Journal de F Alliance libérale cFYpres et de F Arrondissement. Dimanche, 29 Août 1909. 69e année. 35. l'union paît la force. I*artii*sant le iPimaiiche. Vires acquirit eundo PRIX DE L'ABONNEMENT: pour lx ville Par an -4 francs. lx province Par an 4 fr 50 p' lÉrR.xNirER Par an 6 fr. 60 La magistrature jugée par la presse catholique. La cléricale Gazette de Liège vient de porter sur la magistrature que nous a faite le gouvernement catholi que un jugement aussi sévère que mé rité. Son chroniqueur judiciaire, - qui est d'ailleurs une haute personnalité du Palais s'occupe de la non ap plication de la loi sur les jeux, et écrit ces lignes Voilà une loi faite tout exprès pour atteindre la passion des jolis godelureaux qu'on voulait protéger contre leur bêtise. Or, que se passe- t-il On l'applique, depuis cinq ou six ans, contre les pauvres diables qui organisent des jeux pour quel ques censses On est impitoyable pour eux, on les traque on les pour chasse, on les punit souvent très du rement. Quant aux autres, vous voyez bien qu'ils échappent toujours. La loi faite exprès pour eux ne leur est pas appliquée. Us se moquent de la loi et grâce aux complicitésd'en haut, d'en bas complicité administrative, complicité judiciaire, on leur laisse faire ce qu'ils veulent. Complicité judiciaire vous avez bien lu. Mais savez-vous bien, M. X..., que ce que vous dites-là, c'est le plus for midable acte d'accusation qu'on puis se dresser contre ce corps judiciaire, le premier du pays, celui qui est, en somme, le souverain arbitre, celui auquel viennent aboutir, en dernière analyse, tous les innombrables litiges dont l'équitable solution est l'essen tielle condition d'une vie sociale, pai sible et harmonique Et si la magistrature en est, au jourd'hui, se rendre complice de fa veurs, de passe-droits, de volontaires aveuglements, comment veut-on que les justiciables lui fassent confiance en des matières où les convictions personnelles exercent, même sur des esprits rigides et de bonne volonté, une incontestable et néfaste influ ence Comment veut-on que la classe ouvrière ait foi en l'impartialité, d'une telle magistrature, lorsqu'elle est saisie des graves conflits qui sur gissent entre le travail et le capital, et qu'elle doit apprécier les délicates questions d'atteintes la liberté du travail Jamais les socialistes, en procla mant l'esprit de classe de la magis trature jamais les anticléricaux, en dénonçant ses tendances confession nelles et réactionnaires, n'ont, autant que la Gazette de Liège ébranlé jusque dans ses bases profondes le respect jusqu'à présent porté l'autorité ju diciaire. Nous aussi, nous déplorons que ce respect s'en aille, parce que, sans lui, il ne subsiste pas, dans aucune socié té, de possibilité d'un développement normal et pacifique. Mais nous avons depuis longtemps prévu et prédit ce qui arrive. Lorsque la magistrature est deve nue un instrument politique lors que, pour en devenir membre, on est en droit d'invoquer moins de titre?, juridiques que des services de propa gande politique, il se conçoit, et il devient inévitable, que cette magis trature devienne susceptible de com plaisance et descende des actes de complicité Voici que, de façon frappante, le danger apparaît et s'accuse la gran- grène gagne. Va-t-on la laisser nous pourrir jusqu'aux moelles Avant et après. Quand il n'était pas encore ministre, M. Helleputte protestait contre la dé fense faite aux ouvriers de l'Etat de se constituer en Associations profession nelles, et, se faisant le champion des salariés du railway, il bataillait en fa veur de leurs revendications. Aujourd'hui, M. Helleputte détient le portefeuille des chemins de fer, postes et télégraphes. Il parait avoir entière ment oublié ses belles protestations d'autan. Le 15 février 1898, quand il n'était pas encore ministre, M. Rerilun pro nonçait, au cours de la discussion du budget de la guerre, un discours véhé ment et lançait au cabinet cette émou vante apostrophe Je demande au gouvernement 4° S'il pense que le système du volon tariat peut être organisé et suffire au recrutement de l'année 2? Quelles mesures il compte pren dre cet ell'et Je lui demande aussi si, dans son opinion, ce système peut suffire la défense du pays Je pose ces questions avec toute la netteté possible, parce que je pense que, s'il est démontré que le volonta riat n'a pas de chance d'être appliqué sérieusement, il ne servirait qu'à éga rer l'opinion publique et maintenir ainsi indirectement, mais très solide ment, les abus de la conscription ac tuelle. Voilà trente ans qu'on parle de vo lontariat. Qu'a-t-on fait Et voilà trente ans qu'on maintient scrupuleusement un système de recru tement suranné, et qui ne répond ni au progrès de l'art militaire, ni aux exi gences de l'équité, puisqu'il pèse sur la classe populaire seule. A l'âge de 19 ans, on arrache les jeunes gens leur famille, on les en voie servir la caserne pour vingt-huit mois, pour trois ans ou pour quatre ans. Or, nous savons qu'il ne faut pas trois ans pour former un soldat. Au nom de quel principe de justice leur impose-t-on un pareil asservisse ment La question militaire a été posée devant la Chambre pendant que M. Renkin était au Congo. Lorsqu'elle de vra être résolue, en Octobre prochain, M. Renkin sera rentré. N'aura-t-il pas perdu le souvenir de son discours de 1898 Le patriotisme des cléricaux. Le fin fond de la théorie cléricale en matière militaire, c'est que la Belgique, pays dont la neutralité est garantie par les traités, n'a pas besoin d'armée. C'est la thèse quq défend M. Colfs, et h Bien Public vient, d'avoir le tou pet de la formuler en ces termes A notre avis, le péril social est même, pour la Belgiquele seul péril réel lepériljnternational n'est qu'un épouvantait imaginé par le militaris me. C'est clair s'il faut des soldats, c'est uniquement pour pouvoir fusil ler les Belges qui manifestent en fa veur du S. U. comme Mons, Lou- vain, Borgherout, etc. Quant l'éventualité de voir la frontière, menacée par l'étranger, c'est de la blague Félicitons le Bien public pour sa franchise et épinglons soigneusement son entrefilet. Sri haiailie autour <111 projet Scliollaert. Suivant la Presse, une feuille cléri cale d'Anvers, le projet Schollaert- Hellebaut est d'ores et déjà con damné. Mais la Métropole et le Handelsblad ont suggéré une transaction qui s'ap pliquerait obvier au plus grand dé- 'niî du système* un fils par famille savoir le chiffre excessif du contin gent annuel. Les deux organes préconisent une solution, qui fait songer la poire... coupée en deux ils proposent tout bonnement d'éliminer cet excédent de la levée annuelle PAR- VOIE DE TIRAGE AU SORT... Voici comment cette solution est appréciée par la Presse Noire confrère commence par cons tater que le mode de recrutement un fils par famille présente un grave défaut des calculs très rigou reux établissent qu'en appliquant ce système on obtient un contingent an nuel beaucoup trop élevé. Nous ferons remarquer que cette thèse a été défendue par nous cette place au lendemain même de l'appari tion du projet gouvernemental. Mais où la chose devient intéres sante, c'est quand il s'agit de régler l'excédent de la levée annuelle. Les partisans de la solution transactionnel le proposent tout simplement d'éli miner cet excédent par voie de tirage au sort. Telles sont les grandes lignes du projet ministériel amendé. Dès pré sent, nous croyons pouvoir dire qu'il n'est pas tié viable. D'abord, l'inconstitutionnalitè du projet primitif reste tout entière, car, comme nous n'avons cessé de le répé ter, le chiffre annuel du contingent doit être fixé par la loi. Il n'y a pas sortir de là. D'autre part, n'est-il pas étrange qu'après avoir mis tout en œuvre pour supprimer le tirage au sort, on y re vienne par un laborieux détour, et que ce qui fut toujours considéré comme un mal soit soudain changé en re mède Voyons, soyons sérieux la tran saction proposée n'en est pas une le tirage au sort, tel qu'il est organisé actuellement, sert désigner ceux qui seront soldats. Le projet soi-disant transactionnel servirait désigner ceux qui ne seront pas soldats, et cela après avoir mécontenté toutes les familles qui ont commencé par fournir un fils. Il faudra trouver autre chose ANNONOES Annonces 15 c main ffi ligne Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligue. On n'est pas plus raide. Le projet de M. Schollaert est con damné. La formule de la Métropole et du Handelsblad n'est pas née viable. Ils n'y vont pas de main-morte les meetinguistes anversois. Est-ce que leurs mandataires seront aussi caté goriques, la Chambre, quand le gouvernement fera appel tous ses féaux pour résoudre sa manière le problème militaire Uii jubilé bleu. De l'Indépendance Le jubilé du gouvernement a été fêté Dimanche, Hasselt, dans des conditions tout fait spéciales de cor dialité et d'enthousiasme. 11 ne suffisait pas que M. Helleputte eût été promet tre Brée, ses chers paysans un lopin de terre, une maisonnette et de petites rentes il ne suffisait pas que M. Schollaert eût été porter la bonne parole Saint-Trond, il importait enco re de manifester Hasselt, chef-lieu de ce Limbourg qui fut toujours considé ré comme un fief clérical, comme la forteresse la plus sûre du parti prêtre. Cela importait d'autant plus qu'à la suite de l'élection de M. Peten, Ilas- seit-Saint-Trond, et de M. Neven, Tongres-Maeseyck, on n'a pas manqué de constater le réveildu libéralisme dans cette province toujours si lamentable ment sacrifiée. 11 ne fallait pas laisser croire ce réveil il fallait démontrer que l'élection de M. Peten et de M. Ne ven n'était qu'un accident, et pour cela il convenait d'organiser une démon stration impressionnante souhait pour fêter le vingt-cinquième anniver saire du pouvoir des cléricaux. Oh elle fut suffisamment impres sionnante, la démonstration. M. Schol laert, doit estimer qu'elle le fut même trop. Le chef du cabinet s'était dévoué une fois de plus. IL s'était résigné al ler écouter Hasselt un Te Deum assister, du haut d'une estrade, au défilé des boerenbonden et pro noncer un discours la fin de quelque banquet pour recommander l'union indéfectible aux cléricaux. Or, les Hasseltois Pont très mal reçu il a été sifflé d'importance, hué, conspué par une foule tellement compacte que les gendarmes durent frayer un passage la voiture ministérielle pour lui per mettre d'atteintre la gare. La marche triomphale de M. Schollaert Hasselt ressemble terriblement une fuite éperdue. Il parait même que, pour bien convaincre le ministre de la réa lité du réveil du libéralisme dans le Limbourg, les libéraux eurent soin de couvrir de bleu l'estrade du haut de la quelle M. Schollaert passait la revue de ses troupes et ces troupes elles-mê mes, ces hordes de malheureux pay sans (jue des prêtres avaient amenés de tous les villages avoisinants furent inondées de bleu. Tout cela a fini par des bagarres assez sérieuses. M. Schollaert est maintenant édifié très exactement sur le degré de popu larité dont son gouvernement et son partie jouissent dans le Limbourg. Hasselt faisant son petit 7 Septem bre Il faut convenir que cela n'est pas banal et en conclure que, tout de même, il y a quelque chose de changé dans le pays. Espérons que cela changera davan tage encore. Jr On s'abonne au bureau du journal, rce de Dixmide, 55, \phes. Les annonces. Ses faits divers ei les réclames soin reçus pour l'arrondissera-mi d'Yores ei les deux Flandres au bureau du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flan Ires, s'adresser exclusivement au Comptoir de Publicité JACQUES ïHIBESift'J. 14. Place de Brouckère, Bruxelles, téléphone 5230..Pour les annonces on traite forfait.

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Le Progrès (1841-1914) | 1909 | | pagina 1