ministre, de donner plus
d'élasticité au régime qui règle les im
portations de bétail maigre clans notre
pays, en 11e maintenant que les mesu
res restrictives qui soient vraiment
justi liées par un intérêt de police sani
taire.
L'industrie de l'engraissement est
une source de richesse pour notre
province et notre pays elle ne deman
de pas être protégée elle demande
simplement le droit l'existence je
prie le gouvernement de bien vouloir
examiner avec bienveillance les reven
dications si modérées et si légitimes
que je viens d'exposer et j'aime
croire qu'il consentira y faire droit.
(Très bien gauche).
Je signale en terminant que de nom
breuses pétitions continuent affluer
la Chambre préconisant des solutions
diverses pour venir en aide la culture
boublonnière.
Les unes émanent de syndicats de
planteurs, d'autres de l'association
des brasseurs. Toutes sont d'accord
pour dire qu'il y a des mesures
prendre tout en indiquant des moyens
différents, droits d'entrée, primes la
sortie, encouragements la culture,
etc. Certaines de ces pétitions remon
tent déjà 1904.
Toutes ont fait l'objet d'une même
décision. Elles seront déposées sur
le bureau pendant la discussion des
propositions de la loi établissant un
droit d'entrée sur les houblons étran
gers.
Or, la Chambre est saisie de trois
projets de loi.
La première est de M. l'abbé Daens,
le rapport date du 2 Décembre 1903
la seconde de MM. Colaert et consorts,
le rapport date du 29 Mars 1906. Ces
deux propositions, qui pourraient fi
gurer l'ordre du jour de la Chambre
n'y figurent pas. Enfin la troisième
proposition est de M. Pierre Daens. La
section centrale chargée de cette pro
position a été constituée le 5 Février
1908 elle ne s'est pas encore réunie.
Deux de ses membres, MM. de Smet
de Naeyer et Drion, devront être rem
placés.
Si c'est après cette section que l'on
attend pour examiner les nombreuses
requêtes qui nous sont adressées, je
demande au bureau de bien vouloir
prendre les mesures pour que cette
section soit complétée et réunie sans
plus tarder. (Nouvelle approbation
gauche).
Séance du 30 Juin 1909.
M. Vandervelde ayant demandé que la
discussion des budgets soit interrompue
pendant quelques jours pour examiner la
loi sur la langue flamande, la question a
été réservée.
L'on a repris ensuite la discussion du
budget de l'agriculture et M. Schollaert a
répondu aux observations présentées.
11 s'est attaché surtout justifier les di
vers encouragements qu'il donnait aux or
ganismes agricoles et il s'est élevé contre le
procédé de discussion auquel m. Buyl avait
eu recours selon lui en dénonçant certaines
personnes comme ayant reçu de l'argent.
C'est un procédé malhonnête, s'est
écrié M. Maenhaut D'où un premier inci
dent.
Prennent part au débat qui s'anime,
MM. Demblon, Giroul, Vandervelde, et
Masson. Expliquez-nous, dit M. Masson,
comment toutes les personnalités qui ont
touché sont des hommes politiques catholi
ques
Au milieu du vacarme l'on entend M.
Hoyois crier Il y a des administrations
publiques qui subsidient votre institut ra
tionaliste.
Le second incident éclate.